mardi 25 septembre 2018

La sélection du moment: Les journées de la culture

La sélection du moment c’est une suggestion, une seule, d’un film ou d’un livre sur le théâtre ou la danse, d’un spectacle dansé ou théâtralisé ou encore d’un événement relié à un de ces deux arts que vous ne devez manquer sous aucun prétexte.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Journées de la culture
Les vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 septembre, la comédienne Émilie Bibeau et l’humoriste et comédien Laurent Paquin, ambassadeurs des 22es Journées de la culture, invitent les citoyens de tous âges à célébrer les arts et la culture dans plus de 400 villes et villages du Québec! Sous la thématique des mots, fil conducteur de la programmation, l’événement propose des milliers d’activités gratuites à tous les amoureux de culture… et de mots.

Les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches auront leur lot d'activités divertissantes de tous types. Parmi les activités-phares notons la découverte des orgues emblématiques du Vieux-Québec, véritables joyaux du patrimoine de la capitale, dans un circuit pédestre reliant les lieux les plus inspirants du secteur. Des organistes chevronnés accueilleront le public en musique (30 septembre de 12 h à 16 h – Palais Montcalm – Maison de la musique, Chapelles des Jésuites, Cathédrale Holy Trinity).

Parmi les nombreuses autres activités en voici quelques-unes en théâtre et en danse que nous avons sélectionné pour vous.

Dans la Capitale-Nationale
Théâtre
Assistez à une rencontre avec Véronique Côté, metteuse en scène du spectacle Je me soulève que présentera Le Trident au cours de la prochaine saison, qui dirigera une lecture d'extraits par des comédiens de la production, le tout animé par Anne-Marie Olivier (29 septembre de 14h 30 à 16h 30 – Musée national des beaux-arts du Québec).

Je me soulève
Crédit photo: Stéphane Bourgeois
Participez à une répétition publique du spectacle Foreman qui tiendra l'affiche du Périscope au cours de la saison 18-19. Dans un véritable happening pluridisciplinaire, cette création lève le voile sur la maladie identitaire de l'homme actuel. Une rencontre avec l’équipe est prévue après le spectacle. Une autre belle occasion de découvrir un spectacle avant tout le monde et de faire une petite incursion dans le processus créatif (28 et 29 septembre de 13h à 16h – Périscope).

Foreman
Crédit photo: Atwood
Danse
Le Ballet de Québec propose sa toute dernière production, Vortex, un ballet inspirant et énergique qui sensibilise au réchauffement climatique. Danse et environnement ne font qu'un dans ce spectacle (30 septembre de 14h à 15h 30 – Centre Uriel).

En Chaudière-Appalaches
Danse
Le Souffle de l’aube est un parcours immersif de danse contemporaine en nature. Les spectateurs marchent dans un parcours qui les guide vers des lieux où les interprètes les attendent afin de saluer le coucher du soleil. (28 septembre de 17h à 18h – Parc fluvial de Berthier-sur-Mer).

28, 29 et 30 septembre, partout au Québec

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 24 septembre 2018

Drame, mensonges et amour démultiplié

Drame, mensonges et amour démultiplié s'offrent en trois spectacles qui frappent en plein dans le mille de l'actualité de ces derniers mois.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30

Une fille, un tout croche qui lui brise le coeur, un bébé qui se pointe le nez et une mère qui commet l'impensable. C'est, en quelques mots, le synopsis d'un spectacle qui s'attaque à un sujet sensible que vous découvrirez en compagnie de l'auteure et comédienne Marie-Pier Lagacé et du metteur en scène Simon Lemoine.

Celle qu'on pointe du doigt
Premier acte
Du 2 au 20 octobre
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Deuxième bloc - vers 17h 50
Crédit photo: Pierre-Marc Laliberté
L'amour démultiplié prend tout son sens dans cette production. Il est désir, trahison, affection, perte ou amitié profonde et sincère. Camille Proust nous livre, en deuxième partie de l'émission, son appréciation de La réunification des deux Corées.

La réunification des deux Corées
Bordée
Jusqu'au 13 octobre
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Troisième bloc - vers 18h 10
En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois
Mensonges et vérités s'affrontent dans cette oeuvre-phare de Michel Tremblay. Marie-Hélène Gendreau sera dans notre studio pour nous révéler les secrets de cette magnifique production.

Le vrai monde?
Trident
Jusqu'au 13 octobre
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À ne pas manquer!

Ne manquez pas demain matin dès 6h, notre Sélection du moment ici même sur ce blogue. Au programme? De la culture, de la culture et encore de la culture!

Bon théâtre et bonne danse!
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vendredi 21 septembre 2018

Le vrai monde?: en écho de notre monde

Le passé fait face au présent, l’espoir à la désillusion, la fiction à la réalité. Le vrai monde? est tout en dualité. Une oeuvre qui se laisse découvrir par des mensonges empreints de vérités.

Une critique de Robert Boisclair
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En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
À 23 ans, Claude rêve de devenir écrivain. Sa première pièce met en scène trois personnages qui portent les noms de son père, de sa mère et de sa sœur, auprès desquels il a puisé son inspiration. Ses personnages prennent vie et côtoient leurs modèles; une fascinante confrontation s'ensuit, où s'agitent le double fond des choses, la multiplicité des perceptions et des réalités. Où est le vrai monde lorsque chacun crie au mensonge? Qu’est-ce que le vrai? Qu’est-ce que le faux? Qui sommes-nous dans le regard des autres?

Claude:
Même si chus de bonne foi?

Madeleine 1:
Tu peux pas être de bonne foi. Parce que t'es pas nous autres… 

Claude:
C'est là que tu te trompes, maman… Écoute… Veux-tu m'écouter juste un peu?
J'ai toujours eu une grande facilité… à me glisser à l'intérieur des autres.
À les sentir. J'fais ça depuis toujours.
Vous autres, vous appelez ça de l'espionnage… Moi, j'appelle ça vivre. (…) 
Extrait du spectacle

Règlements de comptes
Règlement de comptes avec l'univers familial ou règlement de comptes avec le théâtre? Un peu des deux! Les personnages sont vrais et faux en même temps. Le théâtre de Claude emprunte beaucoup, s'approprie l'histoire, la vraie, celle de sa famille et il nous la recrache dans sa vérité. Si Claude règle ses comptes avec sa famille, Tremblay un peu aussi tout de même, Michel le fait avec le théâtre. Il le passe à la moulinette et se questionne sur l'appropriation qu'il en fait quand il écrit.

Le vrai se révèle à travers le faux. La vérité se révèle grâce au mensonge. Les désirs les plus intimes s'affichent au grand jour par le rêve et la transposition dans la fiction. Les êtres existent enfin. Pour le meilleur... ou pour le pire. Car du mensonge qui exprime la vérité cachée, il y a bien peu de positif. Mais une libération. Les mots censés être salvateurs s'évaporent dans un incendie, merveilleux déliement, qui ramène le tout à son point de départ. Si les mots du mensonge disparaissent, s'effacent la vérité enfouie reprend-elle ses droits? Où est la vérité dans ce salmigondis de faux et de vrai? Le faux est-il la vérité? Ou est-ce le vrai?

En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois
En écho de notre monde
Le vrai monde? est une pièce écrite en 1987 mais d'une criante réalité avec notre monde d'aujourd'hui. Elle fait écho au mouvement #moiaussi, avec ces histoires d'inceste et de souffrance féminine et à celui d'appropriation culturelle qui a fait les manchettes cet été, à travers l'oeuvre de Claude qui calque au détail près l'histoire familial. L'écriture de Tremblay se pointe le nez au Trident à point nommé pour remettre sur la table ces questions. Essentielles. Beaucoup de questionnements et peu de réponses. Mais bien de la matière à réflexion. La porte est ouverte. Profitons-en.

Magnifique effet miroir
La superbe mise en scène de Marie-Hélène Gendreau et la scénographie proposent un magnifique effet miroir. Le faux et le vrai se croisent certes mais miroitent constamment. Tout comme les lieux. La zone fleurs de la mère et celle bières du père. Les deux fenêtres qui se transforment en cage pour danseuses à gogo. Les personnages réels et imaginés qui se croisent, font les mêmes gestes au même moment ou se regardent droit dans les yeux, quêtant une parcelle d'éclaircissement ou d'explication dans le regard de son double.

Les superbes éclairages et les magnifiques images animées en arrière scène donnent tout un souffle au spectacle. Murale de mots tirés de l'oeuvre de Claude et images psychédéliques s'y agitent. Cela fait très années soixante et crée une aura de mystère. Le vrai et le faux à nouveau. Dans quelle réalité sommes-nous au juste? Quelle est la réalité?

En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois
La texte et sa mécanique sont superbes. Les diatribes frappent justes. Certaines expressions frappent l'imaginaire comme ce vacarme du silence de la mère. Les comédiens sont extraordinaires. Tous jouent justes. La hargne, la brutalité, la rage n'ont jamais été aussi sublimement portées. Anne-Marie Olivier et Jean-Michel Déry en mère et père fictifs ainsi que Christian Michaud et Nancy Bernier en père et mère réels offrent de solides performances. Ariel Charest et Claude Breton-Potvin en soeurs imaginaire et original ainsi que Jean-Denis Beaudoin dans le rôle de Claude s'en tirent avec les honneurs.

Allez-y surtout si vous aimez: le théâtre de Tremblay, les effets miroir, les spectacles où la réalité se frotte à la fiction, les divertissements qui font réfléchir, les oeuvres qui vous prennent aux tripes.

Au Trident jusqu'au 13 octobre. Avec Jean-Denis Beaudoin, Nancy Bernier, Claude Breton-Potvin, Ariel Charest, Jean-Michel Déry, Christian Michaud et Anne-Marie Olivier. Une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau. Un texte de Michel Tremblay.

Vous voulez en savoir plus sur le spectacle? Venez écouter notre rencontre avec Marie-Hélène Gendreau, la metteuse en scène, le 24 septembre vers 18h 10 dans le cadre de l'émission Les Enfants du paradis à l'antenne de CKRL 89,1.

Bon théâtre et bonne danse!
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jeudi 20 septembre 2018

La réunification des deux Corées: parcelles d'amour

Vingt courts moments dans la cour des sentiments. La réunification des deux Corées passe l'amour, l'amitié, l'affection, le désir aussi, à la moulinette dans une production qui se donne des airs de cinéma.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

En répétition
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Amants, amis, couples mariés ou adultères, anciennes histoires ou relations passagères. Histoires d’amour et, surtout, de manque d’amour. En une mosaïque d’une vingtaine de tableaux, La réunification des deux Corées brosse tout autant de portraits de ce qui anime et déchire nos vies, et nous donne ce précieux sentiment d’exister.

Un couple, c’est aussi une lumière qui prévient les autres de votre existence.
C’est ce que nous a expliqué le psychothérapeute que nous allons voir.
Extrait du spectacle

En quête de vérité
Pommerat, l'auteur, offre des parcelles d'amour. Par petites touches des moments d'amour, de tendresse, d'affection parsèment le spectacle. Mystère impalpable qu'explore plus qu'il n'explique Pommerat. Moments de vie amoureuse parfois absurde ou surréaliste, réaliste ou très terre-à-terre à d'autres occasions. La relation qui unit deux êtres n'est pas chose simple. Elle est surtout complexe. Indescriptible.

Qui sait vraiment ce qu'est aimer? Aimer, est-ce un sentiment unique pour chacun? Aimer suffit-il pour être en couple? Des questions présentes tout au long du spectacle et qui ne trouvent pas véritablement de réponses. Que des questions soulevées. Parfois avec un bel humour. Comme cette scène du mariage ou la mariée découvre le passé plutôt obscur de son futur mari. Jamais mariage n'aura été aussi rocambolesque et superbement drôle.

Ce qui ressort de tout ça, c'est une quête de vérité. Chacun cherche sa vérité. Son propre sens dans toutes les possibilités d'amour, de tendresse et d'affection. Des solitudes qui, chacune, cherchent à donner un sens, une signification à cette émotion qui les attire comme un aimant.

En répétition
À cette quête de vérité, il manque une bonne dose de ressentis. De moments où l'émotion passe de la scène à la salle. Ces instants magiques sont peu nombreux. Malheureusement. Mais ils valent le détour.

L'un des plus beaux et touchants moments est cette promenade dans la cour entre le mari et sa femme souffrant de la maladie d'Alzheimer. L'étreinte comme la première fois, le désir présent même si le souvenir ne l'est plus. Panne de souvenirs ne veut pas dire panne de désir. La quête de l'amour et de l'affection qui sont toujours présents, souvenirs ou pas. La tendresse sous-jacente dans le texte. Deux comédiens justes qui rendent ce moment précieux. Et cette douce et belle étreinte, encore elle, vécue comme si c'était la première fois ou, peut-être, la dernière.

De belles métaphores s'y glissent. La promenade dans la cour, symbole de l'urgence d'agir avant qu'il soit trop tard. Elle qui le rattrape constamment, comme ces souvenirs qui lui font défauts et qu'elle voudrait bien retrouver. Petit bijou que cette saynète.

En répétition
Fondu au noir
La mise en scène avec ses fondus au noir donne un air de cinéma à ce spectacle. Les courtes saynètes ponctuées de musique accentuent cet effet cinématographique. Tout comme ce prélude avec un chanteur et les personnages qui défilent et que l'on retrouve en conclusion de spectacle.

Cette succession de courtes saynètes, si elles donnent un effet cinéma, diminue notre plaisir. Il y a un effet d'incomplétude. Il y manque un développement plus poussé. Une vague impression que le moment proposé n'a pas donné tout ce qu'il pouvait donner.

Il y a beaucoup de noirceur ou d'inquiétudes dans cet ode à l'amour. Comme cette scène d'ouverture où une femme veut arrêter sa relation sans amour ou celle de cet homme qui crée une immense tension avec son ami en évoquant leur relation alors qu'ils n'étaient pas encore amis ou encore celle de l'ancien amoureux qui revient visité sa flamme d'autrefois alors qu'elle est dans une nouvelle relation. L'amour, l'affection, l'amitié prennent alors différentes teintes, différentes couleurs. Différents sens également. L'exploration se fait sous toutes les coutures. Ces sentiments sont remis en cause de moult manières.

En répétition
Allez-y surtout si vous aimez: les histoires désenchantées, les textes de Pommerat, les successions de courtes saynètes, les déclinaisons du verbe aimer.

À La Bordée jusqu'au 13 octobre. Avec Ann-Sophie Archer, Emmanuel Bédard, Normand Bissonnette, Gabriel Fournier, Valérie Laroche, Véronika Makdissi-Warren, Olivier Normand, Sophie Thibeault et Alexandrine Warren. Une mise en scène de Michel Nadeau. Un texte de Joël Pommerat.

Vous voulez en savoir plus sur le spectacle? Écoutez notre interview avec Alexandrine Warren et Normand Bissonnette ici (au tout début de l'émission du 10 septembre).

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mardi 18 septembre 2018

La sélection du moment: Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers

La sélection du moment c’est une suggestion, une seule, d’un film ou d’un livre sur le théâtre ou la danse, d’un spectacle dansé ou théâtralisé ou encore d’un événement relié à un de ces deux arts que vous ne devez manquer sous aucun prétexte.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers
Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers raconte comment un magasin de coton s'est peu à peu transformé en banque d'investissement. Naissance, grandeur et décadence du groupe Lehman Brothers en trois chapitres.

Une oeuvre-fleuve merveilleusement bien écrite par Stefano Massini et superbement mise en scène par Olivier Lépine. La grande et la petite histoire s'entremêlent et se catapultent l'une l'autre faisant ressortir l'humanité sous-jacente. Au-delà de la crise financière, il y a la crise humaine. S'il y a l'économie, derrière il y a des hommes avec des rêves et des espoirs. C'est le magnifique cadeau qu'offre ce spectacle. Un spectacle à ne pas manquer!

Synopsis (tiré du site web du Périscope)
Septembre 2008. La banque d’investissement Lehman Brothers, quatrième plus importante institution financière des États-Unis, s’écroule avec violence, entraînant le monde entier dans sa chute. C’est la fin d’un empire.

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Septembre 1844. Heyum Lehman, un jeune Juif de Bavière, débarque en Amérique parmi des milliers d’autres immigrants. À son arrivée, les douaniers le rebaptisent Henry. Un nouveau nom, un nouveau chapitre. Avec ses deux frères, il monte un petit magasin de tissus en Alabama. C’est le début de l’histoire. Une histoire d’Hommes.

Jusqu'au 29 septembre au Périscope
Avec Mustapha Aramis, Vincent Champoux, Carolanne Foucher,
Annabelle Pelletier Legros, Maxime Perron, Jean-René Moisan
et Nicola-Frank Vachon
Un texte Stefano Massini
Une mise en scène d'Olivier Lépine
Pour en savoir plus
Notre critique du spectacle

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 17 septembre 2018

Théâtre jeune public et mini-spéciale de critiques

La saison étant déjà en marche, notre émission sera une mini-spéciale de critiques. En complément de programme la superbe programmation 18-19 des Gros Becs.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Jean-Michel Seminaro
La saison 18-19 des Gros Becs s'annonce fort variée. Amélie Bergeron, la directrice de la programmation, sera en studio pour nous en dévoiler tous les secrets.

Programmation 18-19
Gros Becs
Dès le 19 octobre
En savoir plus

Deuxième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Cath Langlois
Notre mini-spéciale de critiques débute avec le commentaire de Davide Lefebvre qui nous fera découvrir son appréciation de Just In qui tient l'affiche de Premier acte.

Just In
Premier acte
Jusqu'au 22 septembre
En savoir plus

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Nous conclurons notre mini-spéciale en compagnie de Camille Proust qui décortiquera pour nous Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers.

Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers
Périscope
Jusqu'au 29 septembre
En savoir plus

À ne pas manquer!



Ne manquez pas demain matin dès 6h, notre Sélection du moment ici même sur ce blogue. Au programme? Un saga familiale.

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samedi 15 septembre 2018

Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers: une histoire de l'Amérique

Une saga familiale qui est également une histoire de l'Amérique. Une histoire en trois volets mené tambour battant. Une histoire d'hommes bien plus que financière où la grande et la petite histoire s'entremêlent.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Synopsis
À partir de 1844, trois Juifs bavarois débarquent outre-Atlantique où ils découvrent le rêve américain. Les frères Lehman, Henry, Emmanuel et Mayer, viennent vendre du «schmatès», tissu en yiddish. Au fil des ans, le projet fraternel se transforme en empire bancaire.

Le 15 septembre 2008, la banque d'investissement Lehman Brothers fait faillite, entraînant les bourses mondiales dans sa chute. Le nom de cette entreprise devient alors indissociable de la crise économique que nous connaissons et sa faillite devient le symbole de la crise d'un système entier, un système qui avait fini par échapper à ses créateurs.

Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers raconte comment un magasin de coton s'est peu à peu transformé en banque d'investissement. Naissance, grandeur et décadence du groupe Lehman Brothers en trois chapitres.

Une histoire de l'Amérique
En trois temps, Olivier Lépine dirige l'impressionnante épopée de l'auteur Stefano Massini, une saga familiale et histoire à succès. Au-delà de celle de la famille Lehman, c'est un large pan de l'histoire économique et financière d'une Amérique en pleine expansion qu'on nous raconte.

La grande et la petite histoire s'entremêlent et se catapultent l'une l'autre. L'histoire à succès familiale, qui profite de l'expansion économique des États-Unis, sera fortement bouleversé par le Krach de 1929. La chute de l'empire débute. La famille s'éteint à petit feu. Les motivations du début s'étiolent. La solidarité fraternel cède la place aux conflits familiaux et à la course pour le pouvoir. La fin se pointe le nez petit à petit.

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Le fil narratif de cette oeuvre-fleuve coule doucement et prestement. Quatre heures qui passent comme un charme. L'histoire en trois volets prend la forme d'un conte où chaque étape de l'ascension et un pas de plus vers la chute inévitable. Le spectateur tire ses propres conclusions et mène sa propre réflexion grâce aux indices mais surtout aux pressentiments, comme les rêves récurrents qui hantent certains membres de la famille.

Stefano Massini réussit brillamment à humaniser une histoire et une crise qui nous dépassent. Si tout est parti de la réalisation du rêve américain, la chute est celle d'un monde où la cupidité règne en roi. Massini ne juge pas, il raconte. Une histoire. Incarnée. Vivante. Sans chiffre ou courbe mathématique.

Pas à pas
La trame du spectacle nous amène du commerce du tissu à une banque d'investissement une étape à la fois. La mise en scène s'y colle de près. Elle s'avance pas à pas vers une chute irréversible. Elle prend la forme d'un feuilleton qui se laisse découvrir une page à la fois.

La scénographie, comme la mise en scène, est sobre. Un mur de plexiglass habite le derrière de la scène en ouverture du spectacle. Les comédiens y inscrivent au fil des pérégrinations des protagonistes des dates, des lieux ou des mots. C'est un narrateur supplémentaire pour raconter l'histoire.

Les mots sont importants dans cette pièce. Les mots des acteurs prennent forme. Ils sont vivants, d'une certaine manière puisqu'ils sont sur ce mur. Ils finiront par disparaître, effacés par les comédiens en toute fin de représentation. L'empire disparaît. Les mots, donc l'histoire de la saga familiale disparaissent également. Un seul mot demeure au tableau, je ne vous révèle pas lequel, mais je peux vous dire que la disparition rejoint la création.

Crédit photo: Emmanuel Burriel
Ce mur de plexiglass restera tout au long de la pièce, se promenant et se brisant en trois morceaux. Trois chapitres, trois pièces d'un puzzle historique. Les deux premiers volets se concentrent plus sur l'ascension. Le troisième sur la chute. Il débute au son du tic tac d'une horloge. Il annonce la fin. Le tic tac résonnera plusieurs fois. La tension monte pour nous amener vers une finale touchante.

Tout a débuté par un homme et sa valise, tout se termine avec un homme et sa valise. La boucle est bouclée. Le rêve est devenu cauchemar. Il s'est éteint bien loin des désirs originels. L'immigrant arrivé en Amérique avec une simple valise rêvait de bien autre chose. Moment touchant. Moment de grâce. Moment d'espoir renouvelé. Peut-être.

Allez-y surtout si vous aimez: les spectacles qui scrutent la folie des hommes, les oeuvres-fleuves, les pièces où les comédiens sont à la fois conteurs et personnages, les histoires d'hommes.

Au Périscope jusqu'au 29 septembre. Avec Mustapha Aramis, Vincent Champoux, Carolanne Foucher, Annabelle Pelletier Legros, Maxime Perron, Jean-René Moisan et Nicola-Frank Vachon. Une mise en scène d'Olivier Lépine. Un texte de Stefano Massini.

Vous voulez en savoir plus sur le spectacle? Écoutez notre interview avec Olivier Lépine ici (au tout début de l'émission du 3 septembre).

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mardi 11 septembre 2018

Just In: politique fiction

Quand la réalité politique rencontre la fiction politique, cela donne un mélange explosif mais surtout fantastique.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Cath Langlois
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Le lendemain d'une victoire politique importante, un homme reprend conscience, nu au milieu d'une chambre inconnue. Réveillé par son attaché de presse qui a reçu une étrange vidéo compromettante, l'homme essaiera de reconstituer les événements de la veille dont il ne se souvient plus. Pourchassé par un monstre fabuleux, il devra faire vite s'il veut conserver son image de marque et, entre deux égoportraits, découvrir les origines extraordinaires de son existence.

Baigné par la musique envoûtante de Millimetrik, Just In est un solo politico-fantastique inspiré par la politique actuelle. Monologue à l'action déconstruite, il puise son essence dans la mythologie afin de mettre en lumière une ascension vers le pouvoir arrangée de toutes pièces et prévue à l'horaire depuis des siècles et des siècles. L'auteur se sert ici du fantastique pour poser plusieurs questions sur la responsabilité de l'électeur ainsi que sur son rapport à l'image. Par l'entremise d'un récit haletant, où le surnaturel côtoie des lieux communs, le spectateur assistera à une métamorphose complète qui promet de ne laisser personne indifférent.

Politique fiction
En cette période électorale québécoise, Lucien Ratio invite les spectateurs dans l'univers politique. Une virée où Trudeau et complot ne font qu'un dans une saga politico-fantastique. Si la prémisse de départ est bien ancré dans le réel, de nombreux moments politiques des dernières années s'y retrouvant, le fantastique s'y amène plutôt rapidement. Et c'est là que le bât blesse. La caricature prometteuse du début s'enlise. On se perd dans un histoire plutôt abracadabrante.

L'idée étant sans doute de mettre en évidence le vide abyssal de la politique, le manque de vision ou l'absurdité de certaines situations mais là on pousse un peu trop. Le mimétisme des situations domine bien plus que la critique acerbe ou la démonstration virulente. Lucien Ratio réussit tout de même à faire ressortir que derrière l'image proprette et le verni de nos politiciens, il n'y a pas d'homme de visions. Que du faux et du formaté. Que de la politique fiction et des images racoleuses. Point de vision ou de grands idéaux. C'est de cette manière qu'il frappe juste et qu'il met le doigt sur le grand malaise qui habite les électeurs un peu partout sur la planète. Le vent de changement, c'est un peu ça: des politiciens qui laissent tomber le verni et le faux-semblant pour parler d'avenir, de rêves de société et être de véritables porteurs d'espoir.

Crédit photo: Cath Langlois
Quiconque s'intéresse, ou pas, à la politique y trouvera son compte. Le rythme est bon et l'humour s'y glisse à plusieurs reprises. Les références sont faciles à décoder. Parfois, souvent même, le spectateur réalise à quel point la politique est absurde à certaines occasions.

Audacieux solo
Lucien Ratio s'offre, pour son premier solo, une performance parfois très athlétique. Il a de l'énergie à revendre ce Lucien Ratio. Pendant une heure dix environ, il se démène sur scène, interprète tout les personnages, et ils sont nombreux, et s'offre des égoportraits à profusion, caricature de politicien oblige. Il est très énergique du début à la fin, parfois trop.

Crédit photo: Cath Langlois
Il faut bien de l'audace et du courage pour offrir un tel spectacle. Seul sur scène et avec un décor très minimaliste, deux iPads, une flopée de drapeaux canadiens et un fauteuil, ils nous tient en haleine. Et pour aborder la politique en pleine période électorale, il faut du culot. Et ça Lucien Ratio n'en manque pas. Écorcher Justin Trudeau, même avec des touches de Rob Ford et de Donald Trump ainsi qu'un soupçon de Maxime Bernier, demande un aplomb certain et une grande énergie. Chapeau Lucien Ratio.

Crédit photo: Cath Langlois
Allez-y surtout si vous aimez: les contes fantastiques, voir les politiciens en prendre plein la gueule, vous détacher d'une campagne électorale qui n'offre pas de grands thèmes rassembleurs, voir un comédien qui se donne à fond.

À Premier acte jusqu'au 22 septembre. Avec Lucien Ratio. Une mise en scène de Jocelyn Pelletier. Un texte de Lucien Ratio.

Bon théâtre et bonne danse!
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La sélection du moment: Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs

La sélection du moment c’est une suggestion, une seule, d’un film ou d’un livre sur le théâtre ou la danse, d’un spectacle dansé ou théâtralisé ou encore d’un événement relié à un de ces deux arts que vous ne devez manquer sous aucun prétexte.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Alain Lefort
Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs
Avec Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs, la Maison pour la danse transforme l’espace scénique en une immense arène, lieu de partages, propice à la découverte et à la réflexion où le format de la table ronde traditionnelle est repensé pour que le spectateur soit inclus au cœur du dispositif et du discours.

Pour chacune des soirées, 3 thèmes sont proposés, et 1 seule règle du jeu est suggérée aux participants : répondre, commenter, se souvenir en parlant et/ou dansant. Imprévisibilité des personnalités et des réactions, chaque séance se tissera au fil des pensées, des corps et des histoires, entrainant participants comme spectateurs au travers de réalités multiples et de la richesse des âges.

Synopsis (tiré du site web de la Maison pour la danse)
Proposition artistique originale de Sophie Corriveau et Katya Montaignac, Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs se présente sous la forme d’une table ronde dansée qui réunit une communauté multigénérationnelle de danseurs invités à témoigner en gestes et/ou en paroles sur son métier. Après une première édition à Montréal les 6, 7, 8 mai 2016, en co-production et co-diffusion Danse-Cité – Agora de la danse, l’évènement se déroule les 14 et 15 septembre 2018 de 18h à 21h à Québec avec la complicité des danseurs de Québec.

Crédit photo: Marion Desjardins
Soulignant les fondements et les rouages du métier de danseur, ainsi que les mythes qui l’accompagnent, chaque interprète teinte la soirée par son témoignage singulier, par son vécu, par sa sensibilité, par ses réflexions. Évènement unique en son genre, ce projet propose à la fois un rituel à partager avec le public d’une façon d’être ensemble, un espace de jeu; afin de démystifier ce que signifie être danseur aujourd’hui au Québec.

Les 14 et 15 septembre à la Maison pour la danse
Complices Aïcha Bastien-N’Diaye, Daniel Bélanger, Josiane Bernier,
Jean-François Duke, Geneviève Duong, Karla Étienne, Alan Lake,
Étienne Lambert, Fabien Piché, David Rancourt, Harold Rhéaume,
Ève Rousseau-Cyr, Daniel Soulières, Andrew Turner, Ariane Voineau,
Lydia Wagerer, Arielle Warnke St-Pierre et Francis Desharnais.
Idéatrices du projet Sophie Corriveau et Katya Montaignac
Pour en savoir plus et se procurer des billets

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 10 septembre 2018

En quête de soi et programmation dansée

Ce soir deux spectacles qui abordent la quête de soi: amour et identité. La programmation 18-19 de La Rotonde complètera notre trio d'interviews de la semaine.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Guillaume Simoneau
On ouvre cette édition en parlant d'amour. Les comédiens Alexandrine Warren et Normand Bissonnette seront en studio pour nous parler de La réunification des deux Corées, un spectacle de vingt saynètes qui parle d'amour, de désir et d'affection en larmes et en sourires.

La réunification des deux Corées
Bordée
Du 18 septembre au 13 octobre
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Deuxième bloc - vers 17h 50


La quête d'identité est au coeur du Vrai monde?, 19e oeuvre de Michel Tremblay. La metteuse en scène Marie-Hélène Gendrau nous révèlera les secrets de cette nouvelle production, où une fascinante confrontation s'agite autour de la multiplicité des perceptions et des réalités.

Le vrai monde?
Trident
Du 18 septembre au 13 octobre
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Troisième bloc - vers 18h 10


Le directeur artistique de La Rotonde et directeur général du Groupe Danse Partout, Steve Huot, sera dans nos studios pour nous parler de la prochaine saison de La Rotonde. Douze spectacles et 140 artistes et artisans meubleront cette 23e saison. Venez la découvrir avec nous.

Programmation 18-19
La Rotonde
Dès le 17 octobre
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À ne pas manquer!


Ne manquez pas demain matin dès 6h, note Sélection du moment ici même sur ce blogue. Au programme? Un événement dansé à ne pas manquer.

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samedi 8 septembre 2018

Samedi des programmations: Les Gros Becs

Notre dernier Samedi des programmations s'offre le théâtre jeune public. Une saison fort diversifiée qui s'ouvrira dès le 19 octobre afin de séduire nos enfants et nos adolescents. Venez découvrir avec nous la saison des Gros Becs.

Un billet de Robert Boisclair (inspiré et tiré du site du théâtre)


Crédit photo: Wouter van Looy
Raconter le début de l’Univers, explorer des mondes imaginaires éclatés,
danser la poésie de Jacques Prévert, interagir avec la musique de Miles Davis,
partir à la rencontre de nos origines, apprivoiser la mort,
défendre la place des femmes même à l’époque de Shakespeare,
voir comment l’intimidation se met en place…

Tous ces sujets, tous ces possibles seront des points de rencontre entre les artistes et le public. Nos spectacles passent de la joie pure à la lumière dans la tristesse.
Jean-Philippe Joubert, directeur général et délégué artistique.

MAGIE LENTE
Du 19 au 21 octobre 2018
Dès 18 mois/préscolaire
Des mots d’la dynamite

Magie lente raconte comment des enfants ont séparé le Ciel et la Terre pour permettre l’éclosion et l’évolution du monde. Sur scène, une artiste sonore fait résonner les secrets de mécaniques ludiques alors que deux bons vivants explorent et construisent l’Univers. N’ayant peur ni de se salir ni de se mouiller, les personnages partagent leur attachement à leur planète, à ses mystères et à ses transformations sans fin.

Terreau, matières, musique… parce qu’au début, il n’y avait rien 
Dans cette proposition, tous les sens sont convoqués pour célébrer les cycles de la vie. La narration laisse volontairement l’esprit s’envoler et invite les tout-petits à explorer l’origine du monde. Avec délicatesse, humour et… à l’aide d’argile, une matière primitive et primordiale, le spectacle évoque les mythes fondateurs de diverses cultures. Ainsi, à travers une grande diversité de formes artistiques et au moyen de rituels, de sonorités et de jeux, on découvre cette matière qui lentement construira leur univers.


Crédit photo: Michel Pinault
L'ÉCOLE BUISSONNIÈRE
Du 25 au 30 octobre 2018
Dès 6 ans/1re à 4e année
PPS Danse et DansEncorps

Des mathématiques à la récréation, du récital aux récitations, la journée de ces quatre élèves est bien remplie! Contrastées, leurs personnalités éclatent en danses, en chansons et en poésie. Ils passent ainsi du rejet à l’acceptation de l’autre : avec ses différences, ses idées et ses talents particuliers. La fin des classes, pleine de vacarme, de jeux de corde et de ballon, célèbre alors la force de l’inventivité, de l’imaginaire, et sonne la promesse d’amitiés durables.

Jacques Prévert, de superbes chansons et des interprètes d’une exceptionnelle polyvalence 
Artiste des mots, Jacques Prévert disait s’être beaucoup ennuyé à l’école. Pour lui, l’enfance était synonyme de liberté absolue et d’imagination débridée. Avec L’École buissonnière, le chorégraphe Pierre-Paul Savoie retrouve son univers insolite et envoûtant. En jeux et en danse, en chansons et en poésie, on y fait l’éloge de l’enfance et de la différence dans une grande créativité. La musique, signée Benoît Côté, donne un nouveau souffle à des formes musicales éprouvées. Ce dernier leur injecte d’ailleurs une bonne dose de fraîcheur et d’originalité avec l’apport extraordinaire et émouvant des voix d’Alexandre Désilets et d’Amylie.

Crédit photo: Rolline Laporte
NOYADE(S)
Du 7 au 9 novembre 2018
Dès 12 ans/secondaire 1 à 5
Samsara Théâtre

Il est un bon garçon, sociable et heureux. Elle est solitaire et réservée. Comme les autres, leur vie rapide se partage entre Internet et la réalité quotidienne. Seulement, devant leur écran, lui se sent prisonnier de l’image parfaite qu’il projette et elle, tente d’oublier ses problèmes. Un jour, un personnage mystérieux apparaît sur le web. Frondeur et charmeur, il leur offre cette liberté tant désirée d’être soi-même. Alors que tous deux se fascinent pour lui, la frontière entre le réel et le virtuel s’estompe et la situation dégénère.


Un spectacle important qui aborde la question contemporaine de la citoyenneté numérique
Relecture contemporaine de mythes anciens, le spectacle a pour trame de fond l’omniprésence des réseaux sociaux. Les auteurs y abordent la construction de l’identité, une notion délicate à l’adolescence. Dans une société obsédée par l’image, que peut-on dire et montrer de soi? Où se situe la limite de nos actions virtuelles? Noyade(S) ouvre un dialogue sur la cyberintimidation en insistant sur le fait que les obsessions des personnages et leurs actes virtuels mènent à des conséquences bien réelles.


Crédit photo: Gauthier Mignot
CONTE DU SOLEIL
Du 21 novembre au 2 décembre 2018
Dès 8 ans/3e à 6e année
Théâtre des Confettis

Étienne, 10 ans, et Octavio, son père, vivent d’importants bouleversements qui les conduisent à s’isoler dans leur monde. Alors que le plus jeune préfère ses écrans, le plus âgé se réfugie dans son travail. C’est l’arrière-grand-mère espagnole d’Étienne qui détient sans doute la solution. En l’invitant à la suivre dans sa propre enfance, au pays du Soleil, elle parviendra peut-être à réunir ces deux solitudes et à forcer la rencontre entre leurs mondes respectifs.

Dernier chapitre d’une trilogie générationnelle et identitaire
Par des instants de mémoire laissés sur des pages manuscrites, cette nouvelle création du Théâtre des Confettis nous fait visiter deux continents et rencontrer trois membres d’une même famille que quatre générations séparent. Conte du Soleil est le dernier volet d’une trilogie écrite par Philippe Soldevila autour de l’émigration. En nous faisant voyager de l’Espagne au Québec, de 1917 à 2017, il explore les questions identitaires, la rencontre entre deux cultures et les importants défis qui en découlent.

ESPIÈGLERIE
Du 6 au 17 décembre 2018
Dès 5 ans/maternelle à 6e année
Collectif Jamie Adkins

Le jongleur, acrobate et clown de renommée internationale Jamie Adkins cherche désespérément à devenir celui qu’il s’imagine être… Accompagné par une musicienne charismatique, il sème le chaos par ses jongleries adroitement gauches et défie la gravité en rappelant que le chemin du succès est parfois bien tortueux! Avec audace et aisance, il dévoile sa panoplie de talents en arts du cirque et en comédie physique débridée dans le but d’explorer tous les possibles qui s’offrent à lui. Les tentatives de numéros fabuleux se multiplient et, dans un équilibre fragile entre le chaos et le contrôle, entre la solitude et la camaraderie, il nous révèle que l’art de la persévérance a autant de valeur que le succès lui-même.

Un acrobate d’un indéniable talent et son magnifique personnage clownesque de retour
Son imagination, son adresse et son ingéniosité nous avaient émerveillés dans Circus incognitus, en 2016. Cette fois, Jamie Adkins réplique avec un tout nouveau spectacle jouant sur la bouffonnerie et l’amitié. Considéré comme l’un des plus talentueux artistes canadiens de cirque contemporain, il revient nous séduire avec son style unique, sa touchante humilité et sa fidélité à transmettre, toujours avec humour, l’essence même de l’homme ordinaire.



POMME
2 et 3 février 2019
Dès 3 ans/préscolaire
Théâtre des Petites Âmes

Pomme est une pomme et soupire. C’est que… Pomme aimerait devenir un homme. Ça commence mal, il tombe sur le nez. Pomme roule, mais aimerait bien marcher. Pomme roule, mais aimerait bien voler, aimerait bien nager… Être autre chose, autrement, différemment. Pour finir, Pomme choisira d’être une pomme, heureusement.

Un « road movie » sympathique à croquer en famille
Cette histoire charmante au possible est celle, toute humaine, d’une pomme dans diverses aventures. Au plus près du sensible, ce délicieux poème marionnettique se déguste entre amis et en famille. Cumulant déjà plusieurs centaines de représentations, le spectacle rejoint d’emblée ses publics par sa qualité esthétique et sa finesse. Un pur délice façonné avec toute l’inventivité et la connivence d’Isabelle Payant, habile manipulatrice à qui l’on doit également les pièces OGO et PEKKA accueillies avec bonheur ces dernières années.



MILE(S)TONES
Du 6 au 9 février 2019
De 6 à 17 ans/primaire (am) et secondaire (pm)
Zonzo Compagnie (Flandre, Belgique)

Il pleut des notes. La trompette rit, le piano pleure. Trois virtuoses décontractés malaxent la musique comme une pâte. De leurs instruments jaillissent toutes les couleurs du grand Miles Davis, tandis que des vidéos hypnotiques nous entraînent dans un tourbillon. Possible même qu’on t’invite à bondir sur scène pour te faire chef d’orchestre ou boxeur rythmique!

D’originales turbulences jazz autour de Miles Davis 
À travers les compositions du légendaire compositeur et trompettiste de jazz américain Miles Davis, Mile(s)tones nous fait découvrir les possibilités infinies et fantastiques de la musique improvisée. L’approche aventureuse et novatrice du compositeur est d’ailleurs le point de départ de cette production, nous menant dans un labyrinthe d’espaces et d’humeurs en constante évolution. Un moment, on se retrouve sur scène avec les musiciens. Le moment suivant, nous plongeons dans la créativité vibrante d’un studio d’enregistrement ou dans l’atelier de peinture du célèbre musicien. Originaire de Flandre, en Belgique, le producteur Zonzo Compagnie ne propose rien de moins qu’une incursion dans le cœur battant de Miles Davis.


Crédit photo: Wouter van Looy
QUICHOTTE
Du 12 au 16 février 2019
Dès 8 ans/3e à 6e année
Ombres Folles

Dans un monde aussi brut que fragile, fait de papier, Quichotte et son écuyer Sancho cherchent les aventures. Rapidement, l’imaginaire du frêle chevalier s’interpose : coloré, épique et en théâtre d’ombres. Mais les croyances de Quichotte sont trop fortes et, partout, on le traite de fou.

Un classique tenant presque du mythe librement adapté pour en faire surgir toute l’énergie théâtrale 
Il y a longtemps, dans un petit village d’Espagne, un homme, après avoir lu des centaines de livres de chevalerie, décide de se faire lui-même chevalier et part sur les routes pour vaincre les mécréants et délivrer les bons… Avec trois bouts de papier, beaucoup d’humour et juste ce qu’il faut d’ironie et d’irrévérence, la compagnie Ombres Folles nous raconte le classique Don Quichotte. Suivez un duo clownesque plus grand que nature dans des histoires où l’amitié et la recherche de gloire questionnent ce qui, d’une réalité loufoque ou de rêves insensés, semble le plus véritable. Rendez-vous dans un monde d’ombres extravagantes!


Crédit photo: Jean-Michel Seminaro
MARCO BLEU
Du 26 février au 6 mars 2019
Dès 6 ans/1re à 4e année
Théâtre de l’Œil

Alors que Marco voit sa vie chamboulée par l’arrivée de sa petite sœur, son amie Gina lui raconte une drôle d’histoire. Il y est question d’un extraterrestre et d’enfants qui avalent des pilules pour tout savoir. Comme Marco doit faire un travail pour l’école, Gina lui propose une pilule pour l’aider. C’est alors qu’un extraterrestre tout bleu entraîne le petit garçon dans son univers. S’amorce ainsi une fantastique excursion où il comprendra que la vie peut être extraordinaire… même avec une petite sœur!

Lorsque l’univers éclaté de Larry Tremblay rencontre la magie visuelle du Théâtre de l’Œil
Marco bleu propose aux enfants un acte philosophique : imaginer comment vivre autrement. Une démarche empreinte des sentiments d’ouverture et de tolérance devant la différence. Une démarche qui, jumelée à la magie du Théâtre de l’Œil, amène la pièce à éclater les conventions pour explorer la question. Traduit dans une vingtaine de langues et produit dans de nombreux pays, Larry Tremblay a maintes fois été récompensé pour son travail. Son livre Même pas vrai, primé en 2017 et dont les personnages de Marco Bleu sont issus, en est d’ailleurs un bon exemple.

JE SUIS WILLIAM
14 et 15 mars 2019
Dès 10 ans/5e année à secondaire 5
Théâtre Le Clou

Quand Margaret Shakespeare, la sœur de William, écrit la nuit, elle répare tout ce qu’elle côtoie d’injustices. Âgée de treize ans, elle s’inspire des contradictions humaines pour écrire des histoires d’une puissance remarquable. Seulement, en 1577, dans son petit village d’Angleterre, la place des filles est à la maison, près des chiffons. Pire encore, les femmes qui savent lire et écrire sont accusées de sorcellerie et punies. Le jour où William découvre l’ampleur du talent de sa sœur, il est soufflé et, tout en cherchant à la protéger, ne peut garder pour lui son émerveillement.

Croyez-vous vraiment connaître l’histoire de Shakespeare? 
Je suis William est un périple au cœur même d’une Angleterre fantaisiste, où l’amour fraternel est plus fort encore que la vérité, où la force d’une plume a le pouvoir de renverser les structures établies et où les masques sociaux finiront peut-être par tomber. D’une exceptionnelle pertinence sur la place réservée aux femmes dans la société, le spectacle est peuplé de chansons formidables et de juste ce qu’il faut de loufoque et de déjanté pour vivre un grand moment, à la fois drôle et bouleversant.


Crédit photo: François Godard
HISTOIRES À PLUMES ET À POILS
Du 21 mars au 1er avril 2019
Dès 3 ans/préscolaire à 2e année
Le Petit Théâtre de Sherbrooke

Un œuf, tombé du nid. De la façon la plus absurde et compliquée qui soit, deux personnages tenteront de le remettre dedans. Inventer une machine sera sûrement nécessaire! Mais, au fait, de quel type d’œuf s’agit-il? Difficile à dire, il émet des bruits bizarres, change de couleur, de forme… En suivant son parcours, Elle et Lui croisent des bêtes insolites : une dinde dépressive, deux gentlemans porcs-épics et même une baleine terrestre!

Un joyeux bestiaire imaginé à six mains 
Deux comédiens et leur machine à jouer avec les bêtes nous racontent de petits récits animaliers, éclatés et inusités, farfelus et incongrus, en mots et en images. Un régal à saveur surréaliste qui nous conduit sur le chemin, plein de détours, menant à la découverte de l’autre et de soi-même. Un imaginaire extraordinaire porté par un bestiaire plein de folie. Un univers atypique où les enfants sont amenés loin des narrations auxquelles ils sont généralement conviés.


Crédit photo: Martin Blache
L'HISTOIRE DU GRILLON ÉGARÉ DANS UN SALON
Du 4 au 15 avril 2019
Dès 4 ans/préscolaire à 2e année
Théâtre des Confettis

Dans un salon d’adulte, morne et sans vie, un enfant est aux prises avec l’ennui, profond et rempli de soupirs endormis. Soudain, un petit bruit se fait entendre. Tandis qu’il en cherche partout la source, son imagination s’éveille… Chaque mouvement entraîne une nouvelle merveille : peu à peu une forêt jaillit des murs, un lutin espiègle use de sa magie musicale, les personnages de contes et leurs histoires sortent des livres et le décor lui-même semble prendre vie!

Un monde féérique qui surprend et enchante 
S’inspirant de contes traditionnels racontés de génération en génération, L’histoire du grillon égaré dans un salon en est truffée d’allusions. Véritable voyage visuel et sonore, la pièce joue avec la curiosité naturelle de l’enfant et sa capacité à métamorphoser un moment d’ennui en une grande aventure pleine de féérie, de trésors et de mystères. En plus de susciter l’émerveillement, les quelques notes de cette création sans paroles suffisent à créer de nouveaux univers et autant de passages vers des mondes inventés. Une pièce pleine de sens, imaginée par l’artiste visuelle Claudie Gagnon, que l’on reprend pour souligner avec fantaisie les 40 ans passés du Théâtre des Confettis.


Crédit photo: Louise Leblanc
TROIS PETITES SOEURS
Du 24 au 28 avril 2019
Dès 8 ans/3e à 6e année
Le Carrousel, compagnie de théâtre

Pourquoi nous? Pourquoi maintenant? Qu’avons-nous fait? Qu’avons-nous négligé de faire? Aucune réponse ne changera les choses. Alice, la cadette d’une famille de trois enfants, n’ira pas à l’école le jour de la rentrée, elle qui pourtant en rêvait depuis que sa sœur aînée avait eu son premier sac d’école…

Un spectacle qui nous fait aimer nos enfants si fort qu’il nous donne le courage de leur dire la vérité
Inévitable, universelle, la mort nous touche tous et nous semble inacceptable. Avec justesse, Trois petites sœurs explore cette épreuve et permet aux enfants, comme aux adultes, de partager sereinement une même zone émotive. D’une remarquable beauté, le texte de Suzanne Lebeau propose d’apprivoiser la perte d’un être cher par la résilience, sans jamais oublier la disparue. Une grande lumière se dégage de cette œuvre qui, finalement, parle de la vie, de la recherche d’une paix sereine, d’un apaisement. Un véritable hommage à la solidarité et à la famille.


Crédit photo: François-Xavier Gaudreault
PANIQUE DANS LE PIANO
Du 30 avril au 11 mai 2019
Dès 5 ans/maternelle à 3e année
Théâtre Magasin

Combinant ses deux passions, la science et la musique, Monsieur Z transforme son piano en machine dans l’espoir de communiquer avec Beethoven. Mais, réfugiée dans l’instrument, une souris fait dérailler l’expérience, entraînant Monsieur Z dans un voyage fantastique. Dans l’aventure, il s’écrase sur la planète de Jo les machines, l’affreux croquenote. Alors que tout semble tourner au cauchemar, cette petite souris pourrait bien s’avérer plus utile qu’il n’y paraissait.

Une nouvelle embardée dans l’imaginaire d’une âme d’enfant
Impossible de résister à cette nouvelle proposition de Joël da Silva, un artiste qui a su cultiver une des plus belles âmes d’enfant qui soient. Inspiré par les histoires du Merveilleux scientifique et la poésie des films de Méliès, ce bricoleur virtuose propose une performance au carrefour de la musique, des marionnettes et du théâtre d’objets. Sur son piano réinventé, il déploie une partition pleine d’humour et de candeur, où les grands esprits et les petites souris se rencontrent.

LE SCRIPTARIUM 2019
Du 15 au 17 mai 2019
Dès 13 ans/secondaire 2 à 5
Théâtre Le Clou

Incubateur foisonnant, Le Scriptarium est d’abord un projet qui permet aux adolescents de découvrir des courants artistiques, littéraires ou philosophiques tout en valorisant la prise de parole dans un projet culturel collectif, voire identitaire. Saison après saison, un commissaire différent propose un univers, un thème ou une forme d’écriture qu’explorent durant l’année les jeunes du secondaire.

Un objet de curiosité livré avec sensibilité et intelligence
Avec cette nouvelle édition du Scriptarium, le théâtre Le Clou poursuit son désir de donner la parole aux adolescents par le biais d’une œuvre théâtrale qui prend le pouls de celui qui en est commissaire. Pour l’édition 2019, ce rôle a été confié à Didier Lucien. Cet artiste singulier aborde le thème plutôt énigmatique du rêve, cet espace-temps qui se superpose à notre esprit une fois nos yeux fermés… et même parfois ouverts! Prétexte à inventer un monde idéal, le rêve permet une plongée dans des zones plus risquées ou originales. Il s’agit d’un territoire qui reste à défricher, d’une zone encore inhabitée où rien n’est impossible.

SOUS LA FEUILLE
Du 30 mai au 2 juin 2019
Dès 18 mois/préscolaire
Ariane Voineau et Josué Beaucage

Un jour, je regardais la terre de très loin. J’ai voulu voir la forêt, alors je me suis approché. J’ai ensuite voulu voir un arbre, je me suis encore approché. Puis, j’ai voulu voir une feuille, je me suis approché très près et je l’ai soulevée pour voir ce qu’il y avait dessous… Ce jour-là, j’ai compris que j’étais un géant.

Un univers poétique porté par la danse, la musique et les mots
Dans une forêt où les feuilles se déguisent en questions, où le chant des oiseaux fait danser les saisons, les petits sont invités à se mettre bien à l’abri sous la tente pour essayer de découvrir ce qui se cache sous la feuille. On s’asseoit alors dans un lieu d’où jaillit une douce lumière et où, dans la pénombre, on découvre un gros arbre en papier. Là, quelqu’un de très grand s’approche…

Issus respectivement du milieu de la danse et de la musique, Ariane Voineau et Josué Beaucage ont à cœur le développement instinctif et artistique de l’enfant. Avec Sous la feuille, ils les transportent dans un lieu rassurant où se confondent les personnages et les saisons. Porté par des mouvements enveloppants, une musique rassurante et une mise en scène sensible, le spectacle aborde en fait une question de taille : suis-je grand ou petit?

Pour en savoir plus sur la programmation de cette nouvelle saison de théâtre des Gros Becs, veuillez consulter leur site web.

Bon théâtre et bonne danse!
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