jeudi 12 décembre 2019

ICI: d'une humanité certaine

ICI est un spectacle d'une humanité certaine. Ils sont huit, ils sont beaux, ils doutent, ils aiment et ils sont ici parmi nous. Le belle leçon de ce spectacle c'est que l'on est tous pareils, que notre arrivée soit récente ou que l'on soit ici depuis 400 ans ou plus.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Ils sont huit. Ils étaient comédiens, musiciens, simples citoyens. Ils ont quitté leur pays pour sauver leur vie, suivre leur amour, chercher une vie meilleure. Ils ont abandonné leur profession, en ont trouvé une autre. Ils se nomment Mélissa, Natalie, Michael, Irène, Flavia, Charo, Ania, Carmen. Ils sont Ici et nous racontent leur histoire.

Une humanité certaine
Ils viennent d'ailleurs pour vivre ici. Ils partagent notre mode de vie, découvrent notre façon de vivre et apporte de la leur. Ils transforment notre univers pour le mieux mais, trop souvent, nous oublions qu'ils sont comme nous. Ils cherchent l'amour, la reconnaissance. Ils veulent travailler, se faire des amis, apprendre à connaître ce Québec où ils ont décidé de déposer valises et biens. 

La beauté de ce spectacle, c'est l'humanité qu'il transpire. Nous sommes tous ici, vivons ensemble et nous voulons tous la même chose: être aimé, aimé, avoir du plaisir, se faire des amis, partager de bons moments ensemble.
Ces huit personnes nous touchent dès les premières secondes. Tout au long du spectacle, on découvre de merveilleux humains. Remplis d'espoir, ils doutent parfois. Ils vivent des microblessures et nous les partagent.

Les peurs, les craintes qu'ils expriment, nous pourrions les vivre à un moment donné. Cela fait du bien de savoir ce qui peut les irriter mais aussi ce qui font qu'ils aiment ce Québec qui les a accueilli. Moment sublime que celui de voir Flavia Nascimento entammer un rigodon auquel participe les autres interprètes ainsi que le public.
Être ici, c'est le partage. La danse de ton pays lointain, autre merveilleux moment où Charo Foo nous offre une danse singapourienne, côtoie mon rigodon et tout ça s'entremêle pour faire notre nouvelle tradition. De la même manière que d'autres se sont greffées au fil des siècles et qui font partie de nos traditions d'aujourd'hui. Nous ne perdons pas d'identité, nous en gagnons une que nous créons ensemble, à notre goût, au fil de nos métissages.
Belle distribution
Ils sont d'imparfaits comédiens mais ce sont de merveilleux humains que nous découvrons. L'autre force de ce spectacle, c'est le naturel des huit héros sur scène.  Il faut du courage pour tout abandonner et repartir à neuf dans un nouveau pays. Ils sont sincères et ça se sent. L'émotion est là parce qu'ils nous offrent des parcelles de leur histoire sans filtre. On les aime et on veut les connaître, les rencontrer. D'ailleurs, c'est mon petit bémol à ce spectacle. Pourquoi ne pas offrir la possibilité de les rencontrer après le spectacle? Le spectateur que je suis aurais aimé discuter avec eux. En savoir plus. Les découvrir un peu plus. Ce serait un réel plaisir.

Un spectacle sensible qu'il faut découvrir avant qu'il quitte la scène. Une douce bulle de partage entre humains comme j'aimerais qu'il y en ait plus. Merci mes amis!
Allez-y surtout si vous aimez: les témoignages touchants, les battants, en savoir plus sur la réalité des nouveaux arrivants, les histoires d'amour avec Québec et le Québec.

Jusqu'au 14 décembre à La Bordée. Avec Natalie Fontalvo, Charo Foo, Carmen-Gloria Fortin, Irène Gonzales, Ania Luzcak-Leblanc, Michael Maynard, Mélissa Merlo et Flavia Nascimento. Un texte  collectif. Une mise en scène de Nancy Bernier.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre interview avec Natalie Fontalvo, Ania Luczcak-Leblanc et Carmen Gloria-Fortin au tout début de notre émission du 2 décembre.

Bon théâtre et bonne danse!
Suivez-nous quotidiennement sur Twitter: @Enfantsparadis et @Rob_Boisclair

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