dimanche 22 décembre 2019

Beu-Bye 2019: l'année en humour

Un déménagement salutaire pour le Beu-Bye 2019 qui s'adjoint un trio de musiciens, une scénographie plus élaborée et de chouettes chorégraphies. Un enrobage qui donne un souffle nouveau à cette revue de l'année qui en est à sa sixième édition.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Vincent Champoux
Synopsis (tiré du site web de l'Impérial Bell)
Depuis plus de 5 ans, le Beu-Bye est devenu l’événement incontournable du temps des fêtes. Présenté par les productions du Temps qui s’arrête, le spectacle propose un judicieux mélange de sketchs et de numéros musicaux qui repassent en revue les événements marquants de l’année. Appuyée par un groupe de musiciens talentueux et une distribution solide, la soirée promet d’être festive et surtout drôle à souhait. Beu-Bye 19, c’est la rétrospective par excellence de Québec.

Une transformation salutaire
Les changements apportés au Beu-Bye en version 2019 sont salutaires. Le spectacle y gagne en rythme, en dynamisme et en enrobage scénique. Les admirables éclairages resserrent l'action alors que les comédiens semblent moins perdu au milieu d'un nulle part scénique.

Les chorégraphies ajoutent une touche de comédie musicale et dynamisent le spectacle. Les numéros d'ouverture et de fermeture donnent envie de danser avec les artistes. L'ajout de trois musiciens dans un espace surélevé contribue à ce nouveau dynamisme. Tout roule pendant les changements de sketchs. Il y a encore quelques longueurs mais si peu. Un correctif devra être apporté en ce qui concerne les niveaux sonores. La musique enterre trop souvent le texte des comédiens que ce soit pendant les numéros chantés et dansés ou lors des moments qui soulignent une ambiance ou une émotion. C'est parfois à y perdre son latin.

Somme toute un déménagement et une transformation salutaire qui donnent une très belle saveur à ce spectacle. Ce relooking lui donne un nouveau souffle qui saura s'attirer une nouvelle clientèle sans perdre celle déjà acquise. Une bonne nouvelle pour cette revue de l'année 100% Québec, caractéristique joyeusement soulignée dans la chorégraphie chantée d'ouverture.

Sourires en coin
Une édition qui, si elle n'est pas complètement déjantée, fait sourire à plusieurs reprises. Les numéros sont inégaux mais suscitent toujours la curiosité. Certains sont particulièrement réussis. Point de vie, écrit par Yves P. Pelletier du feu groupe Rock et Belles Oreilles, est particulièrement drôle. Les sketchs de l'Halloween frappent juste. Ils sont courts mais punchés. Le clin d'oeil au Diamant de Robert Lepage également. Il était d'autant plus hilarant étant donne que Robert Lepage était dans la salle le soir où j'y étais. Il semble avoir bien apprécié puisqu'il s'est bidonné tout au long du numéro.

L'idée des croisements, un film avec l'actualité par exemple, était intéressante mais demandait un effort intellectuel. Celui de replacer de quelle actualité il s'agissait, surtout que souvent les noms des protagonistes étaient changés. Le niveau sonore de la musique n'aidant pas à la compréhension à moult occasions.

Si certains gags frappent justes, d'autres sonnent comme une redite de l'actualité. Qui ne s'est pas déjà offert une blague au dépend d'un certain président américain bien connu et qui fait l'actualité quotidiennement? Une approche plus originale aurait été appréciée tant qu'à caricaturer une cible aussi facile. Et c'est peut-être là que le bât blesse. Plusieurs sketchs tombent dans le piège de la simple redite de l'actualité, laissant le spectateur sur son appétit. Un peu plus de mordant ou d'originalité pour certains des gags ferait le bonheur de tous.

Malgré cette faiblesse, le sourire n'est jamais bien loin et puis les sketchs passent vite, on passe donc au suivant qui lui, nous fera rire de bon coeur. Il est bien là le sourire. Toujours accroché.

Éclatante distribution
La distribution est excellente. Soulignons le travail de Nicolas Drolet qui, en plus d'un talent indéniable de comédien, est une découverte vocale. Il a une très belle voix et offre, en compagnie de Mélissa Bédard, une superbe performance chantée à l'occasion du sketch qui s'intéresse à l'incendie de Notre-Dame de Paris. On en redemande! Mélissa Bédard est une belle acquisition, peut-être un peu sous-exploitée. 

Monika Pilon est toujours aussi pissante dans son interprétation de Céline Dion. Elle EST Céline. Parfois on se demande si elle imite Céline ou si c'est Céline qui l'imite, tellement elle l'incarne à merveille.

Allez-y surtout si vous aimez: revoir l'année en sketchs, sourires, voir ceux qui font l'actualité être caricaturés, les spectacles musicaux.

Jusqu'au 29 décembre à l'Impérial Bell. Avec Mélissa Bédard, Ariane Bellavance-Fafard, Jean-Philippe Côté, Nicolas Drolet, Philippe Durocher, Nicolas Létourneau ainsi que Monika Pilon. Des textes de Jean-Philippe Côté, Philippe Durocher, Lucien Ratio, Gabrielle Côté, Yves P. Pelletier et Pascale Renaud-Hébert. Une mise en scène et une script-édition de Lucien Ratio.

Bon théâtre et bonne danse!
Suivez-nous quotidiennement sur Twitter: @Enfantsparadis et @Rob_Boisclair

Aucun commentaire:

Publier un commentaire