lundi 23 décembre 2019

Une spéciale de 2h 30!

À l'approche de Noël, Les Enfants du paradis ne font pas relâche. Ils seront même en prolongation avec une émission spéciale de 2h 30 ce soir! L'édition longue des Enfants tiendra l'antenne de 17h 30 à 20h. Du théâtre et de la danse à profusion pour faire le plein de belles images théâtrales et dansées avant la relâche du temps des Fêtes. Les Enfants feront relâche le 30 décembre pour revenir en force le 6 janvier.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Crédit photo: Antoine Caron
Une interview bilan en compagnie de Valérie Lambert, directrice de la Maison pour la danse. En sa compagnie, je ferai un retour sur cette deuxième année de cet important organisme du milieu de la danse.


Deuxième et troisième blocs - vers 18h 00 et 18h 30
Une interview en deux temps autour d'un spectacle emblématique de Québec. Isabelle Hubert, l'adaptatrice de l'oeuvre de Roger Lemelin, ainsi que Maryse Lapierre, la metteuse en scène, partageront le plaisir qu'elles ont eu à travailler sur cette production. Des révélations surprenantes sur la création, car il s'agit bien d'une création puisque la pièce Les Plouffe n'a jamais été porté sur scène. À découvrir dès 18h 00.

Les Plouffe
Trident
Du 14 janvier au 8 février 2020

Quatrième bloc - vers 18h 45
Crédit photo: Vincent Champoux
Je vous offrirai mon commentaire critique de Beu-Bye 2019 qui tient l'affiche de l'Impérial Bell jusqu'au 29 décembre.

Beu-Bye 2019
Impérial Bell
Jusqu'au 29 décembre


Cinquième bloc - vers 19h 00
Marianne Marceau, la comédienne tenant le rôle-titre, ainsi que le metteur en scène Jocelyn Pelletier, nous révélerons les secrets de cette production dont les éléments scéniques et multimédias de ce texte de jeunesse de Wajdi Mouawad.

Les mains d'Edwige au moment de la naissance
Bordée
Du 14 janvier au 8 février 2020

Sixième bloc - vers 19h 30
Crédit photo: Marjorie Guindon
Le coordonnateur général, François Lapointe, sera accompagné de la responsable des communications et adjointe à la coordination générale, Daphnée Lehoux-Traversy, pour nous faire découvrir un organisme méconnu, mais fort important, du milieu de la danse à Québec, L'artère.

Bon théâtre et bonne danse!
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dimanche 22 décembre 2019

Beu-Bye 2019: l'année en humour

Un déménagement salutaire pour le Beu-Bye 2019 qui s'adjoint un trio de musiciens, une scénographie plus élaborée et de chouettes chorégraphies. Un enrobage qui donne un souffle nouveau à cette revue de l'année qui en est à sa sixième édition.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Vincent Champoux
Synopsis (tiré du site web de l'Impérial Bell)
Depuis plus de 5 ans, le Beu-Bye est devenu l’événement incontournable du temps des fêtes. Présenté par les productions du Temps qui s’arrête, le spectacle propose un judicieux mélange de sketchs et de numéros musicaux qui repassent en revue les événements marquants de l’année. Appuyée par un groupe de musiciens talentueux et une distribution solide, la soirée promet d’être festive et surtout drôle à souhait. Beu-Bye 19, c’est la rétrospective par excellence de Québec.

Une transformation salutaire
Les changements apportés au Beu-Bye en version 2019 sont salutaires. Le spectacle y gagne en rythme, en dynamisme et en enrobage scénique. Les admirables éclairages resserrent l'action alors que les comédiens semblent moins perdu au milieu d'un nulle part scénique.

Les chorégraphies ajoutent une touche de comédie musicale et dynamisent le spectacle. Les numéros d'ouverture et de fermeture donnent envie de danser avec les artistes. L'ajout de trois musiciens dans un espace surélevé contribue à ce nouveau dynamisme. Tout roule pendant les changements de sketchs. Il y a encore quelques longueurs mais si peu. Un correctif devra être apporté en ce qui concerne les niveaux sonores. La musique enterre trop souvent le texte des comédiens que ce soit pendant les numéros chantés et dansés ou lors des moments qui soulignent une ambiance ou une émotion. C'est parfois à y perdre son latin.

Somme toute un déménagement et une transformation salutaire qui donnent une très belle saveur à ce spectacle. Ce relooking lui donne un nouveau souffle qui saura s'attirer une nouvelle clientèle sans perdre celle déjà acquise. Une bonne nouvelle pour cette revue de l'année 100% Québec, caractéristique joyeusement soulignée dans la chorégraphie chantée d'ouverture.

Sourires en coin
Une édition qui, si elle n'est pas complètement déjantée, fait sourire à plusieurs reprises. Les numéros sont inégaux mais suscitent toujours la curiosité. Certains sont particulièrement réussis. Point de vie, écrit par Yves P. Pelletier du feu groupe Rock et Belles Oreilles, est particulièrement drôle. Les sketchs de l'Halloween frappent juste. Ils sont courts mais punchés. Le clin d'oeil au Diamant de Robert Lepage également. Il était d'autant plus hilarant étant donne que Robert Lepage était dans la salle le soir où j'y étais. Il semble avoir bien apprécié puisqu'il s'est bidonné tout au long du numéro.

L'idée des croisements, un film avec l'actualité par exemple, était intéressante mais demandait un effort intellectuel. Celui de replacer de quelle actualité il s'agissait, surtout que souvent les noms des protagonistes étaient changés. Le niveau sonore de la musique n'aidant pas à la compréhension à moult occasions.

Si certains gags frappent justes, d'autres sonnent comme une redite de l'actualité. Qui ne s'est pas déjà offert une blague au dépend d'un certain président américain bien connu et qui fait l'actualité quotidiennement? Une approche plus originale aurait été appréciée tant qu'à caricaturer une cible aussi facile. Et c'est peut-être là que le bât blesse. Plusieurs sketchs tombent dans le piège de la simple redite de l'actualité, laissant le spectateur sur son appétit. Un peu plus de mordant ou d'originalité pour certains des gags ferait le bonheur de tous.

Malgré cette faiblesse, le sourire n'est jamais bien loin et puis les sketchs passent vite, on passe donc au suivant qui lui, nous fera rire de bon coeur. Il est bien là le sourire. Toujours accroché.

Éclatante distribution
La distribution est excellente. Soulignons le travail de Nicolas Drolet qui, en plus d'un talent indéniable de comédien, est une découverte vocale. Il a une très belle voix et offre, en compagnie de Mélissa Bédard, une superbe performance chantée à l'occasion du sketch qui s'intéresse à l'incendie de Notre-Dame de Paris. On en redemande! Mélissa Bédard est une belle acquisition, peut-être un peu sous-exploitée. 

Monika Pilon est toujours aussi pissante dans son interprétation de Céline Dion. Elle EST Céline. Parfois on se demande si elle imite Céline ou si c'est Céline qui l'imite, tellement elle l'incarne à merveille.

Allez-y surtout si vous aimez: revoir l'année en sketchs, sourires, voir ceux qui font l'actualité être caricaturés, les spectacles musicaux.

Jusqu'au 29 décembre à l'Impérial Bell. Avec Mélissa Bédard, Ariane Bellavance-Fafard, Jean-Philippe Côté, Nicolas Drolet, Philippe Durocher, Nicolas Létourneau ainsi que Monika Pilon. Des textes de Jean-Philippe Côté, Philippe Durocher, Lucien Ratio, Gabrielle Côté, Yves P. Pelletier et Pascale Renaud-Hébert. Une mise en scène et une script-édition de Lucien Ratio.

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 16 décembre 2019

Bilan 2019 et choix 2020

Une heure tout en bonheur avec nos plaisirs de l'automne alors que nous ferons le bilan des spectacles qui nous ont marqués au cours des derniers mois. Au 3e bloc, l'équipe vous fera connaître les spectacles qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier et deuxième blocs - 17h 30 et 17h 50
L'équipe au grand complet, Olivier Oudart, Camille Proust, David Lefebvre ainsi que moi-même, vous partagera ses bonheurs dansés et théâtraux de l'automne qui s'achève.


Troisième bloc - vers 18h 10 
Pour ce dernier bloc, l'équipe vous fera découvrir les spectacles à ne pas manquer cet hiver/printemps. Des propositions diversifiées pour vous aider à votre choix.

Bon théâtre et bonne danse!
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dimanche 15 décembre 2019

Les contes à passer le temps: une bulle de bonheur

Les contes à passer le temps est encore une fois une douce bulle de bonheur en ces jours de froidure et de grisaille. Un succès qui ne se dément pas d'année en année et avec raisons.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Pour une neuvième année, La Vierge folle présente une toute nouvelle édition des Contes à passer le tempsIls sont six à écrire ou à raconter Québec, des auteurs et des acteurs, des vieux et des jeunes, des gars et des filles, des drôles et des touchants. On leur a divisé Québec en cinq parts, comme un gâteau. Chacun d’eux a dévoré son quartier pour mieux le raconter. Ensemble, ils composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Mais Québec vue de l’intérieur, dans son quotidien, sa petite histoire, ses petites histoires.

Une bulle de bonheur
Les contes à passer le temps c'est une bulle de bonheur. Un doux cocon où il fait bon se retrouver avec de joyeux lurons. C'est à la bonne franquette, sans trop de fla-flas, et c'est toujours fort agréable. C'est comme retrouver un vieil ami. Cela fait plaisir et on ne voudrait pas que cela s'arrête. À peine l'ami parti, on désire le retrouver.

Les contes à passer le temps, c'est exactement cela: du bonheur et un agréable moment. Si cette édition n'est pas la meilleure, elle est tout de même excellente. L'équilibre entre l'humour et le drame est parfait. Tout ça mené de maître par Maxime Robin et Sophie Thibeault, les directeurs artistiques de l'événement. Ils ont du flair ces deux-là pour dénicher les auteurs qui sauront nous entraîner dans des histoires parfois tirées par les cheveux mais terriblement amusantes et touchantes.

Petit bémol, évitez les sièges près du bar à desserts car la musique qui s'y joue occasionnellement empêche de bien saisir certaines portions de textes. La vision est, pour certains fauteuils, plus difficile également dans ce secteur. Présentez-vous donc tôt pour éviter ces inconvénients.
Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Lorraine Côté offre une belle performance dans Les Oiseaux mouches en hiver, avec une Josée remplie d'une belle humanité malgré les difficultés de la vie qui l'assaille. Une histoire qui se termine sur une belle note et qui nous tire les larmes. 

Sophie Thibeault, véritable reine de l'humour, est hilarante dans Salut Bonhomme!, texte qu'elle a d'ailleurs écrit. Bien que la chute soit prévisible, elle nous entraîne dans une histoire complètement déjantée. Il est impossible de retenir ses rires.
Crédit photo: David Mendoza Hélaine
À chaque édition Maxime Robin introduit la soirée par une tranche de sa vie pour nous mettre en contexte de ce qui suivra. Cela se termine toujours par un pur moment de folie. Cette année ce moment se traduit par une ode aux femmes d'hier à aujourd'hui, avec un Jacques Cartier féminin. Un moment empreint de folie tout en étant un bel hommage.
Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Belle distribution
L'ensemble de la distribution est excellente et se donne à fond. Vous pouvez d'ailleurs échanger avec eux au traditionnel bar à desserts et leur exprimer votre plaisir à les voir évoluer.

Cette année un retour, celui du Kid qui revient avec L'amour au temps des souffleuses II: le kid contre-attaque. Un pur moment de plaisir fou avec ce personnage, roi de la souffleuse dans Saint-Sauveur interprété par Marc-Antoine Marceau, qui réussit un exploit qui tire ses origines de la Nouvelle-France, ou presque. Mary-Lee Picknell-Tremblay et Nicola-Frank Vachon, très touchants dans leur conte respectif, offrent également de belles performances.
Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Allez-y surtout si vous aimez: les contes, les ambiances d'antan, l'humour déjanté et éclaté, le bar à desserts et le vin chaud, j'en suis un fan d'ailleurs.

Jusqu'au 30 décembre à la Maison Chevalier dans le cadre de la saison de Premier acte. Avec Frédéric Brunet, Lorraine Côté, Marc-Antoine Marceau, Mary-Lee Picknell-Tremblay, Maxime Robin, Sophie Thibeault et Nicola-Frank Vachon. Des textes de Frédéric Blanchette, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Marianne Marceau, Anne-Marie Olivier, Maxime Robin et Sophie Thibeault. Une mise en scène de Maxime Robin et Sophie Thibeault.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre interview avec Maxime Robin au tout début de notre émission du 9 décembre.

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jeudi 12 décembre 2019

ICI: d'une humanité certaine

ICI est un spectacle d'une humanité certaine. Ils sont huit, ils sont beaux, ils doutent, ils aiment et ils sont ici parmi nous. Le belle leçon de ce spectacle c'est que l'on est tous pareils, que notre arrivée soit récente ou que l'on soit ici depuis 400 ans ou plus.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Ils sont huit. Ils étaient comédiens, musiciens, simples citoyens. Ils ont quitté leur pays pour sauver leur vie, suivre leur amour, chercher une vie meilleure. Ils ont abandonné leur profession, en ont trouvé une autre. Ils se nomment Mélissa, Natalie, Michael, Irène, Flavia, Charo, Ania, Carmen. Ils sont Ici et nous racontent leur histoire.

Une humanité certaine
Ils viennent d'ailleurs pour vivre ici. Ils partagent notre mode de vie, découvrent notre façon de vivre et apporte de la leur. Ils transforment notre univers pour le mieux mais, trop souvent, nous oublions qu'ils sont comme nous. Ils cherchent l'amour, la reconnaissance. Ils veulent travailler, se faire des amis, apprendre à connaître ce Québec où ils ont décidé de déposer valises et biens. 

La beauté de ce spectacle, c'est l'humanité qu'il transpire. Nous sommes tous ici, vivons ensemble et nous voulons tous la même chose: être aimé, aimé, avoir du plaisir, se faire des amis, partager de bons moments ensemble.
Ces huit personnes nous touchent dès les premières secondes. Tout au long du spectacle, on découvre de merveilleux humains. Remplis d'espoir, ils doutent parfois. Ils vivent des microblessures et nous les partagent.

Les peurs, les craintes qu'ils expriment, nous pourrions les vivre à un moment donné. Cela fait du bien de savoir ce qui peut les irriter mais aussi ce qui font qu'ils aiment ce Québec qui les a accueilli. Moment sublime que celui de voir Flavia Nascimento entammer un rigodon auquel participe les autres interprètes ainsi que le public.
Être ici, c'est le partage. La danse de ton pays lointain, autre merveilleux moment où Charo Foo nous offre une danse singapourienne, côtoie mon rigodon et tout ça s'entremêle pour faire notre nouvelle tradition. De la même manière que d'autres se sont greffées au fil des siècles et qui font partie de nos traditions d'aujourd'hui. Nous ne perdons pas d'identité, nous en gagnons une que nous créons ensemble, à notre goût, au fil de nos métissages.
Belle distribution
Ils sont d'imparfaits comédiens mais ce sont de merveilleux humains que nous découvrons. L'autre force de ce spectacle, c'est le naturel des huit héros sur scène.  Il faut du courage pour tout abandonner et repartir à neuf dans un nouveau pays. Ils sont sincères et ça se sent. L'émotion est là parce qu'ils nous offrent des parcelles de leur histoire sans filtre. On les aime et on veut les connaître, les rencontrer. D'ailleurs, c'est mon petit bémol à ce spectacle. Pourquoi ne pas offrir la possibilité de les rencontrer après le spectacle? Le spectateur que je suis aurais aimé discuter avec eux. En savoir plus. Les découvrir un peu plus. Ce serait un réel plaisir.

Un spectacle sensible qu'il faut découvrir avant qu'il quitte la scène. Une douce bulle de partage entre humains comme j'aimerais qu'il y en ait plus. Merci mes amis!
Allez-y surtout si vous aimez: les témoignages touchants, les battants, en savoir plus sur la réalité des nouveaux arrivants, les histoires d'amour avec Québec et le Québec.

Jusqu'au 14 décembre à La Bordée. Avec Natalie Fontalvo, Charo Foo, Carmen-Gloria Fortin, Irène Gonzales, Ania Luzcak-Leblanc, Michael Maynard, Mélissa Merlo et Flavia Nascimento. Un texte  collectif. Une mise en scène de Nancy Bernier.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre interview avec Natalie Fontalvo, Ania Luczcak-Leblanc et Carmen Gloria-Fortin au tout début de notre émission du 2 décembre.

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lundi 9 décembre 2019

Contes québécois, contes africains et théâtre politique

Une émission qui se promène de conte en conte avec une incursion dans le théâtre politique entre les deux.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
La tradition contée de Noël se poursuit pour une neuvième année alors que Maxime Robin, auteur et comédien, sera en studio pour nous faire revivre les moments magiques des Contes à passer le temps.

Les contes à passer le temps
Maison Chevalier dans le cadre de la saison de Premier acte
Du 13 au 30 décembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 
Christian Lapointe, metteur en scène et interprète, sera en conversation téléphonique pour nous faire connaître ce spectacle aux accents politiques.

Constituons!
Périscope
Jusqu'au 15 décembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Aboulaye Koné et Nathalie Cora, interprètes et musiciens, occuperont les sièges des invités pour nous faire découvrir en mots et en musique le spectacle Baobab.

Baobab
Les Gros Becs
Jusqu'au 19 décembre

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 2 décembre 2019

Moments touchants et moments marquants

Des spectacles qui proposent des moments touchants et des moments marquants sont au menu des Enfants du paradis ce soir.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Trois comédiennes de la production Ici, Natalie Fontalvo, Ania Luczak-Leblanc et Carmen-Gloria Fortin seront en studio pour nous parler de leur arrivée en terre québécoise et de cette production qui offre des moments touchants de leur vie à Québec.

Ici
La Bordée
Du 10 au 14 décembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 
Nicolas Létourneau et Ariane Bellavance-Fafard seront en studio pour nous dévoiler certains des moments marquants de 2019 qui se retrouveront au coeur de la nouvelle mouture du Beu-bye.

Beu-bye 2019
Impérial Bell
Du 12 au 29 décembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Crédit photo: Valérie Remise
Olivier Oudart sera en studio pour nous offrir son commentaire critique d'un spectacle qui s'intéresse à la responsabilité individuelle et collective lors d'événements tragiques.

Les Hardings
La Bordée
Jusqu'au 7 décembre

Bon théâtre et bonne danse!
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vendredi 29 novembre 2019

Les Hardings: destins croisés

Trois hommes, trois univers mais un seul nom. Des tragédies individuelles qui se croisent avec un dénominateur commun, le train. Retour sur des histoires qui déraillent.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Valérie Remise
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Un cheminot québécois, un banquier américain et un chercheur néo-zélandais portent le même nom : Thomas Harding. En apparence, ils n’ont rien d’autre en commun. Jusqu’au 6 juillet 2013. Cette nuit-là, un train qui déraille fait exploser une ville. Apparaissent alors au grand jour les rails invisibles qui relient leurs existences et les attachent les unes aux autres.

De l’église jusqu’à l’épicerie. De la rivière jusqu’aux rails. Le feu avale la ville.

Le train, toujours le train
Le train est bel et bien présent tout au long de la pièce et sous différentes formes stylisées. Dans le décor, dans le texte, dans les chansons de train, dans l'environnement sonore, dans les histoires qui se croisent où le train occupe une place de choix.

Tout part d'un visage, celui du conducteur du train de la MMA qui a détruit le centre-ville de Lac-Mégantic, et d'un questionnement sur le partage de la responsabilité d'un événement aussi tragique, entre le collectif et l'individuel. Alexia Bürger, l'auteure et metteuse en scène, propose une rencontre entre trois homonymes qui personnifient merveilleusement bien cette dualité, cette questionnement, cette prise de conscience.

Trois Thomas Harding qui chacun apporte des points de vue différents: celui qui est le dernier maillon de la chaîne et qui a posé, ou pas posé, le geste à l'origine de la tragédie, celui qui est un proche d'une victime d'un tel événement et qui se questionne sur ce qu'il aurait pu faire pour éviter que cela se produise et celui qui évalue la situation alors que vient le moment d'indemniser les victimes. La chaîne de responsabilités. Trois points de vue bien différents. Une approche fort intéressante qui vient soulever une question: à qui imputer la faute? Le poids de la responsabilité ne revient pas, ne peut pas revenir, à un seul homme.

Dans notre monde d'aujourd'hui les dirigeants, les décideurs, les grands patrons, les politiciens rejettent trop facilement la faute sur d'autres épaules. Le texte d'Alexia Bürger démontre avec éloquence l'incapacité chronique de ceux-ci à prendre leur part de responsabilité. Sa dénonciation prend la forme d'un cri du coeur.
Crédit photo: Valérie Remise
Elle dénonce l'injustice de laisser à ceux qui sont au bas de l'échelle la responsabilité de prendre tout le blâme. Tout à l'heure, je parlais de responsabilité collective et individuelle mais il s'agit bien plus de responsabilités individuelles qui se croisent et se questionnent.

La mise en scène d'Alexia Bürger prend la forme d'un train qui déraille. Le décor, aux allures de voies ferrées éclatées et d'un wagon-citerne explosé et défait, se conjuge superbement  aux destins croisés, et parfois brisés, que sont les histoires des trois Hardings. L'éclairage, les comédiens sont constamment dans la pénombre, celle de la nuit mais aussi celle de la noirceur d'un drame, la bande sonore ainsi que les chansons de trains (train songs) enveloppent le tout magnifiquement. Les chansons de train sont utilisées en point d'orgue pour renforcer certaines émotions ou certains passages. La pièce se clôt superbement sur une de celles-ci d'ailleurs. Moment de grâce théâtrale qui soulève l'audience.

Éblouissante distribution
Malgré quelques accrocs de diction qui se corrigeront bien vite, la distribution épate. Martin Drainville surtout. Dans ce contre-emploi, il excelle. Il est bon de le voir dans un rôle dramatique. Il est un magnifique assureur qui ne cherche qu'à trouver la petite bête noire qui permettra d'éviter de dédommager. Bruno Marcil et Patrice Dubois excellent également. Nous partageons, nous vivons leur drame. Nous sommes Thomas Harding avec eux. 

Allez-y surtout si vous aimez: les performances d'acteur, les textes intelligents, les chambres d'échos qui font réfléchir, les destins croisés, les chansons de trains (train songs).

Jusqu'au 7 décembre à La Bordée. Avec Martin Drainville, Patrice Dubois et Bruno Marcil. Un texte et une mise en scène d'Alexia Bürger.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre interview avec Alexia Bürger au tout début de notre émission du 25 novembre.

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lundi 25 novembre 2019

Tragédie, découvertes et conte qui galope

Un début de soirée fort intéressant avec une panoplie d'invités qui nous parleront de responsabilité individuelle et collective, de découvertes théâtrales et d'un conte qui s'offre en deux langues dont une inattendue.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Crédit photo: Valérie Remise
Alexia Bürger, la metteuse en scène et l'auteure du spectacle Les Hardings, sera avec nous pour nous parler de tragédie et de responsabilité individuelle et collective.

Les Hardings
La Bordée
Du 28 novembre au 7 décembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 

On discute découvertes théâtrales en compagnie de Marianne Marceau, la directrice artistique du Festival du Jamais Lu Québec, ainsi qu'avec Véronique Côté, une des organisatrices de la soirée de clôture qui s'offre une nouvelle et unique formule.

Jamais Lu Québec
Périscope
Du 28 au 30 novembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Crédit photo: Jonathan Lorange
Cheval à bascule, langue des signes et cheval bleu sont au menu de ce troisième bloc alors que Milena Buziak, la metteuse en scène du spectacle jeune public Le cheval de bleu, occupera le siège de l'invité.

Le cheval de bleu
Les Gros Becs
Du 28 novembre au 1er décembre

Bon théâtre et bonne danse!
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samedi 23 novembre 2019

887: intime voyage

887 est une virée intime au coeur de l'enfance de Robert Lepage et du Québec des années 60 qui s'éveille, se découvre et se transforme.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Erick Labbé
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
887 est une incursion dans l'univers de la mémoire. Le spectacle prend naissance dans les souvenirs d’enfance de Robert Lepage. Des années plus tard, il plonge au cœur de sa mémoire et s’interroge sur la pertinence de certains souvenirs. Pourquoi se souvient-on du numéro de téléphone de notre jeunesse, alors qu’on oublie l’actuel ? Comment une ritournelle d’enfance traverse-t-elle le temps et demeure-t-elle entière dans notre esprit, alors que le nom d’un être cher nous échappe ? Pourquoi des informations futiles persistent-elles, alors que d’autres, plus utiles, se dérobent ? Comment cette mémoire fonctionne-t-elle? Quels en sont les mécanismes? De quelle façon un souvenir personnel trouve-t-il écho dans la mémoire collective?

Palais de la mémoire
La balade que propose Robert Lepage au pays de son enfance prend la forme d'un palais de la mémoire, ce truc mnémonique où un lieu familier est meublé par ce que l'on doit se rappeler. Chaque pièce est occupée par une image, un mot ou une expression. Pour s'en rappeler, on visite chaque pièce. 887, c'est un palais de la mémoire à la fois visuel et mental.

L'aventure débute avec un édifice situé au 887 de l'avenue Murray à Québec, lieu de l'enfance de Robert Lepage. Une reproduction de l'immeuble devient le palais de sa mémoire. La structure inventive, un cube pivotant qui deviendra les différents lieux de l'aventure auquel nous convie Lepage, voit s'animer les différents appartements de l'édifice. Le palais de la mémoire se construit alors que le comédien nous décrit les personnages qui l'habitent. Ils représentent bien le Québec de l'époque, très francophone avec une touche anglophone auquel se greffe un légère teinte d'allophone.
Crédit photo: Erick Labbé
De l'édifice palais de la mémoire, les lieux se découvrent. Lepage tourne le cube, le transforme pour nous amener dans un autre lieu. Les perspectives changent, la mémoire se ravive doucement, les souvenirs reprennent vie, l'oubli cède la place et la mémoire reprend ses droits.

La scène, tout comme l'édifice de son enfance, devient un palais de la mémoire. Lepage invite le spectateur non seulement dans son enfance, il le transporte dans le souvenir de la genèse de la Révolution tranquille. Cette époque agitée et effervescente qui a permis au Québec de s'émanciper du joug religieux et du conservatisme ambiant. Un retour vers un passé pas si lointain qui est trop souvent oublié. Nous sommes notre passé et le passé nous a forgé, il ne faut pas oublier ce que nous étions car c'est ce qui explique ce que nous sommes et ce que nous serons.

Éblouissant Lepage
Avec force et rage, Robert Lepage récite le fameux poème Speak White de Michèle Lalonde vers la toute fin de la représentation. Moment fort suivi d'une grande tendresse dans un scène hommage à son père, scène silencieuse comme le fut son père. Lepage a su doser dans les derniers moments du spectacle la mémoire, le présent, la nostalgie, la rage qui habitait le poème de Lalonde et l'amour inconditionnel familial.

Sa performance, en forme de crescendo, est éblouissante. Ce merveilleux conteur, également grand maître de l'image, nous entraîne dans son univers de belle façon. Seul sur scène, il séduit. Son récit nous envoûte. Aucun temps mort. Que du plaisir à l'entendre nous conter le Québec d'hier, nous parler de son père, nous ramener à l'époque de la Révolution tranquille.
Crédit photo: Erick Labbé
Allez-y surtout si vous aimez: la magie Lepage, vous faire raconter des histoires, revisiter le passé.

Jusqu'au 21 décembre au Diamant. Un texte, une mise en scène et une interprétation de Robert Lepage.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre critique de l'édition 2016 de 887 présentée au Trident.

Bon théâtre et bonne danse!
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vendredi 22 novembre 2019

Bygones: ombre et lumière

Tiffany Tregarthen et David Raymond offrent un spectacle qui sort des sentiers battus. Une quête d'avenir de cinq personnages qui se déroule dans l'ombre et la pénombre et qui, néanmoins, illumine, irradie terriblement.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Alistair Maitland
Synopsis (tiré du site web de La Rotonde)
Après avoir présenté Me So You So Me et Major Motion Picture, la compagnie vancouvéroise Out Innerspace Dance Theatre revient au Québec avec une proposition chimérique flirtant avec le surnaturel.

Tout est dans les limbes. La tentation est partout.
L’entre-deux est douloureux, étrange, hilarant, mais nécessaire.

Les interprètes oscillent entre leur devenir et ce qui les a précédés, dans une danse rigoureuse, hyper détaillée, qui ouvre les esprits. Bygones est un hommage à la volonté, à ce qui arrive de grand et de beau lorsqu’on surmonte les épreuves.

Alors que la lumière sculpte littéralement le mouvement, des personnages prennent vie dans les marges pendant que des sculptures corporelles exercent la fascination, révélant une architecture fantomatique. En émane quelque chose comme une anarchie physique qui taquine la matérialité, renverse la logique et agit comme un hymne aux forces invisibles, aux désirs inavoués.
Crédit photo: Alistair Maitland
D'ombre et de lumière
L'entrée en salle se fait alors qu'un personnage immobile et dans la pénombre consulte un livre. Les lumières s'éteignent puis, surgissant du plafond, apparaissent deux corps qui, grâce à un savant jeu de lumières, prennent différentes positions. La table est mise pour un spectacle qui se déroulera dans un univers enivrant du début à la fin.

La magie opère du début à la fin grâce, mais pas uniquement, au magicien des lumières qu'est James Proudfoot. Il a su créer avec des filets de lumières moult environnements parfois complètement surprenants. Le spectateur se pâme à plusieurs reprises devant les prouesses réussies par le spécialiste de l'environnement lumineux. Il permet de créer des ambiances qui tiennent à la fois de l'imaginaire et du réel. La frontière est constamment franchie de brillante manière.

Des univers entiers prennent vie devant nous. Tout ça se fait en un instant et uniquement par un ingénieux mélange de faisceaux lumineux. Une magie qui surprend et séduit à chaque fois. Ne serait-ce que pour cela, il faut voir Bygones.

Une célébration de l'imaginaire
L'ensemble du spectacle est une grande célébration de l'imaginaire. Si le tout s'étire un peu, Bygones pourrait bien être écourté d'une dizaine de minutes pour rendre le tout moins redondant, il n'en n'est pas moins un magnifique spectacle.

Cette grande fête de l'imaginaire ne se réalise pas uniquement que par de splendides éclairages. Tregarthen et Raymond ont créé une série de saynètes peuplées d'êtres étranges et d'humains. Ils se côtoient parfois dans un chassé-croisé, parfois dans une belle unicité dansée et théâtralisée.
Crédit photo: David Raymond
L'enveloppante musique complète le tout. Un amalgame qui se marie superbement. L'effet est réussi. Le spectateur se retrouve ailleurs, ne sachant jamais ce que sera la prochaine apparition. Ce que sera la prochaine surprise. Ces ambiances baignent une surprenant danse des corps.

Une véritable invitation à sortir de sa zone de confort pour les spectateurs tout autant que pour les danseurs. Les corps virevoltent, les gestes sont précis tout en étant très techniques. Les images véhiculées par ces corps en mouvement sont parfois surprenantes et très souvent magiques. Je pense particulièrement à ce jeux de mains où un danseur, doublé d'un deuxième caché derrière, se transforme en être étrange aux quatre mains virevoltantes. 
Crédit photo: Alistair Maitland
Bygones est un superbe spectacle. À la fois danse et théâtre, athlétique et tout en douceur, il offre une pause rafraîchissante à notre quotidien parfois bien fade. Une féerie pas du tout rébarbative, ce que le synopsis peut laisser supposer, mais un pur moment de bonheur où l'imaginaire est roi.

Allez-y surtout si vous aimez: les chorégraphies innovantes, l'audace en danse, plonger dans l'imaginaire, les spectacles énergiques.

Jusqu'au 23 novembre à La Rotonde. Avec Elya Grant, David Harvey, David Raymond, Renée Sigouin et Tiffany Tregarthen. Une chorégraphie de David Raymond et Tiffany Tregarthen (en collaboration avec les interprètes).

Vous voulez en apprendre plus? Écoutez notre interview avec David Raymond au tout début de l'émission du 15 novembre.

Bon théâtre et bonne danse!
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