mercredi 9 septembre 2015

Vinci: chapeau Olivier et Frédéric!

Le Périscope s'offre un des premiers spectacles de Robert Lepage en ouverture de saison. Vinci marque donc les 30 ans de cette salle qui a vu naître tant d'artistes. Frédéric Dubois, le metteur en scène, et Olivier Normand, le comédien principal, offrent une signature propre et un regard neuf sur cette production. 

Une critique de Robert Boisclair


L'équipe de création de Vinci: Frédéric Dubois (rangée arrière), Olivier Normand et Pierre Philippe Guay.

Philippe (Olivier Normand) est photographe. Rien ne va plus dans sa vie. Sa dernière exposition, il photographie des salles de bain, est un échec. Son ami, son mentor est décédé. Ses séances de psychothérapie ne lui permettent pas de faire le point, de donner un sens à sa vie. Perturbé, il quitte Québec pour Londres, Paris, Cannes, Florence et Vinci, la ville natale du maître de la renaissance. Il part à l'aventure pour faire le point sur sa vie. Ses errances lui permettront, peut-être, de se trouver et de trouver des réponses.

Prodigieux spectacle
«La différence entre l'art et la mort est une question de vitesse.» Le texte de Lepage est une douce réflexion sur l'art et la vie. Sur les marques que chacun laisse derrière soi. L'oeuvre de Léonard de Vinci est partout. Omniprésente. Philippe est lui-même mais aussi une représentation vivante des oeuvres du maître de la renaissance. Il faut voir Olivier Normand se transformer lentement en Mona Lisa ou devenir L'homme de Vitruve. De l'illustration des oeuvres de Léonard de Vinci et des réflexions philosophiques sur l'art et la vie qui émaillent le texte, naît une réflexion sur le sens de la vie.

Olivier Normand et le metteur en scène Frédéric Dubois ont su donner une signature propre au spectacle. Le magnifique travail sur l'environnement visuel, éclairage et décor, donne une touche toute personnelle à ce spectacle. Le jeu de miroirs, les zones déambulatoires, les jeux d'éclairages, les murs transparents entre les différentes zones déambulatoires amènent le spectateur dans l'univers onirique et poétique, tout en étant très terre-à-terre, de Philippe.

Sans moyens sophistiqués, l'équipe a su créer une véritable ambiance de quête personnelle et artistique et des images qui frappent dans le mille. Il y manque cependant une étincelle d'émotion. De vibration. Un petit quelque chose de plus qui ferait de ce spectacle, un spectacle plus que prodigieux. Un effet de première qui s'estompera bien rapidement? Nous l'espérons.

Olivier Normand est excellent. II ne chausse pas les souliers de Robert Lepage mais les siens. Sa performance est presque sans faille. Il est spontané, vif, dynamique et passe d'un personnage à un autre, car il en incarne plus d'un, avec une grande aisance. On oublie Robert Lepage, on apprécie Olivier Normand.

À voir!
L'aventure européenne de Philippe est une quête intérieure. Il est parti, il a découvert et il a compris. Un voyage pour Philippe mais une belle aventure pour le spectateur. Des moments de grâce. Des instants de plaisir. D'autres de réflexions. Un spectacle à voir parce que ce n'est pas tout les jours que l'on peut assister à une véritable renaissance. Un spectacle prodigieux à ne pas rater.

Au Périscope jusqu'au 26 septembre. Avec Olivier Normand et Pierre Philippe GuayUne mise en scène de Frédéric Dubois. Un texte de Robert Lepage.

Bon théâtre et bonne danse !

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