vendredi 26 novembre 2021

Dix printemps, ça se fête en grand avec FLIP Fabrique!

 La compagnie de cirque contemporain FLIP Fabrique souffle ses 10 bougies! Afin de célébrer en grand cet anniversaire, la troupe de Québec proposera le spectacle Acrobates, qui fait la part belle aux artistes du cirque.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


FLIP Fabrique fête ses 10 ans en grand! 
Acrobates sera présenté au printemps prochain et mis en scène par Olivier Normand, le spectacle réunira pour la dernière fois sur scène les sept membres fondateurs. FLIP Fabrique entend bien redonner à la communauté qui l’a vue naître en offrant 150 billets de son spectacle gratuitement. Un livre souvenir et une exposition itinérante marqueront également les célébrations.

Acrobates - Le spectacle 10e anniversaire
Acrobates est un spectacle unique qui célèbre ceux qui choisissent la vie d’artiste de cirque, ceux qui ont l’audace de risquer leur vie pour nous ébahir, de monter sur les planches soir après soir, mais aussi ceux qui ont le courage de quitter la scène après l’inexorable déclin du corps. Acrobates donne la parole à Bruno, Camila, Christophe, Francis, Jérémie, Jade et Hugo, les sept artistes fondateurs de FLIP Fabrique qui ont brillé haut et fort pendant les 10 dernières années et qui seront réunis sur scène pour performer une dernière fois tous ensemble.

Je suis extrêmement fier du chemin parcouru. En 10 ans, on est passés d’une gang d’amis à l’une des compagnies de cirque les plus en vue au Québec et à travers le monde. On est maintenant une grande famille de près de cent artistes et artisans. Je peux vous dire qu’on n’a pas fini de faire du cirque! On est prêts pour les 10 prochaines années!
Bruno Gagnon, directeur général et artistique de FLIP Fabrique.

Un complice des premières heures à la mise en scène
Olivier Normand signe la mise en scène d’Acrobates. L’homme de théâtre – qui a aussi mis en scène Attrape-moi (2012), le tout premier spectacle de la troupe, ainsi que Crépuscule (2015), Crépuscule – Raviver les braises (2016), Le Songe d’une nuit d’été (2017), Féria (2018) et Blizzard (2019) – promet un spectacle touchant et drôle, qui ira droit au cœur.

Pour moi, qui ne peux imaginer arrêter le théâtre, le côté éphémère d’une carrière d’acrobate me touche énormément. Ce spectacle est une vraie lettre d’amour de ma part aux artistes de cirque, plus particulièrement à ceux de FLIP Fabrique avec qui j’ai passé les 10 dernières années.
Olivier Normand.

FLIP Fabrique redonne à la communauté
Pour souligner son propre anniversaire, la troupe offrira en cadeau 150 billets pour le spectacle Acrobates. Les billets seront remis aux étudiants de l’École de cirque de Québec ainsi qu’aux citoyens à plus faible revenu.

10 œuvres d’art pour célébrer 10 ans de cirque
Pour célébrer les 10 ans de la troupe, une exposition itinérante mettant à l’honneur 10 œuvres originales proposées par les artistes québécoises Tanya Morand, Annie Lévesque et Sandy Cunningham sera présentée. Chaque œuvre est inspirée de l’un des 10 spectacles produits par FLIP Fabrique. L’exposition suivra la troupe en tournée au courant de l’année.

Un livre photo retraçant l’histoire de la troupe
Le photographe Emmanuel Burriel signe le livre FLIP Fabrique – 10 ans de cirque. L’ouvrage propose une série d’images souvenirs issues de chacun des spectacles de la troupe, spécialement sélectionnées par le photographe complice de FLIP Fabrique. Le livre de collection sera tiré en un nombre limité d’exemplaires; la troupe offrira quelques copies aux bibliothèques de la région.

10 ans en quelques dates
2011 – Fondation de FLIP Fabrique par sept artistes issus de l’École de cirque de Québec.
2012 – Premier spectacle de la troupe : Attrape-moi.
2013 – Première participation au festival MONTRÉAL COMPLÈTEMENT CiRQUE.
2014 – Résidence de quatre mois au Chamäleon Theater à Berlin (Allemagne).
2015 – Résidence d’un mois au New Victory Theater à New York (États-Unis). Début de la collaboration avec la Ville de Québec et présentation du premier spectacle extérieur à l’Agora du Vieux-Port, Crépuscule.
2016 – Première participation au festival Fringe d’Édimbourg (Écosse).
2017 – Première participation au festival Underbelly à Londres (Royaume-Uni).
2018 – Première participation au festival Fringe d’Adelaide (Australie).
2019 – Présentation du spectacle extérieur Féria – L’attraction sur le nouveau site de la place Jean-Béliveau; Blizzard est le premier spectacle de cirque à être présenté au Diamant.
2020 – Création du spectacle Six° en pleine pandémie.

Lors des 10 dernières années chez FLIP Fabrique
10 spectacles complets ont été créés en plus de multiples collaborations
146 artistes sont montés sur scène
228 villes ont été visitées à travers 22 pays
1466 représentations ont été données
1 112 000 personnes ont assisté aux spectacles
12 futurs artistes de cirque sont nés

FLIP Fabrique, prête pour 10 autres années de cirque!
Après avoir traversé la pandémie, la troupe de Québec a un calendrier bien chargé. Le spectacle Muse est en pleine création, tandis que les spectacles Six° et Blizzard seront en tournée au Québec, en France et aux États-Unis au courant de l’année. De multiples collaborations sont également en préparation.
Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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vendredi 19 novembre 2021

Les voûtes de la Maison Chevalier retrouvent Les Contes à passer le temps!

Québec divisée en cinq parts, comme un gâteau, pour nous faire rire et pleurer ainsi que pour nous faire découvrir la ville sous des angles nouveaux.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Des contes et des desserts!
Premier acte et La Vierge folle présentent pour la dixième année Les Contes à passer le temps. Cette année, ils sont cinq à écrire ou à raconter Québec : des auteurs et des autrices ainsi que des actrices, jeunes ou moins jeunes, mais toujours drôles et touchant.e.s. On leur a divisé la ville en cinq parts, comme un gâteau. Chacun et chacune dévore son quartier pour mieux vous le raconter.  Québec vue de l’intérieur, à travers son quotidien, son histoire, ses histoires. Québec dans ses couleurs et sa grisaille, ses travers et ses trouvailles.

Puisque nous avons la chance d’être encore cette année dans les voûtes de la Maison Chevalier, nous avons décidé de la célébrer! Elle sera au cœur du spectacle et nous pourrons la raconter à nos chers spectateurs.
L'équipe de La Vierge folle

Que ce soit pour la première ou la dixième fois, venez vous réchauffer le cœur dans les voûtes de la Maison Chevalier pour Les Contes à passer le temps… et vous servir dans leur irrésistible bar à desserts!

L’édition 2021 des Contes à passer le temps sera présentée du 10 au 30 décembre dans les voûtes de la Maison Chevalier. Sous la direction artistique de Sophie Thibeault et Maxime Robin, elle réunira de tout nouveaux textes d'un auteur et d’autrices de la capitale.

Jusqu’au jour où
Je l’ai vu sortir de sa maison avec sa pelle.
Les voisines d’en haut
que j’entendais par les craques du plancher.
— véritable radio-journal vivant! —
commentaient ses allés et venues.
Elles disaient qu’il passait ses journées
à pelleter les trottoirs
et les ruelles de Limoilou.
Qu’il faisait des chemins
Pour aider tout le monde
à sortir de chez eux,
à se rendre à l’arrêt d’autobus,
à faire un détour au dépanneur.
Extrait tiré du conte Des Lucioles en hiver de Sophie Grenier Héroux.

Information et crédits
Les contes à passer le temps
Premier acte dans les voutes de la Maison Chevalier
Du 10 au 30 décembre
Pour en savoir plus et se procurer des billets, cliquez ici.
Pour vous mettre l'eau à la bouche, notre critique de l'édition 2019.

Textes - Maxime Robin, Sophie Thibeault, Sophie Grenier-Héroux, Jean-Michel Girouard et Nadia Girard Eddahia
Mise en scène - Maxime Robin
Collaboration à la mise en scène - Sophie Thibeault
Distribution - Sylvie Cantin, Nadia Girard Eddahia, Marianne Marceau, Stéfanelle Auger et Marie-Madeleine Fleury
Musique - Marie-Madeleine Fleury et Frédéric Brunet

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mardi 16 novembre 2021

Un voyage théâtral vers la résilience et l'indépendance

Les Gros Becs proposent L'arche de Noémie, un spectacles aux thèmes forts amenés
avec résilience et humanité à travers le long voyage de quatre personnages.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Suzanne O'Neill

Des enjeux d’actualité : la solitude, la migration, les changements climatiques… 
Du 23 au 28 novembre prochain, le Théâtre jeunesse Les Gros Becs accueille L’arche de Noémie, une coproduction de L’Arrière Scène et du Théâtre Bouches Décousues pour les 8 à 12 ans. Adaptée de l’œuvre de Jasmine Dubé écrite des années 90, cette pièce résonne à nouveau avec les enjeux d’actualité : la solitude, la migration, les changements climatiques… Des thèmes forts, amenés avec résilience et humanité à travers le long voyage de nos quatre personnages.

Comme une vague d'humanité
Seule dans sa barque après une tempête dévastatrice, Noémie survit. Au gré des vagues et des accalmies, des épreuves et des lueurs d’espoir, elle dérive d’une pensée à l’autre, ne pouvant compter que sur elle-même. Refusant de subir, elle s’attache à ses menus trésors, ses souvenirs et son imagination.

Cette adaptation contemporaine d’une pièce du répertoire jeune public québécois invoque cette fois quatre Noémie différentes sur cette arche qui traverse les tourments des éléments. Ce voyage en apparence sans espoir à partir d’Haïti, de la Chine, du Maghreb ou du Québec, donne pourtant naissance à une incroyable force, une indépendance et un regard candide sur les forces de la nature et du destin.

Une œuvre revisitée
Souhaitant s’inspirer d’œuvres passées dans le répertoire jeune public québécois, le directeur artistique de L’Arrière Scène, Jean-François Guilbault, a décidé de revisiter L’arche de Noémie, une œuvre que Jasmine Dubé a écrite comme un solo en 1995. Celle-ci s’était d’ailleurs illustrée comme finaliste au concours RFI/Francophone Jeunesse en 1997 et aux Prix littéraires du Gouverneur général en 1999 grâce à ce texte. Cette nouvelle version a été adaptée pour être jouée par quatre comédiennes (au lieu du solo de la version originale). Jorane y signe la musique.

Info et crédits
L'arche de Noémie
8 à 12 ans | 3e à 6e année
Samedi 27 novembre, 15h
Dimanche 28 novembre, 15h
Pour en savoir plus et acheter ses billets, c'est ici.

Adaptation et mise en scène: Jean-François Guilbault
Scénographie: Kévin Pinvidic
Éclairages: Leticia Hamaoui
Son : Alexi Rioux
Maquillages: Angelo Barsett
Direction technique: Julie-Anne Parenteau-Comfort
Texte: Jasmine Dubé
Interprétation: Lamia Benhacine, Claudia Chan Tak, Tracy Marcelin et Marilyn Daoust
Costumes: Linda Brunelle
Musique: Jorane
Chorégraphie: Marilyn Daoust
Assistance, régie et direction de production: Frédérique Julien
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vendredi 12 novembre 2021

Foreman: pur bonheur théâtral!

 Un quintette de choc et une mise en scène vivifiante font de Foreman un spectacle qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Synopsis (tiré du site web du Périscope)
Œuvre de l’année 2019 dans la Capitale-Nationale, Foreman propose une réflexion sur le malaise identitaire de l’homme actuel. Deux fois récompensé pour le prix du Meilleur texte, le témoignage de Charles Fournier fait rire autant qu’il percute sans dentelle. Avec justesse et sensibilité, l’auteur, inspiré de son expérience sur les chantiers de construction, met à l’épreuve les bases d’une masculinité toxique pour en abattre les limites.

Une gang de gars, amis sans qu’on sache trop ce qui les relie, se retrouvent sur une terre à bois après un départ tragique. Ensemble, ils trouvent la force de s’entraider et de laisser place à cette vulnérabilité insidieuse qui les menace. Entre règlements de compte, débordements virils, confidences et niaiseries, cette soirée entre chums aborde avec humour et profondeur la difficulté à s’exprimer, les rapports de force inévitables dans un groupe d’hommes et la beauté de la fraternité.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

T'es pas tanné l'gros!
Ce ver d'oreille qui parsème le spectacle résume assez bien le dilemme dans lequel se retrouve ce groupe d'amis. Ils sont quatre mecs construits à la dure et à la masculinité qui s'exprime par la domination. Celle du plus fort. Celle de celui qui pisse le plus loin. Dans cette construction de façade, ils étouffent mais ils sont incapables de le dire. Pris au piège, ils se débattent comme ils peuvent. T'es pas tanné l'gros d'être pris dans ce carcan. Il est peut-être temps que tu trouves le moyen de t'en sortir.

Charles Fournier, auteur et narrateur, déconstruit le mythe de la masculinité imposée d'habiles façons. Il la démantèle avec un humour savoureux mais très révélateur. S'il n'est pas d'accord avec ces experts de la masculinité toxique, il dépeint avec tendresse ces hommes mal dans leur peau et les rend sympathiques. Ils sont beaux malgré leurs défauts même si on a envie de les voir changer. De les voir s'ouvrir et de laisser parler leurs émotions. Le spectateur à envie de sauter sur scène pour les brasser et de dire à chacun: t'es pas tanné l'gros d'être mal à ce point.

Une brèche est ouverte
Ces quatre hommes sont pris dans une spirale qui ne leur convient pas. Chacun à sa manière tente de s'en défaire sans vraiment remettre le modèle en question. Après des millénaires à être dans une forme rigide de masculinité, il est bien difficile de sortir du moule ou de le casser.

L'auteur a ouvert une brèche. Son spectacle ouvre un dialogue. Cette masculinité avec laquelle j'ai toujours eu de la difficulté à m'identifier prend vie sur scène et m'aide à m'en distancier plus facilement. À mieux comprendre mes pairs qui s'y enlisent irrémédiablement. C'est un début de redéfinition de l'homme. Une sorte d'homme 2.0. Fini la masculinité de façade!

Merci Charles Fournier d'exprimer tout haut des sensations refoulées, des sentiments enfouis dans les profondeurs de la masculinité. 

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un quintette de choc
La critique du modèle est douce et pleine d'humour. Peut-être un peu trop d'ailleurs, empêchant de bien voir le problème par moments. Beaucoup de douleurs et de souffrances se cachent sous la carapace de ces hommes et l'humour les masque. Et évite de bien voir ce qui ne va pas. L'attaque n'en est pas moins forte mais elle s'efface derrière cet humour qui brime la transformation qui pourrait s'opérer. La réflexion est toutefois bien amorcée et je rêve du jour où masculinité et virilité ne seront plus un duo indissociable. 

Le jeu dynamique de ce quintette fort efficace et complice ainsi que la mise en scène vibrante en duo masculin/féminin rendent ce spectacle magnifiquement séduisant. Le bonheur est au rendez-vous dès les premières secondes et ne nous quitte pas jusqu'à sa dernière. Un bonheur dont il ne faut pas se priver!

Les comédiens sont excellents et le bonheur d'être sur scène transparait à chaque seconde. Steven Lee Potvin offre l'une de ses meilleures prestations. Ses acolytes ne sont pas en reste avec des interprétations de grande qualité. Charles Fournier a déjà dit que l'écriture de Foreman lui est venue parce qu'il n'avait plus envie de crier. Le quatuor qu'il s'est adjoint hurle de magnifique façon et transporte splendidement le message.

La mise en scène à quatre mains fait usage de belle trouvailles pour nous emmener dans l'univers tordu des protagonistes. Je pense à ce ruine-bédaine, il faut voir le spectacle pour comprendre, à ce quatuor de casques de construction musicaux ou encore à ce vieux bolide que les gars utilisent puis déconstruisent pour transformer l'usage de certaines de ses pièces. Comme quoi, il est possible de faire du nouveau avec du vieux. Belle allégorie de la transformation possible d'une masculinité toxique à une masculinité 2.0.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

À voir!
Une critique de la masculinité remplie d'amour. Sans méchanceté, les pendules sont remises à l'heure. Le décompte est commencé et c'est pour le meilleur de l'homme. Merci les gars!

Allez-y surtout si vous aimez: les performances d'acteurs, les spectacles dynamiques, les regards tendres sur la masculinité, les mises en scènes vivifiantes.

Jusqu'au 27 novembre au Périscope. Avec Pierre-Luc Désilets, Miguel Fontaine, Charles Fournier, Steven Lee Potvin et Vincent Roy. Un texte de Charles Fournier. Une mise en scène d'Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau.

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Des bouffons au travail!

Si vous avez un patron incompétent et que vous avez envie de vous défouler, Meet_Inc. que présente Premier acte est pour vous.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Un retour après une interruption causée par la pandémie 
Après plusieurs essais - dont l’un d’eux presque aboutit mais interrompu pour une énième fermeture des salles de spectacles - Premier acte vous offre enfin Meet-Inc. pour un deux semaines de représentations et avec une jauge à pleine capacité!

Synopsis (tiré du site de Premier acte)
Le principe de Peter soutient que dans toute hiérarchie, chaque employé tendra à s’élever jusqu’à son niveau d’incompétence. Le corollaire de ce constat est qu’avec le temps, tout poste sera occupé par un employé inapte à en assumer les fonctions. Pour atteindre le sommet, la compétition, le réseautage et la consommation sont de puissants outils pour engraisser notre ego. La réussite à tout prix. Quelles sont les limites de l’ambition ? Les désirs des uns peuvent se révéler l’enfer des autres…

Venez prendre place dans notre machination et mettre le doigt dans l’engrenage de notre grande entreprise en prenant part à une réunion d’employés des plus saugrenues. Une annonce importante est faite : une prime sera octroyée à l’employé modèle par excellence. Cette soirée, suivant les soubresauts de notre économie bidon, prendra parfois des airs de congrès festif, avec ses excès, ses écarts de conduite et ses flirts douteux, ou de guerre de tranchées aux surdoses de compétitivité, de dépressions et d’épuisements professionnels quotidiens.

Qui de mieux que des gloutons bouffons pour se bousculer à ce buffet servi par la constante croissance économique? Après avoir présenté La Cour suprême en 2017, le collectif Hommeries! plonge cette fois tête baissée dans les méandres de l’univers entrepreneurial. Douchebag, Lacharrue et Wannabe se retrouvent au sein d’une multinationale au commerce plutôt flou, prêchant de mauvaise foi cette religion qu’est la performance économique.


Info et crédits
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jeudi 11 novembre 2021

Repaysement au Jamais lu

La 10e édition du Festival Jamais Lu Québec sera à l'affiche du Périscope du 1er au 4 décembre avec une programmation qui vaut le détour.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Encore plus d'activités cette année!
Pour son 10e anniversaire, le Jamais Lu Québec ajoute une journée d’activités! Il double les lectures intégrales alors que l’ambiance festive qui fait sa réputation sera de retour, exactement ce qu’il faut pour des retrouvailles artistiques!

La ligne éditoriale de cette année: Repaysement

Le Repaysement, c'est le désir qui nous a habitées pendant la dernière année, c'est un souhait pour la revitalisation du monde, un appel à donner un coup de volant dans l'inconnu. Repayser le vaste territoire en nous, mais aussi celui en dehors de nous. Les textes de l'édition 2021 du Jamais Lu Québec posent un regard brut, parfois désolé, mais toujours bienveillant sur notre communauté. Pour ses 10 ans, le Jamais lu Québec donne la parole à des auteurs et des autrices qui sèment des pépins de pomme partout sur notre dramaturgie.
Marianne Marceau et Carolanne Foucher, directrices artistiques du Jamais Lu Québec

Au programme
Du 1er au 4 décembre, une quarantaine d’artistes s’empareront du Théâtre Périscope afin de livrer les 10 projets originaux sélectionnés pour cette édition anniversaire. La programmation réunira pas moins de 15 autrices et auteurs et leurs écritures effrénées, poétiques, désopilantes et engagées.

Mercredi 1er décembre
19h30 - Quinze façons de te retrouver de Anne-Marie Olivier - lecture intégrale
Le Festival débute en force avec ce texte rafraîchissant et éclaté où l’on suit le parcours cahoteux d’une femme dans les années 80 à la recherche de sa soeur avec qui elle n’a plus de contact.
Mis en lecture par Olivier Arteau et interprété par Anne-Marie Olivier.

Ta sœur veut pu rien savoir de toi. J’ai demandé pourquoi. La réponse est tombée comme une toast du mauvais côté, quelque chose d’irrécupérable, comme la tête coupée de Marie-Antoinette. Il n’y avait pas de raison et je ne devais pas en chercher. C’était comme ça, point final. Sujet clos, final bâton.

Ça fait treize ans que je ferme la gueule. Je respecte l’injonction. J’ai repassé une couple de fois les étapes du deuil, dans l’ordre, dans le désordre, dans le blender, whatever.

Tu connais ma grande yeule et mon petit cœur de pute-poulet-qui-pogne-la lumière. J’ai pas pu m’en empêcher. Je comprends que tu veux plus que je te parle, ok. Mais comme c’est pas réciproque, voici quinze plans pour te retrouver. Pourquoi quinze? Parce que ça va faire presque autant de temps que je traîne mon cœur dans la garnotte en pensant à toi.

Jeudi 2 décembre
18h30 - Que les beaux jours sont courts de Marie-Ève Lussier - lecture intégrale
On se déplace à L’Isle-aux-Coudres pour inspirer l’air de la mer et faire une incursion dans la vie de Marie, Éloi, Benoît et Léa. En admirant les marées, on assiste à un clash des générations, et aux désirs et aux aspirations qui tentent de coexister.
Une mise en lecture de Rosalie Cournoyer et une interprétation de Véronique Aubut, Odile Gagné-Roy, André Robillard, Pierre Robitaille et Noémie F. Savoie.

Sais-tu c’qui serait beau pour ta poésie?
[...]
Le soir du solstice celui où la lumière dure le plus longtemps tu pourrais nous écrire les dernières traces de la lumière – là moi je sais pas comment on fait ça...Mais j’suis sûre qu’une écrivaine oh oui une écrivaine pourrait attraper ça.
[...]
Comme ça les jours où on espère le soleil on lirait tes poèmes. Ça serait comme une promesse.

21h - SIMONE SILENCE & PATRICIA KAMIKAZE de Gabriel Cloutier-Tremblay - lecture intégrale
Un texte d’une grande poésie sur la construction identitaire et l’héritage familial. L’auteur y aborde le sujet délicat de la violence qui se manifeste de façon de plus en plus complexe. La violence qu’on peut subir, et celle qu’on s'inflige soi-même.
Mis en lecture par Danielle Le Saux-Farmer et interprété par Lise Castonguay, Marie Gignac, Élodie Grenier, Anne-Marie Olivier et Sarah Villeneuve-Desjardins.

Elle aurait pu dire
Je n’ai jamais été propriétaire
Je n’ai jamais possédé de maison
Je n’ai jamais possédé quoi que ce soit
Pas de meuble
Trop pauvre
Pas de terrain
C’était pour les maris
Pas de vêtements
Beaux
Ou propres
Inutiles quand on est à la campagne
Et toujours enceinte
Je n’ai que rarement possédé les choses
Qu’elle dirait
Mes enfants
Possiblement
Mais jamais de maison
Ni mon corps
Comme maison
Elle aurait pu dire cela

Vendredi 3 décembre
19h - ACCÉLÉRATEUR DE PARTICULES
L’idée du repaysement s’inscrit parfaitement dans cette soirée éclectique qui fait place à l’écriture de la relève. Devenu un incontournable du Jamais Lu Québec, l’Accélérateur de particules donne la parole à 5 autrices et auteurs en présentant des extraits de leurs textes en cours d’écriture.

Mary-Lee Picknell: Rückwärts
La complexité des liens familiaux : les gens qui nous connaissent le mieux sont parfois ceux qui nous connaissent le moins.
Mis en lecture par Maryse Lapierre et interprété par Denis Marchand, Lise Castonguay, Nicolas Drolet, Lé Aubin, Marc-Antoine Marceau et Sarah Villeneuve-Desjardins.

Mon père était comme toi. Y était tout le temps parti. Pis criss qu’on s’ennuyait de lui, ma mère pis moi. Mais y était jamais aussi absent, que quand y était là.

Gabrielle Ferron: Félix
Une réflexion sur la maternité dans la Capitale en plein carnaval.
Mis en lecture par Maryse Lapierre et interprété par Myriam Lenfesty, Gaïa Cherrat Naghshi et Sophie Dion.

ANNE
je t’ai mis un petit panier avec des grignotines
tu peux te servir comme tu veux
y’a des biscuits feuilles d’érable
je sais pas si t’aimes ça
j’essaye de mettre des affaires du Québec
pour les touristes

CAMILLE
wow c’est
c’est super
merci

ANNE
c’est pas une grosse grosse chambre
mais elle est ben confortable

Éric Leblanc: Compersion
Cyrano de Bergerac à l’ère du polyamour et du capitalisme sauvage.
Mis en lecture par Catherine Côté et interprété par Lé Aubin, Samuel Bouchard, Lise Castonguay, Sophie Dion, Nicolas Drolet, Myriam Lenfesty, Marc-Antoine Marceau et Denis Marchand.

CHRISTIAN
Ça m’prendrait du vocabulaire!
CYRANO, brusquement.
M’a t’en prêter!
(À soi-même.)
Penser qu’j’aurais l’un ou l’autre… c’était puéril.
Mes sentiments sont pas perdus, les v’là utiles!

CHRISTIAN
Quoi?

CYRANO, à Christian.
Te sens-tu de force à répéter les choses
qu’à chaque jour m’a t’apprendre?

CHRISTIAN
Tu me proposes…

CYRANO, avec grandiloquence.
Notre Roxane aura pas de désillusions!
Dis, veux-tu qu’à nous deux nous la séduisions?

Dominique SacyLa République hip-hop du Bas-Canada.
Militantisme au sein d’une République futuriste, inspirée de l’univers du groupe de musique Alaclair Ensemble.
Mis en lecture par Olivier Arteau et interprété par Lé Aubin, Samuel Bouchard, Marc-Antoine Marceau et Sarah Villeneuve-Desjardins.

J’veux que les gens catchent ce que j’ai catché en lisant Miron. Que ce qui voulait comme pays, c’est juste jamais arrivé… ou peut-être que c’est désarrivé. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’c’est pas maintenant, les humains libres dans un pays libre. Nos indépendances sont toujours à refaire.

Charlie Cameron Verge & Natalie Fontalvo: On sentait déjà la dynamite à l’Âge de pierre. À la suite de l’éclatement de la Troisième Guerre mondiale, jusqu’où iront-ils et elles pour leurs rêves de liberté?
Mis en lecture par Charlie Cameron-Verge et Natalie Fontalvo et interprété par Lé Aubin, Samuel Bouchard, Lise Castonguay, Gaïa Cherrat-Naghshi, Sophie Dion, Myriam Lenfesty et Denis Marchand.

BENOIT
Ce pays, si y se construit, ça va être avec du sang. Beaucoup de sang. Vous voulez vous battre, être des “vrais” Québécois? Vous allez devoir en payer le prix. Comme Suzanne l’a payé pour le Canada. Criss de nationalisme à marde. Ce jeu-là, on est pas faites pour le gagner.

KARL
On gagnera.

Samedi 4 décembre
10h - FENÊTRE OUVERTE SUR LA CLASSE DE MAÎTRE
En partenariat avec le Théâtre jeunesse Les Gros Becs, cette classe de maître s’attarde aux enjeux spécifiques de la dramaturgie pour les adolescents avec l’artiste invité David Paquet. Écrit-on pour l’adolescence comme on écrit pour les adultes? Certains univers sont-ils davantage compatibles avec l’imaginaire adolescent? La fenêtre ouverte au public se déroulant à la Maison de la littérature sera l’occasion de découvrir les réflexions et exercices réalisés par les auteur·trice·s participant·e·s.

13h - Tendre de Maureen Roberge - lecture intégrale
On poursuit notre parcours insulaire avec ce récit qui raconte le destin fragile et incertain de trois amies. Une sororité soudée et solidaire qui se retrouve face à la puissance d’une nature qui reprend ses droits. Mis en lecture par Guillaume Pepin et interprété par Laurence Gagné-Frégeau, Myriam Lenfesty et Marie-Ève Lussier-Gariépy.

Il pleut depuis des jours
le ciel se vide
notre île à la dérive comme un navire fou
le quai n’existe plus
il a coulé au fond du lac
dernier lien avec le monde.
On ne s’accroche plus à rien on fait confiance aux éléments
l’eau s’infiltre inonde la maison fait gonfler le bois
je pense
les choses mortes savent revivre.

20h - Les mots de la pandémie ou le pangolin bien cuit de Marie Gignac et Alexandre Fecteau - Soirée de clôture
En guise d’évènement de clôture, 6 autrices et auteurs performeront les fruits de leur travail réalisé durant un marathon d’écriture s’échelonnant sur les 4 jours du Festival. À partir d’un abécédaire de mots apparus durant la COVID-19, ils revisitent l’impact de cette période sur nos vies.
Les textes de Laura Amar, Blanche Gionet-Lavigne, Marie-Josée Godin, Thomas Langlois, Shayne Michael et Justice Rutikara, seront mis en scène par Marie Gignac et Alexandre Fecteau.

Aérosol, Annulations, Assouplissements, Asymptomatique, Atomisation, Bise, Bulle, Bulle-classe, Bulle familiale, CHSLD, Confinement, Contamination, Courbe, Couvre-feu. Couvre-visage, Déconfinement, Dépistage, Désinfectant, Deuxième dose, Distanciation, Docile, Épidémiologie, Écouvillon, Éclosion, EPI, Fermeture des frontières, File d'attente, Fomite, Gouttelettes, Gants, Gel hydroalcoolique, Horatio Arruda, Hubei, Hospitalisations, Infectiologie, Isolement, Intuber, Lavage des mains, Mesures sanitaires, Masque, Non-essentiels, Oxygène, Pangolin, Passeport vaccinal, Pénurie, Plexiglas, Présentiel, PCU, PCRE, Propagation, Preuve vaccinale, Purrell, Quarantaine, Rassemblements, Réinvention, Report, Respirateur, Services essentiels, Soins intensifs, Subvention salariale, Télétravail, Transmission, VaxiCode, Ventilateur, Wuhan, Zone rouge.

Info
Lieux du Jamais Lu
→ Théâtre Périscope, 2 Rue Crémazie E, Québec
→ Maison de la Littérature (fenêtre ouverte sur la classe de maître), 40 rue Saint-Stanislas, Québec
Tarifs
→ Tarif de base 15$
→ Soirée de clôture 20$
→ Tarif pour programme double du 2 décembre 25$
→ Forfait 4 intégrales + Accélérateur de particules 60$
Pour en savoir plus et se procurer des billets, c'est ici.

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Fond de rang: crises d'identité

 Premier acte propose à son public un spectacle qui s'intéresse aux relations humaines en abordant des interrogations sur l'orientation sexuelle et l'identité. Crises existentielles et questionnements au menu.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Synopsis (tiré du site web de Premier acte)
Fond de rang, c’est l’histoire de gens qui tentent d’exister sous le regard insistant des autres. C’est un homme qui revient dans ce petit univers isolé, l’espace de quelques nuits, juste le temps de reprendre ce qu’il avait laissé derrière lui. C’est une petite maison laide où, lorsqu’on sort, ce sont le vent et les champs en friche qui prennent toute la place.

Là-bas, tout y est plus tangible : la poésie comme les malheurs.
Là-bas, le regard va plus loin.
Là-bas, le ciel est encore le maître de l’horizon.

Fond de rang, c’est un désir de révéler des identités enfouies depuis trop longtemps dans les terres du Lac-Saint-Jean.

J’étais sur le pont Saint-George avec Gamache. C’était fin février, début mars. On regardait le monde qui venait chercher sa cabane. La saison était finie. Une fois la cabane partie, y reste un rectangle s’a glace, la marque de y’où la cabane était tout l’hiver. Sur la trentaine de rectangles que je voyais, y avait pas une seule cabane qui avait un trou pour pêcher. Le monde, y va pas là pour pêcher. Y s’cache, y est ben.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Crises d'identité
Si la proposition semble prometteuse à l'origine, elle n'offre ni réponse, ni constat. Que des interrogations qui flottent et qui sont laissées en suspens. Il se dégage au final une impression floue, qu'il manque quelque chose au spectacle. Une impression de vide. Pas de réponses, que des questions. Sans doute parce que les personnages sont dans un vide identitaire et qu'une heure vingt de spectacle ne peut solutionner les dilemmes profonds qu'ils vivent. 

Cette impression de vide, de manque constitue en quelque sorte une suite logique au drame intérieur des personnages. Les questionnements soulevés se transposent dans la salle. Les conflits irrésolus vécus par les protagonistes amènent le spectateur à se questionner à cet égard. Suis-je à l'aise avec mon identité? Est-ce que je sais vraiment qui je suis? Et, surtout, est-ce que je l'accepte ou est-ce que je refoule une identité que je n'ose avouer?

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Scénographie minimaliste
La scénographie minimaliste proposée par Gabriel Cloutier-Tremblay traduit très bien la crise existentielle qui afflige l'ensemble des personnages et cette impression de vide intérieur. Une crise qui frappe fort. Une définition de soi qui occupe chaque instant, qui questionne chaque geste, chaque pensée. 

Une scénographie épurée. Vaste. Remplie de blocs rouges étagés. Les lieux sont suggérés. L'espace est vide de tout objet ou accessoire. Tout est possible sans véritable existence. À la manière de ces sentiments, ces émotions refoulées. Ils existent mais ne sont pas montrés, vus. Ils pourraient donc exister. Un jour... ou jamais.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Si le jeu des comédiens n'est pas tout à fait à point au début de la production, ils se reprennent de belles façons une fois les dix ou quinze premières minutes écoulées. On apprécie alors la finesse du jeu et l'étendue de leur talent.

Aura de mystère
Il y a une aura de mystère qui plane dans cette pièce. Les premières minutes du spectacle questionnent. La mise en situation entraîne le spectateur dans un univers où les relations amoureuses et sexuelles baignent dans un flou artistique. Il faut un bon moment avant de saisir et de comprendre où chacun se situe. Et même après le flou persiste.

Il s'agit donc bien d'une quête identitaire. Une recherche qui ne se fait pas sans heurts. Tous souffrent. À un moment ou un autre. Les blessures sont celles du présent. Mais aussi celles du passé. Elles ne se sont jamais vraiment refermées. La quête identitaire n'est est donc que plus ardue, voire presque impossible. 

Fond de rang ressemble à une quête inachevée qui se termine lors d'un repas de Noël en février où aucun protagoniste ne sortira gagnant. Le mal de vivre qui les habite ne trouvera pas de véritable exutoire. La guérison n'est pas au bout de la route.

Allez-y surtout si vous aimez: les questionnements identitaires, la scénographie hors des sentiers battus.

Jusqu'au 20 novembre à Premier acte. Avec Sylvie Cantin, Samuel Corbeil, Marie-Ève Lussier-Gariépy et Vincent Nolin-Bouchard. Un texte de Vincent Nolin-Bouchard. Une mise en scène de Lucie M. Constantineau.

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mardi 9 novembre 2021

Un concert théâtral new wave et vitaminé

Les Gros Becs proposent un concert théâtral new wave et vitaminé qui révèle comment l’art peut nous accompagner dans les moments de vertige.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Sébastien Croteau – L’inconnu dans le noir

Un concert théâtral vitaminé sur le pouvoir salvateur de l'art!
Le Théâtre jeunesse Les Gros Becs accueille, du 16 au 21 novembre prochain, la nouvelle production de Mammifères : Chansons pour le musée. Utilisant l’art dans son processus personnel de guérison, l’artiste Karine Sauvé propose au public des 10 à 14 ans un spectacle résolument interdisciplinaire. Un concert théâtral new wave et vitaminé qui révèle comment l’art peut nous accompagner dans les moments de vertige.

Synopsis
Un « psyquelette » – ostéopathe de l’âme aussi réputé qu’excentrique – prescrit à une femme de s’infiltrer au musée la nuit, et de chanter pour des oeuvres choisies afin de guérir sa peine. Reste que c’est très… déstabilisant de chanter pour une motte d’argile, une sculpture en porcelaine ou une installation de bouts de papier! Mais si ce psy sans peau n’avait pas tout faux? Et si l’art pouvait réellement servir d’outil pour contrer la solitude et plonger dans l’introspection? Un spectacle aux accents électro qui démontre que l’art contemporain est accessible à tous les âges.

Crédit photo: Karine Sauvé

Une production éclatée
Mettant en lumière les chavirements vécus lors de l’éclatement du noyau familial, Chansons pour le musée insiste sur le pouvoir salvateur de la relation à l’autre, qu’il soit humain, squelette ou oeuvre d’art, nous permettant d’exister, dans toute notre unicité.

Crédit photo: Sébastien Croteau – L’inconnu dans le noir

Info et crédits
Chansons pour le musée
Pour les 10 à 14 ans | 5e année à 2e secondaire
Vendredi 19 novembre, 19h30
Dimanche 21 novembre, 15h
Pour en savoir plus et se procurer des billets, c'est ici.

Création (chansons, récits, matières): Karine Sauvé
Interprétation: Nicolas Letarte-Bersianik et Karine Sauvé
Texte: David Paquet et Karine Sauvé
Mise en scène: Anne-Marie Guilmaine et Karine Sauvé
Conception musicale et sonore: Nicolas Letarte-Bersianik
Arrangements musicaux: Navet Confit, Nicolas Letarte-Bersianik et Karine Sauvé
Scénographie et costumes: Julie Vallée-Léger et Karine Sauvé
Collaboration aux costumes: Mélanie Charest
Éclairages: Leticia Hamaoui
Direction technique et régie: Gabriel Duquette
Direction de production: Catherine Renaud

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vendredi 5 novembre 2021

Une question de masculinité

Le Périscope propose un spectacle triplement récompensé qui s'intéresse à la masculinité.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

De la testostérone au menu
Le Périscope offre à nouveau le spectacle Foreman, qui avait connu un grand succès au printemps 2019 dans ce même théâtre. Actuellement en fin de représentations à Montréal, le spectacle débutera sa tournée provinciale par Québec du 9 au 27 novembre.

La production triplement récompensée, Oeuvre de l’année 2019 de la Capitale-Nationale – Prix d’excellence des arts et de la culture, Meilleur texte original 2019 – Prix de théâtre de la ville de Québec et Meilleur texte original 2019 – Prix de la critique, AQCT s'intéresse à la masculinité et le regard que porte l'homme d'aujourd'hui sur son identité.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un univers masculin rarement présenté sur nos scènes québécoises
Foreman propose une réflexion sur le malaise identitaire de l’homme actuel. Le texte de Charles Fournier fait rire autant qu’il percute sans dentelle. Avec justesse et sensibilité, l’auteur, inspiré de son expérience sur les chantiers de construction, met à l’épreuve les bases d’une masculinité toxique pour en abattre les limites.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Synopsis
Une gang de gars, amis sans qu’on sache trop ce qui les relie, se retrouvent sur une terre à bois après un départ tragique. Ensemble, ils trouvent la force de s’entraider et de laisser place à cette vulnérabilité insidieuse qui les menace. Entre règlements de compte, débordements virils, confidences et niaiseries, cette soirée entre chums aborde avec humour et profondeur la difficulté à s’exprimer, les rapports de force inévitables dans un groupe d’hommes et la beauté de la fraternité.


Info et crédits
Foreman
Du 9 au 27 novembre
Mardi au vendredi – 20 h | Samedi – 16 h
Tarif en prévente: 25$ (jusqu’au 8 novembre), tarif régulier: 36$ (dès le 9 novembre), tarif étudiant: 25$ (en tout temps)

Texte et idée originale: Charles Fournier
Mise en scène: Olivier Arteau & Marie-Hélène Gendreau
Complice à la création: Catherine Côté
Assistance à la mise en scène: Maria Alexandrov
Distribution: Pierre-Luc Désilets, Miguel Fontaine, Charles Fournier, Steven Lee Potvin &
Vincent Roy
Lumière: Mathieu C. Bernard
Décor: Amélie Trépanier
Costumes et accessoires: Mélanie Robinson
Conception sonore: Vincent Roy
Direction technique: Mathieu C. Bernard
Mentorat d’écriture: Erika Soucy

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