lundi 3 juin 2019

Hurlevents (lecture): l'orage gronde

Une soirée qui s'annonce somme toute banale, tourne aux règlements de comptes. L'amour sera au centre de ce chassé-croisé de conversations. Il prendra différentes formes mais pas toujours pour le bien des protagonistes.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Gunther Gumper
Synopsis (tiré du site web du Carrefour international de théâtre de Québec)
Émilie part demain pour un long voyage. Elle n’a pas vu sa sœur Catherine depuis un moment quand celle-ci surgit, fragilisée, un soir de tempête, avec son amoureux de peu de mots. Mais ce soir-là, Émilie prépare un repas réunissant son bouillant colocataire Édouard, son amie Isa aux prises à son insu dans un piège amoureux, et Marie-Hélène, la professeure de littérature qu’elle adule.

À mesure que la soirée avance, que les jeunes idéalistes se noient dans leur soif d’absolu, les échos des personnages du roman Les Hauts de Hurlevent (Emily Brontë) se font de plus en plus insistants. Jusqu’à entrer en eux.
Crédit photo: Gunther Gumper
Difficiles amours
Amour vengeance, amour fusionnel, amour difficile, voilà les formes que prend l'amour ici. Une génération qui se cherche dans ses relations amoureuses. Elles sont difficiles et inavouées, cachées parfois. D'autres sont fusionnelles. Aucune ne semble satisfaisante. Est-ce une génération qui cherche l'amour? Qui ne le connaît pas vraiment? Trop sexualisée? Peut-être. Mais peut-être pas aussi. Elle n'est pas véritablement différente des autres. Elle le désire cet amour vrai. Ce bonheur d'être lié à un autre. Elle le trouvera sans doute. Mais ici elle lance des hurlements, des cris.

Cette génération du paraître a de la difficulté avec l'être. Le texte de Fanny Britt le dépeint merveilleusement bien. Il est ciselé et frappe juste. L'émotion enfoui tente son chemin et l'on sent bien que les personnages ont de la difficulté à l'exprimer. Le jeu des comédiens y est pour beaucoup. Emmanuelle Lussier-Martinez et Benoît Drouin-Germain se démarquent particulièrement. 

La mise en lecture proposée hier était très dynamique. Peu de de statisme. Pour ajouter au réalisme d'une véritable représentation, les comédiens portaient les costumes des personnages (la pièce a été présenté à Montréal en 2018). Il ne manquait que le décor. Il n'était pas vraiment nécessaire, le drame des rêves de jeunesse était bien présent. Le message passait merveilleusement bien. À un point tel que l'on revivait les nôtres l'espace d'un instant. Les générations passent mais les rêves demeurent.
Crédit photo: Gunther Gumper
Ce spectacle a été présenté dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec. Un texte de  Fanny Britt. Avec Alex Bergeron, Kim Despatis, Benoît Drouin-Germain, Florence Longpré, Emmanuelle Lussier-Martinez et Catherine Trudeau. Une mise en scène de Claude Poissant.

Bon théâtre et bonne danse!
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