mercredi 13 mars 2024

Entrer dans la lumière | Critique: Tsunami

 Oubliez les vagues envahissantes et destructrices, Tsunami est un spectacle à la fois lumineux et touchant. De l'émotion rassurante autour d'un sujet déchirant.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Mathieu Léger

La pièce en quelques mots
Élodie a 15 ans et, comme il arrive parfois aux jeunes de son âge, ses parents lui tapent royalement sur les nerfs…

Sa mère, reine de la bonne humeur et des chants de Noël, est une Acadienne de la Nouvelle-Écosse. Son père, champion des phrases courtes et amateur de papier journal, est un anglophone du Manitoba. Pour concilier ses deux cultures, Élodie est devenue une adolescente bilingue à Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Ce soir-là au souper, quelque chose n’est pas comme d’habitude… Au lieu d’un repas préparé avec amour, ses parents ont une bouleversante nouvelle à lui annoncer.

Disparaître, c'est exister autrement
Apprendre la perte d'un être cher, ici la mère, c'est une épreuve douloureuse pour quiconque vit une telle situation. Encore plus quand on a 15 ans. C'est lors d'un souper, banal comme chaque jour, qu'Élodie (Florence Brunet) apprend la nouvelle fatidique. Sa mère est cancéreuse et ne pourra espérer vivre plus d'un an de plus. 

L'auteure invite le spectateur dans le monde chamboulé de cette jeune femme qui voit son monde disparaître. Peut-être se transformer? Ou encore exister autrement? Car c'est bien de cela dont il est question. Le deuil, la perte et la disparition sont des événements qui se transforment autrement. L'être aimé et chéri disparaît mais sa présence est toujours là. Dans le souvenir des moments chéris. Des instants de grâce vécus. S'il y a un message dans ce spectacle, c'est que le tsunami de la perte appréhendée permet d'entrer dans une nouvelle lumière. Une nouvelle forme d'amour et de présence. Cela est magnifiquement réussi par l'auteure et le trio de comédiens. 

Si le dénouement n'a rien de spectaculaire ou de totalement inattendu, superbe entrée dans la lumière d'Élodie, il frappe juste et fort. Il conclut sur une note d'espoir et de bonheur le départ de la mère. Un moment touchant parmi d'autres dans ce spectacle lumineux.

Crédit photo: Mathieu Léger

Profitons du temps qui passe
Si ce titre dépeint de belle façon la morale que l'on pourrait tirer de ce spectacle, il dépeint également la façon de le recevoir. Profitons du temps passé à regarder et écouter ce spectacle. La mise en scène de Philippe Soldevila épouse le dynamisme et la fougue qui habite les adolescents d'aujourd'hui. La vie, malgré la douleur d'un deuil annoncé, est vivante, agréable malgré les difficultés et, surtout, empreinte d'un immense désir de vivre le moment présent. 

Dans un décor aux allures de capharnaüm, la vitalité transcende chaque scène. La vie, malgré le deuil, prend toute la place. Élodie à le goût de vivre et elle s'accroche à tout ce qui lui permet d'exister et de vivre, le meilleur comme le pire, avec ou sans sa mère. Une épreuve qui la fait grandir car, après tout, «sortir, c'est entrer quelque part», comme le disent si bien les personnages de Tsunami.

Du rythme... et de l'émotion
Au-delà de la grande sensibilité du texte et de la passion toute juvénile d'Élodie, la pièce offre un rythme qui tient en haleine tout au long de la pièce. Les petits subterfuges pour passer d'un moment à l'autre sont absolument délicieux. Un claquement de doigt ici, un personnage qui se fige ou s'insère l'espace d'un moment dans une scène et l'utilisation judicieuse de l'espace et de rares objets de décor font de ce spectacle un feu roulant qui captive. Il est bien difficile de quitter des yeux le spectacle. L'action et l'émotion happent littéralement le spectateur. Les spectateurs présents lors de la représentation scolaire à laquelle j'ai assisté en sont le preuve vivante. L'écoute était grande et les silences présents du début à la fin de ce spectacle pour un public adolescent. 

Chapeau au trio de comédiens, tous très bons, mais une mention particulière à Florence Brunet qui tient le spectacle à bout de bras, se retourne sur un dix cents et passe d'une émotion à une autre en un clin d'œil. Une superbe performance sans faux pas pour un personnage qui demande une bonne dose d'énergie.

Un spectacle à voir, que vous ayez 15 ans ou 99 ans. Vous ne le regretterez pas et vous en ressortirez le cœur heureux.

Allez-y surtout si vous aimez: les histoires qui finissent bien, les spectacles énergiques et touchants. 

Jusqu'au 16 mars aux Gros Becs. Avec Ludger Beaulieu, Florence Brunet et Karène Chiasson. Une texte de Mélanie Léger. Une mise en scène de Philippe Soldevila.

Crédit photo: Mathieu Léger

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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L'erreur culturelle | Opinion

Hier, c'était jour de budget à Québec et ce n'est pas du tout réjouissant pour la culture. Une belle erreur culturelle pour le gouvernement en place.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Pas d’argent neuf pour la culture
Avec le déficit annoncé hier par le ministre des Finances du Québec, la culture se retrouve en situation délicate et difficile. Le petit cochon a été cassé et il est maintenant vide pour un bon bout de temps pour la culture.

Selon Léa Harvey du Soleil, le budget du ministère de la Culture et des Communications sera de 895 millions de dollars. Une baisse de 20,6 millions comparativement à l’an passé.

Le futur s’annonce donc difficile pour les entreprises culturelles qui peinent à se relever des effets désastreux de la pandémie. Aucune mesure pour rétablir une forme d’équilibre n’est en vue. Encore une fois, ce gouvernement n’a pas de plan pour rétablir l’équilibre et, pour supporter les autres secteurs, puisque la santé et l’éducation sont les grands gagnants de ce budget, par un plan clair à moyen ou long terme.

L’erreur culturelle
La culture est l’expression de qui nous sommes comme peuple et société, il est plus que nécessaire qu'un plan clair soit mis de l’avant par le ministre et ce dans les plus brefs délais, comme le souligne régulièrement Les Enfants du Paradis depuis déjà deux ans.

Monsieur le ministre agissez avant qu'un autre désastre à la Juste pour rire se pointe le nez, chez les grands joueurs culturels comme les petits. Les petits événements, les artistes et les petites salles sont le poumon culturel de plusieurs régions et leurs disparitions seraient dramatiques.

Monsieur le ministre évitons de faire une erreur culturelle en laissant tomber les ambassadeurs de notre société, le reflet d’un peuple distinct, qui font rayonner non seulement la culture mais la langue québécoise. Vous vous inquiétez pour la langue alors occupez-vous de la culture.

La situation chez Juste pour rire est un signe clair que ça ne va pas bien dans le domaine culturel. Et les gouvernements se sont fermés les yeux. Depuis plusieurs années déjà, les difficultés sont présentes et évidentes et les milieux culturels sonnent l'alarme depuis longtemps déjà auprès des gouvernements.

Monsieur le ministre, agissez avant qu'il ne soit trop tard!

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vendredi 8 mars 2024

Des humains et un pont | Actualité

La Rotonde et Le Diamant proposent un spectacle poignant sur l'effondrement du Pont de Québec en 1907.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Un spectacle multidisciplinaire
La Rotonde et Le Diamant s’unissent pour présenter Danseurs du ciel, un spectacle de danse multidisciplinaire qui explore d’un point de vue autochtone l’impact de l’effondrement du Pont de Québec de 1907. Après avoir captivé les publics partout au pays, de Vancouver à Halifax, l’équipe du spectacle pose ses valises pour deux soirs au Diamant, les 21 et 22 mars 2024.

À la fin de l’été 1907, alors que les travaux de construction du pont de Québec progressent, le pont s’effondre, tuant 33 ouvriers, travailleurs du fer de la petite communauté mohawk de Kahnawake. Les retombées se font sentir dans le monde entier. L’arrière-grand-père de la chorégraphe Barbara Kaneratonni Diabo, Louis D’Ailleboust, était l’un des hommes qui ont péri dans cette tragédie.

Crédit photo: Brian Medina/flucktheatre

Danseurs du ciel témoigne non seulement de la catastrophe, mais illustre également la contribution du peuple mohawk à la société, la force de ses femmes et la résilience de la communauté. Sur scène, la chorégraphe s’entoure de sept interprètes de Nations et d’horizons divers pour livrer une performance poignante. Grâce à l’intégration de la danse, des projections vidéo, du théâtre, d’une scénographie sophistiquée et d’un mélange de musique contemporaine et traditionnelle, Danseurs du ciel donne un visage humain à une histoire qui représente bon nombre des luttes que les peuples autochtones ont dû surmonter.

Atelier grand public
En complément au spectacle, la chorégraphe et interprète Barbara Kaneratonni Diabo offre un atelier de danse gratuit et ouvert à tous le vendredi 22 mars 2024, de 10h30 à 12h à la Maison pour la danse. Les personnes intéressées peuvent s'informer et s'inscrire en écrivant à: mediation@larotonde.qc.ca.

Pour en savoir plus ou acheter son billet, c'est ici.

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mercredi 6 mars 2024

Juste pas drôle | Opinion

Juste pour rire, entreprise culturelle dans un domaine réputé populaire et rentable, qui se protège de ses créanciers, c’est juste pas drôle et inquiétant.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Un moteur et un phare s’éteint… temporairement!
Juste pour rire, un festival et une entreprise culturelle d’envergure, vient de mettre un genou à terre en se protégeant de ses créanciers. Si une entreprise de cette taille a des difficultés, je doute fort, et les échos vont dans ce sens, que les autres entreprises culturelles et les artistes partout au Québec ne soient pas également menacés.

La situation chez Juste pour rire est un signe clair que ça ne va pas bien dans le domaine culturel. Et les gouvernements se sont fermés les yeux. Depuis plusieurs années déjà, les difficultés sont présentes et évidentes et les milieux culturels sonnent l'alarme depuis longtemps déjà auprès des gouvernements.

Les marchés ont changé avec la présence importante des plateformes web qui offrent des produits culturels de plus en plus nombreux. Mais ce n'est pas le seul changement, les budgets gouvernementaux en culture sont déficients ou mal répartis, des spectacles gratuits pullulent un peu partout et les spectateurs qui ne sont pas au rendez-vous depuis plusieurs années amplifient les difficultés du monde culturel. 

Ce qui fait le plus mal, c'est l’absence de réflexions, de visions de la part de nos gouvernements. Le gouvernement québécois au premier chef. Lui qui se vante d’être le garde-fou des valeurs, de la langue et de la culture québécoise n’agit pas à la hauteur de ses ambitions et, surtout, de ses promesses.

Un plan et ça presse
Il y a déjà 2 ans, Les Enfants du Paradis plaidaient en faveur d’un plan pour soutenir la culture québécoise et soulignaient l'urgence de bouger en matière culturelle. Le gouvernement caquiste sans véritable gouvernail doit, et ça presse, réfléchir sérieusement à la culture et à son avenir. Un plan pour soutenir le travail des artisans et des ambassadeurs de nos valeurs et de notre culture québécoise.

Québec et Ottawa doivent cesser de faire les choses en vase clos et, au moins pour ce dossier, travailler ensemble pour assurer la survivance de la culture. Notre culture et notre fierté. Messieurs les ministres agissez sans tarder!

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mardi 5 mars 2024

Dodo, Denise et Gustave reprennent du service! | Actualité

  Vous étiez fan de la télésérie Moi... et l'autre et Dodo, Denise, Gustave et M. Lavigueur vous manquent? Vous pourrez les retrouvez sur scène cet été et cet automne.

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Le retour d'une émission culte
ComediHa! et Productions Martin Leclerc annoncent le retour de Moi... et l'autre, émission culte des années 1960 qui revivra sur scène au Théâtre du Vieux-Terrebonne dès le 27 juin, à Québec les 25 et 26 octobre 2024 à la Salle Albert-Rousseau et à Trois-Rivières le 28 septembre 2024 à la Salle J.-Antonio Thompson.

Juliette Gosselin (Dominique) et Alexa-Jeanne Dubé (Denise) incarneront le célèbre duo formé à l’époque par Dominique Michel et Denise Filiatrault. La chimie qui existe entre les deux comédiennes promet des moments hilarants entre la petite brune sympathique et la grande blonde téméraire. Henri Chassé interprétera le gérant de l’immeuble, Monsieur Lavigueur, et Marc St-Martin, le concierge Gustave, deux personnages inoubliables de la série originale.

Trois nouveaux personnages s’ajouteront dans la nouvelle intrigue: Sandrine Bisson incarnera Mrs Clark, la voisine anglophone, alors que Joëlle Paré-Beaulieu sera Johanne Hébert, amie des filles et barmaid. Enfin, David Corriveau deviendra Hébert Léotard, un chanteur français à succès.

Moi... et l'autre sera, dit-on, plus de 50 ans plus tard fidèle au ton de la création originale. Sans doute des retrouvailles drôles et touchantes.

La pièce en quelques mots
L’histoire se déroule durant l’Expo 67. Dans un climat d’effervescence, la vie des deux amies est bouleversée par l’arrivée dans leur immeuble de la très conservatrice Mrs Clark, qui n’apprécie guère le côté déluré des jeunes femmes prêtes à tout pour arriver à leurs fins, ainsi que d’un chanteur de charme français, Hébert Léotard, qui organise un concours de talents qui assurerait au gagnant un voyage à Paris… avec lui !

Dominique et Denise se disputent bien sûr l’attention du bellâtre, utilisant manigances et stratégies de séduction, et elles pratiquent chansons et steppettes pour remporter le grand prix du concours. Entre la recherche de l’amour et l’attrait de la gloire, Dominique et Denise réussiront-elles à garder leur amitié intacte?

Pour en savoir plus ou acheter son billet, c'est ici.

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