samedi 30 avril 2022

Une pièce au sujet difficile mais essentiel à Premier acte

Le Théâtre de l'Impie offre au public de Premier acte le premier texte de la comédienne Rachel Graton. Une pièce sur l'après et sur les façons de se guérir d'un drame innommable et qui ne devrait jamais arrivé.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse et du site web du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Personne ne l’a vu tomber mais tout le monde sait comment elle pourrait se relever.
Au Québec, 1 femme sur 3 a été victime d’une agression à caractère sexuel depuis l’âge de 16 ans. Qui sont les femmes derrière ces statistiques? Comment arrivent-elles à survivre, à guérir de ces blessures ?

Un corps dans un espace blanc qui se répand
Un corps qui ploie comme un fruit trop mûr qui tente de se re-cueillir
Le jus qui coule entre les jambes
Un corps-victime, corps-stigmate sous injonctions

 Ils ont dit déshabille-toi
 Le sang est à qui
Elle a enlevé ses bottes
                                    ses bas
                                   son pantalon
                                   son chandail
Le bleu est à qui

Ils lui ont dit
Tu peux garder tes bas y fait froid
OK
Elle a remis ses bas
Et la Emergency’s dress

Ils ont pris des prélèvements partout sur elle.

Personne ne l’a vu tomber mais tout le monde sait comment elle pourrait se relever.

Synopsis
Une femme a été agressée. Elle s’est débattue. Elle a crié et ce cri salvateur, réveillant ses voisins et mettant en fuite son agresseur, fait ressurgir toute la vie qui résiste en elle. Mais depuis, sa mémoire lui joue des tours. Cherchant à reconstruire la chronologie des événements et le visage de son agresseur, elle doit naviguer entre souvenirs fuyants et amnésie momentanée.

N’y allons pas par quatre chemins: la première pièce de la comédienne Rachel Graton manifeste une rare maitrise, une rigueur et une originalité qui touchent le fond comme la forme.
Christian Saint-Pierre, Le Devoir (au sujet de l'édition 2018 au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui)

Du théâtre performatif
L'auteure Rachel Graton nous fait suivre l’évolution de la jeune fille de l’agression jusqu’au moment où elle entame ses premiers pas vers la résilience pour retrouver sa liberté. La nuit du 4 au 5 est le récit d’une jeune fille qui a choisi de parler plutôt que de se taire, qui se relève au lieu de rester par terre.

Le Théâtre de l’Impie propose une version performative du texte de Rachel Graton en entrechoquant  les disciplines - danse, théâtre, musique et performance - en quête d’un langage qui lui soit propre et réellement porteur de la parole des femmes.


Crédit et information 
La nuit du 4 au 5
Du 17 au 21 mai
Une production du Théâtre de l'Impie
Premier acte
Pour en savoir plus et acheter son billet, c'est ici.

Texte Rachel Graton 
Mise en scène Auréliane Macé 
Assistance à la mise en scène Aube Forest-Dion
Coordination de production Marie Tan
Espace David Mendoza Hélaine
Vidéo et lumière Natália Soldera
Costumes Aube Forest-Dion
Conception sonore Sarah-Anne Arsenault et Dillon Hatcher
Responsable technique Kelly-Ann Tremblay
Soutien artistique au travail corporel et au mouvement Alice Vermandele
Interprétation / performance Lauriane Charbonneau et Lauren Hartley
Esquisses sonores Rébecca Marois

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

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vendredi 29 avril 2022

Un classique intemporel au Conservatoire

   Le classique La bonne âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht s'offre en une oeuvre éclatée, où le look punk rencontrera La Matrice, au Théâtre du Conservatoire.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Humour, chansons et scénographie à couper le souffle
Les finissants en Jeu et Scénographie du Conservatoire d’art dramatique de Québec offriront au public de Québec leur dernière production de la saison: La bonne âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht. Ce classique intemporel du théâtre allemand sera revisité et mis en scène par Maryse Lapierre, professeure au Conservatoire et récipiendaire du prix Théâtre de la meilleure mise en scène en 2020. Dans une proposition éclatée, elle vous présente une oeuvre où se marieront réflexions sur l’humanité, humour, chansons et scénographie à couper le souffle.

Synopsis
L’histoire de La Bonne âme du Se-Tchouan est celle de Shen Té, une jeune prostituée qui accueille par bonté un Dieu en visite. Pour la récompenser de sa bienveillance, ce dernier lui offre de l’argent, ce qui permet à Shen Té d’ouvrir un petit débit de tabac et de se sortir de sa situation misérable. Mais cette nouvelle condition fait des envieux et Shen Té est mise à l’épreuve. Pourra-t-elle garder sa bonne âme dans un monde jaloux et cruel? Est-il possible d’être bonne dans un monde rempli de corruption? De sauver le monde si l’on est seule à vouloir le faire? Ce sont les questions qui se retrouvent au centre de cette fable festive et engagée écrite par Brecht en 1938, cinq années après sa fuite de l’Allemagne, en plein cœur de la montée du nazisme.

Trois actrices pour jouer Shen Té
La metteuse en scène Maryse Lapierre est reconnue pour son humanisme et sa facilité à faire vivre aux spectateurs des moments touchants et magiques. Dans cette production, elle a choisi trois actrices pour jouer le personnage principal de Shen Té afin de permettre à celles-ci de toucher le public, chacune à leur manière, et d’explorer diverses facettes du jeu. Il y aura également un piano sur scène, de l'accordéon, des chansons, un peu d’humour et des personnages qu’on aimera bien détester.

Une rencontre entre l’Allemagne et la Chine imaginaire
Du côté de la scénographie, il faut se rappeler que la dernière production est toujours l’une des plus complexes de l’année et celle-ci n’y échappe pas. Un décor grandiose mettant en vedette des ruelles pauvres où s’empilent les logis et la souffrance servira de lieu pour ce coin de l’Asie imagé. Les costumes seront à la fois inspirés de références très contemporaines avec un Dieu semblant tout droit sorti du film La Matrice et d’autres semblant vivre dans une toile du peintre allemand Otto X. Un côté punk viendra uniformiser l’ensemble pour conserver une note de révolution.

Crédit et information 
La bonne âme du Se-Tchouan
Du 10 au 14 mai
Théâtre du Conservatoire (13, rue Saint-Stanislas, Québec)
Pour en savoir plus et acheter son billet, c'est ici.

Texte Bertolt Brecht
Traduction Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière
Mise en scène Maryse Lapierre
Interprétation Miryam Amrouche, Margaux Auclair, Thomas Boudreault-Côté, Éva D’Aoust, Clément Desbiens, Laurent Fecteau-Nadeau, Clémence Lavallée, Carla Mezquita-Honhon, Jérémie Michaud, Anthony Parent-Castanha, Aude Seppey et Clara Vecchio
Scénographie Coralie Dansereau, Alexandrine Dubé, Églantine Mailly, Laurianne Moreault-Maguire et Simon Rollin

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jeudi 28 avril 2022

Rolande Roland: ode à la lenteur

 Rolande Roland s'offre comme un moment de relaxation dans un monde où tout bouge à la vitesse grand V.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


L'art de prendre son temps (tiré du communiqué de presse des Gros Becs)
Dans une ambiance festive et ludique, le personnage de Rolande (Monika Pilon) fait fi du 4e mur pour s’adresser directement à son public. Destinée pour les 4 à 7 ans, cette pièce nous rappelle – avec un brin de folie – que l’on peut prendre son temps pour mieux profiter de l’instant présent!

Grâce à sa sincérité désarmante et à son sens de la répartie, elle se distingue par son naturel comique et son parcours à la fois différent et inspirant. Avec authenticité et un brin de folie, elle amène petits et grands à reconnaître l’absurdité de nos réflexes compétitifs et à en rire, ensemble.

Arriver dernière... volontairement! (tiré du communiqué de presse des Gros Becs)
Rolande Roland a grandi à 100 km/heure entre un père horloger et une mère pilote de course. Nomade, elle fait confiance à Ti-Bicycle pour la guider: il a toujours su mettre sur son chemin des rencontres fleurissantes. Ensemble, ils se promènent vers l’avenir et chantent tout ce qui leur passe par le coeur. Aujourd’hui, Ti-bicycle ramène Rolande vers son repère secret. Rolande a l’habitude d’y être seule pour se détresser et écouter son coeur sans regarder les heures. Seulement, Ti-Bicycle lui a préparé une surprise…

Ode à la lenteur
Rolande Roland s'offre comme un moment de relaxation dans un monde où tout bouge à la vitesse grand V. Le décor, tout simple, se compose d'une jolie horloge coucou où les aiguilles des heures n'indiquent que des heures imaginaires, il n'y a aucun chiffre au cadran que des aiguilles folles et une spirale psychédélique qui tournera à quelques reprises. Dans le sentier qui entoure l'horloge coucou, une marguerite a eu l'audace de pousser au beau milieu du sentier qu'emprunte Rolande avec son vélo. Cela ne l'empêche pas de profiter de son refuge, là où elle se prélasse doucement et profite du temps qui passe.

La jolie et géante horloge coucou est le lieu où elle décompresse. Mais les aléas de la vie la pousse à toujours vouloir se dépasser. Arriver à temps, être la plus grande sont des objectifs que Ti-Bicycle, son compagnon sur deux roues, entend bien l'amener à remettre en question. Il a invité le public pour l'aider à démêler le tout.

Cette prémisse est un superbe prétexte pour engager la conversation avec la salle. Rolande, qui se questionne, invite le public à lui offrir des réponses à ses questions. C'est un agréable moment où les enfants participent gaiement à la conversation et proposent de belles solutions à une Rolande qui s'interroge.

Cette discussion est intéressante également pour les adultes qui découvrent que même à un jeune âge, les spectateurs ont entre 4 et 7 ans, le concept de performance à tout prix est bel et bien présent. Rolande a ses propres solutions qu'elle partage avec le public qui embarque sans aucune hésitation. Il faut voir les jeunes suivre à la lettre les conseils de Rolande. J'ai même vu un adulte ou deux y participer et faire les mouvements avec Rolande. Un beau moment où spectateurs et comédiens ne font qu'un.

Superbe Monika Pilon
Monika Pilon a tous les dons ou presque. Elle est drôle, elle chante et elle est mon imitatrice préférée d'une certaine Céline. Ce spectacle est fait sur mesure pour elle. Marie-Hélène Gendreau y utilise, de magnifiques façons, le vaste éventail de talents de la comédienne.

Vous la découvrirez donc en chanteuse, elle interprète d'ailleurs du Céline Dion à une ou deux reprises, fait quelques pas de danse et joue magnifiquement et en direct avec les réactions des enfants. Elle s'est même méritée des applaudissements spontanées du jeune public après une trop courte prestation musicale.

Rolande Roland est un spectacle à voir. Une douce bulle de bonheur au coeur d'une vie trépidante où prendre le temps de vivre prend tout son sens.

Amenez votre enfant surtout s'il aime: vivre le moment présent, les spectacles courts (Rolande Roland ne dépasse pas 35 minutes), s'amuser..

Jusqu'au 5 mai aux Gros Becs pour les 4 à 7 ans (petite enfance à 1ère année). Avec Monika Pilon. Un texte de Mélissa Bolduc. Une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau.

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mercredi 27 avril 2022

Porte ouverte sur l'univers de la danse

Découvrez la programmation complète de la deuxième édition de Fait Maison, un grand rendez-vous avec la danse qui se tiendra les 29, 30 avril et 1er mai à la Maison pour la danse

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Porte ouverte sur l'univers de la danse!
Concordant parfaitement avec la Journée internationale de la danse, tenue chaque année le 29 avril, Fait Maison vise à éveiller la curiosité du public envers la discipline grâce à une offre variée et ludique. L’événement accueillera une variété d’artistes qui composeront une programmation qui saura plaire tant aux néophytes qu’aux connaisseurs de la danse.

On souhaite inviter le grand public à éveiller sa curiosité et explorer le mouvement en faisant briller notre belle communauté d’artistes. Et pour bien célébrer, l’événement sera lancé à l’occasion de la Journée internationale de la danse le 29 avril prochain.
Stéphanie Arsenault Soucy, directrice de la Maison pour la danse

Au programme:
  • Soirée féministe, un programme double comprenant Everytime I come up for air - Solo pour Alice, chorégraphié par Daina Ashbee et interpété par Alice Vermandele, ainsi qu’une table ronde sur le corps féminin et ses enjeux;
  • Impro Maison, une soirée d’impro-danse animée par la comédienne Sophie Thibeault et le DJ Millimetrik .La soirée Impro Maison consistera en une joute festive de courtes improvisations dansées. La formule? Avec pour seules indications un style de danse et la musique proposée par DJ Millimetrik, les deux équipes d’artistes en danse sauteront dans l’arène sans filet;
  • Traits de danse, une classe de modèle vivant présentée en collaboration avec le Festival Québec BD et animée par Les Sketcheurs de Québec;
  • Solo pour Fabien, chorégraphié par Paul-André Fortier et interprété par Fabien Piché, une oeuvre qui cherche à déjouer les artifices;
  • C’était à peine le printemps et on se baignait dans ce grand lac encore grisâtre, une performance à relais sur le mode du cadavre exquis inspiré par la soirée féministe;
  • Une programmation de courts métrages présentée en collaboration avec Danse K par K;
  • Cinq classes de danse offertes en collaboration avec L’École de danse de Québec et L’Artère, art de la danse et du mouvement;
  • Porte ouverte sur la gigue contemporaine, une incursion dans l’univers de trois artistes en danse, le temps de leur résidence de création de 2 jours.
La programmation de l’événement est gratuite, sur contribution volontaire.

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lundi 25 avril 2022

Une saison costaude à Premier acte

 Une saison riche en émotions avec huit spectacles en salle, trois présentations hors les murs et trois résidences de création à Premier acte. Tout ça pour le plus grand plaisir des amateurs de théâtre.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Parfois, c’est la privation qui nous fait réaliser l’importance de certaines choses. Ainsi, après deux années d’incertitude, d’allers et de retours et de longs moments de silence, la nécessité des arts vivants est apparue à plusieurs comme plus vitale que jamais.

Nous avons donc choisi d’y aller à fond, avec huit spectacles dans notre salle, trois présentations hors les murs, trois résidences de création et, comme chaque année, en fin de saison, Les chantiers/Constructions artistiques.

Des questionnements actuels et pertinents, des visions du monde lucides, des propositions festives et des imaginaires étonnants ; une douzaine de propositions provenant tant de nouveaux venus que d’artistes plus aguerris, et qui explorent encore une fois les multiples avenues de la création théâtrale contemporaine.

Notre saison 2022-2023 sera donc une des plus costaudes de notre parcours. Il nous apparaissait essentiel qu’il en soit ainsi, puisque trop d’artistes ont été écartés de nos scènes au cours des deux dernières années. Il ne nous reste qu’à espérer, en corollaire, un nombre record de spectatrices et spectateurs.
Marc Gourdeau, directeur général et artistique de Premier Acte

Onze spectacles à voir... ou à revoir!

Parc Optimiste
23 août au 3 septembre
Production – La Palestre, en collaboration avec La Grosse Affaire et Machine de cirque
Texte – Pierre-Luc Désilets, Étienne La Frenière
Mise en scène – Étienne La Frenière

Avec le basketball et le Festival Western de Saint-Tite comme toile de fond, ce Western-sportif théâtral porte un regard ludique et satirique sur le sentiment d’appartenance et les dérives du pouvoir.

En plein coeur du Festival Western, un groupe de cinq jeunes sportifs et sportives du dimanche passionnés de basketball tente de déloger du pouvoir l’excentrique madame Gingras, mairesse de Saint-Tite, qui veut transformer le parc Optimiste, leur terrain de basket adoré, en stationnement pour les roulottes des festivaliers. Le réputé festival devient alors le théâtre d’un véritable duel western digne de la glorieuse époque de Lucky Luke.

Parc Optimiste invite le public à une expérience théâtrale hors du commun, alors qu’une immersion en plein festival Western est prévue.
Dès 18 h, bouffe et bière seront en vente dans un véritable oasis country. Apportez vos chaises de camping!
Présenté dans la cour arrière de l’Église Saint-Charles-de-Limoilou.


On sentait déjà la dynamite à l’Âge de pierre
20 septembre au 8 octobre
Production – Collectif Verdun
Texte et mise en scène – Charlie Cameron-Verge, Natalie Fontalvo

Québec, dans un futur pas trop lointain : à la suite de la Troisième Guerre mondiale, le camp du «oui» remporte le troisième référendum sur la souveraineté. Mais le Canada refuse de reconnaître les résultats. Une guerre civile éclate alors : la Guerre d’indépendance du Québec.

Dans cette fresque dystopique politicopoétique, le théâtre, les arts visuels et la musique donnent naissance à un univers immersif qui incite les spectateurs et spectatrices à se questionner sur les rêves collectifs.

Jusqu’où serions-nous prêts à aller au nom de nos convictions? Dans un cas extrême, prendrions-nous les armes pour défendre nos parent(e)s, nos ami(e)s, nos maisons, nos rues? L’hiver 2022 nous a rappelé ce qu’on voulait oublier: la guerre n’est pas juste un mot du passé.

La langue, le territoire, l’appartenance identitaire sont créateurs de liens, mais aussi de déchirements. Mieux vaut garder le dialogue ouvert.


Mourir tendre
18 au 22 octobre
Production – Productions Erapop, en coproduction avec Le Groupe de la Veillée et Carte blanche
Texte – Guy Régis Jr.
Direction artistique – Christian Lapointe
Création et interprétation – Késia Demers, Gabriel L’Archevêque, Antoine Pelletier, avec la participation d’Olivier Magnan-Bossé et de Véronique Trottier

Alors qu’une éclipse plonge tout un pays dans une obscurité que l’on croit devoir durer cent ans, Perpétue et Alexandre – qui ne sont pas sans rappeler Roméo et Juliette – sont projetés dans un drame qui les sépare. Perpétue veut à tout prix un enfant de son amoureux, malgré les injustices et la violence qu’elle a subies du père de ce dernier, l’obligeant à fuir.

De l’auteur haïtien Guy Régis Jr., Mourir tendre est une création qui sort des sentiers habituels, se donnant des airs de concert électro-tragique pour nous parler de la friabilité de la vie, de la folie de notre monde : l’amour, le désir, l’exil, le viol, mais aussi la vie, la persistance, la résilience.

Jamais vu des interprètes investir si passionnément mon texte si tellurique. Si Lunaire. Si Nuageux. Si Humain.
Guy Régis Jr.


Pas d’chou kale pour les cassés
1er au 19 novembre
Production – Collectif de la Machine à moudre
Texte et mise en scène – Lauréanne Dumoulin

Nous sommes une heure avant le début du service. Erika, sous-chef à La Belette et l’Orme, fait la formation du nouveau, le cousin de Marco, un serveur au restaurant. Le chef, Fred, rentre en retard, complètement arraché de la veille. L’ambiance est étrange, quelque chose cloche, Erika n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Au moment où Claire, l’ex de Fred, arrive en trombe dans la cuisine, des coups de poing retentissent de l’intérieur du frigo comme un métronome.

Quelque chose s’échappe. «Agression sexuelle». Et tout chavire.

Le temps s’écoule, le ton se lève et les carottes ne sont toujours pas cuites.

Premier service, la panique.
Deuxième service, la violence.
Dernier service? Qui sait? mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

CLAIRE
Pis là
Je suis devant toi
Exactement comme je l’aurais voulu
Pis
Je suis pas capable de te dire
Tout ce que je t’ai déjà dit dans ma tête.


Box Exp.
29 novembre au 10 décembre
Production – Collectif Bleu
Texte – Lauriane Charbonneau
Mise en scène – Samuel Bouchard, Lauriane Charbonneau

Alors que Facebook devient Meta, que la viande in vitro fait son entrée dans les épiceries, que les politicien(ne)s deviennent davantage influenceur(-euse)s que dirigeant(e)s et que Google vend nos données personnelles à coup de milliards, il est difficile de dire que Box Exp. est une dystopie futuriste… En fait, c’est notre dystopie quotidienne.

Box Exp. est un assemblage de quatre nouvelles théâtrales à la manière de la série britannique Black Mirror.


Contes à passer le temps
9 au 30 décembre
Production – La Vierge folle
Textes – Fabien Cloutier, Sophie Grenier Héroux, Dominic Sacy, Maxime Robin, Sophie Thibeault, une autrice à confirmer
Mise en scène – Maxime Robin en collaboration avec Sophie Tibeault

Comme une surfeuse hivernale, la Vierge folle n’a pas peur de la vague et récidive avec ses Contes à passer le temps… bel et bien de retour dans les voûtes de la Maison Chevalier! 

Cette année, iIs et elles sont six à écrire ou à raconter Québec, des acteurs et des autrices, des vieilles et des jeunes, des gars et des filles, des timides et des téméraires.

Ensemble, ils et elles composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Québec sous la neige, Québec au soleil, Québec à la veille de Noël!

Que ce soit votre douzième ou votre première fois, venez vous réchauffer le cœur dans les voûtes de la Maison Chevalier pour les Contes à passer le temps… et vous servir dans notre irrésistible comptoir à desserts ! 
Dans les voûtes de la Maison Chevalier 50, rue du Marché-Champlain


ALBANE
17 janvier au 4 février
Production – La bouche _ La machine
Texte et mise en scène – Odile Gagné-Roy

Dréa a trois enfants : Nathan, Albane et Héloi. Le premier est sorti de son ventre, les deux autres d’un orphelinat. Nathan, Albane et Héloi s’aiment et se détestent comme des frères et soeur. Comme des frères et soeur, ils fêtent les anniversaires en croyant qu’il y en aura toujours, qu’ils se laisseront parler d’amour jusqu’à la fin des temps. Un jour, pourtant, dans la fumée des chandelles, la famille chancelle. Un jour, Nathan tue Héloi.

À partir de là, plus personne n’est comme personne. Il n’y a plus de frères, plus de soeur ni de mère. Il y a des monstres. Des machines. Il y a une violence si lourde qui déforme les corps, les gestes et les neurones. Une violence qui se lègue, de génération en génération. Qui devient de plus en plus indélébile. Et qui finit par tracer les contours d’une tragédie.

Ça semble très loin de nous — toute cette violence. Et pourtant, on se surprend à reconnaître un geste, un regard, une intonation. On se surprend à se reconnaître dans ces êtres, dans cette famille qui a commis l'irréparable, qui s'est entretuée. On frissonne. On se demande : et si c'était moi? Si je pouvais, moi aussi, tuer? Si les gestes étaient inscrits en moi aussi? Lever
le bras. Dresser le poing. Crisper les mains.

Oui, si c'était moi, comment, alors, faire cesser la violence? Comment terminer la tragédie?


L’oeil
14 au 25 février
Production – Vénus à vélo
Texte et mise en scène – Rosalie Cournoyer

Camille et Sophia se rencontrent pour la première fois à l’atelier de Bordeleau, peintre québécois de renommée internationale. Les deux femmes n’ont rien en commun, sauf un lien avec ce dernier ; l’une est sa fille, l'autre, sa modèle vivante.

Entre elles, une tension inextricable se tisse, déchire la parole et les corps lentement mis à nu. Chacune à leur façon, Camille et Sophia tentent de tracer un portrait juste de l’autre, mais vite, elles se retrouvent piégées par leur propre jeu.

L’oeil est un huis clos mettant en scène une joute oratoire coriace entre deux protagonistes qui débattent autour de questions relatives aux corps, à l’art, à la création et au désir.

 La pièce s’intéresse à la sororité et aux violences cachées, subies, refoulées en chacune de nous.


L’Inframonde
14 mars au 1er avril
Production – L’homme qui a vu l’ours
Texte – Jennifer Haley
Traduction – Étienne Lepage
Mise en scène – Maxime Perron

Dans un futur pas si lointain, Internet est désormais essentiellement accessible par le moyen d'un univers virtuel immersif nommé l’Inframonde.

Cette plateforme sophistiquée permet d’incarner un avatar et de ressentir, sans distinction par rapport à la réalité, les émotions et les sensations physiques qui le traversent.

Tous les sens sont comblés. Toutes les pulsions peuvent être contentées. L’immersion est totale.

Jusqu’au moment où une détective, Harrisson, décide d’enquêter sur un espace virtuel singulier nommé Le Refuge.

Ce repaire numérique, recréant un jardin de l’ère victorienne, offre la possibilité aux utilisateurs et aux utilisatrices d’assouvir certains fantasmes sévèrement condamnés dans le monde réel.

Aux détours des interrogatoires, l’opposition entre Harrisson et le créateur du Refuge s’intensifie et laisse le public se heurter aux propres limites de sa moralité.

Libéré de la contrainte physique, devient-on enfin soi-même? Si personne ne souffre
vraiment, peut-on faire souffrir?

L’inframonde est un thriller de science-fiction qui aborde les questions éthiques soulevées par une influence de plus en plus grande des réalités virtuelles dans nos vies.


Les Fabuleuses
11 au 22 avril
Production – À Gorge Déployée
Texte et mise en scène – Pierre-Olivier Roussel

Six jeunes adultes de la communauté LGBTQ+ se retrouvent dans un appartement pour se préparer en vue de la Pride, la marche des fiertés. C'est à coup de pinceaux, de rouges à lèvres intenses, de couleurs vives et de glitters dans les cheveux que de grandes confidences
voient le jour.

Les Fabuleuses, ce sont des débats enflammés sur la manière de combattre l’oppression, au sein même de la communauté. Ce sont des questionnements sur les avancements et les reculs de la société. Des altercations sur le don de sang, les coming out et l'Église catholique. L'intensité des maquillages excentriques augmentera au fil des questionnements, des déceptions et des frustrations. Une simple opinion peut-elle remettre en question une amitié?

Laissez-vous transporter par les flamboyantes discussions des Fabuleuses, le tout saupoudré d’un air de Broadway


Rashomon
30 avril au 17 mai
Production – La Trâlée
Texte – Adaptation des nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa et du film d’Akira Kurosawa, Rashomon
Mise en scène – Lorraine Côté

L’homme naît en pleurant ; quand il meurt, c’est assez, il meurt.
Akira Kurosawa

La Trâlée, La Cuisine et Premier Acte récidivent avec la reprise de Rashomon qui a
été présentée à guichets fermés en avril 2019 et a remporté le Prix du meilleur
spectacle de l’Association québécoise des critiques de théâtre.

Une adaptation impressionnante qui jongle habilement avec les niveaux de réalité et dans une simplicité qui nous permet de redécouvrir le plaisir de se faire raconter des histoires.
AQCT

La Trâlée vous invite à la table d’une des plus grandes tragédies du vingtième siècle de la culture nippone. Adaptation des nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa et du film d’Akira Kurosawa, Rashomon propose une rencontre inédite entre meurtre, amours déchirés et théâtre d'objets.

Un bûcheron, un moine et un vagabond se réfugient sous les décombres de la gigantesque porte Rashô de la ville de Kyôto. Ils discutent du procès auquel ils viennent d’assister. On y accuse le bandit Tajomaru du meurtre crapuleux d’un samouraï et du viol de sa femme. Nous entendrons alors, tour à tour, les récits des personnages entourant cette affaire. À notre époque d’opiniâtreté et d'affrontements constants où chacun et chacune oppose le reste du monde à sa version des faits, ce récit nous rappelle que la réalité nous échappe bien souvent. Lorsque le vice et la volonté de survivre coûte que coûte prennent place, comment dénouer le fil fort ténu de la vérité?
La pièce sera présentée au restaurant La Cuisine, 205, rue St-Vallier Est

Information supplémentaire
Pour en savoir plus et découvrir les autres activités de Premier acte dont les Résidences de création et Les chantiers/Constructions artistiques, c'est ici.

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dimanche 24 avril 2022

Fête perpétuelle et spectacle politique à La Bordée

 Avec Made in Beautiful (La belle province), La Bordée offre à son public une oeuvre profondément ancré dans son époque.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse de La Bordée)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Une succession de tableaux déjantés 
Prévue pour la programmation 2019-2020, La Bordée présentera dès le 26 avril la pièce Made in Beautiful (La Belle Province). Écrite et mise en scène par Olivier Arteau, cette pièce est à la fois un spectacle politique et un party perpétuel. 
 
En 2017, au Cercle, j’ai assisté à la représentation d’une proposition d’Olivier Arteau, avec cinq de ses complices: Ce soir, on met du beat dans l’cimetière pis on fait des guirlandes avec les sandwichs pas d’croûtes! J’ai tout de suite été séduit par cette proposition. 

Aujourd’hui, le spectacle se nomme Made in Beautiful (la belle province), il compte onze comédiens et comédiennes, il s’étend sur la période de 1995 à 2022, et il dure près de deux heures!

Deux heures de rigolade, de réflexions, de prises de paroles, de constats sur l’évolution des valeurs de notre société. Deux heures où nous observons cette famille traversée, chamboulée, ébranlée – comme nous le fûmes tous - par des événements comme le référendum de 1995, le 11 septembre 2001, le printemps érable, #MeToo, la pandémie et les CHSLD, pour ne nommer que ceux-là.
Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée
 
Synopsis
Dans cette production de La Bordée et du Théâtre Kata, vous assisterez à une dizaine de partys d’Halloween qui nous montrent non seulement l’évolution de la famille du personnage de Linda (Marie-Josée Bastien), mais aussi celle de la société québécoise par le biais de grands événements qui l’ont marquée, passant du référendum de 1995 à la pandémie de 2020. 

Le partage s’est peut-être perdu en même temps que les solos de cuillères?

Ce que l'auteur et metteur en scène désire communiquer au public avec cette production: une lettre d’amour, pleine d’humour, de la part de jeunes artistes envers les us et coutumes de leur société, sa grandeur et ses travers, son ouverture et son amnésie, sa fierté et sa honte.

Le théâtre est comme un parquet d’église où l’on s’émeut, s’emporte, s’exalte devant de nouvelles idéologies, où se confrontent nos tabous respectifs, où l’on sème le germe de nouvelles batailles.
Olivier Arteau, auteur et metteur en scène

Vous voulez savoir ce que Les Enfants du Paradis ont pensé de l'édition 2018 de ce spectacle? Cliquez ici.

Crédit et information 
Made in Beautiful (la belle province)
Une production de La Bordée et du Théâtre Kata
Du 26 avril au 21 mai
La Bordée
Pour en savoir plus et acheter son billet, c'est ici.

Texte et mise en scène Olivier Arteau 
Assistance à la mise en scène Blanche Gionet-Lavigne
Dramaturgie Sara Dion
Décor Amélie Trépanier
Musique Vincent Roy
Éclairage Jean-François Labbé
Vidéo Keven Dubois
Costumes Delphine Gagné
Régie générale Émilie Potvin et Joé Larochelle 
Distribution Marie-Josée Bastien  (Linda), Ariel Charest (La sœur de Linda), Nathalie Séguin (La fille de Linda), Raymonde Gagnier (La mère de Linda), Réjean Vallée (Le mari de Linda), Marc-Antoine Marceau (Le chum de la sœur de Linda), Lucie M. Constantineau (La cousine de Linda), David Bouchard (Le (futur) conjoint de la cousine de Linda), Mustapha Aramis (Le nouveau copain du mari de Linda), Lé Aubin (La blonde de la fille de Linda) et Vincent Roy (Le frère de Linda)
Construction du décor Construction Astuces décor inc., Hugues Bernaches 
Confection des costumes Mariana Manzano
Accessoires Marilou Bois
Coiffures Bobby Rioux
Maquillages Béatrice Lecomte-Rousseau
Habilleuse Laurie Foster
Direction de production Nadine Delisle 
Direction technique Gaston Lévesque 
Photos de répétition Vincent Champoux
Photos image de saison Alex Dozois 

MAJORITÉ 2070
En première partie de la pièce, découvrez une création de Samuel Corbeil. L’auteur et metteur en scène du projet, a rencontré des jeunes adultes afin de les interroger sur la manière dont ils imaginaient le monde en 2070. À partir de ces entretiens, et au détour d’une pandémie mondiale qui l’a mené à réfléchir à son propre rapport aux technologies, il a écrit cinq courtes scènes de science-fiction d’environ sept minutes qui seront jouées avant chacune de nos cinq productions. Des comédiens et comédiennes d’expérience incarnent ces jeunes dans un futur lointain.

Voici la quatrième proposition : Après y avoir passé quarante ans, Manue explique sa décision de quitter la petite communauté auto-suffisante en région éloignée qu’elle habite, et se remémore sa rencontre avec un béluga. Dans le rôle de Manue: Marie Michaud.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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samedi 23 avril 2022

Un ennemi du peuple: audacieuse Patenaude!

 La politique municipale, version Patenaude et Ibsen, est une mascarade grotesque où les intérêts personnels dominent au détriment de ceux de l’ensemble de population.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Synopsis (inspiré largement du site web du Trident)
La Docteure Stockmann découvre que la station thermale de son village n’est pas saine. L’eau est pleine de bactéries nocives. En bonne citoyenne, elle est convaincue que son devoir est de prévenir la population. Mais les travaux nécessaires pour remédier au problème coûtent cher et auraient de grandes répercussions pour les commerçants de la ville. Le maire, son frère, n’est pas d’accord pour rendre publiques les analyses. Il va mettre tout en œuvre pour la faire taire.

La Docteure devient «l’ennemi public» du village, alors qu’elle croyait que tous les villageois allaient être de son côté pour avoir dénoncé une mauvaise gestion de la municipalité. Elle va se rendre compte de la vraie nature des relations entre les humains et la politique.

Mais qui est le véritable ennemi public: l’élu qui cache de l’information pour sauver la vitalité économique d’une ville, le responsable des médias qui retourne sa veste, ou quelqu’un de prêt à tout pour le bien commun?

Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Un décor qui a de la gueule
Dès son arrivée en salle, le spectateur découvre un décor et une scénographie qui ont fière allure. Fidèle à son habitude, le Trident offre décor d'une grande beauté. Tout est léché. Fignolé. Travaillé dans le moindre détail. Le décor qui occupe l'ensemble de la scène est un pur ravissement.

Le scène est divisée en quatre zones: côtés gauche et droit, arrière scène et centre de la scène. Les côtés sont des zones d'attente. Les comédiens et les techniciens de scène s'y installent au fur et à mesure que se déroule la pièce. Le centre de scène seront tour à tour des zones de jeu primaire, où l'action principale s'y déroule, et secondaire, où se déroulera des activités complémentaires à la zone primaire. Il y a donc constamment plusieurs actions simultanées, ce qui amène le spectateur à régulièrement s'intéresser à différentes zones et à décrocher de l'intrigue principale.

Ces quatre zones, la scénographie et le décor sont la base d'un spectacle qui magnifie le réalisme des situations. L'interprétation et la mise en scène se sont intéressés à chaque petit détail pour s'approcher le plus possible du réalisme de chaque situation. Ainsi, un souper entre amis, scène d'ouverture du spectacle, offre au spectateur deux actions qui se superposent alors qu'une discussion principale se déroule au salon en zone centrale et qu'une autre se déroule en cuisine en zone arrière scène.

La metteuse en scène a poussé le réalisme jusqu'à utilisé comme conseiller dramaturgique le politicien et député Sol Zanetti. Il a sans doute conseillé la metteuse en scène et les comédiens sur les attitudes, les travers ainsi que les excès des politiciens québécois. Une addition fructueuse qui ajoute à la justesse du jeu des comédiens. Le spectateur attentif y découvrira certaines des façons de dire et de faire la politique québécoise.

Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Une mise en scène audacieuse
A la fois déjanté, éclaté et sérieux dans son propos, Un ennemi du peuple est un spectacle qui séduit par son dynamisme et sa fougue. Rien, ou presque n’est traditionnel dans cette production audacieuse mise en scène par une Edith Patenaude qui ose grandement. Une proposition qui ne séduit pas tout les publics, quelques spectateurs ayant quitté la salle à l’entracte.

Il faut d’ailleurs une certaine ouverture d'esprit pour accepter la proposition tant tout est souligné à gros traits, exacerbé même. Les coulisses sont visibles, les moments forts et les rebondissements sont fortement accentués, les techniciens deviennent des intervenants et interagissent avec les comédiens, le quatrième mur n’existe plus, le public est pris à partie et les comédiens s’installent dans la salle en deuxième partie.

Rien n’est ce qu’il devrait être. Tout est grotesque. Parfois enrobé d’une bonne dose d’humour, particulièrement lors des changements de décor où les techniciens de scène deviennent les souffre-douleurs des comédiens.

Mi-figue, mi-raisin
Si l’audace d’Edith Patenaude, le rythme, le réalisme, l’humour noir et le jeu bon enfant amusent, il n’en demeure pas moins que l’objectif premier est noyé.

La mise en scène complètement déjantée, folle, éclatée et qui occupe une grande place a le désavantage de masquer le message essentiel, celui des dangers qui guettent les démocraties. Si la fête est joyeusement chaotique, le message se perd quelque peu dans tout ce brouhaha. Parfois, être original nuit plus qu’il n'aide. La réflexion concernant la mince ligne entre démocratie et démagogie s’estompe, s’efface même complètement dans cette première partie.

Au retour de l’entracte, les choix de mises en scène de Patenaude y prennent tout leurs sens, alors qu'auparavant le spectateur y cherchait ses repères. La scène de la révolte de cette deuxième partie est absolument jouissive et rattrape la mise.

La politique municipale, version Patenaude et Ibsen, est une mascarade grotesque où les intérêts personnels dominent au détriment de ceux de l’ensemble de population. Elle est une tragédie, un drame innommable. Démocratie et justice y sont les grands perdant.


D'excellents comédiens
Jean-Sebastien Ouellette crédible dans le rôle du détestable maire est un fort juste contre-poids à l’excellente Ève Landry dans le rôle de la fougueuse et déterminée médecin attachée au bains de la ville. Steve Gagnon offre un savoureux rédacteur en chef, malléable comme certains politiciens en rêve, aux idéaux qui fluctuent à la vitesse grand V et en fonction des intérêts du leader du moment.

Si le message essentiel de ce spectacle n’occupe pas la place qui lui revient, Édith Patenaude propose une joyeuse fête qui n’est quand même pas piquée des vers. Elle fait le bonheur du plus triste des spectateurs qui ne repart pas complètement bredouille.

Allez-y surtout si vous aimez: les spectacles déjantés, les performances d’acteurs, les mises en scène d’Edith Patenaude, Ibsen.

Jusqu'au 14 mai au Trident. Avec  Ève Landry, Jean-Sébastien Ouellette, Steve Gagnon, Noémie O'Farrell, Kevin McCoy, Marianne Marceau, Éric Leblanc, Emmanuel Bédard, Camille Malo, Antonin Girard, Savina Figueras, Israël Gamache, Jeanne Gionet-Lavigne et Dominique Pétin . Un texte d'Henrik Ibsen dans une adaptation de Sarah Berthiaume. Une mise en scène d'Édith Patenaude.

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jeudi 21 avril 2022

Disgrâce: dans l'antre de la bête

  Disgrâce montre le monde vu à travers le regard d'un monstre. Même si on a pas trop envie de faire le voyage avec lui, l'expérience est essentielle pour, un peu mieux, comprendre ce qui se passe dans la tête d'un tel être.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Synopsis: descente vers l'intimité (inspiré largement du communiqué et du dossier de presse)
C’est une histoire qui ne cesse aujourd’hui de faire les manchettes: un homme puissant et charismatique, une série de femmes qui portent plainte pour agression sexuelle puis un scandale qui ravit la machine médiatique.

La pièce commence après les accusations. Le présumé coupable, pour éviter d’attendre son procès en prison, doit résider chez sa mère. L’avocate lui recommande d’éviter les contact avec l’extérieur. Le père est décédé il y a moins d’un an. La mère et le fils se retrouvent donc seuls, essayant de s’adapter à la tempête et se côtoyant de nouveau après des décennies de confortable distance. Parallèlement à leur face-à-face, l’avocate vient leur rendre visite et guide le plan d’attaque. La tempête fait rage et à l’intérieur de cette maison de banlieue, et d’enfance, ceux qui le peuvent aiguisent leurs crocs pour ne pas tout perdre.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

L’écriture de cette pièce a été inspirée par les conditions de libération de Jian Ghomeshi relatées dans un article paru en 2014. Ghomeshi était hébergé chez sa mère, qui devait se porter garante de lui en versant une caution de 100 000 $. Son procès aura lieu presque un an après le début de l’assignation à résidence.

Une de mes amies aime plaisanter en disant que je devrais obtenir une sorte
de reconnaissance publique en tant que pionnier du #MeToo. Aujourd’hui, il y a
beaucoup de gars plus détestés que moi. Mais j’ai été le premier gars que tout
le monde a détesté.
Jian Ghomeshi, Reflections from a Hashtag, The New York Review of Books,11 octobre 2018

L’histoire qui s’écrit actuellement sur la sexualité et les rapports homme-femme dans les médias nous tient en haleine. Elle remet en question l’efficacité de notre système de justice où nous nous heurtons à la puissance de l’image, du narratif et de sa manipulation. Le théâtre, dans ce contexte, se révèle un lieu privilégié pour prendre le temps d’apprivoiser la complexité des situations et de l’humain qui les crée. Après la dénonciation, Disgrâce propose de fouiller l’intimité de l’accusé pour essayer de comprendre ce qui nourrit la bête et comment nous y sommes parfois attachés.

L’AVOCATE
Si vous avez des questions sur les conditions de remise en liberté, hésitez pas, vous avez encore ma carte.

LA MÈRE
Oui. Merci

L’AVOCATE
Depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, avez-vous été en contact avec quelqu’un d’autre que la famille?

LE FILS
Non. Personne.

L’AVOCATE
Ni par téléphone, messagerie, texto?

LE FILS
Non, rien. Je vous jure. J’ai compris.

L’AVOCATE
Très bien. C’est difficile, mais c’est pas le temps de s’emporter contre qui que ce soit. On sait pas encore de qui on va avoir besoin, jusqu’où tout ça va se rendre. Disons que l’esclandre contre le directeur de la station, ça vous a pas servi.

LE FILS
Oui, je sais. J’étais pas...

LA MÈRE
Se faire mettre à porte comme ça. Quand l’émission porte ton nom.

LE FILS
C’était le choc, j’ai pas pensé.

L’AVOCATE
Je sais. Je dis juste — faut s’assurer qu’on en est plus là.

LE FILS
Non, non, ça va.

L’AVOCATE
Plus de contact avec les plaignantes, évidemment. Vous avez entendu le juge.
À ce moment-ci, je rajouterais avec des filles en général; c’est pas le temps d’aller se consoler dans les bras d’une femme. À part ceux de votre mère, peut-être.

La mère sourit.

Et pas d’échanges par écrit au sujet de tout ça. Ça laisse des traces, ça peut être interprété de toutes sortes de manières. Je ne peux pas vous empêcher de parler, évidemment, mais soyons prudents.

LE FILS
Je comprends.

 L’AVOCATE
C’est important que vous ne vous laissiez pas sombrer pendant les mois d’attente. Ça va jouer beaucoup sur notre préparation. Entre chaque étape, vous êtes un peu laissé à vous-même. Je ne vous abandonne pas là-dedans. Là, c’est normal, c’est le choc. C’est l’adaptation. Mais il va falloir remettre des choses en place dans votre vie pour vous assurer que vous teniez bon.

Écrivez. Votre premier livre a eu du succès. Écrivez. Ça va vous faire du bien.
Évidemment, on cherche pas à publier maintenant. Mais ça peut vous faire du bien de travailler sur un projet personnel. Vous vous entraînez?

LE FILS
Je courais.

L’AVOCATE
Faut continuer.

LE FILS
J’arriverai pas à sortir dehors.

L’AVOCATE
Vous avez un tapis?

LE FILS
Chez moi.

L’AVOCATE
Bien. Je peux vous le faire livrer.

LE FILS
C’est pas nécessaire.

L’AVOCATE
J’insiste. Écrivez, courez, faites-vous une petite routine. C’est biochimique, vous le savez ça.
Y faut que vous preniez soin de vous. Sinon, vous allez être impulsif, négatif, dépressif, et on veut pas ça.

LA MÈRE
Mon fils est pas impulsif ou négatif. C’est quelqu’un qui a toujours été très apprécié par tout le monde.

L’AVOCATE
C’est pas ce que j’ai voulu dire, Marthe. Je veux simplement dire que ce serait normal, dans les circonstances, que ce genre d’état d’esprit puisse nous envahir. On veut que vous soyez en forme. C’est un combat de longue haleine qui vous attend.

Mon travail, c’est pas juste de préparer un argumentaire, c’est de vous accompagner à travers le système de justice. C’est un processus qui demande de la patience et de l’endurance.
À la mère. Mais je suis certaine qu’avec vous à ses côtés, ça devrait bien aller.

La mère s’efforce de sourire à nouveau.

L’AVOCATE
Si vous voulez, je peux vous suggérer de l’aide psychologique. Je sais que dans les circonstances, c’est difficile de garder le moral.

LE FILS
Ça va.

L’AVOCATE
Comme vous voulez. Si vous avez besoin de quelque chose, je suis là.

LE FILS
J’apprécie vraiment ce que vous faites pour moi, vraiment très apprécié. Je suis chanceux que vous ayez accepté mon cas. Je sais pas comment vous remercier.

L’AVOCATE
Vous avez pas à me remercier.

LE FILS
Hier, ça m’est rentré dedans.

LA MÈRE
Y avait beaucoup de monde.

L’AVOCATE
Je vous l’avais dit. Ce sont des moments exigeants. Vous avez très bien fait ça. Plus c’est difficile, plus on se rend compte qu’on est résilient.

LE FILS
On m’a déjà condamné.

L’AVOCATE
Pas la justice. Faut être confiant. Pour l’instant, c’est les médias qui s’emportent, c’est tout. Mais ça, vous le savez mieux que moi, avec eux, les controverses, ça va et ça vient. Ce qui va rester de cette histoire-là dans un an, deux ans, on le sait pas.

LA MÈRE
On finit toujours par passer au travers.

LE FILS, affligé.
Un an. Je sais pas si je peux vivre ça pendant un an.

L’AVOCATE, ferme.
J’aimerais qu’on révise à nouveau votre version des faits, bientôt, éventuellement. L’angle à donner au plaidoyer pour témoigner de vos bonnes relations avec les femmes. Revenir sur votre implication dans le comité féministe à l’université. Revoir aussi les succès professionnels accumulés au fil des années. Ce serait bien.

Souriant au fils.

Quand vous serez prêt, vous passerez au bureau.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Être dans la tête de la bête
Disgrâce se présente dans une scénographie et une mise en scène où le spectateur prend place dans la tête d'un abuseur sexuel. La disposition du public en mode bifrontal accentue cet effet. Le public est propulsé dans le cerveau d'un agresseur qui partagera ses émotions et sentiments alors qu'il est assigné à la résidence parentale dans l'attente de son procès. Le spectateur le découvrira seul avec sa mère et ses pensées qu'il partagera.

La scène est plutôt épurée. Un espace ressemblant à une loge d'artiste se trouve d’un côté de la scène.  À l'opposé de cet espace, deux écrans diffusent l’image du panneau d’ajustement des couleurs d’un poste de télévision ainsi que les crédits de la production. Tout au long du spectacle des photos de l’abuseur seront diffusés sur ces deux écrans. Une musique lancinante se fait entendre, sorte de transposition de ce qui trotte dans la tête de l’agresseur. Le spectateur devient un observateur privilégié de l’esprit torturé de l’abuseur.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Le trio de comédiens se prépare et installe quelques accessoires alors que le public attend le début du spectacle. Un décompte défile au haut d’un des écrans. Lorsqu’il atteint le point zéro, le spectacle débute. Les comédiens se regroupent au centre de la scène pour ensuite disparaître.

Après quelques instants, les deux comédiennes reviennent avec une immense caisse de transport où apparaît le mot «Fragile». Elles ouvrent la caisse et l’agresseur apparaît recroquevillé et recouvert d’une bâche. Il finit par en sortir à la demande de sa mère. L’image de l’emprisonnement dans ses pensées et d’être dans la tête de l’agresseur est très forte. De la fragilité de l'âme aussi. Il sort de la caisse. C'est alors que débute la découverte à petits pas  de ses pensées, de sa douleur aussi mais surtout de sa façon de percevoir les relations amoureuses. Il a été rattrapé par le côté obscur qui sommeillait en lui et nous sommes invités à percer les secrets troublants de son âme.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Au fil de la pièce on découvre un homme grisé par le pouvoir, même s’il s’en défend, et qui en abuse. Sans gêne aucune, il tisse sa toile sans vraiment se préoccuper des besoins ou désirs de sa victime. Elle n’est jamais une compagne pour lui mais un objet qui n’a d’autres fonctions que de servir sa pulsion du moment.

Disgrâce nous montre le monde à travers le regard du monstre. Mais on n’a pas tous envie de voir à travers lui. Cette vision peut être choquante, troublante. L'abuseur est en quelque sorte aveugle à ce qui se passe.

Disgrâce c’est la descente aux enfers de cet agresseur. La question que je me suis posé tout au long du spectacle: pour lui, responsabilité et culpabilité sont-elles deux choses différentes?

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un magnifique spectacle
La mise en scène, la scénographie, l’environnement sonore lancinant, les éclairages superbes et, surtout, le texte nous entraînent dans le monde glauque et égocentrique de cette bête traumatisante qui n’en a véritablement que pour le sexe sous toutes ses formes. La sexualité n'est que l'expression de son propre pouvoir qu’il n’a de cesse de nourrir et d’assouvir. Il en est accro et sa dépendance devient de plus en plus débridée et violente. Il ne peut combler son besoin de pouvoir qu’en multipliant les victimes et les actes dégradant.  Disgrâce est une pièce diagnostique de ce mal qui afflige trop d’hommes. Malgré la lourdeur du sujet, la pièce file rapidement et le spectateur ne voit pas le temps passer.

Dans le rôle de l’abuseur, la performance de Gabriel Fournier tient parfaitement la route. Celle d’un homme imbu de lui-même, qui ne se croit pas coupable de quoi que ce soit et dont la violence latente pourrait éclater à tout moment. Cette violence latente est d'ailleurs manifeste à l’égard de sa propre mère qui souffre des effets boomerangs des gestes de son fils. 

À ses côtés Marie-Ginette Guay, dans le rôle de la mère, est formidable de naturel. Frédérique Bradet, dans le rôle de l’avocate jongle habillement entre la froideur de la femme de tête ainsi que la commisération et le soutien moral de la défenderesse. La mise en scène sobre et efficace de Gabriel Cloutier Tremblay retient l’attention de la salle pendant l’heure vingt-cinq que dure la production.

Disgrâce est un spectacle qui ne laisse pas indifférent et qui épate par ses grandes qualités. Nadia Girard Eddahia offre un texte riche qui ne pêche pas par excès. Ses mots sont peu nombreux mais frappent juste. La parcimonie est payante ici et sert merveilleusement le propos. En quelques phrases tout est dit et bien dit.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Allez-y surtout si vous aimez: les spectacles qui nourrissent la réflexion, les scénographies originales et efficaces, les performances de grande qualité, les spectacles prenant.

Jusqu'au 7 mai à Premier acte. Avec  Frédérique Bradet, Gabriel Fournier et Marie-Ginette Guay. Un texte et une assistance à la mise en scène de Nadia Girard Eddahia. Une mise en scène et une scénographie de Gabriel Cloutier Tremblay.

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