samedi 11 août 2018

Samedi des programmations: Périscope

Dès le 11 septembre, la programmation 18-19 s'élancera avec douze productions ainsi que le Festival du Jamais Lu Québec. Ils prendront d’assaut les espaces revalorisés du Périscope pour y faire vivre toute l’audace, l’expérimentation et la liberté du théâtre de création d’ici et d’ailleurs.

Un billet de Robert Boisclair (inspiré et tiré du communiqué de presse et du site du théâtre)

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon
Après la découverte d’un problème structural qui aura prolongé les travaux de près de 9 mois,
nous sommes fin prêts à recevoir artisans et spectateurs en nos murs rénovés.
En plus du changement du parement extérieur, de l'aménagement du stationnement,
des travaux d'isolation, d'insonorisation et de mise aux normes, tous les espaces ont été améliorés.
Notre année [nomade] 2017-2018 n'a pas manqué de nous mettre au défi,
mais nous aura aussi confirmé l'attachement des spectateurs envers le Périscope.
C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme et de fierté
que nous annonçons la réouverture officielle du Périscope.
Marie-Ève Dumont, directrice générale
Mari-Hélène Gendreau, coordonnatrice artistique
à l'occasion du lancement de saison en juin dernier

CHAPITRES DE LA CHUTE - SAGA DES LEHMAN BROTHERS
Du 11 au 29 septembre 2018
Portrait-Robot

Après le succès de Vertiges (2010), Olivier Lépine investit le Périscope avec une nouvelle proposition ambitieuse : Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers, œuvre colossale de Stefano Massini. 

Dans cette pièce-fleuve en trois parties, on parle de la petite histoire qui nourrit la grande, de la famille Lehman qui révolutionne les États-Unis sur une période de 150 ans - de la naissance du capitalisme jusqu’au crash boursier de 2008. Soulignant le dixième anniversaire de cette crise financière, ce spectacle retrace les origines d’un système pour en raviver l’essence humaine. Une leçon d’histoire captivante, une expérience théâtrale d’exception.

Septembre 2008. La banque d’investissement Lehman Brothers, quatrième plus importante institution financière des États-Unis, s’écroule avec violence, entraînant le monde entier dans sa chute. C’est la fin d’un empire.

Septembre 1844. Heyum Lehman, un jeune Juif de Bavière, débarque en Amérique parmi des milliers d’autres immigrants. À son arrivée, les douaniers le rebaptisent Henry. Un nouveau nom, un nouveau chapitre. Avec ses deux frères, il monte un petit magasin de tissus en Alabama. C’est le début de l’histoire. Une histoire d’Hommes.


MANIFESTE DE LA JEUNE-FILLE
Du 9 au 20 octobre 2018
Texte d'Olivier Choinière
L'ACTIVITÉ et Espace Go

Toujours désireuse de déjouer les attentes du public en renouvelant la forme théâtrale, la compagnie L’ACTIVITÉ place à nouveau le spectateur au cœur même de la représentation. Cette fois-ci, l’auteur et metteur en scène Olivier Choinière dresse le constat de l’envahissement du spectaculaire dans nos vies en pointant du doigt, avec intelligence et ruse, tous les clichés sociaux.

Crédit photo: Caroline Laberge
Manifeste de la Jeune-Fille a pour point de départ les magazines féminins qui exposent un modèle de consommateur idéal : la Jeune-Fille. Elle n’a ni sexe ni âge, mais représente plutôt la figure de proue du capitalisme. Prenant la forme d’une parade de mode, la pièce confronte le public aux monstres de superficialité de la société d’aujourd’hui. Devant ce miroir, le spectateur choisira-t-il de se reconnaître ou de refuser ce portrait?

Sept Jeunes-Filles, interprétées distinctement par sept acteurs et actrices, paradent en toute légèreté, clamant leur fierté d’être à la fois présentoirs et marchandises. Amoureuses de leur reflet, elles déclarent la guerre à la Vieillesse, sans se douter que cette croisade entraînera leur propre décomposition.

Crédit photo: Caroline Laberge
LE BAPTÊME DE LA PETITE
Du 23 octobre au 10 novembre 2018
La Compagnie dramatique du Québec et Les gens d’en bas
Un texte d'Isabelle Hubert

Crédit photo: Suzane O'Neill
Après des passages remarqués avec À tu et à toi (2007) et Laurier-Station, 1000 répliques pour dire je t’aime (2011), le Périscope se réjouit de retrouver la Compagnie dramatique du Québec avec Le baptême de la petite. En coproduction avec Les gens d’en bas, cette comédie grinçante expose des enjeux moraux importants. Signé par Isabelle Hubert, grande dialoguiste, ce texte questionne la légitimité du patrimoine et des traditions religieuses dans notre société québécoise, symbolisée par la maison familiale traditionnelle. Mise en scène par Jean-Sébastien Ouellette, la pièce témoigne de l’arrivée d’une culture étrangère dans notre société et de l’inquiétude de ce changement qui fragiliserait nos racines.

Crédit photo: Suzane O'Neill
Le baptême de la petite, c’est d’abord l’histoire d’Antoine et de Maude, un couple forcé de se tourner vers l’adoption internationale à cause de problèmes de fertilité. C’est aussi l’histoire de Marie-Ève, la sœur d’Antoine avec lequel elle entretient une relation tendue, et de Rémi, son tout nouveau chum, viril pour les uns et douchebag pour les autres. Rassemblés autour d’un souper à la veille du voyage en Chine des parents adoptifs, des divergences majeures de points de vue surgissent lorsque la question du baptême est soulevée.

Crédit photo: Suzane O'Neill
BABY-SITTER
Du 13 au 24 novembre 2018
Théâtre Catfight
Texte de Catherine Léger

Habituée à donner une place particulière aux personnages féminins nouveaux et dérangeants, la compagnie Théâtre Catfight propose ici une comédie grinçante qui plonge le public au cœur d’une réflexion sur le féminisme et la misogynie latente.

Crédit photo: Véronique Boncompagni
À une époque où l’égalité entre les sexes est sur toutes les lèvres, où chacun cherche à prendre sa place, homme ou femme, comment le couple réussira-t-il à trouver son équilibre? Quelle est la place des hommes dans le mouvement féministe et dans les débats qu’il provoque? Mais surtout, comment survivre à ces débats sans se perdre soi-même?

Crédit photo: Véronique Boncompagni
Cédric perd son emploi suite à une blague sexiste devenue virale sur Internet. Épaulé par son frère, un journaliste vedette qui dénonce fortement la misogynie, Cédric entame l’écriture de Sexist Story, un livre-témoignage pour purger son propre machisme. Nadine, copine dudit misogyne, exaspérée par l’introspection de son chum, se tournera plutôt vers la baby-sitter aux jeux thérapeutiques... étonnants.

Crédit photo: Véronique Boncompagni
M.I.L.F.
Du 27 novembre au 1er décembre 2018
Théâtre du Trillium
Texte de Marjolaine Beauchamp

Crédit photo: Marianne Duval
Premier spectacle signé par Pierre Antoine Lafon Simard à titre de directeur artistique du Théâtre du Trillium, M.I.L.F. aborde avec audace le tabou entourant la relation entre la maternité et la sexualité. Au centre de cet acronyme provocant du monde de la pornographie, Mothers I’d Like to Fuck, l’auteure Marjolaine Beauchamp en fait ressortir le I, ce je qui observe, ce je qui désire et ce je qui souffre. Une création avant-gardiste qui confronte l’objectification de la condition de mère.

Crédit photo: Marianne Duval
Trois femmes, trois mères, trois sexualités. Dans un texte poétique, acide et engagé, la pièce exprime le cri paradoxal du plaisir et de la blessure, de l’orgasme et de la naissance. Dans un univers esthétique guidé par le voyeurisme de la pornographie sur Internet, ces femmes sont mises à nu et affirment librement leurs vérités. Sans fil narratif, le public observe ces protagonistes dans leurs évolutions, leurs échecs, leurs réussites et leurs actes d’émancipation.

Crédit photo: Marianne Duval
JAMAIS LU QUÉBEC
Du 6 au 8 décembre 2018

Crédit photo: Llamayon
Chaque année, le Jamais Lu Québec offre un accès brut aux paroles contemporaines, un portrait poétique de notre époque, un engagement à faire vivre la puissance fédératrice des mots. Pour sa huitième édition, le festival revient prendre d’assaut le Périscope, avec le plus neuf, le plus palpitant et le plus urgent de la dramaturgie de Québec.

Crédit photo: Llamayon
Pendant trois jours, la salle de spectacle devient le QG du Jamais Lu Québec. Au moyen de la fiction, les auteurs allument des feux inspirants, rassembleurs et absolument énergisants qui suscitent la fête tous les soirs! Venez célébrer une fois de plus le formidable acte de résistance et d’humilité qu’est le geste d’écrire!

Crédit photo: Llamayon
LASCAUX
Du 15 janvier au 2 février 2019
Théâtre Pupulus Mordicus et Théâtre Bouches Décousues
Texte de Jasmine Dubé

Avec Lascaux, le Théâtre Pupulus Mordicus et le Théâtre Bouches Décousues plongent le spectateur dans un tourbillon d’émotions. Dans cet univers qui recoupe des thématiques universelles, une attention particulière est portée aux mythes sacrés, fondateurs et spirituels qui nous maintiennent en communauté. Planté dans un décor évocateur, le spectacle se situe hors du temps et porte sur la naissance du monde et sur ce que l’Homme en a fait. Dans cette production où se fusionnent le jeu d’acteur, le théâtre d’ombres et la marionnette, Jasmine Dubé et Pierre Robitaille nous entraînent aux origines de l’art et de l’humanité.

Fuyant un danger, Madeleine tombe dans une caverne occupée par Dordogne, une mystérieuse tortue, métaphore de la Terre. Cherchant à en sortir, elle découvre qu’elle est enceinte et elle accou- chera d’un enfant, Lascaux. Avec urgence, elle lui transmettra ses connaissances et lui confiera la mission de travailler à la reconstruction d’un monde meilleur. Lascaux trouvera-t-il une issue? Une libération? Une seconde naissance? Tous les espoirs sont permis...

Crédit photo: Rolline Laporte
LA PORTE DU NON-RETOUR
Du 5 au 12 février 2019
HÔTEL-MOTEL, en coproduction avec le Festival TransAmériques et en coprésentation avec le Mois Multi.
Texte de Philippe Ducros

Une des portes
Crédit photo: Philippe Ducros 
Plusieurs se souviendront du passage saisissant en nos murs du créateur Philippe Ducros avec son spectacle L’affiche (2013). Cette fois, il partage son vécu dans un déambulatoire théâtral et photographique, La porte du non-retour, en coprésentation avec le Mois Multi.

Une cinquantaine de photos. Un audioguide. Le spectateur enfile le casque d’écoute. Commence alors le théâtre : un monologue intérieur, un voyage au cœur des exodes d’hier et d’aujourd’hui... Comme décor à ces migrations, l’Afrique. Celle des négriers, des réfugiés, des exodes urbains, des déplacés de guerre et de la misère. Autant de départs forcés, de retailles de guerre, d’esclavagisme moderne et ancien sur ces territoires de l’Afrique de l’Ouest, de l’Éthiopie, et surtout de la République Démocratique du Congo.

Après la prière
Crédit photo: Philippe Ducros 
Et finalement, une dernière migration, celle de l’auteur Philippe Ducros en ces terres d’abandon. Un parcours initiatique entre théâtre, photo et récit sur la part en nous qui se métamorphose au contact de ces désolations et de ceux qui les vivent. Un parcours qui célèbrera la vie qui bat à travers l’horreur dont l’Homme est capable.

Pic assiettes
Crédit photo: Philippe Ducros 
ASTRONETTES, LA LONGUE MARCHE VERS LES ÉTOILES
Du 12 février au 2 mars 2019
Théâtre Niveau Parking
Texte de Marie-Josée Bastien et Caroline B. Boudreau

Image tirée du laboratoire
Crédit photo: Claude Breton-Potvin
L’hiver dernier, le Théâtre Niveau Parking portait un regard cru et poignant sur les rapports humains avec le séduisant Closer – Tout contre toi. Cette saison-ci, la compagnie fait voyager le public à travers le temps et l’espace dans un univers de science-fiction captivant. Mis en scène par la directrice artistique Marie-Josée Bastien, et l’instigatrice de ce projet Caroline B. Boudreau, ce récit d’anticipation entraîne le spectateur dans l’exploration spatiale et dans la découverte des prouesses trop souvent méconnues des pionnières de ce domaine.

2035. La première mission de colonisation sur Mars s’envole avec, à son bord, un équipage composé exclusivement de femmes. S’inspirant de l’histoire réelle des premières astronautes, Astronettes, la longue marche vers les étoiles raconte l’expédition de ce contingent féminin, leurs rivalités et leurs amitiés, leurs épreuves et leurs victoires. Au fil de leur aventure, nos conquérantes retracent et s’inspirent du parcours de quelques-unes des grandes exploratrices apparues dans la première moitié du XIXe siècle. Alliant images et vidéos d’archives, des capsules documentaires nous feront découvrir ces icônes de l’Histoire. En écho à la quête de nos héroïnes futuristes, les femmes du passé s’adressent à celles du futur.

Image tirée du laboratoire
Crédit photo: Claude Breton-Potvin
MARIA ET LES VIES RÊVÉES
Du 12 au 30 mars 2019
Théâtre Sortie de Secours et Ubus Théâtre
Texte de Philippe Soldevila

Après le vibrant succès de ses créations de fiction biographique, dont L’incroyable légèreté de Luc L. présentée la saison dernière, l’auteur et metteur en scène Philippe Soldevila poursuit ses réflexions sur la frontière étroite qui existe entre réalité et fiction. Avec Maria et les vies rêvées, le créateur se joint à Agnès Zacharie, directrice artistique d’Ubus Théâtre qui nous offrait Le Piano à Voile en 2017, pour approfondir à nouveau les notions souvent indissociables de personne et de personnage. Tous deux nés de parents immigrants, les collaborateurs s’intéressent ici aux enjeux reliés à la rencontre des cultures, au parcours de ceux qui espèrent trouver un monde meilleur... ailleurs.

Dans une forme éclatée, le spectacle raconte avec tendresse et chaleur les histoires de Maria, une femme de théâtre d’origine brésilienne. De Montréal à Québec, puis de São Paolo à Rio de Janeiro, elle entreprendra un périple essoufflant, tentant désespérément de démêler ses demi-vérités de ses demi-mensonges. Maria réussira-t-elle enfin, après 12 années d’attente, à obtenir son premier contrat sur une scène québécoise?


LES MURAILLES
Du 9 au 20 avril 2019
La Messe Basse
Texte d'Erika Soucy

Auteure à succès, poète et comédienne, Erika Soucy adapte pour la première fois au théâtre son roman Les murailles, accompagnée à la mise en scène par son complice Maxime Carbonneau. Entre pèlerinage personnel et documentaire, l’héroïne plonge le public dans le monde rude et méconnu des chantiers du Nord qui ont pourtant forgé l’identité québécoise.

Les murailles, c’est l’histoire d’Erika, une jeune poète ayant grandi sur la Côte-Nord où les hommes vivent au rythme du fly in fly out, système de travail leur permettant de revenir à la maison uniquement le temps des vacances. C’est au cœur du campement des murailles, érigé près de Romaine 2, que se rend la narratrice pour découvrir le quotidien des hommes qu’elle aime, particulièrement celui de son père, et comprendre enfin les raisons qui les poussent à délaisser leur foyer au profit de la vie de chantier. Parmi eux, Erika avance, ouverte et curieuse, dans cet univers nordique et surprenant d’humanité.



FOREMAN
Du 16 avril au 4 mai 2019
Mon père est mort
Texte de Charles Fournier

Image tirée du laboratoire
Crédit photo: Atwood
Des chantiers de construction à la scène théâtrale, le comédien et auteur Charles Fournier lève le voile sur le malaise identitaire de l’homme actuel : un sujet riche, complexe et délicat. Ayant connu un vif succès lors d’une résidence en 2016 au Périscope, Foreman met à l’épreuve les bases de la masculinité pour mieux en abattre les limites et en faire surgir la vulnérabilité. Ce manifeste de l’homme du 21e siècle est un véritable happening pluridisciplinaire qui parle ouvertement à la gent masculine de toutes les générations et aux femmes qui les aiment.

Image tirée du laboratoire
Crédit photo: Atwood
Une gang de gars, amis mais complètement différents, que l’habitude tient ensemble, se retrouve pour une soirée dans le shack. Entre règlements de compte, débordements virils, confidences et niaiseries, cette histoire aborde avec humour et profondeur la difficulté à s’exprimer, les rapports de force inévitables dans un groupe d’hommes et la beauté de la fraternité. Performance exigeante sur fond de scies sauteuses et du Lac des cygnes, le résultat du mariage de Hulk et Taylor Swift, ce spectacle est le croisement entre un concours d’hommes forts et une longue lettre d’amour.

Image tirée du laboratoire
Crédit photo: Atwood
ENTRE AUTRES
Du 30 avril au 11 mai 2019
Collectif Nous sommes ici et Collectif Wolfe
Texte d'Alexandre Fecteau avec la collaboration des comédiens

Le collectif Nous sommes ici revient au Périscope en vous offrant une fois de plus un théâtre documentaire percutant avec Entre autres. Après Changing Room (2013), Le NoShow (2015) et Hôtel-Dieu (2018), la compagnie met cette fois-ci en lumière les citoyens de la ville de Québec pour questionner la dissonance des points de vue dans la société d’aujourd’hui, et surtout en saisir l’origine. Née du désir de trouver la part d’humanité qui nous rassemble, cette création nous invite à comprendre ceux auxquels on ne peut s’identifier.

D’abord créée lors d’un exercice pédagogique avec les finissant(e)s du Conservatoire d’art dramatique de Québec, l’auteur et metteur en scène Alexandre Fecteau donne une deuxième vie à cette production en souhaitant réapprofondir le potentiel artistique et citoyen de la démarche. Fraîchement diplômés, ces jeunes artistes dans la vingtaine, âge de fougue, de découvertes, de choix identitaires et d’appartenance, engageront un dialogue auprès de divers individus dans le but de déceler leurs véritables croyances, bien souvent cachées derrière des propos inconscients. Devant l’inconfortable réalité de ces convictions dérangeantes, comment expliquer ce qui motive de telles opinions?


Pour en savoir plus sur la programmation de cette nouvelle saison de théâtre au Périscope, veuillez consulter leur site web.

Bon théâtre et bonne danse!

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