lundi 30 janvier 2017

Un songe déjanté et un mini-spécial Mois Multi!

Ce soir le Mois Multi s'invite aux Enfants avec deux spectacles aux saveurs de théâtre et de danse. Un duo complété par notre commentaire critique du déjanté Songe d'une nuit d'été.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Le Soleil, Yan Doublet

Marie-Claude Leclerc sera accompagnée d'Ève Méquignon et elles nous donnerons leur appréciation du Songe d'une nuit d'été qu'offre le Trident jusqu'au 11 février.

Le songe d'une nuit d'été
Le Trident
Jusqu'au 11 février

Deuxième bloc - vers 17h 50


Nous débutons notre première partie de notre mini-spécial Mois Multi avec Julie Cloutier et Simon Drouin qui viennent nous parler du spectacle Entrez nous sommes ouverts.

Entrez nous sommes ouverts
Salle Multi de Méduse
Du 2 au 4 février

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: David Mendoza Helaine

Émile Beauchemin, Geneviève Duong et Marie-Hélène Gendreau occuperont les sièges des invités pour nous entretenir de BAM, Bouillon d'art multi, activité spéciale dans le cadre du Mois Multi.

BAM, Bouillon d'art multi
Musée national des beaux-arts du Québec
8 février

Bon théâtre et bonne danse !

vendredi 27 janvier 2017

Data: le corps magnifié!

Un homme seul, ou presque, au milieu d'un vaste espace blanc et tout près d'une structure rocheuse, offre son corps au regard de spectateurs éblouis par la grâce proposée. Moments intimes et gracieux!

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Marilène Bastien

Dans une scénographie épurée où s’érige un monolithe métallisé, Manuel Roque convoque une rencontre des forces telluriques et cosmiques à même son corps, berceau d’un nouveau territoire à explorer, d’une cartographie poétique à réinventer. Irradiés par un souffle de vie et une respiration abdominale profonde, muscles, tendons, os et articulations sont intensément sollicités en un tout organique et viscéral.

Au son du Requiem de Fauré, l’interprète époustouflant de virtuosité nous conduit au firmament d’une danse puissante parfaitement maîtrisée, le temps d’un voyage contemplatif. Data a été reconnue en Europe et au Canada comme étant une œuvre captivante à la beauté pleinement assumée. De ce solo d’une maturité remarquable émerge une signature chorégraphique unique.

Crédit photo: Marilène Bastien

Lorsque le spectateur se pointe, la scène est dénudée ou presque. Au centre du vaste espace noir se trouve un tapis blanc neige occupé uniquement d'une structure en forme de rocher recouvert d'un habillage métallique aux airs futuristes. Les lumières se tamisent puis se rallument. L'homme, le danseur, est là. Il s'agite doucement, se contorsionne au son du Requiem de Fauré. Moment de grâce. Ce début de spectacle figure parmi les plus beaux moments de ce Data au titre quelque peu anachronique. C'est la découverte d'un corps aux multiples formes. Manuel Roque réussit le tour de force de sculpter, transformer, disloquer, remodeler le haut de son corps de magnifique manière.

De la poésie sculpturale
La gestuelle qu'a développé Manuel Roque est unique. Rarement a-t-on vu une transformation de ce type. Il se dégage de l'ensemble de ce spectacle une poésie qui transcende le corps, une poésie sculpturale qui séduit et charme. C'est magnifique! Manuel Roque a su éviter le piège de l'exercice de style en dosant savamment ses gestes. Les offrants au public comme un objet précieux.

Crédit photo: Marilène Bastien

L'étrange objet trônant à la gauche de la scène offre une belle opposition. La petitesse de l'homme face à cette structure en forme de rocher et aux allures futuristes ainsi que l'immobilisme de la structure qui contraste avec le mouvement, le déplacement du danseur. Mais en même temps, il y a une sorte de mimétisme comme si le danseur en transformant son corps, l'effaçant presque, tentait d'imiter la forme de cette structure plus ou moins rocher. Un corps rocher et un rocher corps.

Même s'il s'en défend, Data est une sorte de chorégraphie totale intégrant, tout en transformant complètement, son passé circassien et de danseur pour Marie Chouinard. On prend plaisir à y trouver des références ici et là. À admirer le travail d'intégration et de transformation. À découvrir ce qu'il en a fait. À admirer ce nouvel art qu'il a créé.

Si vous aimez la danse que se réinvente, investissez le Musée national des beaux-arts ce soir avant que le spectacle ne quitte Québec pour d'autres cieux.

Vous voulez en savoir plus? Écoutez notre interview avec Manuel Roque vers la vingtième minutes de l'émission du 23 janvier.

À l'affiche de La Rotonde au Musée national des beaux-arts du Québec pour une dernière représentation ce soir. Une chorégraphie de et avec Manuel Roque.

Bon théâtre et bonne danse !

mercredi 25 janvier 2017

Attentat: audacieuse tentative

Elles ont une belle audace les soeurs Côté avec ce happening poético-théâtral! Elles revendiquent haut la main et avec panache dans un spectacle qui vaut amplement le déplacement un soir de tempête.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Il est bien difficile de résumer ce happening poético-théâtral qu'est Attentat. Disons simplement qu'il s'agit d'une fête poétique où le verbe est déclamé de moult manières. Dans le ton comme dans le geste. Attentat célèbre le mot juste et bien utilisé, le pays que nous n'avons pas, le bonheur d'être Québécois. Attentat conteste beaucoup aussi. Il revendique, exige et crache son venin par moments. Tout ça dans une ambiance festive et rassembleuse. Et c'est peut-être là, la clef de son succès.

Nous avons soif.
Soif de flots de lumière, d'immensités humides, de poésie mouillée.
Soif d'amités profondes et de baisers furieux.
Evelyne de la Chenelière

Des revendications qui font rêver
Des revendications il y en a à la pelle. Toutes enrobées dans une magnifique langue poétique savamment choisie. Si le nombre d'auteur sélectionné est important, les textes ne s'en imbriquent pas moins merveilleusement bien. Tout coule magnifiquement.

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Ces cris du coeur font rêver. Rêver à un monde meilleur. Plus conciliant. Plus juste. Moins à droite. Plus à gauche. Ils font rêver à un Québec renouvelé. Pas différent, mais qui ressemble plus à cette jeunesse qui s'exprime sur scène. Une jeunesse qui a soif de changements. Qui se sent abandonné. Ignoré. Des cris du coeur qui rejoignent les jeunes générations. Pour les autres, c'est un brin de nostalgie. Des revendications qui furent les siennes autrefois, mais qui sont maintenant derrière eux. Mais c'est également une lueur d'espoir que les plus jeunes réussiront.

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Un spectacle engagé, certes. Mais un spectacle happening. Moment privilégié de rencontre avec une joyeuse bande qui s'offre le plaisir, et fait le nôtre également, d'un spectacle complètement éclaté aux airs de fête. De grandes retrouvailles. Comme ces rares moments où la foule ne fait qu'une à la Saint-Jean. Ou chaque individu n'est plus Louise ou Paul mais le Québec. Rare moment de vivre ensemble et de grande fierté québécoise. Hier soir, c'est ce que j'ai ressenti. Une grande fierté d'être un membre de cette belle famille que nous dépeignaient les soeurs Côté.

Certains ont reproché le petit caricatural de l'identité présenté à cette occasion. Je ne suis pas d'accord. La nordicité fait partie de notre ADN. Notre petit côté caribou, on ne peut le nier. Et malgré tout ça, notre modernité ressort bien dans ce spectacle. Elle est là. Bien présente. Dans l'ambiance. Dans l'interaction avec le public. Dans l'approche du spectacle.

Un beau moment de théâtre
Attentat, c'est l'occasion de découvrir la poésie. Bien loin de l'image barbante qu'on y associe trop souvent. Un moment délectable où les mots prennent tout leur sens et séduisent. Le texte se perd parfois sur un écran géant en fond de scène qu'on a pas toujours le temps, ou la possibilité, de lire. Les mots livrés par la merveilleuse voix de Mykalle Bielinski se perdent également parfois. Mais ce ne sont que bien peu de choses au regard de ce beau moment de théâtre que propose les soeurs Côté.

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Un spectacle à découvrir. Soir de tempête ou pas. Vous y découvrirez un Québec lumineux, chaleureux, tout en tendresse et en amour. Une belle soirée en perspective, non?

Vous voulez en savoir plus? Écoutez notre interview avec Gabrielle Côté au début de l'émission du 16 janvier.

À l'affiche du Périscope jusqu'au 4 février. Avec Alex Bergeron, Mykalle Bielinski, Catherine-Amélie Côté, Gabrielle Côté (ou Claudiane Ruelland), Véronique Côté, Steve Gagnon (ou Guillaume Perreault), Alexandrine Warren. Une idée originale et une mise en scène de Gabrielle et Véronique Côté.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 23 janvier 2017

Jeune auteur, étoile montante et jeune troupe!

Ce soir, un programme axé sur la jeunesse avec de jeunes créateurs en théâtre jeune public, danse et théâtre pour adultes.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


La jeune auteur Arianne Boudreault sera en conversation téléphonique pour nous partager son expérience au concours d'écriture Les Zurbains.

Les Zurbains
Les Gros Becs
Du 25 au 27 janvier

Deuxième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Marilène Bastien

Le chorégraphe et danseur Manuel Roque, étoile montante de la danse montréalaise, sera en conversation téléphonique pour nous parler de Data, spectacle qui fait fureur partout où il passe, qu'il présentera au Musée national des beaux-arts du Québec.

Data
La Rotonde
26 et 27 janvier

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Cath Langlois

Nos chroniqueuses Ève Méquignon et Marie-Claude Leclerc seront en studio pour nous offrir leur commentaire critique du spectacle Le jeu.

Le jeu
Premier acte
Jusqu'au 4 février

Bon théâtre et bonne danse !

vendredi 20 janvier 2017

Le songe d'une nuit d'été: foldingue nuit d'amour

Olivier Normand signe une mise en scène complètement foldingue et originale de la féérie amoureuse de William Shakespeare. Retour sur une drôlissime première.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Stéphane Bourgeois et Hélène Bouffard

Par une nuit d'été, dans une forêt enchantée, Puck, sous les ordres d'Obéron roi des fées, va verser un filtre d'amour à Lysandre, amoureux d'Hermia, deux amants en fuite endormis l'un près de l'autre. Ces derniers, poursuivis par Dimitrius amoureux d'Hermia, mais également par Héléna amoureuse de Dimitrius. La situation devient rocambolesque quand à son réveil, Lysandre, aidé de la potion magique, tombe amoureux d'Héléna.  Entre-temps, Puck verse le même filtre à Titiana, reine des fées, puisqu'Obéron est jaloux d'un jeune page que sa femme éduque et souhaite ainsi créer la discorde dans leur couple. En parallèle se déroule au coeur de cette même forêt, la répétition d'une pièce de théâtre dirigée par Bottom, un tisserand, pour la célébration du mariage de Thésée, duc d'Athènes et Hippolyte, reine des Amazones...

Sous l'effet du filtre d'amour va régner alors une confusion de quiproquos, de poursuites, d'espiègleries, de drôleries dans un rythme léger et une ambiance festive. Une jolie balade féerique au fond d'une forêt étrange et spectatrice où se déchaînent des passions amoureuses. Un conte lumineux entre réel et rêve, où la réflexion majeure se porte sur la sincérité et la fidélité de l'amour.

Songe éveillé
Plateau restreint en entrée de salle. Un simple chambre à coucher à l'avant-scène où se jouera la première scène. Un homme s'y trouve. Il se change pour dormir. Des bruits étranges hantent sa nuit. Tout à coup d'autres personnages viennent hanter sa nuit. L'homme endormi, pris au dépourvu, se fait entraîner dans une folle aventure et se transforme pour devenir Lysandre, l'amoureux d'Hermia. La chambre s'ouvre alors sur un univers féérique, une forêt enchantée peuplée de fées, de roi et de comédiens qui répètent un spectacle. Une folle cavalcade amoureuse débute alors.

Olivier Normand propose ainsi une merveilleuse entrée dans l'univers féérique de Shakespeare. Une approche originale d'un classique maintes fois joué. Sa mise en scène enjouée transporte le spectateur dans un monde fou où l'humour côtoie allègrement l'amour sous toutes ses formes. L'apport de Flip Fabrique au spectacle, donne une saveur elfique à ce songe. Un apport fort judicieux. N'oublions pas également la belle symbiose entre le comédiens et les artistes de cirque tout au long du spectacle, même si parfois, cela semble un peu placé.

Le jeu des comédiens est à couper le souffle. Le trio de comédiens amateurs interprétés par Marc Auger, Emmanuel Bédard et Hugues Frenette est absolument délirant. Patrick Ouellet offre un magnifique et fantasque Puck alors qu'André Robillard excelle en Lysandre. Ma surprise du spectacle est sans contredit Mélissa Merlo. Elle impressionne à sa première présence au Trident. Son Hermia est sublime, à la fois craquante et mutine.

Pur bonheur!
Il serait trop long ici d'énumérer toutes les qualités de ce Songe que propose Olivier Normand et son équipe. Une manière simple de le résumé? Un spectacle pur bonheur que vous devez courir voir avant que le rêve ne s'évanouisse dans les limbes de la forêt.

À l'affiche du Trident jusqu'au 11 février. Avec Marc Auger, Josué Beaucage, Emmanuel Bédard, Pauline Bonnani, Hugues Frenette, Jean-Michel Girouard, Valérie Laroche, Mélissa Merlo, André Robillard, Patrick Ouellet, Jean-Sébastien Ouellette, Mary-Lee Picknell, Émile Pinault et Mathias Raymond. Une texte de William Shakespeare dans une traduction de Michelle Allen. Une mise en scène d'Olivier Normand.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 16 janvier 2017

Peines exprimées, cabaret poétique et notre première chronique danse de la saison!

L'ambiance sera à la contestation et à la prise de paroles avec deux spectacles et une chronique qui ne vous laisseront pas indifférents!

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Attentat, un cabaret poétique s'invite au Périscope, et plus tard en saison au Quat'Sous. Gabrielle Côté, une des idéatrices, cometteuse en scène et comédienne sera en conversation téléphonique pour nous parler de ce spectacle qui connaît un très grand succès partout où il passe.

Attentat
Périscope
Du 24 janvier au 4 février
En savoir plus

Deuxième bloc - vers 17h 50


La danse est un poème dont chaque mouvement est un mot: quelle merveilleuse façon de définir la danse. Mais comment définir les mots chorégraphes et chorégraphies, tous deux à l'origine des extraordinaires spectacles dansés qui squattent nos salles mois après mois? Pour nous démystifier le métier de chorégraphe et ce qu'est une chorégraphie, Geneviève Martel, notre chroniqueuse, danseuse et chorégraphe, sera en studio pour nous dévoiler les secrets du métier.

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Valérie Remise

David Lefebvre occupera le siège de l'invité pour nous offrir son commentaire critique de J'accuse qui brûle les planches de La Bordée en ce moment.

J'accuse
La Bordée
Jusqu'au 4 février

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 14 janvier 2017

J'accuse: coup de poing et coup de coeur!

Cinq femmes qui se confient et qui livrent leur peine. Une pièce touchante aux accents de révolte. Une pièce coup de poing et coup de coeur. Une pièce qui permet à ceux qui n'ont pas de porte-voix d'en avoir un magnifique. Une pièce libératrice qu'il faut voir!

Une critique de Robert Boisclair

La fille qui aime
Crédit photo: Valérie Remise

J’accuse, c’est cinq monologues vibrants. Il y a la fille qui encaisse, vendeuse de bas de nylon dans une boutique souterraine; la fille qui agresse, propriétaire d’une petite entreprise qu’elle a osé démarrer en contexte d’austérité économique; la fille qui intègre, immigrante essayant de trouver sa place; la fille qui adule, admiratrice sans bornes d’Isabelle Boulay; et la fille qui aime, qui aime trop, qui aime mal. C’est surtout cinq femmes qui luttent contre une société qui les juge. Cinq femmes qui osent crier leur frustration.

Parce que moi, Filion, je le trouve pas mal plus sensible,
terre à terre pis proche du peuple que les gauchistes boboches
qui rêvent en couleurs dans leur monde de préservation des ressources naturelles!
Extrait du monologue de la fille qui agresse

Une ou cinq femmes?
Cinq femmes, cinq monologues, cinq crises existentielles. Des femmes qui rôdent également. Tout au long du spectacle, les précédentes protagonistes reviennent, rôdent, physiquement mais également en mots, dans l'univers des suivantes. Cinq femmes qui n'en sont qu'une? Cinq femmes qui se répondent? Cinq femmes qui se complètent?

La fille qui intègre
Crédit photo: Valérie Remise

La construction dramatique est astucieuse. La femme qui encaisse, vendeuse dans une boutique souterraine du centre-ville de Montréal, qui crache son venin sur ses clientes, est suivie de la fille qui agresse, propriétaire d'une petite firme démarrée en période d'austérité, et qui pourrait bien être sa cliente... Cette même fille qui agresse, dont le discours est très à droite et xénophobe est suivie par la fille qui intègre, immigrante qui cherche sa place dans sa société d'accueil... Isabelle Boulay, présente dans les mots des cinq femmes, est la source de l'admiration sans bornes de la fille qui adule... Celle-ci convoquera l'auteur à se présenter sur scène qui s'amènera en la personne de la fille qui aime trop. Cinq femmes qui se répondent, se complètent ou qui ne font qu'une?

La fille qui agresse
Crédit photo: Valérie Remise

Léane Labrèche-Dor, que j'ai eu le plaisir d'interviewer, change de registre complètement. Elle qui nous a habitué à des personnages colorés qui font dans l'humour, offre un personnage tout en retenu, déchiré par et dans l'amour. Un personnage hyper sensible au creux d'un crash amoureux envers l'autre mais aussi envers elle-même. Si Léane Labrèche-Dor surprend dans un registre auquel elle nous a rarement habitué, il ne faut certainement pas passer sous silence les performances des quatre autres comédiennes. Un quintette de très grande qualité avec des interprétations poignantes, touchantes et qui frôlent la perfection.

Une pièce coup de poing et coup de coeur!
Cinq personnages, cinq peines également. Comme le soulignait Sylvain Bélanger, le metteur en scène, J'accuse c'est cinq peines que l'on entend. Cinq peines qui se cherchent. Cinq peines qui cherchent la justice (la femme qui encaisse), le repos (la fille qui agresse), la solidarité (la fille qui intègre), la légitimité (la fille qui adule), l'amitié (la fille qui aime trop). Une peine qui ne s'exprime pas très souvent aussi ouvertement. Je suis d'accord Sylvain Bélanger, il faut la laisser sortir cette peine. C'est une question de survie pour elles... et pour nous!

La fille qui adule
Crédit photo: Valérie Remise

Lorsque l'on parle de ce spectacle, on fait référence au cri d'une génération, celle des trentenaires d'aujourd'hui, ou à une prise de parole féminine, voire féministe, ce sont les mots de l'auteur même. Je ne suis pas d'accord. C'est une prise de parole sans genre et non générationnelle. Je n'ai plus trente ans, je ne suis pas une femme, mais ces cris m'ont rejoint.

Une pièce coup de poing et coup de coeur. Une pièce qui marque, qui frappe dans le mille et qui questionne. Sur les gestes que l'on ose ou pas de poser. Sur les pas que l'on devrait faire ou pas. Sur ce que l'on est. Sur ce que l'on voudrait être. Sur la peur d'agir et de vivre. À défaut d'agir maintenant, accuser est un premier jalon. Une première étape. Un pas vers l'action. Annick Lefebvre, dans son mot de l'auteur, souhaite que J'accuse «remue quelque chose de viscéral» chez le spectateur. Ne vous inquiétez pas Annick Lefebvre, le pari est tenu haut la main.

À l'affiche de La Bordée jusqu'au 4 février. Avec Debbie Lynch-White, Catherine Trudeau, Alice Pascual, Catherine Paquin-Béchard et Léane Labrèche-Dor. Une texte d'Annick Lefebvre. Une mise en scène de Sylvain Bélanger.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 9 janvier 2017

Songe, jeu et album au menu des Enfants ce soir!

Une première de saison d'hiver/printemps animée par David Lefebvre et trois belles pièces de théâtre traitant de sujets variés et intéressants. Que demander de plus pour débuter l'année théâtrale et dansée 2017?

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


David Lefebvre recevra Olivier Normand, le metteur en scène du Songe d'une nuit d'été. Celui-ci dévoilera les secrets les plus intimes de cette ode au désir qui tiendra l'affiche du Trident en ouverture de saison.

Le songe d'une nuit d'été
Le Trident
Du 17 janvier au 11 février

Deuxième bloc - vers 17h 50



Danielle Le Saux-Farmer sera en studio pour vous faire découvrir le jeu de rôles auquel se livre les protagonistes du spectacle Le jeu.

Le jeu
Premier acte
Du 17 janvier au 4 février

Troisième bloc - vers 18h 10


L'adaptatrice et metteur en scène Anne Sophie Rouleau sera en studio pour vous faire découvrir Album de finissants, un spectacle théâtrale mettant en vedette, en alternance, deux choeurs d'adolescents finissants du secondaire.

Album de finissants
Périscope
Du 17 au 21 janvier

Bon théâtre et bonne danse !