jeudi 23 juillet 2015

Hier est un autre jour: vaudevillesque!

Les rires sont assurés avec cette comédie menée tambour battant par une brochette de comédiens survoltés.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon
Sur le point de conclure le procès de sa vie, Pierre Maillard (Emmanuel bédard), un avocat rigide et bourré de tics, se retrouve obligé de partager une très longue journée avec le visiteur (Vincent Champoux) le plus imprévisible et incroyable qui soit. Le patron de Maillard, Bernard Candetti (Jean-Sébastien Ouellette), un patron de cabinet d'avocats véreux, veut se débarrasser de lui avec l'aide de son gendre (Charles-Étienne Beaulne) qui ne pense qu'à séduire la nouvelle cliente du cabinet d'avocats (Claude Breton-Potvin). Ajoutez à cette brochette de personnages une secrétaire sexy (Marie-Hélène Lalande) et vous vous retrouvez au coeur d'une journée de dingues, où rien ne se déroule comme il devrait, où tout est possible et où tout arrive... à répétition!

Vaudevillesque!
Après une courte mise en situation d'une dizaine de minutes, la pièce prend des allures de véritable vaudeville. Mimiques, regards paniqués, voix qui s'étrangle s'invitent dès lors. Car il y a de quoi s'inquiéter et exprimer son désarroi alors que Maillard revit constamment les mêmes situations. Le spectateur également. Les mots, les gestes, les situations se répètent à l'infini. Si le processus est répétitif, il n'en est pas moins drôle car à chaque fois, il y a de petites nuances. De petits ajouts. Des touches subtiles qui ajoutent une couche d'humour supplémentaire. Et puis, le spectateur prend un malin plaisir à découvrir les petites nuances. Par moments, la répétition étouffe quelque peu le spectacle qui s'essouffle légèrement. Cela ne dure qu'un temps et le spectateur reprend plaisir au spectacle offert par une brochette de comédiens efficaces.

Le spectateur se questionne également sur les tours de magie qui foisonnent tout au long de la pièce. Des objets apparaissent et disparaissent sans que rien, justement, n'y paraisse. Les situations sont loufoques et invraisemblables mais le spectateur se laisse embarquer avec plaisir.

Des comédiens formidables
L'ensemble de la distribution est excellente même si les personnages dessinés par Emmanuel Bédard et Vincent Champoux font l'essentiel du spectacle. Emmanuel Bédard est excellent dans son interprétation d'un Pierre Maillard en profond désarroi. Il est maître de son expression, trouvant des dizaines de manières d'exprimer toute la folie que les auteurs ont imaginés.

Toute la distribution est merveilleusement bien rodée. Constamment sur le fil du rasoir, ils interprètent le spectacle à l'unisson. Ils n'ont pas droit à l'erreur. Chaque geste, chaque mot sont importants. Ils excellent tous.

Un spectacle qui offre une brise fraîche d'humour au coeur de l'été. De joyeux drilles et une touche de surnaturel dans une comédie irrésistible que vous ne voudrez manquer sous aucun prétexte.

Au Théâtre Petit Champlain jusqu'au 29 août. Avec Emmanuel Bédard, Vincent Champoux, Jean-Sébastien Ouellette, Charles-Étienne Beaulne, Marie-Hélène Lalande et Claude Breton-Potvin. Un texte de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros. Une mise en scène d'Édith Patenaude.

Bon théâtre et bonne danse !

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