dimanche 16 décembre 2018

Les contes à passer le temps: pur bonheur!

Une huitième édition déjà. Toujours des contes. Mais cette année une nouveauté, les contes se parent de musique. Le temps s'arrête pendant presque trois heures qui passent trop vite. Du pur bonheur au coeur du quartier fondateur de Québec!

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Ils sont six à écrire ou à raconter Québec, des auteurs et des acteurs, des vieux et des jeunes, des gars et des filles, des timides et des téméraires. On leur a divisé Québec en cinq parts, comme un gâteau. Chacun d’eux a dévoré son quartier pour mieux le raconter. Ensemble, ils composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Mais Québec vue de l’intérieur, dans son quotidien, sa petite histoire, ses petites histoires.

De grandes histoires
Dans le synopsis, on parle de petites histoires. En fait, ce sont de grandes histoires issues de moments intimes ou rêvés du quotidien. De chaque histoire de résidents de Québec, il y a un potentiel d'une grande histoire, d'une belle histoire. Québec, la ville, est splendide, merveilleuse, mirifique. Ses citoyens également. Il y a du fantastique dans chacun des rêves, mésaventures, désirs ou espoirs de ses résidents. C'est le magnifique cadeau qu'offre à chaque année Les contes à passer le temps. 

Cette fois-ci, Maxime Robin et son extraordinaire bande d'auteurs et de comédiens se sont surpassés. C'est la plus belle des éditions. Et je les ai toutes vues, sauf celle de l'année dernière qui proposait les meilleurs moments des six premiers opus. Que du bonheur!

Beaucoup de rires. Et de l'émotion en chute de chacun des contes. Le merveilleux du quotidien qui éclate dans une mer de sensations vives. Il y a, sans doute, un peu de Fred Pellerin là-dessous, puisque certains contes ont été rédigés à l'occasion d'une résidence à Saint-Élie-de-Caxton. Mais pas seulement, car il y a du talent à la pelle dans cette production.
 
La ville se raconte
La ville se raconte au coeur de ses racines profondes: Saint-Sauveur, Saint-Roch, Limoilou, Montcalm, Saint-Jean-Baptiste et le Vieux-Québec. C'est d'ailleurs le conte du Vieux-Québec, racontée de magistrale façon par Jacques Leblanc, qui ouvre le bal. Maxime Robin et Sophie Thibeault où Scrooge alias Van Horne verra des fantômes le hanter... à moins que ce ne soit qu'un songe, en sont les auteurs.

Cette histoire qui enrobe les cinq autres en ouverture et en déliement du spectacle envoûte. Un Jacques Leblanc au sommet de son art nous transporte dans l'univers fascinant du Château Frontenac. Vous ne verrez plus le Château et Samuel de Champlain de la même façon. Il fallait voir aussi le reste de la distribution observer, admirer même je crois, la prestation de Jacques Leblanc. Magnifique à tous points de vue.

Les contes à passer le temps profite de l'occasion pour déboulonner quelques mythes. Outre la découverte d'un Champlain disons un peu particulier, la Nativité s'offre des airs de Kool and the gang et de Madonna, le Père Noël utilise un langage pas très catholique et les courtiers d'assurances ne sont pas ceux que l'on croit.

Une édition chantée qui séduit
Grande innovation cette année, l'ajout de chants de Noël et de grands et petits succès musicaux. Les voix magnifiques de Valérie Laroche et de Sarah Villeneuve-Desjardins sont accompagnés de celles des autres comédiens. Un sextuor qui s'éxécute à merveille à chacun des contes.

Il faut souligner la splendide interprétation du grand succès de Martine St-Clair, Ce soir l'amour est dans tes yeux, par Valérie Laroche. Une interprétation tout en douceur. Un moment d'une très grande tendresse. Les couples dans la salle se rapprochent. Les larmes montent aux yeux.

Si vous suivez le lien de notre interview avec Maxime Robin et la quasi-distribution ci-bas, vous découvrirez le chant d'ouverture et de fermeture du spectacle. Ver d'oreille garanti!

Une superbe distribution
De Jacques Leblanc à Sarah Villeneuve-Desjardins en passant par Marc-Antoine Marceau, la distribution brille de mille feux!. Outre la superbe performance de Jacques Leblanc, Israël Gamache, immensément drôle en courtier d'assurances, Valérie Laroche, exaltée en Québécoise pure laine pas raciste, et Linda Laplante, sublime organisatrice en chef d'une comédie musicale chrétienne où le héros principal n'est peut-être pas celui que l'on pense, se démarquent particulièrement. Sarah Villeneuve-Desjardins, en globe-trotteuse qui fait du surplace, et Marc-Antoine Marceau, en amoureux transi, offrent également de belles performances.

Brillamment dialogué et joué, ce spectacle de près de trois heures, une des plus longues éditions des Contes à passer le temps, passe trop vite. Le bonheur est total et le spectateur aimerait que l'expérience se poursuive. Courez vous faire conter Québec dans le décor enchanteur du Petit-Champlain, vous ne le regretterez pas.

Allez-y surtout si vous aimez: les moments magiques, rires de bon coeur, être touché, Québec.

À Premier acte jusqu'au 30 décembre. Avec Israël Gamache, Linda Laplante, Valérie Laroche, Jacques Leblanc, Marc-Antoine Marceau et Sarah Villeneuve-Desjardins. Des textes de Joëlle Bond, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Isabelle Hubert, Marc-Antoine Marceau, Maxime Robin et Sophie Thibeault. Une mise en scène de Maxime Robin.

Vous voulez en savoir plus sur le spectacle? Écoutez notre interview avec Maxime Robin et la quasi-distribution ici (au tout début de l'émission du 10 décembre).

Bon théâtre et bonne danse!
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