dimanche 29 octobre 2023

Un billet gratuit, ça vous tente?

Plusieurs salles de spectacles de Québec reviennent avec la vente-éclair On sort ensemble! Saurez-vous en profiter?

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On sort ensemble!
De nombreuses salles de spectacles de Québec offrent deux billets pour le prix d'un. Cette activité intitulée On sort ensemble! permet pour une deuxième année consécutive d'obtenir un billet gratuit à l'achat d'un billet au prix régulier. C'est l'occasion rêvée d'amener la personne de son choix, ami(e), connaissance, parent, enfant ou collègue de travail, à partager ensemble le plaisir de voir un spectacle qui, peut-être, nous marquera à jamais.

Durant la vente-éclair, vous profitez d'un 2 pour 1 à l'achat d'une première paire de billets par spectacle sélectionné. Parmi les salles et les organismes qui participent à l'événement mentionnons, Le Diamant, Premier acte, l'Opéra de Québec, le Petit Champlain, l'OSQ, La Rotonde et plusieurs autres.

La vente débutera le 8 novembre à 9h!
Les quantités seront limitées - premier arrivé, premier servi!

Vous voulez découvrir les spectacles offerts ou connaître les conditions pour obtenir votre billet gratuit, rendez-vous sur Ose.media.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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jeudi 26 octobre 2023

De connexion et de liberté

 Lampes qui clignotent, danse et violon rythmeront le spectacle intitulé Graveyards and Gardens que propose La Rotonde à son public les 1er, 2 et 3 novembre. 

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Crédit photo: David Cooper

Une danse? Un concert? Une performance?
La chorégraphe-interprète vancouvéroise Vanessa Goodman et la musicienne new-yorkaise maintes fois primée Caroline Shaw se rencontrent dans une installation performative au carrefour de la nature et de la technologie. Sur une scène intimiste habitée de lumières, de plantes et de platines au charme d’antan, le duo examine par la danse, le violon et le clavier les façons dont le corps se souvient. Découvrez leur univers avec une improvisation entre danse et voix. 

Cimetières et jardins, traduction française de Graveyards and Gardens, deux mots, deux significations opposées: la vie et la mort. Pour Caroline Shaw, cocréatrice, scénographe et co-interprète, «les cimetières figurent parmi les plus beaux parcs et jardins» ("cimeteries are actually some of the most beautiful parks, beautiful gardens" - The Georgia Straight). Et c'est sans doute, ce qui a inspiré ce spectacle.

À leur manère Caroline Shaw et Vanessa Goodman proposent des lignes de démarcation plutôt floues entre ces deux états. La musique et la danse se confondent pour exprimer la même émotion. Transcender la mort pour en faire quelque chose de vivant puis à nouveau quelque chose qui disparaît, qui se dirige vers la mort avant de renaître à nouveau.

Crédit photo: David Cooper

De connexion et de liberté
Graveyards and Gardens est un spectacle qui mélange humain et technologie et où l'on parle de connexion, avec la nature, avec l'autre, avec la mortalité, avec la vie. C'est aussi la liberté de créer, la liberté d'explorer, la liberté de découvrir par le chant, la technologie, la musique et, pourquoi pas, la rencontre avec l'autre.

Pour en savoir plus et acheter ses billets, c'est par ici.

Si vous voulez en apprendre plus, ne manquez pas notre interview avec Vanessa Goodman et Caroline Shaw, conceptrices, créatrices et interprètes, dans le cadre de l'émission Sorties culturelles à CKRL 89,1. L'interview aura lieu le 31 octobre vers 16h 45. L'écoute en direct est disponible ici.

Crédit photo: David Cooper

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lundi 23 octobre 2023

Déjouer les peurs (Critique: Histoires pour faire des cauchemars)

  Histoires pour faire des cauchemars est un spectacle poétique et ludique où les histoires sont résolument magiques et féériques. Les Gros Becs proposent une belle façon de déjouer ses peurs avant d'affronter l'Halloween.

Une critique de Robert Boisclair
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Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

La pièce en quelques mots
Ils sont deux et se nomment Damien et Patricia. Alors qu'ils ne trouvent pas le sommeil, ils trompent l'ennui en se racontant des histoires effrayantes. Mais pas seulement, parfois elles sont touchantes. Au fil des histoires et de la nuit qui défile, le duo finit par perdre le contrôle de cette partie de ping-pong d'histoires à faire peur. L'insomnie espiègle des enfants et leur imagination foisonnante peuplée de monstres, de créatures étranges et de personnages énigmatiques sont les fils conducteurs de cette aventure au pays du rêve qui tourne parfois en cauchemar.

Huit moments charmants
En huit petites saynètes, Damien et Patricia invitent à la rêverie. Huit moments charmants où l'évasion par le rêve amène les jeunes de 8 à 12 ans dans un monde halloweenesque. Rien n'y est comme il doit être. Les mamans sont méchantes, les enfants se métamorphosent en bête de la nuit, l'école est une «cochonnerie», dixit Patricia, et les poupées se vengent cruellement. Et ce ne sont pas les enfants qui s'en plaignent! Ils apprécient grandement le spectacle que leur offre ces deux jeunes délurés et rockeurs à leurs heures.

Étienne Lepage, l'auteur, manie de belles manières la métaphore, il a d'ailleurs remporté le Prix du Gouverneur général en 2014 pour ce texte. Les images proposées y sont séduisantes et les liens improbables mais l'imaginaire offert séduit le jeune public.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Ces histoires à faire des cauchemars que proposent Lepage, ce sont des rêveries, des moments de douce folie, des imaginaires enfantins qui se déploient en huit histoires savamment dosées. Les deux enfants se lancent et se relancent dans la fantasmagorie, les chimères et le féérique. C'est une sorte de match de ping-pong où chaque enfant provoque l'autre, l'amenant chaque fois dans un univers encore plus éclaté et, parfois, cauchemardesque, mais si peu!

Petit bémol pour ces agréables moments que proposent Lepage et sa joyeuse bande, les transitions entre chaque saynètes sont parfois un peu longues et elles brisent le rythme du spectacle. L'espace d'un instant, le spectateur quitte l'univers féérique pour se retrouver dans une salle à regarder des comédiens se repositionner et déplacer quelques objets.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Un chouette théâtre musical
Si le rêve y occupe une grande place, la musique et les chansons n'en sont pas moins absentes. Le rythme est définitivement rock et les performances des comédiens énergiques.

Les quelques ritournelles offertes par les deux acteurs, Andrew Albanese et Chantal Dupuis, ont fait danser sur leur siège plusieurs jeunes. La finale chantée a séduit le jeune public. Au moment de sortir de salles, plusieurs jeunes reprenaient plusieurs des paroles de la chanson dont celles des loups et des poux. Pour en savoir plus, il faut assister au spectacle. Mais j'avoue ne plus voir les loups et les poux de la même manière.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Une scénographie proche de l'enfance
La scénographie est toute simple et s'inspire de l'univers ludique de l'enfant. Les barres de chocolat sont des jets de lumière, tous les personnages évoqués par les histoires sont une simple transformation où l'acteur passe de l'enfant au personnage qu'il imagine en changeant ou ajoutant une simple pièce de vêtement. Deux petites marionnettes, répliques en miniature de Damien et Patricia servent à raconter les histoires. Un peu à la manière du jeune qui s'amuse avec une montagne de blocs Lego et avec lesquels il crée un monde imaginaire.

Amenez votre enfant s'il aime: les histoires qui font rêver, les lectures d'avant le dodo, la musique, s'amuser en groupe, déjouer ses peurs.

Jusqu'au 31 octobre aux Gros Becs. Avec Andrew Albanese et Chantal Dupuis. Un texte d'Étienne Lepage. Une mise en scène de Jocelyn Pelletier.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

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samedi 21 octobre 2023

Du cirque percutant et percussif!

Des acrobaties de haut niveau, des chorégraphies novatrices et des rythmes colorés, c'est ce que propose Afrique en cirque au Grand Théâtre de Québec, le 3 novembre. 

Un billet de Robert Boisclair
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Du cirque percutant et percussif!
Sous la direction de l’artiste multidisciplinaire d’origine guinéenne Yamoussa Bangoura, le spectacle Afrique en cirque de la compagnie Cirque Kalabanté allie les arts circassiens aux arts traditionnels africains. Présenté internationalement, ce spectacle est un voyage en terre africaine où les costumes et les décors rendent hommage à la diaspora guinéenne.

Mêlant à la fois des acrobaties époustouflantes, des contorsions étonnantes, de la danse de haute voltige, de la musique en direct et des numéros aériens qui défient la gravité, Afrique en cirque est fascinant! 

Avec une dramaturgie inspirée du quotidien de la Guinée, cette prestation dynamique et poétique traduit la beauté de la culture africaine grâce à ses décors, ses éclairages et ses costumes tantôt colorés, tantôt terreux. Tous les sens seront en éveil!


En symbiose avec les acrobates et les danseurs, les créations musicales jouées sur scène sont rehaussées de percussions emblématiques dont celles du doun-doun, célèbre tambour au cœur de la musique africaine. Très rythmée et puissante, la musique se ressent jusque dans le corps des spectateurs qui, par ailleurs, réagissent vivement tout au long de la prestation, comme le veut la tradition.

En Afrique, quand vous assistez à un spectacle, vous faites partie du spectacle.
Yamoussa Bangoura

Présenté pour une première fois dans la région lors de son passage au Grand Théâtre, Afrique en cirque est le plus récent spectacle de Cirque Kalabanté et, sans nul doute, il tiendra l’auditoire en haleine du début à la fin.

Pour en savoir plus et acheter ses billets, c'est par ici.


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jeudi 19 octobre 2023

Du sang neuf au Carrefour!

 Une énergie nouvelle animera le Carrefour international de théâtre de Québec avec un tout nouveau comité de programmation à la barre de l'édition 2024.

Un billet de Robert Boisclair
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Un comité de programmation
Un trio d'excellents artistes de Québec a été choisi pour être les premiers membres d'un comité de programmation du Carrefour international de théâtre de Québec. Ce trio de choc, ce sont mes mots, sera composé de trois véritables piliers et fiers résidents de Québec pour concocter la programmation de l'édition 2024.

L'équipe se composera de Maxime Robin (comédien, cinéaste, metteur en scène et grand manitou des Contes à passer le temps), Maryse Lapierre (comédienne, auteure, metteuse en scène dont celle des Plouffe, récompensée par l'Association québécoise des critiques de théâtre) et Émile Beauchemin (artiste multidisciplinaire, directeur artistique et commissaire au Mois Multi depuis 2018).


Ils ont pour mandat de repérer et de choisir les spectacles de l'édition 2024 du Carrefour qui sera, sans aucun doute, une édition dynamique, moderne et fort intéressante. Inclusion, ouverture et variété des formes artistiques sont les maîtres-mots qui animeront cette nouvelle équipe artistique. Ce comité est un comité transitoire mais, qui sait, peut-être seront-ils à la barre de l'édition 2025 également?

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mercredi 18 octobre 2023

Deuil et renaissance à La Bordée

 Le Théâtre La Bordée offrira à son public l’adaptation théâtrale du roman à succès de Caroline Dawson, Là où je me terre, du 31 octobre au 25 novembre.

Un billet de Robert Boisclair
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Toujours se souvenir
Avec son roman autobiographique, Caroline Dawson a touché des milliers de lecteurs. À travers son récit, elle nous parle de tous les défis qu’elle a affrontés dans cette nouvelle société: le désir de devenir une immigrante parfaite, de se fondre au groupe, le sentiment de trahison envers sa culture d’origine, son indignation par rapport au traitement réservé à ses parents, sa découverte de la littérature québécoise et l’acceptation de la multiplicité de son identité tout en se sentant profondément Québécoise. Résilience, colère, gratitude et pouvoir consolateur sont les maîtres-mots du roman mais également de la pièce de théâtre.

Nous sommes dans un secteur qui compte deux fois plus d’immigrants que dans le reste de la ville. Créer Là où je me terre dans notre théâtre m'apparaît comme une nécessité. Je crois que le parcours de Caroline Dawson rejoint toutes les personnes qui ont dû se déraciner de leur pays pour s’enraciner dans un autre, avec tous les deuils et les renaissances que cela suppose.
Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée

En répétition. Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Mentionnons que l'ensemble de la distribution est issue de l’immigration, ce qui ajoute une authenticité remarquable à la production.

Après ma lecture de Là où je me terre, j’étais convaincu que ce texte serait porté à la scène un jour. Cette façon d’aborder des concepts complexes reliés à l’intersectionnalité dans une langue simple et accessible était pour moi d’une force impressionnante. Quelle a été ma surprise, quelques mois plus tard, de me faire offrir la possibilité de créer l’adaptation. Pour ce faire, je me suis entouré d’artistes dont les enjeux reliés à l’immigration et au racisme font partie de leur histoire, dans le but de mieux servir le propos.
Guillaume Pepin, metteur en scène. 
 
La pièce en quelques mots
Valparaíso, Chili. Décembre 1986. Caroline Dawson a sept ans et ses parents lui annoncent que la famille va quitter le pays pour toujours pour aller vivre dans un pays très loin: le Canada. Comme des millions de réfugiés, ils laissent tout derrière eux – ceux qu’ils aiment, leur carrière – afin de donner un meilleur avenir à leurs enfants.

Les femmes de la pièce, elles me ressemblent toutes, avec leur peau basanée, leurs cheveux noirs, leurs pommettes. Ce n’est pas si commun et une grande part de moi a vraiment hâte que vous vous identifiiez à nous. Il faut être vulnérable pour se laisser traverser par d’autres êtres humains pour que leurs histoires deviennent aussi les nôtres.
Caroline Dawson, auteure

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En répétition. Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

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samedi 14 octobre 2023

Est-ce qu’on peut rire de tout?

 Premier acte propose une fiction comique qui plonge dans l’univers de l’improvisation collégiale pour disséquer les rapports de genre en humour et les rouages de la violence conjugale et qui pose la question: peut-on rire de tout?

Un billet de Robert Boisclair
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Humour et autodérision
J'te pète en mixte s'intéresse aux treize dernières années. De #moiaussi et le printemps érable à la COVID-19 et aux conspirationnistes en passant par Trump, ses fausses nouvelles et Greta Thunberg, aura-t-on droit à Gangnam Style et au retour du legging?, la pièce dresse de cette époque, un portrait plein d'humour. Une époque pas si lointaine où les codes n'étaient pas ceux d'aujourd'hui.

J'te pète en mixte est un seule-en-scène théâtral, une fiction comique qui plonge dans l’univers de l’improvisation collégiale pour disséquer les rapports de genre en humour et les rouages de la violence conjugale. 

Devenir un gars d’impro: voici la quête de Cath, l’héroïne de J’te pète en mixte. Ce solo à la fois comique et tragique, interprété par la jeune finissante Clémence Lavallée, plonge dans l’univers de l’improvisation collégiale pour disséquer les rapports de genre en humour, l’obsession de performance et les rouages de la violence conjugale. Monologue à la deuxième personne brisant le quatrième mur, J’te pète en mixte est une performance théâtrale qui, à l’image de l’impro, allie les aspects sportifs et artistiques.

Bon à savoir
J'te pète en mixte est une expression utilisée dans le milieu de l’improvisation où un joueur promet d’en vaincre un autre lors d’une improvisation mixte – c’est-à-dire une improvisation où les deux équipes improvisent conjointement sur la patinoire.

Synopsis
2011-2012: le Québec répète «YOLO» à tout vent, danse le shuffle sur du LMFAO et s’entredéchire autour du carré rouge. C’est à ce moment-là que t’entres au cégep avec l’objectif clair de faire ta marque.

Rapidement, tu comprends que les gens cool du cégep ont un point commun: ils font partie de l’équipe d’impro. T’as jamais fait d’impro, mais l’équipe est mieux d’être prête parce que tu t’en viens pis que tu vas tout faire pour gagner le vote du public. Même couvrir tes bleus avec du cache-cernes.

Entre les cours de philo, les shots de vodka Skittles et les pipes de route dans une Tercel montée, J’te pète en mixte raconte l’ascension de Cath dans l’univers de l’improvisation collégiale. Le spectacle tiendra l'affiche de Premier acte du 31 octobre au 18 novembre. Le texte et la mise en scène sont de Gabrielle Ferron.

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vendredi 13 octobre 2023

D'une étonnante force visuelle (Critique: La Messe de l'âne)

 La Messe de l'âne que propose La Rotonde est un objet étrange, intriguant et un laboratoire où l'humain n'est plus tout à fait lui-même. Il se transforme et intrigue beaucoup.

Une critique de Robert Boisclair
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Crédit photo: Alain Monot

La pièce en quelques mots
La scène est un laboratoire fantastique où chaque interprète passe tout à tour de Frankenstein à sa créature. L’artiste se saisit des têtes, les recouvre d’argile et y sculpte d’autres visages dans l’espoir d’excaver leur véritable identité. En résulte des tableaux d’une grande force visuelle qui évoquent certaines statuaires africaines, mais aussi les distorsions du peintre irlandais Francis Bacon et la «danse du corps obscur» du butô japonais. Les corps dévoilent leur part d’étrangeté, donnent à rêver, parfois jusqu’aux rivages du cauchemar.

Ovni dansé
Danse, sculpture ou peinture? La Messe de l’âne, c’est bien peu de danse, beaucoup de sculpture, qui tient de la déstructuration, et de la peinture dans sa forme, les tableaux, et dans son inspiration. Tout ça fait du spectacle un ovni dansé plutôt inclassable.

Pour apprécier le spectacle, qui ne s’offre qu’aux 16 ans et plus, il faut s’y présenter l’esprit ouvert. Lors de la discussion qui suivait le spectacle, Olivier de Sagazan, le directeur artistique et interprète, parlait d’un spectacle ou un extra-terrestre découvrait les humains. De la surprise, de la peur, de la curiosité et de l’incompréhension à la vue des humains. Les corps sont constamment transfigurés et transformés, exprimant ainsi la curiosité à la vue de ces êtres différents et objets de curiosité à leur yeux.

Les humains représentés sont souvent des riches et des puissants. Dans les quelques cinq ou six tableaux offerts, ils sont ramenés à une dimension plus terre à terre, celle du commun des mortels. Ils tombent de leur piédestal. Au propre comme au figuré, alors que les visages sont transfigurés et que leurs mises en situation frisent l'absurde. Une juste et précise remise en place. 

Crédit photo: Alain Monot

D'inspiration picturale
Chaque tableau du spectacle est inspiré d’une œuvre connu ou peu connu. Il faut avoir l’œil aiguisé pour les découvrir., dont La pietà de Michel-Ange ou Le Malade imaginaire de Molière. Le passé d’Olivier de Sagazan, il est peintre et sculpteur, est bien présent dans ce jeu de glaise. Le spectateur non-averti aura bien de la difficulté à saisir le sens de tableaux vivants symboliques et hautement subjectifs.

Les limites proposés par Olivier de Sakazan frisent l’insupportable ou le difficilement acceptable. Comme cette scène de viol, qui pousse le spectateur dans ses retranchements. Un moment pour le moins troublant.

Crédit photo: Alain Monot

Un spectacle poétique
Le spectacle, bien qu’il questionne par moments ou laisse dubitatif, offre des instants poétiques lors de beaux moments où les corps et les costumes bougent langoureusement.  Les corps affreusement sales offrent des scènes troublantes et intrigantes. Un spectacle qui questionne à coup sûr et qui prend son véritable envol après un premier tiers intéressant mais longuet et qui tourne un peu en rond, au propre comme au figuré.

La chanson, un vieux succès français intitulé Les marionnettes et interprété par Christophe, et la danse offertes au salut final résume bien ce spectacle pastiche. « Moi je construit des marionnettes avec de la ficelle et du papier. Elles sont jolies les mignonnettes. Je vais vous les présenter. » Cet extrait est représente bien ce qui est le cœur de La Messe de l’âne. Des marionnettes plutôt mignonnes construite d’argile qui nous lancent en pleine face notre humanité, parfois ou trop souvent, habitée par une grande stupidité.

Allez-y surtout si vous aimez:  l’art vivant, les spectacles osés, les images dérangeantes, les jeux dans la boue, les pastiches, vous questionner sur notre humanité, les spectacles d’une grande et surprenante force visuelle, les corps sculptés et déformés.

Jusqu'au 15 octobre au Périscope dans le cadre de la saison de La Rotonde. Avec Olivier de Sagazan, Maureen Bator, Borna Babić, Shirley Niclais, Stephanie Sant, Elé Madell. Une direction artistique d'Olivier de Sagazan.

Crédit photo: Alain Monot

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samedi 7 octobre 2023

Scotché à son siège! (Critique: Scoooootch!)

 Les Gros Becs proposent une aventure scotchante qui séduit très certainement les enfants. Les adultes y prennent autant, et peut-être même plus, de plaisir que la marmaille.

Une critique de Robert Boisclair
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Crédit photo: Frédéric Lovino

La pièce en quelques mots
Trois membres d’un groupe de rock explorent toutes les possibilités que leur offre un rouleau de ruban gommé (scotch tape). Tour à tour, les rockeuses se partagent l’indomptable rouleau adhésif qui se tend, s’arrache, se tord et se recolle. Cette matière imprévisible et pleine de surprises se métamorphose alors en constructions élaborées pour le plaisir des yeux ébahis du public.

Dans cette chorégraphie de rouleaux, le public voit naître en temps réel des sculptures de matière adhésive que les enfants auront le loisir de déconstruire à la fin du spectacle. Entre mouvement, théâtre, musique et arts plastiques, SCOOOOOTCH! explore les limites du ruban gommé en offrant aux tout-petits une expérience jubilatoire, aussi ludique que réjouissante.

Si vous voulez en apprendre plus, écoutez l'interview d'Amélie Poirier, conceptrice, metteuse en scène et comédienne, dans le cadre de l'émission Sorties culturelles à CKRL 89,1. L'interview est au tout début de l'émission du 6 octobre.


Faire de la magie avec des balais et du ruban gommé
Les trois comédiennes sur scène réussissent le tour de force d'intéresser les tout-petits à un spectacle qui se construit avec cinq balais et une dizaine de rouleaux de ruban gommé. Elles font littéralement de la magie! Les rouleaux et les balais prennent des formes inattendus et deviennent même, c'est le cas du ruban gommé mais pas uniquement, des instruments de musique.

Ce spectacle conçu pour les enfants ne négligent pas pour autant les adultes. Le plaisir du jeu et de créer à partir de rien vient chercher les adultes également. Les adultes y trouvent leur compte. Ils y prennent autant de plaisir que les plus jeunes.

Si les adultes s'y amusent, les enfants, calmes tout au long du spectacle, y prennent leur pied également. Les rires fusent, le plaisir les anime. Il faut dire que le choix scénique, une scène avancée où les enfants sont à un jet de pierres des comédiennes, contribuent grandement à une complicité scène/salle. Cette connivence culmine par un dénouement où les enfants sont invités à déconstruire le décor. Ils ne se font d'ailleurs pas prier pour jouer les démolisseurs. Un véritable moment de plaisir pour eux et pour les spectateurs adultes qui les regardent profiter de ce moment unique.

Crédit photo: Frédéric Lovino

Scotché à son siège
Les enfants sont littéralement scotchés à leur siège. Chaque geste, chaque mouvement est épié dans ce spectacle de peu de mots. Il y a en quatre au total, parsemés de nombreuses onomatopées. 

Scoooootch! est un véritable festival de transformations d'objets. Et la magie opère! Les enfants sont très attentifs et réagissent à chaque transfiguration ou presque. Ils rient très souvent. Commentent quelque fois. Le bonheur se lisait dans leurs yeux.

Crédit photo: Frédéric Lovino

S'il y a de la magie transformationnelle dans ce spectacle, il n'y a pas moins de poésie et de rêverie. Tout est permis dans ce spectacle en trois temps. Il débute avant l'entrée en salle, près des guichets où les comédiennes s'amènent pour introduire le spectacle, jouer un tantinet avec les enfants et les inviter dans la salle. Le tout se poursuit avec le spectacle dans la salle et se conclue avec la séance de démolition. Moment agréable où les enfants expérimente le spectacle et découvre la matière.

La métaphore des rubans est intéressante. Ce ruban visible n'est-il pas le symbole du lien invisible qui nous unit les uns aux autres? En cette époque, où nous avons tous été dans l'obligation de vivre isolé les uns des autres, il est bon de renouer en salle avec des comédiennes et de retrouver ce lien qui nous a tant manqué.

Amenez votre enfant s'il aime: jouer avec le ruban gommé, être émerveillé, les expériences jubilatoires, les univers déjantés.

Jusqu'au 15 octobre aux Gros Becs. Avec Mélanie Baillairgé, Marika Karlsson, Myriame Larose et Amélie Poirier. Une conception et une mise en scène d'Amélie Poirier.

Crédit photo: Frédéric Lovino

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mercredi 4 octobre 2023

Théâtre dynamite (Critique: La République hip-hop du Bas-Canada)

Premier acte s'offre en ouverture de saison un spectacle brûlant d'actualité et rempli de promesses. Un spectacle qui rejoint les jeunes comme les moins jeunes générations malgré ses allures contestataires de 2023.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

La pièce en quelques mots
En 2038, Robert Nelson, du groupe de rap Alaclair Ensemble, fonde la République du Bas-Canada sur le territoire du Québec. Toutefois, en 2075, la République impose des normes restrictives qui sont aliénantes pour sa population. Annabelle et son ami Zack vont s’attaquer au pouvoir en place en s’en prenant au PDG le plus en vue du Bas-Canada : Joey Money. Zack rêve de la Révolution tranquille et Annabelle, de révolution intranquille.

La pièce est librement inspirée de l’univers du groupe de musique Alaclair Ensemble. On y découvre une culture bas-canadienne où le verbe est aiguisé et la répartie, foudroyante, comme si les échanges quotidiens étaient devenus des rap battles.

L’œuvre cherche à amener les gens dans l’état d’esprit qu’ils ont lors des soirées enivrantes où ils osent imaginer un avenir différent. La République hip-hop du Bas-Canada, c’est une fête et une révolution en même temps, rien de moins.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un appel à la fête et au soulèvement
La République hip-hop du Bas-Canada est un spectacle plutôt déjantée qui invite à la fête et à la contestation. Tout débute à 19h 15, alors que la pièce débute à 20h, par un rassemblement dans la salle où la bière est offerte contre rémunération. L'esprit est à la fête, les discussions fusent et les rencontres, fortuites ou pas, se multiplient. Une entrée en la matière qui met la table à un soulèvement qui mettra en opposition les riches et, disons, les moins riches. Ces exploités qui n’ont de contrôle sur rien ou si peu.

La scénographie fait appel à une scène centrale où le public se retrouve en frontale. Deux clans qui assisteront au combat. Les protagonistes, le grand patron et la rebelle issue du peuple s’affronteront ultimement sur cette scène qui tient de l’arène de boxe. Combat qui sera une bataille de raps (rap battle).

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Des mots au front
Les extraits et les citations de diverses personnalités pullulent dans ce spectacle assurément poétique. L’art oratoire s’y déploie de belles manières. Dominique Sacy, l'auteur, avec l’aide involontaire de nombreuses personnalités, déploie un grand art avec des jeux de mots savoureux et bien dosés. Les emprunts ratissent large, et ce n’est pas un défaut, bien au contraire, de Jean Chrétien à Kanye West, en passant par Céline Dion et Gaston Miron, la sélection est vaste et, parfois, fort drôle. Cependant l’utilisation de nombreux anglicismes nuit à la compréhension des spectateurs plus âgés qui ne sont pas toujours au fait des termes les plus récents.

Si le spectacle est résolument destiné aux jeunes générations, il rejoint tout de même les autres groupes générationnels.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Un air de révolte 
À sa manière, La République hip-hop du Bas-Canada souffle sur les braises encore bien chaudes d'une révolte qui gronde depuis un certain temps déjà. Une révolte qui s'avère nécessaire alors que tout est morose et que les rêves sont à la dérive, ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui.  

C’est une révolution en attente qui ne demande qu’à exploser ou éclater dans un monde où il n'y a pas de véritable espoir de changer le mode de vie actuel. Et puis, le monde meilleur est-il possible? La question se pose dans le spectacle alors que la mère d'Annabelle désespère d'une révolution qui ne s'est pas matérialisée. Elle fait le constat, bien triste, que les révolutions du passé ne se sont pas réalisées. Il y a du désespoir dans ce discours mais, en même temps, une bonne dose d'espoir. Peut-être que c'est encore possible et qu'on pourra en réaliser de nouvelles. Les générations passent et les rêves ne disparaissent pas totalement. Ils sont là. En attente d'une nouvelle garde qui les portera bien haut à son tour.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Une distribution qui maîtrise l’art de la dissertation 
Dans ce spectacle, le verbe est haut et la distribution maîtrise l’art oratoire à la perfection. Il y a bien quelques accrocs ici et la, mais les performances oratoires sont de hauts niveaux. Le verbe coule et roucoule. Le rythme est maîtrisé à la perfection et la poésie en jette. Elle est délectable même. Dominique Sacy utilise une lexique de feu ou la qualité poétique du rap s’offre de belles manières.

La République hip-hop du Bas-Canada est un spectacle déjantée, drôles par moments, festif certainement. La révolte n’y est pas douce, tragique même, mais elle est rappée de belles façons. L’environnement musical et l’éclairage offrent un enrobage feutré où la hargne sous-jacente à la révolte se déploie doucement et est superbement mise en valeur.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Du théâtre dynamite
Ce spectacle propose du théâtre dynamite. Un théâtre hors des sentiers battus qui explose, à sa manière, les codes du théâtre. Ce n'est ni une soirée festive, ni du théâtre, ni un combat rappé (rab battle), ni une comédie musicale rap mais un mélange de tout ça. Une sorte de méga fête où les questionnements fusent et la colère gronde. Une ambiance festive où, malgré la noirceur, la lumière est encore possible.

Allez-y surtout si vous aimez: le théâtre qui s'éclate, les prises de position osées, voir les codes brisés, l'esprit révolutionnaire, la fête et la bière.

Jusqu'au 21 octobre à Premier acte. Avec Samuel Bouchard, Carmen Ferlan, Myriam Lenfesty, Marc-Antoine Marceau et Vincent Paquette. Un texte de Dominique Sacy. Une mise en scène d'Émile Beauchemin.

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