vendredi 4 avril 2014

Trois questions à... Catherine Gaudet

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des spectacles d'artistes et d'artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Par Robert Boisclair

Catherine Gaudet est danseuse et chorégraphe.  À l'occasion de la présentation de Je suis un autre, spectacle qu'elle chorégraphie et qui tiendra l'affiche de la rotonde les 10, 11 et 12 avril, Les Enfants du paradis lui posent trois questions.

1) Les Enfants du paradis: En quelques mots, que va-t-on voir?

Catherine Gaudet: Deux êtres à l'identité instable, insaisissable et multiple. Cette identité fluctue constamment, au gré de leurs pulsions inconscientes.

2) Les Enfants du paradis: Vous travaillez autant avec la voix qu'avec le corps. Comment cela s'exprime-t-il dans Je suis un autre?

Catherine Gaudet
: Pour moi, la voix n'est pas détachée du corps. Elle fait partie intégrante du corps. Je dirais donc que je travaille avec le corps ou plutôt, avec l'être humain dans son entièreté; avec les pulsions plus souterraines qui se traduisent par des sons, des souffles, des cris en étroite résonance aux mouvements, autant qu'avec certaines conventions sociales qui passent plutôt par les mots.

3) Les Enfants du paradis:  Je suis un autre est, en quelque sorte, l'aboutissement de réflexions issues de votre mémoire-création.  Quelles réflexions du mémoire-création se retrouvent dans Je suis un autre?

Catherine Gaudet: Beaucoup de réflexions s'y retrouvent et ce serait trop long à détailler. Mais, pour les curieux, mon mémoire est disponible en ligne, sous le titre "L'ambiguïté comme vecteur de sensation"!! Dans cette recherche-création, je cherchais à comprendre comment créer une proposition chorégraphique qui me satisfasse.

J'ai découvert que pour cela, la proposition chorégraphique et le corps devaient être suffisamment ambigus pour créer chez-moi un état de fascination. Cet état est celui d'une perception ouverte, où je suis happée dans mes sensations; où tout mon être cherche à la fois à comprendre ce qu'il perçoit, en même temps qu'il reconnaît certains codes, certains signes qui le sécurise. Le travail entier était axé sur créer une proposition qui devait contenir la très juste dose d'éléments étranges, insaisissables et d'éléments identifiables, reconnaissables, le tout afin de produire, chez celui qui regarde, le juste équilibre de sécurité et d'insécurité qui le garde en état d'alerte.

Cela se traduit par toutes sortes de stratégies physiques, rythmiques, dramaturgiques qu'il serait trop long d'énumérer! Bref, l'ambiguïté ainsi créée a formé, peu à peu, le thème de la pièce, c'est à dire deux êtres aux prises avec une insaisissable identité.

Bon théâtre et bonne danse !

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