jeudi 28 septembre 2017

Québec, sa culture et le monde!

Selon Jean-François Dumas d'Influence Communication, la culture, le tourisme et la bonne table composent en moyenne 58 % de ce qui se dit et s’écrit sur nous à l’international. Une bonne nouvelle pour notre culture!

Un billet de Robert Boisclair


Bien que cet été la culture, le tourisme et la bonne table furent éclipsés exceptionnellement par l'immigration illégale et l'intolérance, la culture continue d'être un vecteur essentiel de reconnaissance du Québec à l'étranger. Sans une culture qui produit beaucoup de bons spectacles, le rayonnement serait moindre.

La même logique s'applique au rayonnement de la ville de Québec. Une culture forte signifie plus de reconnaissance à l'étranger qui se traduira pas un tourisme et des investissements accrus. Les touristes et les entrepreneurs cherchant des villes dynamiques où la culture est forte pour la visiter ou pour s'y installer.

Une ville qui laisse partir des générations d'artistes et d'artisans en théâtre, en danse ou dans d'autres domaines artistiques met son rayonnement positif de par le monde en péril. Il est donc grand temps que nos décideurs fournissent à nos artistes d'ici tous les outils pour que de plus en plus de créations originent de Québec. L'exode de nos artistes doit cesser, voir mon précédent billet à ce sujet, et nos dirigeants doivent agir dès maintenant pour renforcer la culture locale, l'encourager et lui permettre de se développer.

Ce n'est certainement pas avec des enveloppes budgétaires stagnantes que les artistes et organismes de Québec pourront y arriver. Le ministre de la Culture et des Communications du Québec doit remédier à la situation le plus rapidement possible et donner priorité au développement de la culture de Québec. Une ville qui regorge d'excellents talents qu'il faut garder. Monsieur le ministre qu'attendez-vous?

Bon théâtre et bonne danse!

mardi 26 septembre 2017

La sélection du moment: Midi danse

À l'occasion des Journées de la culture, la Maison pour la danse vous invite à un dîner qui sort de l'ordinaire! Un midi danse, au titre très peu francophone de Lunch beat, qui se déroulera dans un de leur studio. Une heure de détente pour chasser l'ennui, la routine, la morosité et.. oublier le travail. 

Par Robert Boisclair


Midi danse
Le vendredi 29 septembre à midi passez une heure à danser gratuitement pendant votre pause-dîner en compagnie de DJ Laurentia. Une occasion de briser la routine en un lieu transformé en boîte de jour.

Midi danse est un lunch qui sort de l'ordinaire et pour lequel vous devrez consentir à quatre petites règles faciles à observer:

Règle #1
Si c'est votre premier midi danse, vous devez danser.

Règle #2
Si vous êtes trop fatigué pour danser au midi danse, dîner ailleurs!

Règle #3
On ne parle pas boulot à un midi danse.

Règle #4
Chaque personne présente est un partenaire de danse.

Ainsi en rentrant au bureau, vous pourrez dire: j'ai passé mon heure de lunch à danser! Et vous pourrez observer les regards ébahis de vos confrères et consoeurs de travail. Le plaisir en sera double!

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 25 septembre 2017

Théâtre jeune public et mini-spéciale de commentaires critiques

Ce soir une mini-spéciale de commentaires critiques côtoie le théâtre jeune public. Comme à chaque semaine depuis le début de la saison, une Sélection du moment se glissera en cours d'émission. C'est ce soir dès 17h 30 en direct du studio Denis-Baril de CKRL-MF!

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Cath Langlois

Une chose promise est une chose due et notre premier critique invité de la saison sera en studio pour nous parler La Cour suprême que présente Premier acte. Je vous laisse le plaisir de découvrir cet invité surprise ce soir.

La Cour suprême
Premier acte
Jusqu'au 30 septembre
En savoir plus

Deuxième bloc - vers 17h 45


Notre Sélection du moment de cette semaine vous offrira la possibilité de vous défouler sur une piste de danse. Une occasion unique de changer la routine de votre pause-dîner. La Sélection du moment sera également disponible sur ce blogue dès 6h demain.

Troisième bloc - vers 17h 50

Les matinées berçantes

Philippe Joubert, le délégué artistique des Gros Becs, sera en studio pour nous faire découvrir la prochaine saison du diffuseur de théâtre jeune public de Québec, saison qui débutera le 12 octobre.

Saison 17-18
Les Gros Becs
Quatrième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

David Lefebvre sera accompagné de notre deuxième critique invité de la soirée pour nous offrir leur commentaire critique de Bienveillance qui tient l'affiche de La Bordée pour encore deux semaines.

Bienveillance
La Bordée
Jusqu'au 7 octobre

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 23 septembre 2017

Le chiffre du mois: 19

19%, c'est le chiffre de la visibilité des femmes, en matière de textes ou de mises en scène, dans nos grandes salles québécoises. Un constat désolant!

Un billet de Robert Boisclair


Le constat n'est pas nouveau, vous pouvez d'ailleurs écouter l'interview que j'ai réalisé en mars dernier sur le sujet avec Marilyn Perreault du mouvement Femmes pour l'équité en théâtre, mais il mérite d'être soulevé à nouveau.

Car des inégalités, il y en a beaucoup. Si deux diffuseurs, Les Gros Becs et la Maison Théâtre, font la part belle aux auteures et metteuses en scènes (voir le tableau ci-dessous), la très grande majorité des salles de théâtre ne leur accordent que peu de place.

La situation est pire sur les grands plateaux où à peine 19% des textes et 19% des mises en scène sont féminines. Une situation inacceptable. Heureusement, les petites salles, Espace Go, Premier acte, semblent plus ouvertes mais c'est encore bien loin de l'équité.

Source: Jeu, revue de théâtre
La solution passe inévitablement par les directions artistiques qui, même si elles sont féminines dans certains théâtres, grands ou petits, Trident, TNM, Périscope, pour ne nommer que ceux-là, choisissent et décident des orientations artistiques de ceux-ci. Et l'interrogation devra être poussé plus loin pour voir ce qu'il en est des autres postes artistiques.

Mais attaquons d'abord cette aspect de la question, Sensibilisons les intervenants et les spectateurs qui ont un pouvoir immense celui de mettre les pieds là où les mises en scène ou les textes proviennent de femmes. C'est un pouvoir immense. Utilisez-le si vous croyez à la cause.

Bon théâtre et bonne danse!

jeudi 21 septembre 2017

La Cour suprême: le temps des bouffons

Des personnages déjantés et aux corps déformés s'offrent aux spectateurs qui deviennent voyeurs ou comédiens d'un moment. La vaste farce est colorée et la salle de spectacle est transformée en cour de justice.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Cath Langlois
Wannabe (François-Guillaume Leblanc), Douchebag (Paul Fruteau de Laclos) et Lacharrue (Valérie Boutin) jouent à une cour martiale déjantée, prenant le rôle à la fois du juge, du procureur de la Couronne et de la Défense. Mitraillant les détours de notre société à grands coups de caricatures, ils montrent d’un doigt courbé les responsables de nos actes. Si le ridicule ne tue pas, il peut sérieusement atteindre votre rate.

Bouffonneries
Le spectateur est convié à une vaste bouffonnerie: personnages aux corps déformés, proverbes remixés à la sauce bouffonne, blagues salaces, ambiance complètement folle. Et c'est tant mieux! Ce n'est que pour davantage dénoncer la société où l'on vit et mettre le doigt sur ses contradictions.

Si le spectacle souligne plusieurs des absurdités de notre société, absurde sur lequel le spectacle joue abondamment d'ailleurs, il le fait à la fois trop timidement, chaque soulignement passe très vite, et trop largement, les thèmes abordés sont si nombreux que l'on s'y perd rapidement.

L'humour bouffon ne plaira pas nécessairement à tous. Les blagues sont salaces, les mots sont crus et l'absurde abonde. Le spectacle exige une bonne dose de concentration pour en saisir toutes les subtilités et faire le lien entre nos absurdités et la folle démonstration qu'en font les protagonistes.

L'entrée en salle est fort agréable, même si elle peut en déstabiliser certains. Les trois personnages accueillent les spectateurs, offrent des bonbons, que les spectateurs pourront déguster en cours de représentation, prennent des égoportraits en leur compagnie et leur assignent un siège. Un spectateur est même désigné V.I.P. de la soirée avec cadeau à la carte. Une entrée en salle qui annonce la folie du spectacle qui débutera quelques minutes plus tard.

Scénographie épurée
La scène est épurée. Un trône règne au centre de la salle alors qu'un espace vidéo sur la droite et un espace présentation sur la gauche se retrouvent sur une scène où l'on a parsemé des objets hétéroclites. L'espace, qui est donc généralement dégagé, offre toute la latitude possible aux comédiens pour s'éclater et... ils s'éclatent.  De même que les spectateurs, les jeunes surtout.

S'il s'agit d'abord d'une cour de justice, celle-ci prend ses airs allègrement et se transforme, l'espace d'un instant, en boîte de nuit pour certains spectateurs. Vous devez donc vous attendre à un appel du pied de la part des comédiens. Mais ne vous inquiétez pas, c'est pour votre plus grand plaisir.

Irrévérencieux
La Cour suprême est un spectacle irrévérencieux que la jeune génération prendra plaisir à voir, et c'était le cas hier soir. Les autres y découvriront des comédiens qui s'éclatent et qui prennent plaisir à égratigner le vernis de notre société.

Allez-y surtout si vous aimez: les bouffons, les blagues salaces, être légèrement déstabilisé.

À Premier acte jusqu'au 30 septembre. Avec François-Guillaume Leblanc, Paul Fructeau de Laclos et Valérie Boutin. Une mise en scène de Nicola Boulanger. Un texte de François-Guillaume Leblanc, Paul Fructeau de Laclos et Valérie Boutin.

Vous voulez en savoir plus? Écoutez notre interview avec François-Guillaume Leblanc et Valérie Boutin ici (au tout début de l'émission du 11 septembre).

Bon théâtre et bonne danse!

mardi 19 septembre 2017

La sélection du moment: Passage in situ et Passage

La sélection du moment c’est une suggestion, une seule, d’un film ou d’un livre sur le théâtre ou la danse, d’un spectacle dansé ou théâtralisé ou encore d’un événement relié à un de ces deux arts que vous ne devez manquer sous aucun prétexte. Vous pouvez découvrir celle-ci en primeur lors de l'édition radiophonique chaque lundi.

Par Robert Boisclair


Passage in situ et Passage
1 ville, 7 lieux de passage et d'histoire, de la danse et des arts visuels,
1 grand banquet festif, 1 exposition.
Voilà ce que propose le collectif en danse contemporaine Le CRue, Amélie Gagnon et Julia-Maude Cloutier, en association avec l'artiste en arts visuels et sonore Myriam Lambert pour investir des ponts et des lieux de passage à valeur patrimoniale de Québec par leurs arts.

C'est par des installations in situ et de la danse contemporaine que Passage in situ témoignera de l'importance de ces lieux dans l'édification de notre identité collective. En deux stations performatives, les artistes feront vivre ces lieux témoins de l'histoire. Petits et grands sont conviés à participer à cette journée festive gratuite.

Ce samedi 23 septembre dès 15h, le pont Lavigueur se transformera en lieu de diffusion de performances dansées, d’arts visuels et sonore pour mettre en lumière l’histoire du pont et des abords de la rivière St-Charles. Une première représentation est prévue à 15h30 et il y aura une reprise à 16h30.

À 18h le même jour, c’est l’intérieur et l’extérieur de la nouvelle Maison pour la danse de Québec qui se métamorphosera en grand banquet festif dès 18h30. Les performances et installations proposeront une métaphore contemporaine et poétique de l’ancien marché Jacques-Cartier qui était en place à cet endroit jusqu’en 1911.

Ce sera également le dévoilement de l’exposition photographiques Passage de Myriam Lambert en collaboration avec Le CRue. Les photographies faisant vivre ponts et passerelles à valeurs patrimoniales de Québec sublimés par le mouvement des danseurs de Québec.

23 septembre
(remis au 24 septembre en cas de pluie)

15h – Accueil à la Pointe aux lièvres
Performances – 15h30 et 16h30

18h – Accueil à la Maison pour la danse
Performance – 18h30

19H30 – Vernissage de l’exposition « Passage »
L'exposition se tiendra à la Maison pour la danse jusqu'au 22 octobre.

Pour vous déplacer d'un lieu de performance à l'autre, l'équipe de Passage in situ et ses partenaires vous invitent à profiter des sentiers pédestres et cyclables du parc linéaire de la Rivière St-Charles.

Cet événement est présenté en collaboration avec La Rotonde, la Maison pour la danse de Québec, Accès transports viables, la campagne J’embarque! et Action Patrimoine.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 18 septembre 2017

Biographie chorale, histoire d'une chute et happening... livresque!

Une troisième édition radiophonique fort chargée avec trois sujets aux antipodes les uns des autres. En prime, une Sélection du moment qui combine arts visuels, danse et patrimoine. C'est à ne pas manquer ce soir dès 17h 30 à l'antenne de CKRL-MF!

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

L'auteur et journaliste Jean-Fred Bourquin sera en conversation téléphonique pour nous parler de son plus récent livre, Paul Buissonneau en mouvement. Une biographie chorale d'un de nos plus illustres hommes de théâtre.

Un livre qui n’est pas une biographie au sens traditionnel du terme, mais un recueil de témoignages de ceux qui ont connu ou travaillé avec Paul Buissonneau. Et ils sont nombreux.

Un merveilleux voyage au cœur de l’histoire du théâtre et de la télévision du Québec mais aussi de la vie et de l’œuvre immense de Paul Buissonneau à la télévision et au théâtre.

 


Deuxième bloc - vers 17h 45


Notre Sélection du moment sera dansée cette semaine. Venez découvrir un double événement qui allie danse, arts visuels et sonore ainsi que le patrimoine de notre magnifique ville. La Sélection du moment sera également disponible sur ce blogue dès 6h demain.

Troisième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Stéphane Bourgeois
Découvrez le commentaire critique de David Lefebvre du spectacle-fleuve Five Kings, l'histoire de notre chute que présente le Trident jusqu'au 7 octobre.

Five Kings, l'histoire de notre chute
Le Trident
Jusqu'au 7 octobre
En savoir plus

Quatrième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Patrick Tomasso


Marie-Hélène Gendreau et Christian Lapointe seront en studio et au téléphone pour nous parler d'un happement livresque intitulé Notre bibliothèque et qui aura lieu au Musée national des beaux-arts du Québec dans le cadre de la programmation du Périscope.

Notre bibliothèque
Périscope
29 et 30 septembre

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 16 septembre 2017

Five Kings: nuit noire

Le Trident invite les spectateurs à un voyage au coeur d'une nuit noire, celle de notre chute vers un abime qui n'était ni espéré, ni attendu. Une vision de la jeune génération théâtrale sur 50 ans de notre histoire contemporaine.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Claude Gagnon
Ils sont cinq, ils se succèdent, se détestent, s’aiment, se trahissent et sont du même sang. Ils proviennent du fond des âges et, pourtant, ils sont d’aujourd’hui. Ils passent leur vie à attendre d’être au sommet et sitôt la montagne gravie, leur chute s’amorce. Autour d’eux, leurs alliés et leurs conspirateurs. Au-dessus d’eux, les femmes, à la fois souveraines et victimes, broyées par les mâchoires de l’Histoire en marche, se défendant corps et âme pour ne pas que tout sombre. Five Kings, L'histoire de notre chute est une expérience théâtrale d’envergure, une immersion dans le grand mécanisme des joutes de pouvoir qui font notre monde. Une relecture des rois shakespeariens à travers le prisme des cinq dernières décennies de notre époque; depuis l’explosion des valeurs familiales des années 60 jusqu’à l’ascension actuelle de l’individualisme.

Nuit noire
Spectacle-fleuve, dans une version écourtée de 3h 30 inspiré du cycle des rois de Shakespeare, qui transpose l'action dans notre monde moderne. L'histoire, écrite par un Olivier Kemeid, se déploie de la fin des trente glorieuses, ces trente années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, où tous les rêves sont permis et semblent à portée de main, jusqu'à aujourd'hui, échec cuisant d'un monde idyllique qui n'existe pas et d'une société des loisirs qui ne s'est jamais matérialisé.

Cinq rois, cinq époques et cinq chapitres d'une nuit noire qui verra non seulement la chute de rois mais celle de notre société vers l'individu-média, sorte de temps des bouffons où rien ne ressemble à ce que les générations des années 45-75 avaient imaginé. D'où le sous-titre: L'histoire de notre chute.

Merveilleux travail d'écriture
Olivier Kemeid a fait un merveilleux travail d'écriture. Il n'a pas emprunté les mots de Shakespeare, il s'est inspiré de l'histoire, des liens filiaux, qu'il a d'ailleurs rebrassé quelque peu, de la soif de pouvoir et de la chute de ces rois pour en faire un texte à la sauce shakespearo-kemeid.

Toi qui es né déjà avec toutes tes dents afin de déchiqueter le Monde,
puisse ta rage t’embraser et te consumer au complet avant qu’elle ne se répande.
Harry Lancaster Jr.

Un texte inspiré à la fois par la rythmique et la sonorité shakespearienne mais également par la saveur, la rythmique et la sonorité de Kemeid et notre langue. Cela donne au final, un texte riche, puissant et adapté à chacune des époques. Des ruptures de ton qui ne sont pas désagréables du tout et qui collent à merveille à chaque époque imposant une vibration unique à chacune d'elle.

Vibration unique doublée d'une mise en scène qui magnifie l'ambiance de chacune des époques: le temps des pères (années 60), le temps des poètes (années 70), le temps des héros (années 90), le temps des barbares (années 2000) et le temps des bouffons (années 2010). L'éclairage est presque constamment celui d'une nuit d'un ciel obscur ou d'une nuit noire amplifiant cette chute inéluctable.

Si les thèmes de la filiation, de la famille et du passage d'une génération à l'autre sont bien présents, les enjeux politiques et sociaux sont ceux qui dominent. Il est bien difficile de ne pas y associer certains des dirigeants politiques, actuels ou passés. Bien des noms habiteront votre esprit tout au long du spectacle... Trump, Kennedy, Trudeau et bien d'autres qu'ils soient nord-américains ou européens.

Des comédiens qui se surpassent
Une distribution imposante, une fois n'est pas coutume, parmi laquelle certains comédiens se démarquent particulièrement. Étienne Pilon, magnifique Richard II, Jonathan Gagnon, fantastique Henri VI ainsi qu'une combinaison de rôles qui lui offre la possibilité de déployer son extraordinaire talent de tragédien, et Jack Robitaille, pour ne nommer que ceux-là, qui interprète un superbe Falstaff. Le reste de la distribution, outre le maillon faible qu'est Olivier Coyette, est également excellente.

La distribution féminine dans des rôles un peu plus obscur, mais si essentiel aux nombreux drames qui s'y jouent, sont d'une très grande justesse. D'excellentes comédiennes dans de beaux rôles de femmes pas trop confinés aux rôles de mère, de femme ou d'épouse.

Divertissant
Malgré ses airs sombres, la pièce Five Kings offre des instants d'humour. Ce spectacle-fleuve, qui comprend bien quelques longueurs, propose un bon moment de divertissement que l'on regarde de loin. L'image est belle mais l'émotion est absente. Le spectateur, même s'il est interpellé occasionnellement, est campé dans le rôle d'observateur neutre. Il y manque un petit je-ne-sais-quoi pour rendre l'expérience mémorable.

Allez-y si vous aimez: les spectacles-fleuve, les classiques remixés à la sauce contemporaine, les mises en scène de Frédéric Dubois, découvrir le regard d'une génération sur notre évolution sociétale, les distributions imposantes, voir des comédiens de Québec et Montréal sur une même scène.

Au Trident jusqu'au 7 octobre. Avec Alex Bergeron, Olivier Coyette, Jean-Michel Déry, Alex Desmarais, Patrice Dubois, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Louise Laprade, Marie-Laurence Moreau, Étienne Pilon, Jack Robitaille, Isabelle Roy et Alexandrine Warren. Un texte d'Olivier Kemeid d'après Shakespeare. Une mise en scène de Frédéric Dubois.

Bon théâtre et bonne danse!

Samedi des programmations: La Rotonde

Pour sa 22e saison La Rotonde convie les convie les fervents de danse à un nombre record de spectacles.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)


Vers de nouveaux sommets
Plus de 200 artistes et artisans du Canada, de Québec à Vancouver, en passant par Montréal et Sherbrooke, et de la France seront à la l'affiche de cette nouvelle saison qui se tiendra du 10 octobre 2017 au 18 mai 2018.

L’art chorégraphique au cœur des 17 spectacles nous plongera dans des univers oniriques, dystopiques et poétiques où l’âme, le corps et l’esprit de quelque 80 interprètes, portés par la puissance même de l’existence et de sa fragilité, atteindront sur scène un niveau d’incarnation à la limite de la transe. Les spectateurs seront par la même occasion conviés à inaugurer le lieu de tous les possibles, le berceau absolu de la création en danse à Québec : la Maison pour la danse.

La Rotonde maintient son rythme ascendant et diffusera cette année un nombre inédit de spectacles, incluant des programmes multiples, pour un total de 27 œuvres. Cette constante progression dans l’atteinte de nouveaux auditoires est favorisée par une dynamique collaborative et de partenariat. La programmation 17-18 se déploie ainsi à travers six coprésentations, dont deux avec le Grand Théâtre de Québec, deux avec le Théâtre jeunesse Les Gros Becs, une avec le Mois Multi et une toute nouvelle complicité avec la salle Albert-Rousseau.

Je suis particulièrement excité à l’idée de présenter notre programmation la plus étendue à ce jour, composée de nombreux coups de cœur, de plusieurs nouvelles créations d’artistes qui ont déjà foulé nos scènes ainsi que de belles découvertes.
Steve Huot, directeur général et artistique de La Rotonde.

Automne 2017
L’automne s’ouvre à la Maison pour la danse avec Triptyque Cryptique (du 10 au 20 octobre), une soirée signée Lina Cruz mettant à l’honneur six artistes de Québec à travers trois duos. Anne Plamondon et Marie Brassard renouvellent leur connivence et créent Mécaniques nocturnes (6 au 8 décembre), qui promet de nous faire vibrer autant que lors de leur dernier passage en 2014.

Au bloc automnal s’additionnent d’autres œuvres qui nous ont marqués, créées notamment par Le Petit Théâtre de Sherbrooke et La Parenthèse (Érika Tremblay-Roy, Christophe Garcia), Out Innerspace Dance Theatre (David Raymond et Tiffany Tregarthen) et Dulcinée Langfelder & Cie. La fin de l’année 2017 s’annonce quant à elle triomphante, avec nulle autre que Louise Lecavalier (Compagnie Fou Glorieux), artiste de feu et de passion, qui nous présentera sa plus récente création, Mille batailles, abondamment acclamée.

Tryptique Cryptique
Du 10 au 20 octobre
Crédit photo:Llamaryon
Le fils d'Adrien danse, Production Fila 3, Collectif XYZ
Trois duos créés spécifiquement pour six interprètes de Québec qui voyagent à la rencontre du vocabulaire physique, de la gestuelle minutieuse et de l’imaginaire déjanté et fantasmagorique de l’inclassable artiste qu’est Lina Cruz.
Maison pour la danse - Studio A

Lettre pour Héléna
Du 18 au 20 octobre
Le Petit Théâtre de Sherbrooke, La Parenthèse
À travers les thèmes du deuil et de l’attachement, cette touchante histoire, qui fusionne la danse et les mots, nous fait vivre une amitié puissante et énergiquement mise en mouvement.
Théâtre Les Gros Becs

Major Motion Picture
Du 1er au 3 novembre
Crédit photo: Wendy D.
Out Innerspace Dance Theater
Avec une maîtrise gestuelle remarquable et une grande originalité, la compagnie vancouvéroise explore la propagande, la surveillance et le pouvoir dans une intrigue aux accents orwelliens : une fable dystopique à la fois drôle et sombre.
Méduse - Salle Multi

Confidences sur l'oreiller
Un essai sur les rêves
5 novembre
Crédit photo: Andrée Lanthier
Dulcinée Langfelder & Cie
Aux confins de la danse, du mime, de l’humour et du multimédia, Dulcinée Langfelder
convie le public à un voyage onirique et poétique
où le rêve nous rappelle qu’en chaque humain
vit un être créatif qui s’ignore parfois.
Salle Albert-Rousseau

Mécaniques nocturnes
Du 6 au 8 décembre
Anne Plamondon
Avec la collaboration de Marie Brassard, Anne Plamondon, chorégraphe singulière et interprète virtuose, réaffirme l’originalité de sa signature dans une pièce explorant la mystérieuse pulsion de créer et construire, inhérente à la mécanique humaine du geste.
Méduse - Salle Multi

Mille batailles
Du 12 au 13 décembre
Crédit photo: André Cornellier
Fou glorieux
Dans une ambiance musicale percussive et texturée, Louise Lecavalier, artiste de feu et de passion, soustrait les corps aux émotions en leur insufflant une énergie électrique débridée et livre ce qui pourrait être l’ultime bataille, sublimée par une danse folle et inclassable, où la puissance du mouvement demeure la seule façon d’exister.
Grand Théâtre de Québec - Salle Octave-Crémazie

Hiver 2018
Dès l’hiver, la compagnie Le fils d’Adrien danse de l’attachant chorégraphe de Québec Harold Rhéaume célébrera la beauté et l’empathie avec sa toute nouvelle et attendue création P.artition B.lanche, suivie de Tendre, touchante et réjouissante pièce d’Estelle Clareton. Le bloc se terminera avec la Compagnie Virginie Brunelle qui offrira aussi une œuvre aux accents poétiques, cette fois composée de surprenants tableaux vivants : À la douleur que j’ai.

Ajoutons au dénombrement hivernal la Compagnie Yvann Alexandre avec BLEU., spectacle qui traduit le ressenti des émotions humaines en une calligraphie de l’intime, ainsi qu’un projet interdisciplinaire mené par Martin Messier et Anne Thériault (14 lieux et Lorganisme), dédié à l’agonie du monde matériel.

BLEU.
Du 18 au 19 janvier
Compagnie Yvann Alexandre
Yvann Alexandre, dont la gestuelle s’organise comme une calligraphie de l’intime,
propose avec ce septuor empreint d’une profonde humanité
un questionnement sur l’impact et offre une forme malléable
et fluide renouvelée par la plasticité des corps.
Méduse - Salle Multi

Con grazia
Du 7 au 8 février
14 lieux + Lorganisme
Maîtres dans l’art de faire voir les sons et virtuoses multidisciplinaires touche-à-tout,
les orfèvres du geste Martin Messier et Anne Thériault
sont les détonateurs vivants de cet opus performatif, intensément sensoriel,
dédié à l’agonie du monde matériel.
Méduse - Salle Multi

P.artition b.lanche
Du 13 au 15 février
Crédit photo: Le fils d'Adrien danse
Le fils d'Adrien danse
Tel un cri, un besoin profond de la part du créateur Harold Rhéaume,
P.artition B.lanche tisse des liens indélébiles entre les notions d’interdépendance
et d’entraide entre les êtres pour célébrer le beau et l’empathie.
Théâtre de la Bordée

Tendre
25 février
Créations Estelle Clareton
Fantaisie artistique d’une grande sensibilité,
magnifiquement incarnée par les envolées ludiques acrobatiques et chorégraphiques
des deux interprètes, cette création d’Estelle Clareton convie les jeunes
à une réjouissante expérience à la croisée de la danse, du théâtre et de l’art clownesque.
Théâtre Les Gros Becs

À la douleur que j'ai
Du 14 au 16 mars
Crédit photo: Robin Pineda Gould
Compagnie Virginie Brunelle
À travers une poésie amère et corrosive, parfois romantique,
mais toujours filtrée par un regard qui questionne sans relâche les relations humaines,
Virginie Brunelle explore l’action soutenue de la douleur,
ce pont émotionnel et cette épine au coeur qui finissent par devenir
aussi intangibles qu’un souvenir.
Méduse - Salle Multi

Printemps 2018
Le printemps ne laissera aucun adepte de danse en reste avec, pour la toute première fois au Grand Théâtre de Québec, Alan Lake, percutant chorégraphe de Québec et sa dernière création, Le cri des méduses, inspirée d’une forme d’état d’urgence. De retour cette saison, Daniel Léveillé présentera Solitudes duo, œuvre dans le sillage de Solitudes solo qui avait été présenté à La Rotonde en 2016. 

La programmation s’achèvera par une soirée découverte de la gigue contemporaine à la Maison pour la danse en collaboration avec BIGICO. La saison serait incomplète sans les créations incomparables de Destins Croisés (Ismaël Mouaraki), de la Compagnie Katie Ward et sa performance immersive Infinity Doughnut, et d’Andrew Turner qui sollicitera la capacité de visualisation du spectateur dans son œuvre en programme double avec la dernière création de Josiane Bernier, artiste émergente de Québec. 

Lien(s)
Du 21 au 22 mars
Crédit photo: Philippe Provencher, Le Foutoir
Destins croisés
À la croisée des danses urbaines et contemporaines
et portée par une musique électronique exaltante,
la chorégraphie d’Ismaël Mouaraki invite à une expérience sensorielle dans un univers abstrait
et organique où être et paraitre se chevauchent pour laisser percevoir
les multiples possibilités des corps et la richesse des différences.
Méduse - Salle Multi

Le cri des méduses
Du 4 au 5 avril
Alan Lake factori(e)
Inspiré par l’état d’urgence vécu par les naufragés du Radeau de La Méduse de Géricault,
Alan Lake poursuit son approche pluridisciplinaire
et explore la manière dont une communauté se redresse à la suite d’événements graves,
dans un lieu inventé où s’esquisse un onirique tableau vivant.
Grand Théâtre de Québec - Salle Octave-Crémazie

Infinity Doughnut
Du 11 au 13 avril
Crédit photo: Svetla Atanasova
Compagnie Katie Ward
Dans sa performance immersive, Katie Ward scrute de nouvelles formes
et modalités de prestation chorégraphique tout en entretenant une esthétique accessible par l’entremise de l’ironie et d’une physicalité proche de la bande dessinée.
Maison pour la danse - Studio A

Solitudes duo
Du 19 au 20 avril
Crédit photo: Denis Farley
Daniel Léveillé danse
Force, grâce et émotion se conjuguent dans une danse exigeante qui,
par le prisme d’acrobatiques et tendres portés,
révèle l’éloquence brute des corps en interrelations.
Méduse - Salle Multi

Programme double
Du 26 avril au 3 mai
Josiane Bernier
La fille d'à côté
La fille d’à côté scrute tous les détails du moment présent propices à la rencontre
et plonge tête première dans l’intimité de l’humain
en jouissant du vertige qui nous envahit alors.
+
Andrew Turner
Duet for One Plus Digressions
Crédit photo: Ollie Smith
Duet for One Plus Digressions, c’est un interprète qui s’évertue à combler le vide laissé
par sa partenaire absente à l’aide d’une gestuelle athlétique
et d’un propos empreint d’une délectable dérision.
Maison pour la danse - Studio A

BIGICO
Soirée découverte de la gigue contemporaine
18 mai
Crédit photo: Valérie Sangin
La BIGICO regroupe des chorégraphes et des interprètes qui offriront,
pour la première fois à Québec, huit courtes pièces,
autant de visions différentes d’une gigue du 21siècle,
vivante, vibrante et percutante avec des allures résolument contemporaines.
Maison pour la danse - Studio A

Bon théâtre et bonne danse!

Samedi des programmations: Périscope

La 32e saison du Théâtre Périscope s’ouvrira le 29 septembre et proposera dix créations de compagnies d’ici, ainsi que le retour du Festival du Jamais Lu.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)

Soucieuse de faire du Périscope un lieu de diffusion qui ouvre ses portes à tous, la coordonnatrice artistique Marie-Hélène Gendreau propose une programmation éclatée, en plus de ré-intégrer le Studio Marc-Doré dans la saison régulière.

NOTRE BIBLIOTHÈQUE
29 et 30 septembre 2017
Une production du Théâtre Blanc (Québec) et 140 (Bruxelles)
Avec 24 lecteurs et lectrices accompagné(e)s de musicien(ne)s

En septembre, de petites bibliothèques libre-service seront installées un peu partout dans le quartier du Théâtre. Le public pourra y récupérer un livre et surtout, en laisser traîner un pour le plus grand bonheur des prochains passants. Quelques jours avant la tenue de Notre bibliothèque, les étagères des bibliothèques seront vidées de leur contenu pour que les livres se retrouvent sur scène, réunis au même endroit. Se succéderont ensuite pendant deux jours, des lecteurs/lectrices qui passeront sur scène pour faire entendre des extraits tirés au hasard des livres disponibles, et ce, pendant une demi heure chacun/chacune et sans préparation aucune. Une lancée dans le vide, un vertige, un fantasme. Des musicien(ne)s improvisateur(trice)s seront aussi de la partie, inspirés par les lectures faites en direct. Ici, le spectateur est libre d’entrer et de sortir quand il veut.

HÔTEL-DIEU
Du 10 au 28 octobre 2017
Texte et mise en scène Alexandre Fecteau avec la collaboration d’experts
Avec Chantal Bonneville, Jacynthe Drapeau, Jasmin Hains, Louis-Olivier Pelletier, Guillaume Pepin, Ana Maria Pinto, Michèle Tousignant et un autre expert à déterminer
Production Nous sommes ici (Québec)

Hôtel-Dieu part d’une observation personnelle d’Alexandre Fecteau : peu importe notre souffrance, nous l’échangerions rarement contre celle d’un autre. Ici, le mot souffrance est employé au sens très large; grandes souffrances, mais aussi les petits désagréments et malheurs de l’existence qui font que jamais la vie n’est parfaitement dénuée de soucis. Ainsi, petite ou grande, il est question d’une réalité qui est le lot de tout un chacun. Tiré de rencontres avec des gens fréquentant la souffrance au quotidien (infirmière aux soins palliatifs, malades chroniques, survivants du suicide d’un proche, etc.), Hôtel-Dieu est divisé en trois volets : la souffrance et son sens, le deuil, les rituels.

DES ARBRES
Du 31 octobre au 11 novembre 2017
Texte Duncan Macmilan / Mise en scène Benoît Vermeulen
Avec Sophie Cadieux et Maxime Denommée
Production Théâtre de La Manufacture (Montréal)

En ces temps d’incertitudes, de changements climatiques et de crise économique, est-ce réellement une bonne idée de mettre un enfant au monde? Alors qu’autrefois il s’agissait de désirs instinctifs, il semble qu’aujourd’hui faire un tel choix a le pouvoir de porter atteinte à la nature. Entre responsabilité sociale et relation amoureuse, comment ces deux êtres imparfaits qui se considèrent comme « de bonnes personnes » arriveront-ils à faire un choix? Et si cet enfant faisait partie de la solution plutôt que du problème? Dans une action qui se déroule en une seule scène parsemée d’ellipses et de dialogues entre les deux personnages, Des arbres est avant tout une histoire d’amour.

TITUS
Du 17 novembre au 2 décembre 2017
Texte William Shakespeare / Mise en scène et adaptation Édith Patenaude
Avec Mykalle Bielinski, Véronique Côté, Laurie-Eve Gagnon, Marie-Hélène Gendreau, Marie-Hélène Lalande, Dominique Leclerc, Joanie Lehoux, Anglesh Major, Valérie Marquis, Claudiane Ruelland et un autre comédien à confirmer
Production Les Écornifleuses (Québec)

En s’attaquant au texte le plus sanglant de Shakespeare, Les Écornifleuses restent fidèles à ce à quoi elles nous ont habitués : un théâtre de bouleversement des codes, des langages, des rôles, des intentions. Avec Titus, le public sera confronté à une tragédie, mais verra aussi une lueur d’espoir. Loin de vouloir ajouter à la tonne de haine que le monde entier reçoit chaque jour, Les Écornifleuses souhaitent plutôt la représenter pour, ensuite, y mettre un grand coup d’amour. Dans un spectacle où le jeu remplira l’espace, le sang coulera, oui, mais les chants s’élèveront.

BABY-SITTER
Du 16 au 27 janvier 2018
Texte Catherine Léger / Mise en scène Philippe Lambert
Avec Isabelle Brouillette, Victoria Diamond, François- Xavier Dufour et Steve Laplante
Production Théâtre Catfight (Montréal)

À une époque où l’égalité entre les sexes est sur toutes les lèvres, où chacun cherche à prendre sa place, homme ou femme, comment le couple réussira-t-il à trouver son équilibre? Quelle est la place des hommes dans le mouvement féministe et dans les débats qu’il provoque? Mais surtout, comment survivre à ces débats sans se perdre soi-même?

CLOSER - TOUT CONTRE TOI
Du 6 février au 3 mars 2018
Texte Patrick Marber / Traduction Fanny Britt / Mise en scène Marie-Josée Bastien
Avec David Bouchard, Jean-Michel Déry, Claudiane Ruelland et Alexandrine Warren
Production Théâtre Niveau Parking (Québec)

Entre conflits silencieux, pulsions humaines, stratégies troubles et ambigües, les personnages de Closer vivront leur obsession jusqu’à la fin. Œuvre majeure du théâtre contemporain (portée au cinéma en 2004, aux États-Unis), c’est la première fois que Closer sera montée au Québec. Réflexion sur le caractère insondable du désir, la vérité demeure le thème central de la pièce. Jeu de tension entre désirs et limites des rapports humains, il y est question de sexe avec autant de désinvolture et de détachement que s’il était question du temps qu’il fait.

L'INCROYABLE LÉGÈRETÉ DE LUC L.
Du 13 au 31 mars 2018
Texte et idée originale Philippe Soldevila, Christian Essiambre, Pierre Guy Blanchard et Luc LeBlanc
Mise en scène Philippe Soldevila
Avec Christian Essiambre, Pierre Guy Blanchard et Luc LeBlanc
Production Théâtre Sortie de Secours (Québec) et théâtre l'Escaouette

Trois gars du Nouveau-Brunswick nés à quelques kilomètres les uns des autres; mêmes écoles, mêmes arénas, même Université et même passage au Pays de la Sagouine. Trois gars élevés dans un environnement social rude; batailles, exploits dangereux, violence, alcool. Trois gars devenus artistes dans un contexte où la fragilité est une faiblesse, où la sensibilité est réprimée socialement. Comment ces trois gars se sont rendus jusqu’ici, comment sont-ils devenus ce qu’ils sont? Après plusieurs mois d’exploration et fidèle aux deux premiers volets, Philippe Soldevila dresse ici, encore une fois, le portrait d’êtres extrêmement attachants et bouleversants, avec humour, profondeur et humanité.

DÉVORÉS
Du 27 mars au 14 avril 2018
Présenté dans le Studio Marc-Doré
Texte Jean-Denis Beaudoin / Mise en scène Jocelyn Pelletier
Avec Olivier Arteau, Jean-Denis Beaudoin, Ariane Bellavance-Fafard et cinq autres interprètes à
confirmer
Production La Bête noire (Québec)

Après le succès de Mes enfants n’ont pas peur du noir, présenté à Premier Acte en 2014 et au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui à l’automne 2016, et de Épicerie, également présenté à Premier Acte, en 2016, Jean-Denis Beaudoin fait son entrée au Périscope avec sa toute nouvelle création. Théâtre éclaté et surprenant oscillant entre le cinéma à la David Lynch et le théâtre de genre, nous retrouvons l’univers décalé et cinglant du jeune auteur. Flirtant avec l’horreur, l’onirisme et le thriller, il s’inspire ici légèrement du « Teen movie » pour créer un environnement unique et déstabilisant.

TOMATES
Du 5 au 21 avril 2018
Texte et idée originale L’orchestre d’hommes-orchestres (librement inspiré de À nos amis du Comité invisible et du conte Le sabre de lumière et de vertu de sagesse)
Avec L’orchestre d’hommes-orchestres et invités

La prémisse du spectacle : sept personnes s’enferment dans un espace délimité par une corde et font le pacte de ne jamais en sortir. Ils prennent possession de la grande salle, l’occupent, s’y installent, y vivent, affranchis des conventions. Au sein de ce microcosme intime et déroutant, des alliances se créent, des conflits naissent. Dans un fatras d’objets, de chants révolutionnaires et d’images vidéo captées en direct, les langages se marient pour explorer les notions de collectif, d’anonymat, de pouvoir et d’enfermement.

OS - LA MONTAGNE BLANCHE
Du 24 avril au 5 mai 2018
Texte et idée originale Steve Gagnon / Mise en scène Denis Bernard
Avec Steve Gagnon et les musiciens Adèle Trottier-Rivard et Nicolas Basque
Production Théâtre Jésus, Shakespeare et Caroline

Avec Os, nous retrouvons l’écriture très intime et spasmodique de Steve Gagnon. Il y est question de refuge, de mémoire, de l’importance des rituels, des chemins déjà tracés sur lesquels nous bâtissons notre propre itinéraire, du legs et de l’infinité des possibles. Après la mort de sa mère, un homme quitte tout pour partir travailler sur un site archéologique. Entre une correspondance avec son amoureuse restée au Québec et ses conversations avec la dame qui l’héberge, il réfléchit sur la mort, sur le passé, sur l’homme à travers le temps, sur ce que signifie être un homme, sur la passation du sang, de la force et du courage.

De retour :
LE FESTIVAL DU JAMAIS LU
Les 7, 8 et 9 décembre 2017
Direction artistique Marianne Marceau
Une production du Jamais Lu

À travers une série de lectures théâtrales mettant à l’honneur les mots, cette 7e édition revient prendre d’assaut le Périscope, transformant la salle en un quartier général / bar / salle de spectacle où la parole est directe et libre; où les auteurs allument des feux inspirants, absolument énergisants; où la fête peut éclater et nous rassembler pour célébrer ce formidable acte de résistance qu’est le geste d’écrire.

Bon théâtre et bonne danse!

vendredi 15 septembre 2017

Les 3 ténors: complètement fou!

La Salle Albert-Rousseau propose une comédie totalement déjantée qui tient l'affiche pour un dernier soir. Des performances époustouflantes et du plaisir à profusion pour une fort agréable soirée. 

Une critique de Robert Boisclair


Paris, 1936 dans une chambre de l'hôtel Ritz situé au pied de la tour Eiffel. Le producteur Henri Beaudet (Martin Drainville) et son assistant Max (Benoît Brière) sont à mettre la touche finale au concert d'opéra du siècle qui aura lieu à quelques pas de l'hôtel. Ils sont fébriles et inquiets car ils sont à quelques heures du début du concert et l'un des trois ténors est en retard.

Un spectacle avec trois grandes vedettes de l'opéra signifie donc qu'il y a de gros égos et, surtout, d'importants problèmes à résoudre avant la prestation des ténors. Et des problèmes, il y en aura à la tonne, c'est certain! Ajoutez une bonne dose de quiproquos, des claquements de nombreuses portes, une forte dose de slapstick et des amours imaginaires, vous obtenez alors un joyeux cocktail drôlissime à souhait.

Un spectacle rodé au quart de tour
Les quiproquos et les dilemmes ne se font pas attendre et se pointent le nez dès les premiers instants de la pièce. Le spectacle rodé comme une horloge suisse ne manque pas de prestations magnifiques du trio de choc que sont Luc Guérin, dont le caractère comique du personnage se révèle surtout dans la deuxième partie de l'entracte, Benoît Brière et Matrin Drainville. Le reste de la distribution n'est pas en reste et offre de belles performances comiques.

Le rythme est effréné et les changements de costumes, surtout de la part de Luc Guérin dans les rôles d'un ténor et de son sosie chantant, sont incroyablement rapides.

La complicité du trio Guérin, Drainville et Brière est incontestable. Ils sont de grands artistes et de grands amis et cela se sent sur scène. Ils aiment être ensemble et faire rire le public et cela transparaît dans leur jeu pour le plus grand plaisir du public.

Ce spectacle, une comédie d'été à l'origine, a de grosses ficelles qui, par moments, ressemblent à de gros cordages. Certains gags et certains rebondissements sont donc plus que prévisibles. Heureusement, d'autres sont forts surprenants. Mais qu'ils soient surprenants ou prévisibles, le spectacle n'en est pas moins fort divertissant. Un rythme complètement fou qui emporte même le spectateur le plus réticent.

Il faut souligner le magnifique décor de Jean Bard, particulièrement la tour Eiffel qui semble aussi vrai que celle qui domine Paris, et les splendides costumes de François St-Aubin. Petit commentaire à l'adresse de la Salle Albert-Rousseau, qui est plutôt chiche en distribution de programme et en remerciements sur son site web: faites connaître l'ensemble des artisans d'un spectacle. Ils ne sont peut-être pas de grandes vedettes mais ce sont d'extraordinaires performeurs dont le travail mérite d'être souligné et, surtout, connu et reconnu par le public. Un petit effort S.V.P.

À voir
Un spectacle complètement déjanté aux forts accents de slapstick interprété par une distribution d'enfer. Si vous avez l'esprit chagrin, c'est le spectacle à voir car vous oublierez en un rien de temps tout vos problèmes.

Allez-y si vous aimez: rire à vous en tapez les cuisses, les grosses ficelles qui pendouillent, le théâtre de boulevard, Drainville, Brière ou Guérin.

À la Salle Albert-Rousseau pour un dernier soir. Avec Benoît Brière, Martin Drainville, Luc Guérin, Carl Poliquin, Catherine Sénart, Marie-France Lambert et Nathalie Doummar. Une mise en scène de Benoît Brière et Martin Drainville. Un textes de Ken Ludwig (A Comedy of Tenors) traduit et adapté par Benoît Brière, Luc Guérin et Martin Drainville.

Bon théâtre et bonne danse!

jeudi 14 septembre 2017

Bienveillance: besoin d'amour

C'est Marie-Hélène Gendreau qui le dit elle-même dans son mot de la metteuse en scène: «Bienveillance déborde d'amour». Et elle a tout à fait raison. L'amour, le vrai, le sincère et, surtout, le dissimulé et l'inavoué, est bien présent dans cette pièce. Retour sur un immense câlin à la vie et à l'humain.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: David Cannon
Bienveillance raconte la réunion de deux amis d'enfance. Gilles Jean (Emmanuel Bédard) est un riche avocat de Montréal alors que Bruno (Eliot Laprise) est resté à Bienveillance, petit village qui les a vus grandir, et où Bruno s'est marié. L'enfant du couple a eu un terrible accident et l'ambulance a mis beaucoup de temps à se rendre sur les lieux plongeant l'enfant dans un coma. Bruno et sa femme ont entamé des poursuites contre la compagnie chargée de la répartition des appels. Gilles est le défenseur assigné par la firme d'avocat de la compagnie en question. Un contexte troublant qui oblige un face à face entre les deux hommes dans leur village natal.

Besoin d'amour
Gilles Jean, superbement interprété par Emmanuel Bédard, est un être qui a terriblement besoin d'amour. Celui de sa mère, de cet amoureux qu'il a laissé filer il y a plusieurs années, de cet ami, Bruno, qu'il n'a plus vu depuis des lunes, de ce père qu'il n'a jamais connu mais qui lui revient en rêve. Mais il ne sait pas recevoir cet amour, encore moins l'accepter. C'est un véritable drame pour lui. Il est terriblement seul malgré la réussite.

Elle est bien facile cette réussite car Gilles Jean prend le chemin le moins exigeant. Une réplique de Gilles Jean, qui ouvre et ferme le spectacle, démontre bien cette réussite factice. Celle qui emprunte le chemin le plus facile et qui l'empêche de prendre celui qui le comblera de bonheur.

Entre la bonté et moi, il y a une autoroute de campagne devant un verger.

Face à cette difficulté, il choisit la facilité. Je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même lorsque vous verrez le spectacle.

Bruno est en quelque sorte son opposé. Il est la bonté sur quatre pattes. Il embrasse chaque moment et savoure l'amour de ceux qui l'entourent. Il a une amitié sincère pour Gilles Jean. Il l'aime de tout son coeur même s'il accepte mal qu'il soit l'avocat assigné à la défense de la compagnie chargée de la répartition des appels.

Cette amitié, doublée de ce geste que Bruno considère comme une trahison, amène les deux amis à s'affronter dans une magnifique scène où un Eliot Laprise, qui interprète un solide Bruno, déverse son fiel face à un Gilles Jean (Emmanuel Bédard) estomaqué et sans mots.

J'adore les dilemmes et les doutes. J'aime que mes personnages
soient aux prises avec un choix qui aura un impact sur les évènements à venir,
mais aussi sur la façon dont ils se perçoivent eux-mêmes.
Fanny Britt

Magnifique mise en scène
Marie-Hélène Gendreau a su insuffler à sa mise en scène tout l'amour et toute la solitude que vit Gilles Jean et que la force du texte laisse supposer. La scène est dépouillée et simplement peuplée d'un amoncellement de roches qui forment une montagne inatteignable (mais le restera-t-elle?) pour Gilles Jean.

Les magnifiques éclairages plongent la scène dans une semi-pénombre augmentant la terrible solitude de cet homme qui se cherche et, sans doute, espère trouver des réponses dans ce lieu qui l'a vu grandir. Outre les performances d'Emmanuel Bédard et d'Eliot Laprise soulignons la magnifique maman interprétée par Lorraine Côté.

Les scènes d'ouverture et de fermeture sont d'une tendresse et d'un amour infinis. Elles sont faites de petites touches, de délicats moments, de petits gestes qui marquent l'esprit. Deux magnifiques instants qui, à eux seuls, valent le déplacement même si la finale s'étire quelque peu.

À voir
Malgré les souffrances et les douleurs, nombreuses, des personnages, ce spectacle offre des moments d'humour qui allège l'ambiance. Bien qu'il y ait quelques longueurs et une finale qui s'étire quelque peu, Bienveillance est un spectacle qu'il faut voir. Allez-y surtout si vous aimez les questionnements sur notre humanité.

À La Bordée jusqu'au 7 octobre. Avec Emmanuel Bédard, Lorraine Côté, Nadia Girard Eddahia, Eliot Laprise et Éric Leblanc. Une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau. Un texte de Fanny Britt.

Vous voulez en savoir plus? Écoutez notre interview avec Marie-Hélène Gendreau et Emmanuel Bédard ici (vers 18h 10 de l'émission du 4 septembre).

Bon théâtre et bonne danse!