dimanche 29 janvier 2023

Une année de changement au Carrefour international de théâtre!

L’année 2023 du Carrefour international de théâtre débute sous le signe du changement avec l'annonce du départ de l'actuelle directrice artistique et un plan stratégique qui reprend son cours.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Marie Gignac, directrice artistique

Une dernière programmation pour Marie Gignac
Après plus de 25 ans à la barre de la direction artistique du Carrefour international de théâtre de Québec, Marie Gignac présentera sa dernière édition de ce beau festival de théâtre qui anime la ville de Québec. Elle tirera officiellement sa révérence le 30 juin prochain.

Les années Marie Gignac furent non seulement riches et variées mais également remplis de superbes et audacieuses découvertes. En 25 ans, le théâtre évolue et Marie Gignac a offert au public de Québec, des spectacles en synchronisme avec les changements et bouleversements se produisant au Québec et partout dans le monde. Ses choix artistiques étaient en synchronisme avec la sensibilité d'un public désireux de comprendre les enjeux du moment. 

Ses choix et initiatives, le parcours déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant...?, les chantiers, la venue de grands noms du théâtre comme Peter Brook ou de spectacles marquants ont permis de faire du Carrefour un événement incontournable et attendu à chaque printemps. Les spectacles coups de coeur sont nombreux et chaque spectateur a le sien. Pour ma part, la série Théâtrallemand de 2002 avec, entre autres, le magnifique spectacle coup de poing Endstation Amerika ou encore les tragédies romaines de 2010, Coriolan, Jules César, Antoine et Cléopâtre, figurent au sommet du panthéon de mes plus beaux moments de théâtre à vie.  Merci Marie Gignac!

Une planification stratégique qui reprend du service
Le Carrefour international de théâtre a repris les démarches de la planification stratégique amorcées et interrompues en raison de la pandémie. Une belle occasion de jeter un regard nouveau sur le Carrefour et d’explorer de nouvelles façons de faire dans le but d’insuffler dynamisme et innovation au sein du festival et de l’organisation.
 
Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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samedi 28 janvier 2023

Pourquoi vais-je au théâtre?

 Les gens de mon entourage ne comprennent pas toujours pourquoi j'aime m'asseoir dans une salle, parfois pendant des heures, pour assister à un spectacle de théâtre. Voici donc, en reprise, le billet que j'ai écrit en octobre dernier décrivant mes plaisirs théâtraux. Et vous aimez-vous aller au théâtre?

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Pour le plaisir? Pour le bonheur de la rencontre? Pour la découverte? Personnellement, j'y vais pour de multiples raisons. D'abord pour me faire conter une histoire. Banal, je sais!

Quel bonheur d'entrer dans une salle et de découvrir des hommes et des femmes qui me racontent leurs malheurs, leurs bonheurs ou les deux. Découvrir un univers qui n'est pas le mien et qui me permet de faire des voyages intérieurs. Dans la tête d'un psychopathe, d'un pêcheur ou d'un enfant. Quel bonheur de découvrir ces univers et d'en saisir l'essence.

J'y vais pour découvrir des hommes et des femmes qui n'ont pas peur, peut-être un peu tout de même, de mettre leurs tripes sur la table. D'avancer dans le noir. D'affronter un public. De se mettre à nu. De partager avec nous leurs visions, leurs craintes, leurs appréhensions et leurs bonheurs, petits ou grands.

J'y vais parce que je peux y vivre toutes les émotions... sans honte. Les pleurs. Le rire. La joie. La peine. La rage. L'ennui aussi. Oui, oui, c'est possible au théâtre! Pas seulement sur la scène. Dans la salle également.

J'y vais parce que c'est aussi là que j'ai connu mes premières fréquentations amoureuses. J'y amenais ma douce. On se tenait la main. On se laissait bercer par ces comédiens qui se donnaient et qui nous faisaient rêver. Elle posait sa tête sur mon épaule. On parlait de la pièce après le spectacle. On se remémorait de bons souvenirs. On aimait. On s'aimait !

Pour toutes ces raisons, et bien d'autres, voilà pourquoi j'aime aller au théâtre.

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mercredi 25 janvier 2023

Au creux de l'oreille est de retour!

 Deux ans après sa dernière mouture, l’événement Au creux de l’oreille est de retour au Québec.  

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré des communiqués de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Un événement lumineux au coeur de l'hiver
Source de partage et de réconfort, Au creux de l’oreille est un projet de rencontres artistiques et humaines qui jumelle des comédien·nes professionnel·les avec des auditeur·trices. Celles-ci et ceux-ci, seul·es ou en famille, vivent l’expérience d’une lecture théâtrale, au téléphone, dans le confort de leur domicile. L’événement — gratuit — aura lieu du 1er au 18 février 2023.

Initié par Wajdi Mouawad et son équipe du théâtre national La Colline, à Paris, en 2020, ce projet a rapidement été porté par une équipe de cinq artistes d’ici — Linda Laplante, Marie-Josée Bastien, Marie-Hélène Gendreau, Catherine Hughes et Nicolas Gendron — qui ont mis sur pied le mouvement québécois, avec le soutien du Théâtre Périscope. Succès instantané, cinq éditions de l’événement ont vu le jour depuis le printemps 2020 et ont offert de chaleureux moments d’échange et de partage, au milieu des confinements et restrictions de la pandémie. Depuis le printemps 2020, ce sont plus de 3 000 rencontres artistiques téléphoniques qui ont eu lieu.

Témoignage de l'édition du printemps 2020
J’ai été très emballée par cette expérience, je me suis plongée dans mon
imaginaire et laissée emporter par votre interprétation. J’ai apprécié
chaque seconde du moment. J’ai voyagé carrément à travers les mots
qui m’ont été soufflés au creux de l’oreille. Je me suis déconnectée de la
réalité, émerveillée.

En février 2023, le Théâtre Périscope souhaite reprendre cet événement et le présenter en dehors du contexte pandémique, afin de rejoindre celles et ceux qui désirent vivre cette expérience artistique unique.

Le grand public est invité à s’inscrire afin de réserver un appel pour soi, pour ses enfants ou pour offrir en cadeau à un proche.

Quelques témoignages de l'édition du printemps 2020
Je me suis inscrite afin d’avoir un temps avec vous, ne m’attendant à
rien. J’ai été étonnée, ravie, éblouie, par le professionnalisme de [l’artiste]
qui m’a téléphoné hier. Quel amour de la langue et quelles intonations
magiques j’ai entendus dans sa voix! Il m’a émue jusqu’aux larmes […]
Merci pour ce moment féérique, j’y repense encore aujourd’hui et j’y
repenserai encore longtemps.

Il y a quelqu’un au bout des mots…
L’équipe d’Au creux de l’oreille a le désir particulier, avec la reprise de cet événement, de poursuivre ses actions afin de rejoindre celles et ceux qui peuvent, pour quelque raison que ce soit, ressentir de l’isolement, de la vulnérabilité ou avoir peu accès à la culture. Dans cette visée, plusieurs organismes de la province collaborent avec elle afin d’offrir des appels à quelques-un·es de leurs membres. L’Association pour personnes handicapées visuelles Abitibi-Témiscamingue et le Carrefour des proches aidants de Québec, par exemple, sont de la partie.

AU CREUX DE L'OREILLE
1er - 18 FÉV.
GRATUIT
Un appel d'une quinzaine de minutes avec un·e comédien·ne professionnel·le, incluant un moment d’échange et la lecture d’un extrait de texte de théâtre, conte, nouvelle, poésie, roman, etc.

Pour réserver un appel pour soi ou pour ses enfants, pour offrir un appel en cadeau, ainsi que pour connaître tous les détails : https://theatreperiscope.qc.ca/notre-theatre/au-creux-de-loreille/ Faites vite! Les appels sont limités!

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vendredi 20 janvier 2023

Albane: plongée en apnée

Premier acte offre à son public un questionnement profond autour de la violence qui sommeille en nous. Une plongée en apnée à l'intérieur de soi dans une forme quelque peu cacophonique mais qui suscite la curiosité tout de même.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Synopsis (tiré du site Web de Premier acte)
Dréa a trois enfants: Nathan, Albane et Héloi. Le premier est sorti de son ventre, les deux autres d’un orphelinat. Nathan, Albane et Héloi s’aiment et se détestent comme des frères et soeur. Comme des frères et soeur, ils fêtent les anniversaires en croyant qu’il y en aura toujours, qu’ils se laisseront parler d’amour jusqu’à la fin des temps. Un jour, pourtant, dans la fumée des chandelles, la famille chancelle. Un jour, Nathan tue Héloi.

À partir de là, il n’y a plus de frères, plus de soeur ni de mère. Il y a des monstres. Des machines. Il y a une violence si lourde qui déforme les corps, les gestes et les neurones. Une violence qui se lègue, de génération en génération. Qui devient de plus en plus indélébile. Et qui finit par tracer les contours d’une tragédie.

Ça semble très loin de nous — toute cette violence. Et pourtant, on se surprend à reconnaître un geste, un regard, une intonation. On se surprend à se reconnaître dans ces êtres, dans cette famille qui a commis l’irréparable, qui s’est entretuée. On frissonne. On se demande: et si c’était moi? Si je pouvais, moi aussi, tuer? Si les gestes étaient inscrits en moi aussi? Lever le bras. Dresser le poing. Crisper les mains.

Oui, si c’était moi, comment, alors, faire cesser la violence? Comment terminer la tragédie?

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Morts en série et plongée en apnée
Albane explore la brutalité au sein d’une famille où la violence semble être le remède aux situations conflictuelles. Les morts s'enchaînes de génération en génération. L'auteure et la metteuse en scène, qui est également comédienne, entraîne le spectateur dans une plongée en apnée au centre même de la mémoire de ces meurtriers, un peu comme si nous faisions une entrée directe dans ces cerveaux qui mélangent amour, bonheur, haine et libération.

La structure du spectacle s'articule autour de cette violence qui déforme tout. Le spectateur se retrouve alors dans un univers cacophonique où il est bien difficile, pendant les trois quarts de la représentation, de savoir où Odile Gagné-Roy désire nous emmener. Heureusement le dénouement laisse espérer une voie de sortie à ce cercle infernal dans lequel la famille semble enferrée et permet au spectateur d'enfin saisir sa proposition.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

De l'audace
La proposition est audacieuse. Et l'auteure est courageuse. Le sujet est difficile et il se présente dans une forme osée où un choeur de comédiens et comédiennes jouent avec les ruptures de tons, se présentent dans des costumes atypiques et avec des maquillages qui déforment les visages. Sans oublier les masques blancs et des accessoires qui surprennent comme ce coton-tige géant que manipule quelques comédiens. La mise en scène jumelée à ce qui précède peut en laisser certains perplexes.

Soulignons, le choix judicieux du chœur de comédiens et comédiennes qui ajoute une touche dramatique et, parfois prenante, aux drames, aux chamboulements émotionnels et psychologiques des protagonistes. Cependant, la structure chorégraphique crée une grande confusion chez le spectateur.

L’ensemble de la distribution offre de belles performances en récitant un texte très bien écrit à la structure complexe qui exige un travail colossal de mémoire. Le décor épuré est un choix avisé alors que les costumes et les maquillages exagérément excentriques n’ajoutent rien au récit et au spectacle.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un spectacle qui séduira sans doute par son côté absurde et clownesque certains spectateurs mais il risque d’en rebuter plus d’un, dont cette spectatrice qui a quitté en cours de représentation lors de la première. La proposition qui mérite que l’on y jette un œil.

Un spectacle à voir pour ceux qui sont prêts à accepter une mise en scène atypique qui flirte avec l’absurde.

Allez-y si vous aimez: le théâtre qui sort des sentiers battus, les nouvelles propositions théâtrales, être déstabilisé par une proposition.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Jusqu'au 4 février à Premier acte. Avec Noémie F. Savoie, Odile Gagné-Roy, Myriam Lenfesty, Marie-Ève Lussier-Gariépy, Vincent Paquette, Thomas Royer, Dayne Simard. Un texte et une mise en scène d'Odile Gagné-Roy.

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mercredi 18 janvier 2023

Glitch: ça bouge et ça «groove»!

 Les Gros Becs et La Rotonde proposent un spectacle avec des marionnettes et des robots humains, pour ne nommer que ceux-là, où ça bouge et ça «groove» pour le plus grand bonheur des 6 à 12 ans. Peut-être aussi pour les adultes, qui sait?

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Suzane O'Neill

Synopsis (tiré du site Web du Théâtre Les Gros Becs)
Alors que quatre intrépides s’aventurent dans la partie souterraine d’un théâtre supposément abandonné, un univers étrange et mystérieux se révèle devant leurs yeux. Se côtoient alors vidéos, ombres inexpliquées, sons technos et lumières fluorescentes… en plus d’un laser aux faisceaux puissants qui agit comme un cinquième personnage! Il est le Glitch qui apparaît, disparaît et guide les jeunes à la découverte de ce lieu interdit pour leur plus grand plaisir, là où l’écart entre deux mondes devient presque illusoire.

Dans l’univers des jeux vidéo, un «glitch» s’apparente à un bogue où l’objet animé ou le personnage est soumis à un comportement inattendu, comme une disparition soudaine. Mais qui est ce fameux Glitch? Fascinante, fantastique et surréaliste, cette nouvelle création de Bouge de là provoque l’imaginaire et amène le public à se questionner et à appréhender l’imprévisible.

Ça bouge et ça «groove»!
Glitch est une enfilade de tableaux à la fois sidérants, éclatants et dynamiques qui offrent des moments complètements fous. Les jeunes et les moins jeunes prennent plaisir à regarder le quatuor de danseurs se trémousser sur des rythmes dynamiques. Toutes les occasions sont bonnes pour offrir des tableaux variés où la folie de la jeunesse est le maître-mot. Les moments loufoques, déjantés et fantasmagoriques pullulent. 

Chaque déplacement est l'occasion de faire de nouvelles découvertes. La scène est jonchée de malles remplies d'objets hétéroclites qu'utilisent les comédiens pour nous offrir un spectacle où ça bouge et ça «groove». Costumes pailletés, boîtes de cartons et masques serviront tantôt à transformer les danseurs interprètes en robots ou en marionnettes qui s'agitent sous les faisceaux de lumière.

Ce spectacle déjanté nécessite une grande collaboration entre la technique et les acteurs danseurs. Tout doit être coordonné pour que l'effet attendu, tourner sur soi-même au centre d'un étroit faisceau lumineux ou encore jouer de ses mains avec un laser, se réalise sans anicroche. 

Crédit photo: Suzane O'Neill

Danser avec et dans la lumière
Cette folle épopée, car c'est bien de cela qu'il s'agit, offre un spectacle de théâtre dansé où la lumière devient un cinquième personnage. Il faut voir José Flores danser avec la lumière alors que ses mains s'animent et jouent avec des faisceaux de lumières, un des nombreux moments magiques de cette production.

Un autre moment fort, celui de la danse du cerf et du lapin, notre photo première photo de cette critique, où les danseuses portant deux masques à double visage nous offrent une performance éblouissante. De deux danseuses, le spectateur a l'impression que quatre artistes offrent une danse onirique et énigmatique.

Les numéros physiques cèdent occasionnellement la place à des numéros gracieux et tout en douceur. Les danseurs déploient alors toute la gamme de leur talent. Les gestes sont finement esquissés et l’émotion est au rendez-vous. Le numéro avec un pantin désarticulé et sans visage est empreint d'une grande douceur où étreintes, câlins et humour prennent toute la place dans un superbe numéro quasi acrobatique.

Un spectacle à ne pas manquer mais faites vite car plusieurs représentations sont à guichets fermés.

Amenez votre enfant s'il aime: les spectacles oniriques, les jeux de lumières, la danse, quand ça «groove».

Jusqu'au 29 janvier au Théâtre Les Gros Becs. Avec José Flores, Marianne Gignac-Girard, Chloé Ouellet-Payeur et Gabrielle Surprenant-Lacasse. Une idéation, une mise en scène et une chorégraphie d'Hélène Langevin.

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Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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