mardi 24 septembre 2013

Théâtre: Trois questions à... Julie Vincent

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des artistes et des artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Julie Vincent est comédienne, dramaturge, professeure, metteure en scène et directrice artistique.  À l'occasion de la présentation conte théâtral Soledad au hasard (dont elle est l'auteure et metteure en scène) à Premier acte de Québec du 24 au 28 septembre, Les Enfants du paradis lui posent trois questions.

1) Les Enfants du paradis: Quelles sont vos sources d'inspiration pour Soledad au hasard ?

Julie Vincent: Les jeunes argentins connus à Buenos Aires et une jeune étudiante d’Amérique latine avec qui je travaille en ce moment.  Ensuite, bien sûr, un peu Borges et beaucoup Julio Cortazar, ses entretiens et ses nouvelles. À part cela, la crise de 2001 à Buenos Aires et la crise du printemps érable a Montréal.  Mes collègues aussi m'inspirent: Michel Smith le compositeur et Francois-Régis Fournier, le photographe.  Ma conseillère en dramaturgie Blanca Herrera, Ricardo Bartis et Rafael Spregelburd, des dramaturges argentins très actuels que j'ai rencontré. 

2) Les Enfants du paradis: Pourquoi avoir privilégié le métro comme lieu à Montréal et à Buenos Aires ?

Julie Vincent: Le métro de Buenos Aires, obscur, est un lieu où il se passe plein de choses. La distraction nous surprend et on peut voyager mentalement dans les vieux wagons, on plonge, si on a le moindrement des antennes, dans l’imaginaire des passagers assoupis. De même dans le métro de Montréal, c’est un lieu de passage au sens grec du terme comme le dit d’ailleurs Cortazar, un lieu initiatique, une traversée des enfers sous-terrains de la ville à certaines heures.

3) Les Enfants du paradis: Quelle est la place du hasard dans cette pièce ?

Julie Vincent: Plus jeune, je jouais dans un cabaret d’improvisation appelé La Kermesse à Montréal. Il y avait plein de gens comme Rémy Girard, Sylvie Legault, Claude Laroche et des musiciens de jazz. Cela se passait dans un vieux night club. Les personnages étaient tirés à la roulette par le maître de cérémonie et la musique de jazz improvisée soutenait nos impros. Au début du show, le maître de cérémonie disait que le hasard venait d’un mot arabe hasard signifiant : ce qui doit être révélé. Le hasard révèle des dimensions cachées du réel, les rencontres du hasard sont des rendez-vous poétiques et clandestins qui ouvrent de nouvelles fenêtres. Quand on est pauvre et qu’on aime la vie, le hasard est une richesse, la richesse des déshérités. 

Bon théâtre et bonne danse !

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