mercredi 17 février 2016

Épicerie: thriller aux airs de comédie

C'est une épicerie pas comme les autres qui squatte les planches de Premier acte. Un thriller aux airs de comédie qui tient l'affiche jusqu'au 5 mars.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Cath Langlois

Chris a un rendez-vous important. Mais avant, il doit acheter de la gomme. Son rendez-vous est dans dix minutes, il ne peut pas être en retard, mais il lui faut de la gomme. Heureusement, l’épicerie est sur son chemin. Le temps presse. Il n’y a qu’une seule caisse d’ouverte à l’épicerie et il y a une immense file de monde. Et s’il était en retard? S’il était vraiment en retard? En retard pour de bon. Qu’est-ce qui pourrait bien lui arriver maintenant que plus rien ne l’attend? Et si l’épicerie devenait sa porte de sortie? Son échappatoire? Et si l’épicerie était plus qu’une épicerie? Et qu’est-ce qu’une épicerie au fond?

Vous avez dit épicerie?
L'épicerie est un lieu marchand. On y achète des biens pour se sustenter. Le jour. Mais sait-on ce qui s'y passe la nuit? Après les heures normales d'ouverture. Tout peut s'y passer. Ou rien du tout. C'est la prémisse de départ: une épicerie sur le point de fermer et un client qui lui, quittera ou pas. Jean-Denis Beaudoin conduit de main de maître, ou presque, le spectateur en bateau... ou est-ce en panier d'épicerie!

L'auteur transporte le spectateur dans des allers et retours avec le passé de Chris à l'épicerie et sa discussion avec son colocataire quelques heures plus tard. Une aventure quelque peu rocambolesque où l'humour côtoie le drame. Si les passages de l'un à l'autre sont quelques fois vacillants, le suspense est bel et bien au rendez-vous.

L'éclatement de la scène dans l'espace spectateur ajoute au suspense. L'espace spectateur devient l'appartement de Chris et son colocataire alors que la scène se métamorphose en épicerie. La scénographie simple, des étagères remplies de bidons, transforme l'épicerie au gré des événements. Tantôt sous-sol, tantôt rayon des légumes, tantôt aire de service. Quelques mouvements d'étagères et le lieu est transformé. Une scénographie et une mise en scène qui, sans être de grandes révélations, se révèlent inventives.

Le spectacle prend son véritable envol avec l'arrivée de Réjean Vallée. Ce comédien d'expérience, toujours excellent, démontre l'étendue de son talent dans ce spectacle. Dès son arrivée en scène, la pièce prend son véritable envol. Une performance sans faille. Énergique. Vivifiante. Mesurée.

À voir!
Un spectacle à voir pour s'offrir une incursion dans une épicerie pas comme les autres. Un thriller aux airs de comédie qui vous fera passer un très bon deux heures.

À Premier acte jusqu'au 5 mars. Avec Mustapha Aramis, David Bouchard, Samuel Corbeil, Gabriel Fournier, Laurie-Ève Gagnon, Marc Auger Gosselin, Marc-Antoine Marceau, Maxime Perron et Réjean Vallée. Un texte et une mise en scène de Jean-Denis Beaudoin.

Pour en savoir plus sur ce spectacle, consultez notre interview avec Jean-Denis Beaudoin et Laurie-Ève Gagnon vers la vingtième minute de l'émission du 1er février en cliquant ici.

Bon théâtre et bonne danse !

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