Souffrance, deuil et rituels squattent Hôtel-Dieu, un spectacle en trois parties et deux actes. Si la souffrance et le deuil sont bien présents, la pièce n'en célèbre pas moins la vie, car derrière chaque porte du destin il y a une découverte, agréable ou douloureuse, qui transforme celui ou celle qui la franchit.
Une critique de Robert Boisclair
Crédit photo: David Mendoza |
Après Changing Room, La Date et le NoShow, le collectif Nous Sommes ici revient avec un théâtre documentaire coup de poing. Ici toutefois, c'est de théâtre de spécialistes dont il est question; théâtre de non-acteurs, le spectacle réunit sur scène des experts de leur domaine d’activité ou tout simplement de leur propre vécu (infirmière aux soins palliatifs, malades chroniques, survivants de la mort d’un proche, etc.)
Les souffrances et les deuils sont nombreux et variés: perte d'un enfant, maladie dégénérative, perte d'un être cher, deuil familial suite à un rejet, pour ne nommer que ceux-là. Et puis, il y a les rituels, petits ou grands sparadraps, qui permettent d'avancer et qui transforment. Hôtel-Dieu, c'est tout ça et bien plus.
La douleur de vivre
Les souffrances et les deuils sont nombreux et variés: perte d'un enfant, maladie dégénérative, perte d'un être cher, deuil familial suite à un rejet, pour ne nommer que ceux-là. Et puis, il y a les rituels, petits ou grands sparadraps, qui permettent d'avancer et qui transforment. Hôtel-Dieu, c'est tout ça et bien plus.
La douleur de vivre
La pièce, scindée en deux actes et trois parties, met en scène des non-acteurs qui viennent raconter leur vécu. Le premier acte regroupe de véritables histoires de souffrances et deuils. Une tendre expérience où le spectateur découvre la douleur de vivre quand la maladie habite un corps ou que la mort guette.
Crédit photo: David Mendoza |
Des non-acteurs habités d'une très grande franchise, touchants et drôles aussi, entre autres la magnifique résiliente Chantal Bonneville, s'offrent à un public qui ne peut que les admirer et les aimer. Il en faut du courage pour s'ouvrir à ce point devant un public d'inconnus. Chapeaux à ces êtres remarquables.
La mise en place semble parfois un peu forcée, la mise en bouche connaît quelques accrocs mais qu'est-ce qu'on s'en fout! Ces instants de sincérité valent de l'or. Ils sont thérapeutiques pour le spectateur. Sans doute aussi pour les protagonistes.
Célébrer la vie
La scène est quasi-dénudée est habitée par cinq portes en fond de scène, symboles de passages vers des destins imprévus. Autant de portes, autant de destins. Portes qui s'ouvrent sur une vie sombre mais aussi qui façonnent celui ou celle qui la franchit. Des portes qui en font des personnes différentes. Ni meilleurs, ni pires. Mais plus humaines. Plus sensibles. Plus empathiques. Plus aimantes.Après la douleur de vivre du premier acte, il est temps de célébrer la vie. C'est ce que propose le deuxième acte. Des rituels pour se permettre d'avancer et de vivre. Pas pour oublier la perte ou l'être perdu mais pour lui donner un sens. Pour se permettre d'avancer.
Crédit photo: Daniel Ross |
Cette pièce est thérapeutique. Pour le spectateur. De l'autre côté des portes, il y a nous qui découvrons huit magnifiques personnes et qui en sortons transformés.
Allez-y surtout: si vous avez le coeur solide, pour prendre goût à la vie, si vous aimez le théâtre interactif.
Une présentation du Périscope au Théâtre des Gros Becs jusqu'au 3 février. Avec Chantal Bonneville,
Jacynthe Drapeau, Ludovic Fouquet (2e et 3e semaine), Jasmin Hains, Louis-Olivier Pelletier, Guillaume Pepin, Ana Maria Pinto et Michèle Tousignant. Une mise en scène d'Alexandre Fecteau.
Vous voulez en savoir plus? Écoutez notre interview avec Alexandre Fecteau ici (au début de l'émission du 8 janvier).
Bon théâtre et bonne danse!
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