vendredi 1 novembre 2019

De la glorieuse fragilité: glorieux bonheur

Karine Ledoyen et sa joyeuse bande de danseurs proposent un doux moment de bonheur dansé. Un spectacle tout en finesse qui quittera les planches dès ce soir. Courez voir De la glorieuse fragilité vous en ressortirez heureux.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: David Cannon
Synopsis (tiré du site web de La Rotonde)
La fête a eu lieu, les danseurs portent leurs corps et la scène à blanc pour reprendre l’exercice. Portés par les témoignages et les confidences d’interprètes ayant quitté la pratique, quatre danseurs et une vidéaste s’affairent à honorer ce que les premiers ne font plus. De la glorieuse fragilité est une brillante réflexion et célébration de son médium, un deuil d’une tendresse inouïe.

Les interprètes, poussés dans leurs retranchements physiques et émotifs, font preuve d’une hyper vigilance à l’autre dans leur occupation de l’espace. Dans un plaisir palpable, ils s’acquittent avec brio de la grandeur de ce projet. Karine Ledoyen fait montre, une fois de plus, de l’intelligence et de la sensibilité de sa recherche chorégraphique.
Crédit photo: David Cannon
Glorieux bonheur
Si le spectacle s'affiche comme De la glorieuse fragilité, le spectateur quitte la salle le bonheur au coeur. Il y a de l'amour, beaucoup d'amour dans ce spectacle. L'amour de la danse. Le plaisir d'en parler avec beaucoup de plaisir, sans amertume au travers de témoignages qui viennent sublimer les pas dansés. Le plaisir de danser qui se sent, qui se vit sous nos yeux. Un spectacle qui transpire le bonheur d'un bout à l'autre.

Quelle sublime idée d'offrir des témoignages, des pas dansés et de la musique qui se superposent. Il y a quelque chose de magique. La danse prend un tout autre sens. Le spectateur a l'impression de passer de l'autre côté du miroir. De comprendre un peu mieux ce qui émeut ces danseurs d'autrefois. De comprendre ce qui nous touche dans un spectacle de danse. Karine Ledoyen et ses magnifiques comparses nous font aimer encore plus la danse. 

Il y a du plaisir dans ce spectacle. Dans le tableau jeu où les danseurs jouent à la tag dansée. Ils poussent le plaisir avec la salle en faisant des spectateurs des complices au jeu.

Il y a de la sensualité, même entre les danseurs masculins, alors que les corps s'entrelacent. Tout ça, et plus encore, se fait dans le plus grand bonheur. Dans la découverte de mouvements surprenants ou encore des chuchotements, superbes et drôles Ariane Voineau et Elinor Fueter dans un numéro dansé loufoque.
Crédit photo: David Cannon
Quel plaisir de retrouver Ariane Voineau, que j'aime d'amour, dansé bien sûr. Mais également quelle belle découverte que ces trois danseurs que je ne connaissais pas. Elinor Fueter, Jason Martin et Simon Renaud sont sublimes.

Ce quatuor, et Karine Ledoyen, offrent des pas dansés de toutes sortes et, ma foi, osés par moments. Ils ont eu l'intelligence de faire des chorégraphies dans le silence le plus total. On entend le souffle court, les pieds qui glissent, les battements de coeur des danseurs. Ces silences sont des moments qui nous permettent de vivre la danse avec les danseurs. Ils sont magnifiques.

Il faut souligner le travail de l'équipe technique, et particulièrement celui de la manipulatrice de la vidéo sur scène, Andrée-Anne Giguère, qui devient par moments, un cinquième interprète. Tout s'imbrique superbement sans faux pas.

De la glorieuse fragilité est un grand moment de tendresse, d'amour, d'amitié et de partage qu'il faut voir. Faites vite car ce soir est la dernière représentation. Souhaitons-nous le bonheur d'un retour à Québec bientôt!

Allez-y surtout si vous aimez: les chorégraphies innovantes, la danse qui emballe, les spectacles multidisciplinaires.

Jusqu'au 1er novembre à La Rotonde. Avec Elinor Fueter, Jason Martin, Simon Renaud et Ariane Voineau. Un texte de Pascale Renaud-Hébert. Une chorégraphie de Karine Ledoyen (en collaboration avec les interprètes).

Vous voulez en apprendre plus? Écoutez notre interview avec Karine Ledoyen au tout début de l'émission du 28 octobre.

Bon théâtre et bonne danse!
Suivez-nous quotidiennement sur Twitter: @Enfantsparadis et @Rob_Boisclair

Aucun commentaire:

Publier un commentaire