mardi 29 août 2023

Le multimédia s’invite au théâtre et en danse

 Le théâtre et la danse aiment s’éclater avec d’autres arts et cette saison ne fait pas exception. Quelques choix de spectacles multimédias à découvrir avant que la saison ne débute.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Le Mythe d’Orphée.
Un vaste choix
Les salles de Québec offrent une belle sélection de spectacles qui croisent les arts pour notre plus grand plaisir. Voici une sélection, fort incomplète certes, que vous proposent Les Enfants du Paradis.

De l’art en versions multiples au Diamant
Jean-Paul Riopelle, Miles Davis et Jean Cocteau croiseront le fer avec Robert Lepage. Le Projet Riopelle est un spectacle autour de l’œuvre du peintre québécois Riopelle (du 19 octobre au 19 novembre) alors que Jean Cocteau et Miles Davis s’inviteront dans la célèbre production d’Ex Machina, Les aiguilles et l’opium (du 4 au 14 avril 2024).

Le Projet Riopelle s'intéresse à trois époques de la vie et l'œuvre du peintre. Ses premières influences et ses amitiés avec les futurs signataires du Refus global, sa relation à la fois féconde et agitée avec Joan Mitchell et les visions créatives qui se nourrissent mutuellement et son retour au Québec sont en filigrane de ce spectacle.

Les Aiguilles et l’Opium est une méditation sur l’art, l’amour et la dépendance, un collage de moments où le temps et la force gravitationnelle semblent suspendus, une immersion dans une toile d’Escher sans haut ni bas, un numéro d’illusionnisme aussi fascinant qu’étrange.

Pour en savoir plus, consultez notre précédent billet ici et la site du théâtre ici.

Les aiguilles et l'opium. Crédit photo: Tristam Kenton

Des corps sculptés à La Rotonde
Embarbouillement de glaise, formes difformes et ambiance gore sont au menu de La Messe de l’Âne que présentera La Rotonde au Théâtre Périscope les 12 et 13 octobre. 

Dans une performance peuplée d’images superbes et dérangeantes, le plasticien français Olivier de Sagazan recouvre six corps d’argile puis les sculpte, construisant des tableaux qui donnent à rêver. Un spectacle transgressif avec ses «accidents» qui donnent au spectacle le frisson d’une improvisation néanmoins totalement maîtrisée.

Pour en savoir plus, consultez notre précédent billet ici et la site du théâtre ici.

Crédit photo: Alain Monot

Vous serez scotchés aux Gros Becs
Le début de saison des Gros Becs sera résolument ludique et éclatée avec SCOOOOOTCH! (pour les 2 à 7 ans), un spectacle qui s'éclatera du 6 au 15 octobre, dans un espace scénographique qui s’architecture en temps réel et qui met à l’honneur une matière inhabituelle: le ruban adhésif.

Cette création franco-québécoise mettra en vedette un groupe rock féministe qui construit sur scène un nouvel habitat participatif après avoir quitté un potentiel régime totalitaire. Le ruban adhésif envahit la scène jusqu'au corps des interprètes révélant des liens invisibles et insoupçonnés. Une belle occasion de découvrir des rockeuses qui en pincent pour le ruban adhésif et, un peu aussi, pour la danse!

Pour en savoir plus, consultez notre précédent billet ici et la site du théâtre ici.

Crédit photo: Frédéric Lovino

Robert De Niro et la boxe s’invitent à Premier acte
Avec Bitch Boxer, du 13 au 24 février 2024, la boxe est un prétexte pour parler de deuil, d’acceptation, d’effondrement, de vulnérabilité… et d’amour. Nous sommes à Londres avant les jeux d’été. Chloé compte bien faire partie de la première cohorte de femmes à prendre part à la compétition. Forte et caractérielle, elle n’a besoin de personne pour réaliser ses rêves. Même la mort de son père, ne l’empêchera pas d’y arriver. Il y a 11 ans, aucune femme n’était encore montée sur le ring de toute l’histoire des Olympiques, Chloé réussira-t-elle cet exploit?

Avec You’re talking to me?, un clin d’œil à la célèbre réplique de Robert De Niro dans Taxi Driver, est un spectacle à la frontière du stand-up comique et du théâtre où l’intime et la culture populaire se fondent dans une recherche de soi. Les représentations auront lieu du 30 avril au 11 mai 2024.

Un comedy club. Une soirée de stand-up. Le «Personnage» est en première partie. Accompagné de Jim Carrey (ou du moins une version imaginaire de l’acteur), il monte sur scène et s’efface derrière une panoplie de voix, de personnalités, d’imitations. Une rencontre maladroite avec une mystérieuse «Fille» et une consommation un peu trop élevée d’alcool lui feront perdre connaissance dans une ruelle. À son réveil, tout semble normal, excepté une chose: le monde entier est convaincu qu’il est Robert De Niro.

La célèbre réplique de Robert De Niro

Pour en savoir plus, consultez notre précédent billet ici et la site du théâtre ici.


Danse et théâtre en combo au Trident
Pour clôturer la saison 2023-2024 du Trident, Isabelle Hubert signera l’adaptation d'un mythe bien connu, Le Mythe d’Orphée, dans une mise en scène du chorégraphe Alan Lake et de Frédérique Bradet, une coproduction avec Alan Lake Factori(e)La danse y occupera une large place alors que les danseurs représenteront au moins la moitié de la distribution dont Harold Rhéaume, chorégraphe que l’on voit trop rarement en danseur. L’image véhiculée par le théâtre annonce une production spectaculaire. Le spectacle tiendra l'affiche du 23 avril au 18 mai 2024.

Pour en savoir plus, consultez notre précédent billet ici et la site du théâtre ici.


Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

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jeudi 24 août 2023

18 spectacles et plus de 250 interprètes à La Rotonde et au GTQ en 2023-2024

  La saison dansée 2023-2024 sera éclectique ou ne sera pas. Venez découvrir les 18 œuvres qui prendront l'affiche dès le 26 septembre

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Le sacre de Lila, crédit photo: Sylvie-Ann Paré

Diversité de styles et de provenances
La saison 2023-2024 de La Rotonde et du Grand Théâtre de Québec proposent 18 œuvres chorégraphiques provenant de la Colombie, de l’Irlande du Nord, de l’Allemagne, de la France, de la Colombie-Britannique et du Québec.

Les deux diffuseurs promettent découvertes et émerveillement au public de la capitale qui pourra assister aux œuvres de chorégraphes de renom, notamment Louise Lecavalier, Marie Chouinard, Hofesh Shechter, Olivier de Sagazan, Virginie Brunelle, Oona Doherty, Ismaël Mouaraki et Frédérick Gravel. Des spectacles jeunesse, des pièces d’artistes en émergence, le classique Casse-Noisette et des coprésentations de La Rotonde avec Le Diamant et avec le Théâtre jeunesse Les Gros Becs enrichissent également les programmations.

C’est exceptionnel de renouveler, année après année, un partenariat d’importance avec une institution comme le Grand Théâtre. Il y a maintenant 17 ans que nos forces s’unissent pour multiplier les occasions de rencontre avec la danse, ce qui a inspiré d’autres collaborations fructueuses. C’est révélateur d’un engagement sans pareil pour le milieu et le public!
Marie-Hélène Julien, directrice et programmatrice de La Rotonde.

AUTOMNE 2023

GROUND / Montréal Danse et Lorganisme
Dans un tour de force aussi épuré qu’hypnotisant, Caroline Laurin-Beaucage explore les forces implacables du temps et de la gravité. Dans l’espace exigu de leur propre trampoline, les quatre interprètes se lancent à corps perdu dans une intense succession d’élans et de retenues. Présenté par le Grand Théâtre de Québec le 26 septembre 2023, ce spectacle fait écho à l’œuvre vidéo REBO(U)ND, en exposition au STUDIOTELUS dès le 30 août 2023. 

Crédit photo: Denis Martin

La Messe de l’Âne / Olivier de Sagazan
Dans une performance peuplée d’images superbes et dérangeantes, le plasticien français Olivier de Sagazan recouvre six corps d’argile puis les sculpte, construisant des tableaux qui donnent à rêver. Un spectacle transgressif avec ses «accidents» qui donnent au spectacle le frisson d’une improvisation néanmoins totalement maîtrisée. Présenté par La Rotonde au Théâtre Périscope les 12 et 13 octobre 2023.

Crédit photo: Alain Monot

Fear and Greed / DLD | Direction artistique Frédérick Gravel
Entouré de trois musiciens aguerris sous la direction de Philippe Brault, Frédérick Gravel fait tout exploser. Dans un concert rock chorégraphique ponctué de phrases corrosives, Gravel, sous ses airs de voyou inébranlable, déconcerte par l’exposition de sa vulnérabilité. Coprésenté par La Rotonde et le Grand Théâtre de Québec à la salle Octave-Crémazie les 23 et 24 octobre 2023.

Crédit photo: David Wong

Graveyards and Gardens / Action at a Distance
La chorégraphe-interprète vancouvéroise Vanessa Goodman et la musicienne new-yorkaise maintes fois primée Caroline Shaw examinent par la danse, le violon et le clavier les façons dont le corps se souvient. Une prestation intimiste au carrefour de la nature et de la technologie. Présenté par La Rotonde à la salle Multi de Méduse du 1er au 3 novembre 2023.

Crédit photo: David Cooper

Stations / Fou Glorieux
Icône de la danse contemporaine parmi les plus admirées et respectées au pays, l’incandescente Louise Lecavalier poursuit sa vertigineuse exploration de la danse dans un solo fougueux aux frontières de l’intime. En osmose avec le souffle lancinant de la musique, captivante, elle atteint la plénitude de son art. Coprésenté par La Rotonde et le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 7 novembre 2023.

Crédit photo: André Cornellier

Dog Rising / Clara Furey
Avec ce rituel hypnotique, l’artiste en pleine ascension Clara Furey s’attarde au voyage des vibrations du son dans les os. La pulsation des corps du trio d’interprètes nous entraîne dans une spirale polyphonique et envoûtante, nous convie à une expérience physique extrême. Présenté par La Rotonde à la salle Multi de Méduse du 22 au 24 novembre 2023.

Crédit photo: Mathieu Verreault

Casse-Noisette / Les Grands Ballets Canadiens
Considéré comme l’une des plus belles traditions des Fêtes, ce ballet inspiré du conte d’Hoffmann réunit plus d’une centaine de danseurs et de danseuses dans de somptueux décors. Ce monde féerique chorégraphié par Fernand Nault s’appuie sur la musique de Tchaïkovski, interprétée par l’Orchestre symphonique de Québec. Une présentation de Simons, coprésentée par l’Orchestre symphonique de Québec et le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette du 7 au 10 décembre 2023.

Crédit photo: Sasha Onyshchenko

HIVER 2024

Le sacre de Lila / Destins Croisés
Inspiré par les rituels mystiques et nocturnes traditionnels de son Maroc d’origine, Ismaël Mouaraki propose une œuvre enracinée et spirituelle, rarissime incursion dans la sensualité au masculin. Portée par huit danseurs du Maroc et du Québec, la pièce célèbre l’exaltation des corps avec une énergie vivifiante. Coprésenté par La Rotonde et le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 28 janvier 2023.

Crédit photo: Sylvie-Ann Paré

Detrás del sur : danzas para Manuel / Sankofa Danzafro
Dialogue puissant entre percussions, chants, rythmes africains, danse urbaine et danse contemporaine, ce spectacle engagé de Rafael Palacios (Colombie) rend hommage à la fresque Changó, el Gran Putas, témoignage d’une population afrodescendante tissée serrée par le grand écrivain Manuel Zapata Olivella. Une expérience sensorielle totale! Présenté par le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 15 février 2024.

Crédit photo: Marcela Gomez

Programme double Entre ciel et terre / BIGICO
Un périple étonnant dans les sentiers de la gigue contemporaine, entre tradition et science-fiction. Redevenir d’Olivier Arseneault parcourt les paysages du Québec, à la fois rudes et époustouflants. Apesanteur de Lük Fleury dévoile différentes natures d’une planète à apprivoiser. Présenté par La Rotonde à la Maison pour la danse du 27 février au 1er mars 2024.

Crédit photo: Vitor Munhoz

PRINTEMPS 2024

Minuit quelque part / Agence Mickaël Spinnhirny
Éclatant et profond, ce spectacle mariant danse contemporaine et culture pop rassemble dix interprètes virtuoses et huit chorégraphes d’exception : Lydia Bouchard, Virginie Brunelle, Kristen Céré, Marie Chouinard, Charles-Alexis Desgagnés, Merryn Kritzinger, Ismaël Mouaraki et Anne Plamondon. Les sept tableaux festifs rappellent qu’il est toujours l’heure de se déhancher et de danser. Présenté par le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 21 mars 2024.

Crédit photo: Sylvie-Ann Paré

Danseurs du ciel / A’nó:wara Dance Theatre
Barbara Kaneratonni Diabo, chorégraphe et metteuse en scène kanienkehaka (mohawk), raconte, par le biais de la danse-théâtre, la catastrophe de l’effondrement du pont de Québec de 1907 dans laquelle ont péri 33 travailleurs du fer et des ponts de la communauté mohawk de Kahnawake. Une expérience mettant en lumière la contribution à la société et la résilience de cette communauté. Coprésenté par La Rotonde et Le Diamant au Diamant les 21 et 22 mars 2024. 

Crédit photo: Stoo Metz

BESIDE / MARIBÉ - SORS DE CE CORPS et Montréal Danse
Cette performance signée Marie Béland s’inspire de nos tentatives de communiquer avec les autres à travers le bombardement d’informations médiatiques. Si chaque représentation est unique puisqu’elle s’appuie sur la radio en direct, la chute demeure la même: les médias poussent les interprètes dans un vide. Le public saura-t-il s’en extirper? Présenté par La Rotonde à la Maison pour la danse du 3 au 6 avril 2024.

Crédit photo: Laurent Philippe

Le Trésor (4 à 8 ans) / PPS Danse
Un jour de pluie à la maison, un frère, une sœur et leur chat Piano déjouent l’ennui avec leur créativité. Bercée par les chansons de Gilles Vigneault, Claude Léveillée et Félix Leclerc, cette ultime chorégraphie de Pierre-Paul Savoie (1955-2021) célèbre l’intarissable imaginaire des enfants. Coprésenté par La Rotonde et le Théâtre jeunesse Les Gros Becs au Théâtre jeunesse Les Gros Becs du 3 au 14 avril 2024.

Crédit photo: Thibault Carron

Bordélique / Mélissa Martin
Bordélique expose un monde sens dessus dessous issu des rêves et des cauchemars de la créatrice de Québec MELMAZE. Adressée à l’enfant qui sommeille en nous, cette première œuvre chorégraphique à la gestuelle urbaine et contemporaine déploie un univers onirique éclaté. Présenté par La Rotonde à la Maison pour la danse du 17 au 20 avril 2024.

Crédit photo: Diana Rodriguez

Swan Lakes / Gauthier Dance
Trois chorégraphes contemporains de renommée mondiale, Cayetano Soto, Marie Chouinard et Hofesh Shechter, et les seize artistes en danse de la compagnie allemande Gauthier Dance réinterprètent le Lac des cygnes, ce monument du ballet romantique. Loin des tutus vaporeux et des clairs de lune mielleux, cette soirée surprendra! Présenté par le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 22 avril 2024.

Crédit photo: Jeanette Bak

Moi, Chiquita (6 à 10 ans) / Citlali Germé
Après avoir longtemps cru à son identité de princesse, Chiquita entame un voyage intérieur pour trouver ce que c’est «d’être soi-même» et comment oser l’être. Ce conte dansé poétique et philosophique de Citlali Germé nous fait réfléchir à nos identités multiples et à l’importance de les laisser exister. Coprésenté par La Rotonde et le Théâtre jeunesse Les Gros Becs au Théâtre jeunesse Les Gros Becs du 23 avril au 5 mai 2024.

Crédit photo: Elias Djemil-Matassov

Programme double Hope Hunt and the Ascension into Lazarus + Navy Blue / OD Works
L’artiste de Belfast Oona Doherty bouscule avec son honnêteté viscérale et ses œuvres hantées par le passé de l’Irlande du Nord. Le programme double débute par un solo percutant qui explore la réalité d’un homme blanc grandissant dans un milieu défavorisé. S’ensuit une pièce d’ensemble réunissant douze interprètes dans un ballet contemporain flamboyant sur fond de fin du monde. Coprésenté par La Rotonde et le Grand Théâtre de Québec à la salle Louis-Fréchette le 28 mai 2024.

Hope Hunt and the Ascension into Lazarus, crédit photo: Toma Dachs

Pour tout savoir sur la programmation et se procurer des billets, c'est ici.

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mercredi 23 août 2023

Sublime Guylaine! (Critique: Les étés souterrains)

 Une comédienne au sommet de son art, une performance éblouissante et un spectacle qui marque les esprits par son infinie tendresse. Les étés souterrains à La Bordée, c'est cela et bien plus.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Suzane O'Neill

Un solo pour Guylaine
Elle enseigne la littérature à Montréal et passe ses étés à la campagne dans le Sud de la France où elle retrouve, année après année, ses amis et son amour de vacances. Intransigeante, elle aime débattre, questionner l’ordre établi et se rendre utile en paroles et en actes, sans rendre de comptes à personne. Jusqu’à ce que la vie vienne ébranler son corps et, par le fait même, ses convictions les plus profondes.

on bâtit avec la parole mon chéri
on bâtit pas juste avec les mains
on bâtit surtout pas juste avec les mains
on bâtit avec la parole
je fais pas juste parler
je construis
c’est pas du bruit
c’est de l’architecture
c’est de la charpenterie
Extrait de la pièce Les étés souterrains

Porté par Guylaine Tremblay, ce poignant solo propose une incursion dans la vie d’une femme qui nous livre sa vision du monde, de l’amour, de la solitude. L’auteur explore les raisons pour lesquelles, au cours d’une existence, notre façon de voir les choses, notre corps ou notre esprit, peuvent se transformer au gré des épreuves. Que faire lorsque tout ce qu’il nous reste est la mémoire?


Consultez ce lien pour en savoir encore plus sur ce brillant spectacle.

Des oranges et des fleurs
Il y a d'abord ces pelures d’orange qu'éparpille la narratrice tout au long du spectacle. À la manière du pain semé par le Petit Poucet de Charles Perreault, les pelures sont une allégorie de cette vie, celle de la protagoniste, qui s’effrite peu à peu. Chaque espace entre les épluchures d'orange représentent les moments d’égarements qui s’insinuent dans une vie meublée d’étés en Provence. Doux moments que cette femme apprécie et qui sont ses étés qu’elle affectionne et décrit comme des étés souterrains.

Sa vie bascule et passe. Tout ça se déroule devant nous doucement, par petites touches sensibles. Cette vie qui se déglingue est celle d’une femme qui contrôle tout à celle d'une grande et inévitable vulnérabilité ou plus rien ne peut être contrôlé. Steve Gagnon le soulignait d'ailleurs dans une entrevue qu'il accordait au Devoir. Ce sont deux solitudes qui se rencontrent et s’interpellent, celle qu’on choisit, et le soliloque le démontre très bien, et celle qui nous est imposée par la vie, une fragilité et une incertitude sur lesquelles elle n’a aucun contrôle.

Crédit photo: Télé-Québec

Un bouquet de fleurs trône d’un côté de la scène. Bouquet que la narratrice déplacera vers la droite et le fond de la scène. Symbole cette fois d'un voyage vers une fin appréhendée mais pour lequel on apporte un objet qui nous permet de se remémorer les souvenirs de sa vie d'autrefois. Elle qui aimait s'enivrer de l'odeur des fleurs, l'apporte avec elle afin de ne pas totalement oublier ce qu'elle aimait de sa vie.

Le dénouement où l'on voit cette femme écrasée par la maladie, dans une chaise roulante et tout à côté de ses fleurs pendant que la narratrice ouvre son cœur en gros plan et avec des mots difficiles à prononcer est une scène douloureuse et, en même temps, d'une infinie tendresse. Un magnifique et un grand moment de théâtre. Chapeau au trio Gagnon/Patenaude/Tremblay.

Merveilleuse soirée
Il y a dans cette production, une adéquation totale entre le texte superbe de Steve Gagnon, la mise en scène douce et intime d'Édith Patenaude et l’incroyable performance de Guylaine Tremblay qui est, en soi, une magistrale leçon de jeu. L’art prend tout son sens ici.

Il y a dans les mises en scènes d’Édith Patenaude un doux équilibre entre la douceur, la vigueur et un juste rythme qui bercent la performance des acteurs. C’est la signature Patenaude et elle est bien présente ici. Steve Gagnon a pondu un texte qui mets en valeur le talent de Guylaine Tremblay. C’est un texte drôle, vivant, bien ficelé et qui frappe juste.

Des projections vidéos en fond de scène permettent, à plusieurs reprises, des gros plans. Ce sont de véritables plongées au cœur même de l’âme et des pensées profondes de la protagoniste. Le spectacle est enrobé d'environnements sonore et lumineux qui soutiennent magnifiquement le texte et la performance.

Crédit photo: Suzane O'Neill

Guylaine Tremblay offre toute une performance dans ce solo qui lui sied à merveille. Les quatre rappels de la première du 22 août en sont la démonstration éclatante. Elle est à l’aise et au sommet de son art dans cette production. Les mots me manquent pour souligner la qualité de son travail dans ce spectacle où la sensibilité prime. Disons tout de même qu’elle passe magnifiquement bien d’un torrent d’émotions à une femme fragile au point de rupture.

Une production à ne rater sous aucun prétexte car des spectacles de cette qualité, il n’y en a pas deux dans une vie.

Allez-y surtout si vous aimez: les spectacles empreint d’émotions, les performances à couper le souffle, une actrice qui se transforme littéralement sur scène, les pièces qui célèbrent la parole.

Jusqu'au 2 septembre à La Bordée. Avec Guylaine Tremblay. Un texte de Steve Gagnon. Une mise en scène d'Édith Patenaude.

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lundi 21 août 2023

Une saison 2023-2024 haute en couleurs au Périscope

 Thrillers westerns et psychologiques, comédies noires et déjantées, autofictions sont au menu de la saison 2023-2024 du Périscope

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Variété et pluralité
La saison 2023-2024 de la codirection artistique de Gabrielle Ferron et Samuel Corbeil s'annonce variée et plurielle. La diversité des voix abordera le théâtre sous diverses formes théâtrales, creusera des angles inédits et racontera la vie, l'amour, la mort sans détours aucuns.

Au Périscope, nous misons sur notre lieu, sur la
rencontre en vrai entre des artistes et un public, dans un espace qui permet de prendre le temps de réfléchir, de remettre en question ses a priori et de se laisser atteindre.
Gabrielle Ferron et Samuel Corbeil.

Thrillers, théâtres absurdes et multidisciplinaires feront le bonheur des spectateurs
Dès le 11 septembre, onze spectacles, incluant le festival du Jamais lu qui se tiendra du 10 au 12 décembre, seront présentés au théâtre de la rue Crémazie. Des projets aux thématiques engagés; tantôt comique, tantôt tragique, tantôt psychologique et, parfois même, déjantée! 

Dix spectacles, trois laboratoires d’exploration créative, un festival, et une panoplie d’activités périphériques pour les férus de lecture, les fêtards, les familles. Une saison 2023-2024 qui promet!

Avant l'heure mauve
La saison débutera le 19 septembre avec le spectacle Avant l'heure mauve, un thriller western féministe du théâtre À pleins poumons. Marie-Hélène Lalande et Sophie Thibault seront à la mise en scène alors que Maude Bégin-Robitaille en est l'auteure.

Une guerre sanglante ravage l’arrière-pays et les bêtes se meurent dans les champs. Dans un ranch perdu aux confins du désert, six femmes, piliers de leur communauté isolée, se voient offrir la chance de changer le cours de l’Histoire quand le Général, homme de guerre sans pitié, se retrouve ligoté au beau milieu de la grange de Margot Hutson. Dans ce huis clos haletant inspiré des codes du western, les apparences sont souvent trompeuses : les masques tombent, les jeux de pouvoir et d’alliances se précisent. La colère des femmes gronde. L’heure des choix est arrivée. - Synopsis d'Avant l'heure mauve.


Merci d'être venus
Merci d'être venus suivra le 17 octobre. Ce monologue autofictionnel de Gabriel Morin sera mis en scène par David Strasbourg. Merci d'être venus est une production du théâtre Le Complexe.

L'Acteur, personnage sans nom, tente de comprendre les causes du suicide de son grand frère décédé il y a quatorze ans. En complicité avec le public, dont il accuse la présence dès l'ouverture des portes, L'Acteur décortique le phénomène du suicide sous tous ses angles, sans tabou, avec sensibilité, humour et franchise. À travers ses réflexions, il cherche les mots qu'il dirait à son frère s'il avait la chance de lui parler une dernière fois. - Synopsis de Merci d'être venus.


Madra
Madra occupera la scène de la salle principale dès le 14 novembre. Ce texte de Frances Poet, et traduit par Marc-André Thibault, est un thriller psychologique où l'amour maternelle et les fictions qu'on s'invente tiendront le haut du pavé. Cette production du Théâtre Bistouri sera mis en scène par Marie-Hélène Gendreau, précédente coordonnatrice artistique du Périscope.

Parents dévoués, Maddy et Alex élèvent et protègent du mieux qu’ils peuvent Gabriel, leur fils de trois ans. Un jour où Gabriel est gardé par sa grand-mère, un incident survient lors d’une sortie dans un café. Troublé, le couple remettra alors en question la confiance qu’il accorde à tous ceux qui l'entourent. La peur et le doute le consument jusqu’à atteindre un point de non-retour. - Synopsis de Madra.


L'Oeil
Comme dernier spectacle de la portion automnale, et juste avant le Jamais lu, L'Oeil prendra l'affiche le 28 novembre. Ce huis clos dramatique produit par Vénus à vélo est écrit et mis en scène par Rosalie Cournoyer. Ce spectacle est réservé aux 17 ans +.

Camille et Sophia se rencontrent pour la première fois à l’atelier de Bordeleau, peintre québécois de renommée internationale. Les deux femmes n’ont rien en commun, sauf un lien avec ce dernier: l’une est sa fille, l’autre, son modèle vivant. Entre elles, une tension inextricable se tisse, déchire la parole et les corps lentement mis à nu. Chacune à leur façon, Camille et Sophia tentent de tracer un portrait juste de l’autre, mais vite elles se retrouvent piégées par leur propre jeu. - Synopsis de L'Oeil.

Le problème avec moi
La portion hivernale débutera le 16 janvier avec une production d'Entr'actes intitulée Le problème avec moi. Cette comédie noire aux accents surréalistes de Larry Tremblay sera mise en scène par Jean-François F. Lessard.

LÉO rencontre sur la rue un homme qui lui ressemble à s’y méprendre. Au fil de leur discussion échevelée, LÉO et son interlocuteur se rendent compte qu’ils ont plusieurs points en commun : tous deux sont adeptes du film Psychose, maîtrisent mal l’art du rasage et sont habités par la même envie de ne plus jamais retourner au bureau. Alors qu’entre eux les coïncidences les plus improbables s’accumulent, LÉO voit sa normalité s’effriter: c’est qu’il apparaît vite évident que LÉO est, en réalité, face à lui-même et que derrière le reflet qu’il contemple se cachent d’autres facettes de sa personnalité, toutes plus déconcertantes les unes que les autres. La confrontation devient inévitable… - Synopsis du spectacle Le problème avec moi.


Trout Stanley
Le 6 février verra l'arrivée de la comédie déjantée Trout Stanley où fable prophétique, western spaghetti et conte pour enfants turbulents s'offrent au public. Ce texte Claudia Dey, traduit et adapté par Manon St-Jules, sera mis en scène par Hugues Frenette. Le spectacle est une production du Théâtre Niveau Parking et de L'UniThéâtre. Les amateurs des textes de Réjean Ducharme risquent d'aimer puisque l'on dit que la langue utilisée dans Trout Stanley est pétaradante et proche de celle de l'illustre auteur.

Trout — comme « truite » — Stanley. C’est le nom d’un homme qui s’est lié à jamais au destin des soeurs Ducharme après s’être introduit dans leur demeure en bordure d’une décharge à Tumbler Ridge, Colombie-Britannique, la veille de leur trentième anniversaire. Sauveur prophétique ou tueur en série? Grace, la cowgirl fan du duo Heart, et Sugar, la recluse qui façonne des figurines, s’attacheront à ce mystérieux pèlerin en quête de vérité. Pour le meilleur et pour le pire… - Synopsis de Trout Stanley.


Dimanche à Sodome
Les Écornifleuses offriront la relecture d’un mythe biblique mais d’un point de vue féministe dès le 5 mars. Sacré, patriarcat et féminisme seront donc au menu de Dimanche à Sodome. Ce texte de Jordan Tannahill et traduit par Olivier Sylvestre sera mis en scène par Jocelyn Pelletier.

Dans la Bible, elle n’est pas nommée et est simplement appelée «la femme de Lot». Dans Dimanche à Sodome, Edith a maintenant un nom et une voix. Elle raconte comment son mari a accueilli deux soldats américains dans leur maison, la fureur que cela a déclenchée dans leur village et la chaîne d’événements qui a conduit à la destruction de Sodome et Gomorrhe. Mais, surtout, Edith explique pourquoi, après avoir reçu l’ordre de ne pas le faire, elle a regardé la destruction de sa ville natale et s’est transformée en statue de sel. - Synopsis de Dimanche à Sodome.


Bob
Légendes et folklore seront au menu de Bob du 12 au 30 mars. Ce texte de Miguel Fontaine sera mis en scène par Patrick Ouellet et Vincent Nolin-Bouchard et produit par le Théâtre pour ne pas être tout seul

C’est mercredi passé que c’est arrivé. Un gars que personne connaissait est rentré dans ce bar du Lac-à-la-Tortue. Il avait besoin d’aide, son char ne partait plus. Les étrangers, ça crée toujours son effet dans une place où l’habitude et la routine règnent. Bob, il aime ça, aider le monde, c’est pour ça qu’il l’a amené-là. Bob, il a toujours les bons mots, toujours le bon conseil. C’est spécial pareil, tout le monde le sait, mais personne en parle. Sauf que ce mercredi-là, le gars que personne connaissait, Michaël qui s’appelle, a sans aucun doute vécu la soirée la plus spéciale de sa vie. Une veillée aux allures de purgatoire. - Extrait de Bob.


Nina ou de la fragilité des mouettes empaillées
Dès le 9 avril, La Trâlée se réapproprie La mouette de Tchékov avec Nina ou de la fragilité des mouettes empaillées. Absurde, désillusion et dédoublement sont parmi les thèmes abordés par le texte de Matéi Visniec que Guillaume Pepin mettra en scène.

Dans cette relecture qui n’en est pas une, Nina, Treplev et Trigorine se revoient quinze ans plus tard dans la maison à l’origine de La mouette de Tchekhov. En pleine révolution russe, Moscou est le théâtre de violences. C’est dans cette effervescence que Nina retourne vers Treplev pour lui demander de «l’accepter à nouveau». Treplev vit désormais seul dans la maison qui, à ses dépens, a vu naître le désir de Nina pour Trigorine. La révolution se rapproche, et Nina souhaite qu’on lui redonne ce «temps perdu» à courir après une célébrité médiocre et une relation amoureuse impossible. À l’aube d’un nouveau monde, on espère qu’il sera meilleur, mais tout n’est qu’illusion. - Synopsis de Nina ou de la fragilité des mouettes empaillées.


Pisser debout sans lever sa jupe
La saison 2023-2024 du Périscope se clôturera avec une autofiction multidisciplinaire où théâtre, danse, vidéo, chant choral et performances musicales se côtoieront. Pisser debout sans lever sa jupe s'intéresse particulièrement à l'identité de genre et à la masculinité. Le Théâtre Kata et le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui produisent ce spectacle écrit et mis en scène par Olivier Arteau.

Depuis l’enfance, Olivier Arteau ressent un profond malaise quant à sa façon de se mouvoir quand il est heureux, se jugeant trop féminin et enfantin. Qu’est-ce qui a influencé sa manière d’être dans l’espace? Pourquoi adhère-t-il à la convention voulant que le féminin mine le masculin? Qui dicte nos choix? Qui a réellement le contrôle sur ce que nous sommes? L’auteur et metteur en scène réunit sur scène un flamboyant groupe d’amis et d’artistes de plusieurs disciplines: danseur, musiciens, interprètes, etc. Ce groupe d’acolytes s’applique à révéler le bagage culturel et sociologique de nos préjugés et de nos paradoxes. - Synopsis de Pisser debout sans lever sa jupe.

Pour tout savoir sur la programmation et se procurer des billets, c'est ici.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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mercredi 16 août 2023

Moments de grâce (Critique d'Osez! en solo)

Osez! en solo propose des poèmes dansés sur fond de coucher de soleil. Les Enfants du Paradis se sont offerts deux véritable moments de grâce hier. Petit compte-rendu d'une plus qu'agréable soirée!

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Artiste: Emmanuelle LePhan, c
rédit photo: David Cannon.

De la danse au coucher de soleil
Jusqu'au 26 août, Danse K par K invite les spectateurs à une relation toute en intimité avec des chorégraphes danseurs de Québec et de Montréal. Un instant privilégié où le spectateur peut s'offrir un seul solo ou bien créer son propre itinéraire en s’inspirant des trois parcours thématiques sur les berges de la rivière Saint-Charles, dans le Parc de l’Artillerie ou dans le mythique Vieux-Québec.

Osez! en solo, c’est une performance poétique intime d’une dizaine de minutes, conçue pour un ou deux spectateurs à la fois, présentée dans un décor extérieur soigneusement choisi. Équipé d’un casque d’écoute, le public est immergé dans un nouvel univers chorégraphique et musical, le temps d’un ou de plusieurs solos qu’il pourra collectionner à chaque soir. Danse K par K invite à redécouvrir la ville d’un nouvel œil et à vivre la danse autrement!

Deux solos, un parcours, un bonheur double
Le coucher de soleil à Québec est superbe mais quand il s’accompagne d’un moment dansé il est bien plus magique. Les chorégraphies que proposent Danse K par K ne durent que 10 minutes mais quels spectacles!  Je me suis offert un doublé. Et je ne le regrette nullement. Deux solos et deux découvertes aux antipodes, ou presque, l'une de l'autre.

Une douce pause avec Angélique
Premier arrêt avec Angélique Amyot qui propose un dix minutes tout en douceur et en contemplation. Lors de ce premier arrêt à la Croix celtique située à deux pas du Parc de l'Artillerie, la danseuse s’exécute sur un muret séparant une zone gazonnée de la rue McMahon adjacente.  Elle apparaît au coin d’un édifice pour s’exécuter sur le trottoir puis sur le muret et ensuite à deux pas d’un arbre et a un mètre du spectateur. Le mouvement est fluide et précis.

Artiste: Angélique Amyot, crédit photo: David Cannon.

La longiligne danseuse propose une discussion avec l’environnement, donnant ainsi vie à ce lieu où domine la Croix celtique remise par le peuple irlandais à la ville de Québec. La vie, dans les pas, la douceur et le mouvement qu'offre Angélique Amyot occupe tout l’espace de ce lieu voué au recueillement. Ses gestes embrassent le lieu, l'occupent. Ils sont amples et emplis de douceur. C'est un moment de recueillement bercé par les gestes de la chorégraphe danseuse. Un spectacle qui transpire la bienveillance, la sérénité et la finesse. Une douce pause au coeur d'une folle vie!  

Artiste: Angélique Amyot, crédit photo: David Cannon.

Gomme balloune et art pictural avec Emmanuelle
Le moment dansé avec Angélique Amyot est à peine passé que je me dirige ardemment vers mon deuxième solo. Il n'est qu'à quelques pas et l'artiste se trouve sur la rue des Remparts, à quelques pas du Monastère des Augustines.  La vue y est magnifique et grandiose sur la basse-ville et la couronne nord de la ville.  

L'artiste, de rose vêtue, savoure une gomme balloune. Emmanuelle LePhan, une superbe découverte car je ne la connaissait pas, y propose une très joyeuse et dynamique allégorie qui mélange gomme balloune rose, d'où les vêtements roses qui serviront lors de la prestation, et art pictural. Une rencontre rythmée, dynamique où la danse se fait contemporaine et athlétique. Le changement de rythme est frappant mais captive le spectateur du début à la fin. La chorégraphie entremêle danse, canons, esplanade et, bien sûr, gomme balloune et art pictural. Je vous invite d'ailleurs à questionner la danseuse au sujet de cet artiste pictural qui a influencé sa chorégraphie. La connexion est évidente à la vue d'une oeuvre de l'artiste. 

Artiste: Emmanuelle LePhan, crédit photo: David Cannon.

Outre la couleur rose, la gomme balloune s'invite dans le spectacle de moult manières: vêtements qui collent aux objets et s'étirent, mouvements dansés et gestes qui imitent les nombreuses difficultés à se débarrasser de la fameuse gomme ou encore qui se collent à tout et que l'on peine à retirer. Si Angélique Amyot offre un moment de relaxation et de détente, Emmanuelle LePhan en propose un qui énergise fortement l'amateur de danse comme le néophyte. Un dix minutes éclaté, voire déjanté, qui fait le bonheur du spectateur même le plus déprimé. 

Deux solos, deux découvertes
Découverte, bonheur et délices variés, c'est ce qu'offre Osez! En solo. En prime cette année, les parcours sont offerts en trois lieux différents permettant au spectateur de squatter plus d’un spectacle le même soir. S’il pousse l’audace à s’offrir trois solos, il bénéficie même d’une réduction de 50%. Aucune raison de bouder son plaisir.

Osez! En solo se poursuit jusqu’au 26 août dans trois secteurs de Québec: Parc de l’Artillerie, Vieux-Québec et rivière St-Charles.

Allez-y surtout si vous aimez: les moments privilégiés, les instants de bonheur, les rencontres intimes et les discussions avec les artistes, être privilégié avec un spectacle juste pour soi.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

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