vendredi 12 décembre 2014

Beu-Bye 2014, la revue de l'année de Québec: agréable divertissement

Il est toujours périlleux d'offrir une revue de l'année, surtout à sa première tentative. Cette première mouture 100% Québec réussit le pari de divertir le public de la capitale. Un agréable divertissement qui s'offre au public de Québec jusqu'au 20 décembre.

Une critique de Robert Boisclair


Les ficelles sont parfois grosses et les chutes pas toujours évidentes mais le spectacle qu'offre le Collectif du Temps qui s'arrête est servi à la bonne franquette dans le plus pur style du théâtre des variétés. Sans prétentions. Avec le seul et unique désir de faire rire et sourire.

L'humour est parfois exagéré, grossi à l'extrême mais la caricature n'en est pas moins féroce et, à plusieurs reprises, frappe dans le mille! Il faut voir la réaction des spectateurs à l'arrivée de King Régis. La caricature est grosse mais juste et le rire fuse à l'arrivée de ce maire omnipotent.

Le Beu-Bye 2014 débute par la présentation habituelle pré-spectacle de Jacques Leblanc qui donne les consignes d'usage. Il est interrompu par le comédien Philippe Durocher qui se prend pour Jacques Leblanc... ou les deux! Le ton est donné. L'ambiance sera festive et l'action sera un feu roulant. Ce qui entraîne parfois des changements de scène un peu ardu, quelques petits cafouillages et une utilisation des micros qui laissent à désirer. Lors des interprétations chantés, l'absence ou la mauvaise utilisation des micros malmènent la compréhension. Tout ça n'est pas bien grave mais empêche de bien apprécier le spectacle.

Le Collectif ratisse large, peut-être un peu trop. Il aurait été intéressant qu'une revue de l'année 100% Québec couvre un peu plus largement l'actualité de la capitale. Outre le sketch de King Régis, bien peu sur la capitale et ses travers.

Certains sketchs sont plus ou moins réussis et quelques gags tombent à plat mais de manière générale le rire et le sourire sont au rendez-vous. Parmi les bons numéros, signalons celui de La guerre des clans où les FEMEN et l'État islamique s'affrontent avec un Ian Ghomeshi sadomasochiste à l'animation. Une rencontre complètement éclatée. King Régis, Labeaume bien sûr, qui va à la rencontre de Séraphin et Donalda. Le sketch est savoureux même si la chute tombe à plat. La super parodie des émissions de cuisine où tous les animateurs des différentes émissions se retrouvent à celle des Chefs! est une rencontre complètement folle. Totalement déjantée! Les policiers en moyens de pression offrent des moments de pur folie également. Et complètement surréalistes!

Séduisante, l'idée d'offrir un hommage à Gilles Latulippe. Malheureusement, c'est un peu long et les gags choisis ne sont pas parmi les plus drôles. L'hommage triple à Jean Béliveau, Gilles Latulippe et Paul Buissonneau tourne un peu à vide et cela prend du temps avant de réaliser qui sont les trois lurons sur scène. Deux moments intéressants mais qui auraient besoin d'être resserrés.

Parmi les interprétations qui se démarquent notons, le savoureux King Régis de Philippe Durocher, l'excellente caricature du coincé Daniel Vézina des Chefs! de Joëlle Bourdon, la savoureuse chroniqueuse culturelle pincée d'Edwige Morin et la FEMEN à l'unique réplique de Nicola-Frank Vachon.

L'étoile du match reviens à Monika Pilon merveilleuse dans toutes ses interprétations. Mais disons que son Élyse Marquis, sa Céline Dion et sa Manon Massé surprennent. Un talent fou que j'ai découvert pour la première fois. Vivement son retour sur une scène de Québec.

Beu-Bye 2014, la revue de l'année de Québec offre du pur plaisir. Un divertissement dont on ressort le coeur léger et le sourire aux lèvres.

En représentation à la Bordée jusqu'au 20 décembre. Avec Joëlle Bourdon, Philippe Durocher, Edwige Morin, Monika Pilon et Nicola-Frank Vachon. Un texte de Joëlle Bourdon, Philippe Durocher, Edwige Morin, Monika Pilon, Lucien Ratio et Nicola-Frank Vachon. Une mise en scène et une script-édition de Lucien Ratio.

Apprenez en plus sur ce spectacle en écoutant notre interview avec Isabelle Blais (au tout début de l'émission du 8 décembre).

Bon théâtre et bonne danse !

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