lundi 27 février 2017

Mini-festival de... festivals ce soir!

Le Festival de théâtre de l'Université Laval côtoie notre festival de critiques de spectacles de théâtre toujours à l'affiche. Un duo à ne pas manquer!

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


Venez découvrir les projets de théâtre fous de la troisième édition du Festival de théâtre de l'Université Laval en compagnie de Rosie Belley, co-directrice de l'événement, qui occupera le siège de l'invité dès 17h 30.

Festival de théâtre de l'Université Laval
Différents lieux
Du 10 au 18 mars

Deuxième et troisième blocs - vers 17h 50


Les deuxième et troisième blocs sont réservés à un min-festival de critiques de pièces à l'affiche. Vous ne savez quel spectacle de théâtre voir? Alors, écoutez David Lefebvre, Marie-Claude Leclerc et Ève Méquignon vous parler des spectacles Far Away (au Musée national des beaux-arts du Québec), Froid (à Premier acte) et Les véritables aventures de Don Quichotte de la Mancha (au Périscope) et votre choix n'en sera que plus facile.

Bon théâtre et bonne danse!

samedi 25 février 2017

À toi, pour toujours, ta Marie-Lou: prisons intérieures

Pièce emblématique de notre Michel Tremblay national, À toi, pour toujours, ta Marie-Lou est une pièce marquante. Représentative de ce Québec qui fait une révolution tranquille alors que les prisons intérieures des Québécois, celles des désirs inassouvis, poursuivent leur petit bonhomme de chemin. Incursion dans un moment marquant du théâtre québécois.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Pierre-Marc Laliberté

La tristesse n'a pas besoin de faire du bruit pour faire mal.
Pauline Alphen, L'arbre à l'envers, Hachette 2013

1961: Marie-Lou (Éva Daigle) et Léopold (Hugues Frenette) sont à couteux tirés. Comme toujours. Amers, Léopold et Marie-Lou se livrent une joute verbale sans merci qui scellera le terrible destin de leur couple sans amour.

1971: Devenue chanteuse western, Carmen (Catherine Simard) revient à la maison familiale où vit sa sœur Manon (Marianne Marceau), une jeune femme seule, obsédée par la mort tragique de ses parents. Tiraillées entre la nécessité de vivre et celle de se souvenir, les sœurs confrontent leur version du passé.

Tu m'as faite tellement mal! J'arais voulu hurler,
mais ma mère m'avait dit de serrer les dents! […]
Si c'est ça, le sexe, que j'me disais, pus jamais! Jamais! Jamais!

Entrelacement du passé et du présent
La construction narrative propose un merveilleux entrelacement du passé et du présent où chaque époque propose sa propre vision d'un même événement. Entrelacement qui offre cruellement au regard du spectateur l'héritage écrasant d'un grand malheur. Tellement écrasant qu'il se scellera par un tour de machine mortel.

Écrite au lendemain de la crise d'octobre 70, la pièce dépeint merveilleusement bien à la fois l'état dans lequel se trouvait le Québec et les crises existentielles qui taraudaient les hommes et les femmes de l'époque. Un Québec à la croisée des chemins, des individus pris dans un cercle vicieux duquel ils n'arrivent pas à s'extirper. Si notre révolution a été tranquille, la souffrance des Québécois l'étaient tout autant. Tranquille, elle poursuivait son petit bonhomme de chemin cette souffrance individuelle. Chacun souffrait dans son coin mais faisait sa petite révolution personnelle sans bruit. Pour Léopold, c'est la taverne. Pour Marie-Lou, le tricot. Pour Carmen, la chanson. Pour Manon, la religion.

Une révolution qui est bien plus une fuite qu'autre chose. Pour Marie-Lou et Léopold, la fuite ne peut mener qu'à une fin tragique. Pour Manon, c'est l'isolement et le ressassement perpétuel d'un noir passé. Pour Carmen, la liberté. Dont elle n'est pas certaine d'ailleurs. Elle est la seule à avoir un certain espoir d'avoir mieux. De vivre mieux. C'est à l'image du Québec de cette époque mais, aussi, du Québec d'aujourd'hui. Les malheurs sont différents. Mais les peurs, les prisons intérieures toujours présentes. Les révolutions, s'il y en a, sont encore et toujours tranquilles. La proverbiale peur de déranger est encore bien présente.

Solitude et incommunicabilité
La très grande solitude qui habite les personnages est magnifiquement mise en évidence pas la mise en scène d'Alexandre Fecteau et le décor d'Ariane Sauvé. Un espace à deux niveaux au centre duquel trône un convoyeur qui se perd dans les entrailles du second.

Crédit photo: Pierre-Marc Laliberté

L'espace scénographique mets remarquablement bien en évidence la très grande solitude et l'incommunicabilité qui habitent les personnages. Le deuxième étage en pente, que squattent Léopold et Marie-Lou, laisse présager la chute du couple et la fin tragique et inévitable qui les attend.

Le premier étage, lieu de réclusion de Manon, est visité occasionnellement par les parents. Le passé qui vient hanter le présent. Carmen, presque toujours en retrait de l'espace central vient l'occuper à quelques reprises. Pas d'accessoire, si ce n'est que quelques conserves, produits alimentaires ou bières qui viennent défiler occasionnellement par l'entremise du convoyeur. Un dénuement quasi-complet qui souligne la pauvreté financière et communicationelle de cette famille totalement désunie.

Le jeu des comédiens est remarquable. Éva Daigle s'impose de plus en plus comme une digne interprète des personnages féminins de Tremblay. Intensité du regard, ton juste et gestuelle retenue font de sa Marie-Lou une des plus belles interprétations de ce personnage depuis sa création en 1971. Elle souffre tellement qu'on a qu'une seule envie: quitter son siège pour la conforter.

Hugues Frenette en impose avec son Léopold. Sa scène de la taverne nous prend aux tripes. Marianne Marceau et Catherine Simard ne sont pas en reste. Des interprétations sensibles et touchantes, particulièrement Marianne Marceau avec sa Manon engoncée et recroquevillée.

Un beau tour de machine
Embarquez dans le siège du passager et laissez-vous emporter par le beau tour de machine que vous proposent les concepteurs et comédiens. L'émotion sera au rendez-vous, c'est garanti. Et, peut-être, que quelques larmes glisseront le long de vos joues.

À l'affiche La Bordée jusqu'au 18 mars. Avec Éva Daigle, Hugues Frenette, Marianne Marceau et Catherine Simard. Un texte de Michel Tremblay. Une mise en scène d'Alexandre Fecteau.

Bon théâtre et bonne danse !

mercredi 22 février 2017

Far Away: étrange objet théâtral

Une pièce à la symbolique forte mais chargée. Une pièce qui ne plaira pas à tout les publics mais une pièce qui questionne notre monde. Celui de demain. Celui d'aujourd'hui également.

Une critique de Robert Boisclair


Joan (Noémie O'Farrell), une petite fille, se réveille. Elle traîne dans la nuit noire, observe et voit des choses qu'elle n'aurait pas dû voir. Elle entend des choses qu'elle n'aurait pas dû entendre. Elle a vu du sang, un enfant se faire battre. Sa tante essaie tant qu'elle le peut de la réconforter... sans vraiment y réussir.

Saut dans le temps: Joan est chapelière. Elle discute avec un compagnon de travail de choses et d'autres. Les créations y sont extravagantes. Le défilé de mode des chapeaux qui clôt cette deuxième scène est tout aussi extravagant.

Dans la troisième scène, le monde est en mutation complète. Les animaux participent aux conflits humains. Les éléphants appuient les Hollandais. Les crocodiles sont de véritables menaces. La Grande-Bretagne est toujours en danger.

Hors toute catégorie
Peter Brook, qui a déjà monté la pièce en France il y a plusieurs années, ouvrait son mot de metteur en scène par ceci: « Far Away, est hors toute catégorie ». Et c’est ce que c'est! Une représentation du chaos contemporain décrit d'une manière qui déroute. Avec des mots et des situations de tous les jours. Comme si rien ne se passait vraiment mais que le mal régnait.

La symbolique y est omniprésente. Tout est en sous-entendu. Là. Bien présent. Mais difficile à décoder. C'est une sorte de cauchemar surréaliste où les paroles et les actes humains semblent se dissoudre dans un immense magma qui emporte tout. Un enfer aux airs de monde ordinaire. Un monde pas si lointain malgré ce que le titre suggère.

La mise en scène d'Édith Patenaude surfe merveilleusement bien sur ce thème. Elle est sombre, dans le noir et le clair obscur. Les gestes, les mots sont normaux, ce sont ceux du quotidien mais ils sont baignés d'une aura infernale latente. Bien présente, mais cachée comme en sous-texte. Les gestes sont posés. Les mots récités lentement. Tout est métaphore. L'espace est utilisé au minimum. Comme un étau qui enserre. Comme un avenir restreint. Fermé. Limité.

Far Away est une pièce qui ne plaira pas à tout les publics. Une pièce qui s'attaque directement, même si elle a été écrite il y a plus de 15 ans, à notre monde d'aujourd'hui. Qui le questionne. L'inquisitionne.

Le théâtre est, entre autre, pour Caryl Churchill « l’expression des données historiques et sociales qui constituent les enveloppes essentielles des mythes ». Cette dimension est bien présente dans ce spectacle.

À l'affiche du Musée national des beaux-arts du Québec jusqu'au 4 mars. Avec Ludger Beaulieu, Lise Castonguay et Noémie O'Farrell. Une mise en scène d'Édith Patenaude. Un texte de Caryl Churchill dans une traduction de Marie-Hélène Estienne.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 20 février 2017

Danse et court-théâtre s'invitent aux Enfants ce soir!

Venez découvrir différentes approches chorégraphiques en danse ainsi qu'un genre théâtral qui connaît de plus en plus de succès, le court-théâtre.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


Geneviève Martel, notre chroniqueuse, danseuse et chorégraphe, sera en studio pour nous parler des différentes approches chorégraphiques en danse.

Deuxième et troisième blocs - vers 17h 50


Valérie Lafleur, la directrice artistique du Théâtre de la Grande Boîte, sera accompagnée de l'auteur, comédien et metteur en scène Patric Saucier ainsi que de l'auteur et réalisateur Pierre-Marc Drouin pour nous faire découvrir un nouveau genre théâtral, le court-théâtre. Une occasion unique de découvrir ce genre qui se développe de plus en plus un peu partout sur la planète.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 13 février 2017

Cervantès, Tremblay et Shakespeare au menu!

Trois grands auteurs s'invitent aux Enfants ce soir par l'entremise de trois spectacles bien contemporains.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois

L'oeuvre de Cervantès sera revisitée au Périscope avec une coproduction québéco-catalane intitulée Les véritables aventures de Don Quichotte de la Mancha. Trois artistes seront en studio pour nous en parler: Philippe Soldevila, adaptateur, idéateur et metteur en scène, Savina Figueras, comédienne, et Pierre Robitaille, roi de la marionnette et comédien.

En répétition
Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Les véritables aventures de Don Quichotte de la Mancha
Périscope
Du 21 février au 11 mars

Deuxième bloc - vers 17h 50

En répétition
Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Les comédiennes Éva Daigle et Catherine Simard occuperont les sièges des invités pour nous parler de cette oeuvre de 1971 de Michel Tremblay.

Nous autres, quand on se marie, c’est pour être tu-seuls ensemble.
Toé, t’es tu-seule, ton mari à côté de toé est tu-seul, pis tes enfants sont tu-seuls de leur bord…
Une gang de tu-seuls ensemble, c’est ça qu’on est!

À toi, pour toujours, ta Marie-Lou
Bordée
Du 21 février au 18 mars

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Robert Etcheverry

David Lefebvre nous offrira son commentaire critique de Richard, le polichineur d'écritoire que présentaient Les Gros Becs jusqu'au 10 février.

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 11 février 2017

Une fable intemporelle, un univers fascinant et fantasmagorique!

Le Musée national des beaux-arts du Québec à Québec, le Théâtre Prospéro à Montréal  ainsi que le Théâtre l'Escaouette à Moncton recevront la pièce Far Away en février, mars et avril.

Un billet de Robert Boisclair


Créée au Royal Court Theatre de Londres en 2000, Far Away est la 39e pièce de Caryl Churchill, qui est reconnue comme l’une des plus importantes dramaturges de sa génération, tant pour la beauté de son écriture que pour la portée humaniste et sociale de son œuvre. Ce texte n’a, étonnement, pas encore été présenté sur nos grandes scènes alors que l’épaisseur de son actualité ne fait qu’augmenter.

Avec une lucidité foudroyante, cette fable intemporelle donne à voir une ultime guerre mondiale dévastatrice, un univers fascinant et fantasmagorique, mais terriblement proche de nous. Fable énigmatique et hallucinée, Far Away donne à voir une société mue à outrance par les mécanismes du spectaculaire, en proie à une ultime guerre mondiale dévastatrice.

Le futur est ici d’une lucidité foudroyante, d’autant plus qu’il est si proche. Chacun peut être allié ou ennemi, mais rien n’existe entre ces deux postures extrêmes. L’obscurantisme se nourrit de l’incompréhension de l’autre et devient tout-puissant devant l’effacement des règles distinguant ce qui est juste de ce qui ne l’est pas. Tout a été recruté pour combattre, et tout est maintenant une menace. Catégorisé sans raison, chacun peut passer d’un camp à l’autre sans logique aucune, terrifié, contraint à une anxiogène suspicion.

Grandissant au contact de sourdes violences, Joan incarne les derniers soubresauts de la pensée libre, écrasée lentement par le poids insoutenable d’un monde où l’idée même de nuance a disparu, broyée par le manichéisme.


Qui est Caryl Churchill?
L’auteure de Top Girls, est née en Angleterre en 1938; elle a passé la plus grande part de ses années d’enfance entre Londres et Montréal. Les œuvres de Churchill ont eu un effet durable sur des pratiques théâtrales, des traditions, des stéréotypes de genre et des idéaux sociaux- économiques pendant les deux dernières décennies.

À Québec:
Musée national des beaux-arts du Québec
21 février au 4 mars

À Moncton:
Théâtre l'Escaouette
23 au 24 mars

À Montréal:
Théâtre Prospéro
4 au 15 avril

Bon théâtre et bonne danse !

mercredi 8 février 2017

De la danse dans un lieu secret... ou presque!

Danse de salon est un spectacle de danse présenté dans un appartement de Québec. Le lieu n'est connu qu'au moment de la réservation. Un spectacle de la relève de la danse dans un lieu inusité. Une belle occasion de découvrir la danse sous un angle nouveau.

Un billet de Robert Boisclair


Ce spectacle de JokerJoker et de la compagnie Danse K par K sera présenté le 13 février prochain dès 19h. Présenté pour un soir seulement, la production est un spectacle de danse alternative qui offre au spectateur un contact unique et intime avec la danse.

Qu’est-ce que la danse et quelles en sont les limites? Jusqu’où peut s’étendre son univers sensible et poétique? Avec Danse de salon, Karine Ledoyen, la chorégraphe, introduit la danse au centre même du quotidien. Dans ce laboratoire, les artistes osent une création ouverte; le spectateur assiste donc à une ébauche poétique où absolument tout est possible, où le corps y tient un discours à la fois vulnérable et critique, où les frontières entre le spectateur et la création s’amenuisent, se redéfinissent en un seul et même mouvement : celui de la rencontre, de l’intime.

Pour connaître l’adresse du lieu de la représentation, il suffit d’acheter un billet en ligne, ou encore d'envoyer un message texte au 418-262-3542, en utilisant le code suivant : DANSE. Vous pouvez également consulter la page Facebook de JokerJoker.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 6 février 2017

Drame, folie shakespearienne et danse aux rythmes africains!

Danse, théâtre jeune public et théâtre pour adultes seront au menu des Enfants ce soir avec des thèmes forts éclectiques.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


Mois d'un mois après les événements tragiques de Québec, Premier acte propose un spectacle qui s'intéresse à la genèse de la violence. Olivier Lépine, David Bouchard et Dayne Simard seront en studio pour nous parler de ce spectacle qui s'annonce coup de poing!

Froid
Premier acte
Du 14 février au 4 mars

Deuxième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Robert Etcheverry

Sylvain Massé sera en conversation téléphonique pour nous faire découvrir un spectacle pour adolescents et adultes. Dans ce spectacle, le comédien s'offre le défi de résumé trois oeuvres de Shakespeare en 60 minutes. Une performance tout en théâtre d'objets et en humour.


Richard, le polichineur d'écritoire
Les Gros Becs
Du 8 au 10 février

Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Kevin Calixe

Zab Maboungou nous entretiendra d'un spectacle aux rythmes afro-contemporains qui tiendra l'affiche un seul soir au Théâtre de La Bordée.


Mozongi
La Rotonde
9 février

Bon théâtre et bonne danse !