dimanche 29 juillet 2018

Le mois d'août est à nos portes

Le mois d'août est à nos portes, c'est le moment de reprendre du service. Avec l'été qui se dirige vers sa fin, cela signifie que les salles de spectacles en danse et en théâtre reprendront du service d'ici peu.

Par Robert Boisclair


Les Enfants du paradis reviennent donc avec ses traditionnels Samedis des programmations et ce, dès le 4 août. Nous vous aiderons à faire votre choix de spectacles pour la prochaine saison. Un série de six samedis qui fera le tour des programmations théâtrales et dansés de Québec. Un rendez-vous à ne pas manquer!

Bien sûr, Les Enfants du paradis continueront de vous partager leurs coups de coeur tout au long de la prochaine saison et vous tiendront au courant de l'actualité dansée et théâtrale de Québec. Venez nous visiter et consulter notre fil Twitter (@Enfantsparadis) quotidiennement, histoire d'être au courant de tout, ou presque, en théâtre et danse à Québec. Au plaisir de vous y retrouver!

Bon théâtre et bonne danse!

samedi 21 juillet 2018

Les meilleurs amis du monde: un agréable moment

Le Théâtre Petit Champlain propose une divertissante comédie intitulée Les meilleurs amis du monde. Mais le sont-ils vraiment?

Une critique de Robert Boisclair


Synopsis
À l'occasion d'un weekend Caro (Marianne Marceau) et Charles (Charles-Étienne Beaulne) se préparent à recevoir Pierre (Emmanuel Bédard) et Marie (Ariane Bellavance-Fafard) à leur résidence d'été.

Alors qu'ils s'apprêtent à passer un agréable moment avec ceux qui, croient-ils, les aiment vraiment et leurs disent toujours la vérité, ils entendent une conversation, déclenchée par une fausse manoeuvre avec un téléphone intelligent, où les amis révèlent ce qu'ils pensent réellement d'eux! Et ceci, tout juste avant leur arrivée à la maison de campagne.

Un humour agréablement méchant
La pièce Les meilleurs amis du monde s'offre une deuxième vie après l'immense succès rencontré au Théâtre d'été Dam-en-terre en 2017. La distribution de l'édition 2018 au Théâtre Petit Champlain regroupe d'ailleurs le metteur en scène de l'édition 2017, Emmanuel Bédard, interprète cette fois-ci, ainsi que les comédiennes Ariane Bellavance-Fafard et Marianne Marceau qui reprennent les rôles de Marie et Caro.

Une aventure qui débute avec une mise en situation qui annonce un humour agréablement méchant autour de la vengeance du couple trahi. Vengeance qui culminera avec une apologie de l'amitié un peu précipitée. Cette conclusion surprend quelque peu étant donné la véhémence des propos et surtout des actes qui précèdent. La réconciliation ne devrait pas se faire si facilement mais le dénouement a le mérite d'attacher tous les fils proposés pendant la représentation.

Une comédie légère
Dans cette comédie, légère par moments et franchement drôle à d'autres, se glisse plusieurs gags qui tombent à plat. Les comédiens et la metteuse en scène n'ont rien à y voir. Mais le texte original, d'une auteure française, en est probablement la cause. L'humour français, même si Jean-Denis Beaudoin a fait une belle adaptation du texte original, ne passe pas toujours bien la rampe ici.

L'histoire est somme toute banale et la mise en situation s'étire quelque peu dans un premier trente minutes qui prend bien son temps pour installer la situation. Un petit resserrement ici et là aurait aidé. Heureusement les deux comédiens qui héritent de ce premier trente minutes, Charles-Étienne Beaulne et Marianne Marceau, réussissent à nous faire passer tout de même un bon moment avec leur énergie contagieuse.

Le récit des aventures des nos quatre comparses, qui a l'avantage d'être simple, fera le bonheur de ceux qui recherchent une comédie légère, pas compliquée et qui ont envie de mettre leur cerveau en pause.

Des personnages typés
Comme dans toute comédie, les personnages sont typés. Charles, interprété par Charles-Étienne Beaulne, est un sympathique perdant qui rêve de devenir un écrivain célèbre et Pierre, interprété par Emmanuel Bédard, est un entrepreneur à l'égo gonflable qui cherche à épater la galerie.

Le duo féminin est particulièrement efficace. Ariane Bellavance-Fafard, en sympathique mais idiote blonde au regard de carpe perdue, et Marianne Marceau, en femme déterminée et, ma foi, fort dynamique, font les délices des spectateurs. Ariane Bellavance-Fafard, jeune comédienne au talent prometteur, hérite du personnage le plus complexe. Malgré sa grande naïveté, c'est celle qui offre les plus intéressantes réflexions sur l'amitié et qui posent les vrais questions. Et au bout du compte, elle est bien moins idiote qu'on pourrait le croire.

Allez-y surtout si vous aimez: les comédies légères, le théâtre d'été, les comédiens qui se donnent à fond.

Au Théâtre Petit Champlain jusqu'au 18 août. Avec Charles-Étienne Beaulne, Emmanuel Bédard, Ariane Bellavance-Fafard et Marianne Marceau. Une mise en scène de Véronique Côté.  Un texte de Carole Greep adapté par Jean-Denis Beaudoin.


Bon théâtre et bonne danse!

jeudi 19 juillet 2018

Juste une p'tite nuite: salut les colocs!

Juste une p'tite nuite - Hommage aux Colocs est un spectacle festif avec des accents de folie. Si Les Colocs furent une étoile filante dans le firmament de la musique québécoise, cet hommage est une magnifique étoile qui scintille pour notre plus grand plaisir.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Marie-Andrée Lemire
Synopsis (tiré du site l'Amphithéâtre Cogeco)
Dans le cœur d’une ruelle délabrée, une gang d’amis éclectiques dysfonctionnelle se réunit chaque soir sous la lumière crépusculaire d’un lampadaire pour faire exploser la grisaille urbaine et faire jaillir une percussive spirale festive inspirée de la poésie percutante des Colocs. Juste une p’tite nuite, le temps s’arrête. Juste une p’tite nuite, on refait la fête.

Crédit photo: Marie-Andrée Lemire
Redécouvrir Les Colocs
Quel choix judicieux que d'offrir les véritables extraits des pièces musicales des Colocs! Ici remixées les chansons prennent une tout autre dimension. La voix de Dédé Fortin, soliste attitré du groupe, semble prendre plus d'ampleur et être plus riche. Pourtant, c'est bien la voix de Dédé.

Le directeur musical Jean-Phi Goncalves a fait un extraordinaire travail. Les succès remixés sont facilement reconnaissable tout en ayant des touches de hip-hop ou s'offrant des airs encore plus prononcés de musiques africaines que certaines des pièces originales des Colocs. Un magnifique travail artistique qui transforme l'oeuvre des Colocs tout en la respectant profondément. Seul bémol, la répétition de certains morceaux pour permettre aux artistes d'exécuter l'entièreté de leur numéro. Les fans des Colocs auraient apprécier un autre extrait en lieu et place d'une répétition.

Crédit photo: Marie-Andrée Lemire
Un départ canon
Juste une p'tite nuite s'ouvre avec un Passe-moé la puck qui s'éclate dans un énergique doublé de danse et de trampo-mur. Un départ canon qui enivre. Une folle énergie qui ne tiendra pas le rythme tout au long du spectacle. Il faut dire qu'avec un départ aussi énergique, il était bien difficile de le garder pendant l'heure quinze que dure le spectacle.

Les fans des Colocs, dont je suis, ne seront pas déçus. L'état d'esprit des Colocs, la vie de groupe et l'énergie festive sont bien présents dans l'univers proposé par l'équipe de créateurs de 45 Degrees, l'équipe des projets spéciaux et des événements du Cirque du Soleil. La douce folie des chansons du célèbre groupe prend vie sur scène dans un magnifique écrin. Les splendides éclairages enrobent un décor des plus éclectiques: voitures abandonnées, pans de murs remplis de graffitis, échafaudages,... Un décor et un éclairage, sans oublier les vestes à carreaux et les vêtements grunge, qui collent à merveille à l'univers des Colocs.

Les magnifiques danseurs ainsi que les artistes circassiens ne délaissent que très rarement la scène créant une joyeuse ambiance de fête permanente. Occasionnellement, cela créait cependant une sorte de capharnaüm qui obligeait le spectateur à suivre plusieurs moments scéniques en simultané. Si l'effet festif était réussi, le spectateur, lui, ne savait trop où diriger son regard. Un petit resserrement permettrait une meilleure appréciation du spectacle.

Crédit photo: Marie-Andrée Lemire
De magnifiques artistes
Ce ballet festif se permet des pauses plus émotives avec quelques numéros. Les interprètes, danseurs et artistes de cirque, offrent de superbes performances dans les moments les plus déjantés comme les plus posés.

Le numéro le plus prenant est sans aucun doute celui de la lampe acrobatique. Tristesse et désespoir, à l'image de Dédé Fortin, un être sans doute profondément malheureux, se faufile l'espace d'un instant dans un numéro qui va direct au coeur. Un choix judicieux pour la pièce Le répondeur, une magnifique mélopée qui nous tire les larmes.

Les artistes du duo main à main, sur l'air de Tassez-vous de d'là ou ceux du mât chinois sur l'air de Belzébuth offre des performances époustouflantes. Le reste de la distribution n'est pas en reste avec des prestations circassiennes ou dansées qui surprennent et épatent presque toujours.

Crédit photo: Marie-Andrée Lemire
Salut les colocs
Le spectacle se termine sur ces simples mots griffonnés sur des bouts de carton. Une bellissime et touchante finale qui conclue un moment magique. L'esprit festif et chagrin de Colocs emplit alors la salle... un peu comme s'ils y étaient pour une dernière représentation.

Allez-y surtout si vous aimez: Les Colocs, les spectacles festifs, le hip-hop, redécouvrir des succès d'autrefois en version remixée.

À l'Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières jusqu'au 18 août. Une mise en scène de Jean-Guy Legault. Une direction musicale de Jean-Phi Goncalves. Avec 27 artistes sur scène de Montréal, Québec, Lévis, Trois-Rivières, Calgary, Minnesota, Ohio, Wisconsin, Nevada, Brésil, Belgique et Russie.


Bon théâtre et bonne danse!