mercredi 27 janvier 2016

Grace: histoires de foi

La foi, inébranlable ou absente, est au coeur de ce récit que propose le Périscope. Incursion au pays des croyances et des convictions.

Une critique de Robert Boisclair

En répétition
Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Grace s'intéresse à un jeune couple religieux (Nicolas Létourneau et Joëlle Bourdon) qui embrasse une nouvelle vie dans l'État ensoleillé de la Floride. Mais tout n'est pas si rose pour ce couple qui se lance dans l'immobilier évangéliste. La femme du couple se lie d'amitié au voisin du dessus (Emmanuel Bédard), un homme qui a perdu le goût de vivre. Pendant ce temps l'époux perd le contrôle de sa vie et de sa foi.

Une pièce qui dresse le portrait d’êtres en quête de sens; parce qu'ils l'ont perdu, parce qu'ils ne l'ont jamais trouvé, parce qu'ils n'y croient plus. Entre le couple qui tente de refaire sa vie dans l'immobilier et leur voisin qui cherche l'espoir perdu se créent des liens, ainsi que des interrogations bien plus grandes encore que celles qui les tenaillent déjà. En quoi croire? À quoi s'accrocher lorsque tout semble perdu?

En quête de foi
Le texte propose une belle interrogation sur la foi: sa présence, son absence ou sa croyance dans une scénographie et une mise en scène qui laisse entrevoir qu'elle peut s'y ancrer ou s'y absenter en tout temps et en tout lieu. En effet, l'utilisation d'un décor unique pour représenter les deux appartements où les comédiens s'y entrecroisent alors qu'ils sont dans leur appartement respectif suggère que la foi ne dépend pas du lieu ou de l'environnement mais qu'elle vient bien de l'individu et de sa volonté d'y croire ou pas.

Une foi qui peut changer au gré des événements comme le vivent les personnages interprétés par Nicolas Létourneau et Emmanuel Bédard, particulièrement. Questionnement intéressant sur la foi et son importance dans la vie de chacun mais également sur ce qui peut la faire basculer. Un questionnement d'actualité en ces temps où la foi est invoquée comme justification à la violence.

Si l'interrogation est intéressante le spectacle prend un certain temps à lever. Il faut bien un bon quarante minutes, d'un spectacle d'une heure trente cinq, avant que celui-ci ne prenne véritablement son envol. La mise en place est un peu trop longue alors que tout vibre dans la dernière moitié du spectacle.

La mise en scène offre de beaux moments. Parmi ceux-ci, notons le dénouement de la pièce, offert également en ouverture de spectacle, qui réussit à surprendre le spectateur. Les comédiens offrent une bonne performance. Joëlle Bourdon se démarque particulièrement dans les scènes plus émotives avec Emmanuel Bédard et dans un spectacle bien plus cartésien qu'émotif.

À voir!
Un spectacle à voir, entre autres, pour le questionnement qu'il suscite. De belles histoires de foi qui ne laissent pas indifférent et qui questionnent sur ses propres croyances.

Au Périscope jusqu'au 13 février. Avec Joëlle Bourdon, Emmanuel Bédard, Jacques Leblanc et Nicolas Létourneau. Une mise en scène de Charles-Étienne Beaulne. Un texte de Craig Wright dans une traduction de Joëlle Bond.

Pour en savoir plus sur ce spectacle, consultez notre interview avec Charles-Étienne Beaulne et Joëlle Bond au tout début de notre émission du 18 janvier en cliquant ici.

Bon théâtre et bonne danse !
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Les 9 et 10 juillet, je vais prendre part au Cyclo-Défi Enbridge contre le cancer. Si vous voulez en savoir plus sur cet événement caritatif, faire un don ou encore relever ce défi stimulant, vous pouvez cliquer ici. Merci de votre générosité!


lundi 25 janvier 2016

Ballet Jazz de Montréal, commentaire critique et panel de janvier!

Le théâtre et la danse sont à l'honneur des Enfants ce soir!

Par Robert Boisclair


Premier bloc - 17h 30

Kosmos - Ballets Jazz de Montréal
Crédit photo: Bill Hébert

Louis Robitaille, directeur artistique des Ballets Jazz de Montréal, sera en conversation téléphonique pour nous parler de la troupe et du prix RIDEAU Hommage 2016 qui lui a été remis.


Deuxième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

David Lefebvre sera en studio pour nous offrir son commentaire critique de la pièce Matéo et la suite du monde.

Matéo et la suite du monde
Bordée
Jusqu'au 13 février


Troisième bloc - vers 18h 10

Quills au Trident
Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Au troisième bloc et dernier bloc de l'émission toute l'équipe sera réunie pour vous offrir les pièces qui ont marqué leur imaginaire en janvier.


Bon théâtre et bonne danse !
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Les 9 et 10 juillet, je vais prendre part au Cyclo-Défi Enbridge contre le cancer. Si vous voulez en savoir plus sur cet événement caritatif, faire un don ou encore relever ce défi stimulant, vous pouvez cliquer ici. Merci de votre générosité!

vendredi 22 janvier 2016

FOLDS + Exister encore: deux temps, deux mouvements

C'est un programme double tout en contraste que propose La Rotonde cette semaine. Deux spectacles, deux temps, deux mouvements.

Une critique de Robert Boisclair

FOLDS
Crédit photo: Justine Latour

FOLDS, c'est un jeu d'ombres issue d'une installation interactive qui permet aux trajectoires du corps d'entrer en parfaite symbiose avec les éclairages et les projections vidéographiques. Des mouvements de danse, émanent des auras mystérieuses qui multiplient les danseuses Katia-Marie Germain et Hélène Messier jusqu'à l'infini.

Exister encore est inspiré d'une collecte de 331 mouvements que la chorégraphe et danseuse Maryse Damecour à mis bout à bout. Elle en a fait une étude dansée du mouvement, dynamique et drôle. Deux spectacles, deux mouvements mais une seule étude, celle du corps dans toute sa magnificence.

Deux temps, deux mouvements
Deux spectacles forts contrastés que ce programme double qu'offre La Rotonde. La première partie, FOLDS, propose un univers feutré et tout en douceur. Le spectacle débute dans une noirceur quasi-totale alors qu'une tête, celle de Katia-Marie Germain, émerge tout doucement. Les contours de cette tête se précise doucement tout en se multipliant. Les jeux vidéographiques se multiplient tout au long de ce spectacle où les mouvements sont décomposés et posés dans un doucereux ralenti.

Ici pas de préséance de la danse sur la vidéo ou de la vidéo sur la danse mais un heureux amalgame, une bienheureuse symbiose. La transformation vidéographique des mouvements donne de magnifiques numéros des danseuses avec les doubles produits. Une belle farandole où la beauté du corps et la mécanique du mouvement prennent toute la place.

Exister encore
Crédit photo: Renaud Philippe

Si FOLDS est un spectacle méditatif et doux, Exister encore glisse dans la douce folie. Folie qui semble être une des marques de commerce des chorégraphes de Québec. Brice Noeser avait offert au public de Québec un spectacle complètement déjanté, RUMINANT RUMINANT, dans un précédent programme double en janvier 2015.

Si cette collecte de mouvements aurait pu s'avérer un spectacle terne, composé d'un simple enchainement de mouvements, ce n'est pas le cas. Maryse Damecour a transformé le tout en une belle expérience ludique. Elle offre en trente minutes top chrono, une belle incursion dans un univers déjanté où les mouvements sont baptisés et annoncés.

Fait rarissime en danse, elle propose une scénographie simple et adaptée à son univers déjanté. Son personnage, qui se déglingue en cours de route, est d'une drôlerie et d'une bonhommie communicative. Il utilise les accessoires pour générer les mouvements dans un enchaînement dynamique.

La danse se pointe le nez par l'enchaînement des mouvements qui produit un agréable spectacle empli de bonne humeur, de gaité, de ludisme et de plaisirs. Belle folie, fragments de bonheur, humour bon enfant et théâtralité font de ce spectacle un petit délice à savourer en 30 minutes!

À voir!
Un programme double à ne pas manquer. Deux temps, deux mouvements pour découvrir la danse contemporaine et, peut-être, en devenir un fan inconditionnel!

Une présentation de La Rotonde à la salle Multi de Méduse jusqu'au 23 janvier. Avec Katia-Marie Germain et Hélène Messier (FOLDS) et Maryse Damecour (Exister encore). Des chorégraphies de Katia-Marie Germain (FOLDS) et Maryse Damecour (Exister encore).

Pour en savoir plus sur ce spectacle, consultez notre interview avec Katia-Marie Germain et Maryse Damecour vers la vingtième minute de notre émission du 18 janvier en cliquant ici.

Bon théâtre et bonne danse !
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mercredi 20 janvier 2016

Sauver des vies: drôle et sensible à la fois

L'auteur, qui est également la metteur en scène, exprimait des inquiétudes à des amis avant le spectacle. À tort, car elle a pondu un spectacle d'une très grande qualité. Retour sur un fort beau spectacle!

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Cath Langlois

Murielle a 48 ans, Maude est dans la mi-vingtaine. Elles sont toutes deux frappées par le même sort : un cancer incurable. Murielle aborde la mort avec un silence désarmant pour son mari et ses deux fils. Elle continue à jouer son rôle de mère légèrement castrante, convaincue de ses souvenirs approximatifs et fière de ses références douteuses. Comme si tout était normal, comme si la date d’expiration qu’on lui avait donnée à l’hôpital n’existait pas.

À l’opposé, Maude aborde la mort comme une réalité avec laquelle on doit apprendre à vivre. Son amoureux et elle font le pacte de s’aimer et de vivre leurs derniers moments en écoutant de la musique, en volant des casse-tête en pédiatrie et en mangeant des Doritos. Le couple fait le choix de rire, même si c’est plus difficile. Quand tout se déconstruit autour de nous, mieux vaut s’en tenir à ce qu’on fait le mieux.

« On sera jamais ces gens-là.
On s’est promis ça, pis ça va pas changer parce que je vais mourir.
On n’est pas le genre de monde qui choisit On va s’aimer encore
comme toune de mariage.
On n’a jamais été ce monde-là, pis on le sera jamais.
Je te dis pas de pas avoir de peine, ou mal.
Je te dis juste qu’on va pas se laisser aller là-dedans,
parce que ça serait trop facile.
Pis ça nous fait chier, ce qui est facile. »
Extrait de Sauver des vies

De l'amour avant tout
Si les deux protagonistes principales sont des êtres malades et souffrant, le thème principal de cette pièce, lui, est empreint de bonheur, de sensibilité et d'amour. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, de l'amour. L'amour de la vie, l'amour des êtres chers, l'amour qui persiste et signe malgré le départ prévu ou réalisé de celle qu'on aime, malgré la vie qui reprend son cours et la nouvelle amoureuse qui se pointe le nez.

Pascale Renaud-Hébert a pondu un merveilleux texte. Une première partie au ton humoristique malgré le tragique de la situation et une deuxième partie plus dramatique et sensible où la mort emporte l'être cher et l'amour triomphe. Une pièce, malgré la tragédie qui frappe les protagonistes, qui offre une lueur d'espoir parce que le souvenir de l'être cher disparu, sera à jamais gravé dans la mémoire et dans le coeur de ceux qui restent, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.

Un texte et une mise en scène qui ne laissent pas indifférent. Les larmes coulaient abondamment et les nez reniflaient sans arrêt pendant une bonne partie de la deuxième moitié du spectacle. Pascale Renaud-Hébert, comme toute la distribution d'ailleurs, a réussi à toucher le coeur des spectateurs hier soir. C'était soir de première et déjà les coeurs étaient profondément touchés. Je n'ose imaginer qu'elle sera la réaction des spectateurs d'ici la fin du spectacle.

De grande qualité
Il y a bien, ici et là, quelques faux-pas, quelques maladresses, mais le spectacle est d'une grande qualité. La mise en scène où les lieux se superposent les uns aux autres sied à merveille à ces deux histoires qui s'entrecoupent l'une avec l'autre. Ainsi, par exemple, la chambre à coucher d'un des enfants de Murielle devient la chambre à coucher de Maude dans la scène suivante. L'action coule ainsi plus facilement et réduit le nombre de changements de décor.

La musique, occasionnellement trop forte, supporte tout de même bien l'émotion du moment. Elle ajoute une touche d'ambiance qui fait parfois défaut à certains spectacles. Ici, elle devient un comédien supplémentaire.

Une belle distribution 
Chapeau aux interprètes de la production. Petits comme grands rôles sont interprétés de belles façons. Les deux scènes qui concluent la pièce sont fortes. Samuel Corbeil et Vincent Champoux offrent un moment des plus touchants lors de ce dénouement. Ariel Charest et Sophie Dion offrent des interprétations touchantes et d'une très grande justesse du début à la fin.

À voir!
Un spectacle qui n'est ni prêchi-prêcha, ni moralisateur, et qui offre un beau moment de vie malgré le drame qui frappe les protagonistes.

À Premier acte jusqu'au 6 février. Avec Maxime Beauregard-Martin, Vincent Champoux, Ariel Charest, Samuel Corbeil, Sophie Dion et Marc-Antoine Marceau. Une mise en scène et un texte de Pascale Renaud-Hébert.

Pour en savoir plus sur ce spectacle, consultez notre interview avec Sophie Dion et Samuel Corbeil au tout début de notre émission du 11 janvier en cliquant ici.

Bon théâtre et bonne danse !
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mardi 19 janvier 2016

Les Ballets Jazz de Montréal, lauréat du prix RIDEAU Hommage 2016

Les Ballets Jazz de Montréal sous la direction de Louis Robitaille recoivent le prix RIDEAU Hommage 2016.

Un commentaire de Robert Boisclair

Crédit photo: Kosmos - Bill Hébert

BJM — Les Ballets Jazz de Montréal ont reçu ce soir ce prestigieux prix  au Théâtre Capitole de Québec, le jeudi 18 février 2016 lors de la Soirée des prix RIDEAU. Louis Robitaille assure la direction artistique de BJM — Les Ballets Jazz de Montréal depuis 1998. À la barre de la compagnie où, il y a plus de 40 ans il faisait ses premières armes, Louis Robitaille a apporté un souffle nouveau à BJM. Demeurant fidèle à une esthétique, il prône une danse basée sur une technique classique, tout en privilégiant des voix uniques de la danse contemporaine.

Avec l'accessibilité comme valeur clé de sa démarche, BJM présente ainsi des créations qui initient autant les néophytes qu'elles interpellent des publics plus avertis. Toutes les raisons de lui décerner ce prix sont dans ces deux citations: «Ce qui guide nos pas, encore et toujours, c’est la promesse d’une rencontre avec vous, cher  public.» «Embellir le quotidien et apporter un peu de bonheur, voilà ce que je souhaite transmettre à travers les BJM. Et lorsque la magie pétille dans la salle à la fin du spectacle, je sais alors que la rencontre a bien eu lieu.» - Louis Robitaille

Source: Bourse RIDEAU

N.B. Louis Robitaille sera aux Enfants du paradis le 25 janvier à 17h 30 pour nous parler de ce prix et des Ballets Jazz de Montréal.

Bon théâtre et bonne danse !
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lundi 18 janvier 2016

Histoire de foi, corps décortiqués et combat contre la censure!

Tout un programme aux Enfants ce soir avec trois spectacles théâtraux et dansé aux thématiques aux antipodes les uns des autres. 

Par Robert Boisclair


Premier bloc - 17h 30

Grace en répétition
Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

La traductrice/adaptatrice (Joëlle Bond) et le metteur en scène (Charles-Étienne Beaulne) seront en studio pour nous confier les secrets et nous parler du processus de création de Grace, pièce de l'auteur américain Craig Wright (auteur des séries télévisuelles Lost (v.f. Perdu) et Six Feet Under, entre autres).

Grace
Périscope
Du 26 janvier au 13 février


Deuxième bloc - vers 17h 50

FOLDS
Crédit photo: Justine Latour

Katia-Marie Germain, chorégraphe et danseuse de FOLDS, et Maryse Damecour, également chorégraphe et danseuse mais du spectacle Exister encore, seront en studio pour nous révéler les secrets de ce programme double que présentera La Rotonde cette semaine.

Exister encore
Crédit photo: Renaud Philippe

FOLDS + Exister encore
La Rotonde
Du 21 au 23 janvier


Troisième bloc - vers 18h 10

Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Au troisième bloc, notre critique Marc Proulx sera en studio pour nous faire part de son commentaire critique de la pièce Quills.

Quills
Trident
Jusqu'au 6 février

Bon théâtre et bonne danse !
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samedi 16 janvier 2016

Quills: Miroir, dis-moi qui est le plus pervers?

Le Trident propose un conte noir et troublant qui mise sur la dichotomie entre l'humour noir et la dépravation pour offrir un spectacle des plus brillants.

Une critique de Robert Boisclair



Interné à l'asile de Charenton, à la fin de sa vie, le marquis de Sade (Robert Lepage) écrit frénétiquement avant que sa prose ne se tarisse ou ne soit muselée. L'abbé de Coulmier (Jean-Pierre Cloutier), directeur de l'établissement, croit pouvoir réhabiliter cet homme qui explore par sa plume les interdits de l'être humain, ses pulsions sexuelles et ses désirs immoraux. Malgré l'omniprésence de l'abbé, Sade, aidé par la jeune lavandière Madeleine (Mary-Lee Picknell), continue de faire publier ses récits sulfureux. Napoléon Ier envoie donc à l'asile le docteur Royer-Collard (Jean-Sébastien Ouellette) pour faire taire ce fou dont les écrits mettent en péril les fondements moraux de la société. Mais jusqu'où ira-t-il pour l'arrêter?

– Vous avez anéanti son corps, il est vrai. Mais qu’en est-il de son esprit ?
– Pour ce que nous en savons, il compose toujours. Quelle sera sa prochaine histoire, l’Abbé ?
Extrait de Quills

En deux temps
Quills (plumes ou plumes d'oie en français) est un spectacle en deux temps. Plus lumineux, même si la part d'ombre y est importante, et teinté d'un bel humour noir en première partie, le spectacle bascule dans la noirceur et la déchéance, qui n'épargne personne, en deuxième partie.

La mise en scène et la scénographie reflètent merveilleusement bien ces deux temps du spectacle. Plus lumineuses, plus éclairées, plus vives en première partie. Plus sombres et plus noires en deuxième partie. Tout s'assombri. L'éclairage d'abord qui offre beaucoup de pénombre et même le texte qui passe à des répliques plus sombres, plus noires.

Les personnages se déglinguent et sombrent. Ils sont atteints par un virus, celui de Sade, le virus de la perversion. Jean-Pierre Cloutier réussit d'ailleurs une magnifique traduction du texte anglais original. On croirait que c'est Sade lui-même, qui a écrit le texte.

Satanée mécanique
Le spectacle de vendredi a été interrompu par un léger problème mécanique. Un plateau tournant a décidé de faire un arrêt temporaire en cours de représentation. Le spectacle a pris une pause de quelques minutes le temps de remettre la mécanique au pas. Quelques accrocs supplémentaires sont survenus un peu plus tard mais ils n'ont pas nécessité d'arrêts. Espérons que la mécanique ne fera plus défaut pour les prochaines représentations. Car la mécanique est importante dans ce spectacle. D'ailleurs que serait un spectacle de Robert Lepage sans une mécanique imposante.

L'utilisation de ce plateau tournant permet de changer rapidement les lieux et les décors. Il offre également de beaux moments. Ainsi, alors que l'on tente de museler Sade, celui-ci dicte à son voisin de cellule le contenu de ses écrits sulfureux qui le passe à son autre voisin et ainsi de suite jusqu'à ce que le texte se fraie un chemin jusqu'à un transcripteur. Ce plateau tournant permet suivre le texte jusqu'à sa destination finale dans une très belle scène.

L'utilisation de miroirs sans tain est une idée magnifique. Les personnages se multiplient ou se parlent par miroirs interposés. Elle amène le texte à un autre niveau. C'est une belle façon de transposer en images certains des thèmes véhiculés par le spectacle: la censure qu'on ne peut véritablement arrêtée alors qu'un texte publié trouve toujours son public au vu et au su de tous ou sous le couvert de l'anonymat et le sens que chacun donne à un texte déjà publié.

D'extraordinaires performances
Robert Lepage, dans un rôle qui n'est pas écrit pour lui, se surpasse. Il est Sade. Il porte sa verve. Son port altier, ses gestes précis, tout concourt à faire de son Sade, un homme manipulateur, certes, mais également, un homme censé, à sa manière, et intelligent. L'ensemble de la distribution est excellente. Particulièrement, Jean-Sébastien Ouellette et Jean-Pierre Cloutier.

À voir!
Un spectacle audacieux du début à la fin, le dénouement l'est tout particulièrement, qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte. Un spectacle brillant à tous points de vue.

Au Trident jusqu'au 6 février. Avec Jean-Pierre Cloutier, Érika Gagnon, Pierre-Olivier Grondin, Robert Lepage, Jean-Sébastien Ouellette et Mary-Lee Picknell. Une mise en scène de Jean-Pierre Cloutier et Robert Lepage. Un texte de Doug Wrignt traduit par Jean-Pierre Cloutier.

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lundi 11 janvier 2016

Mort, relation père-fils et panel 2016

Des thématiques dramatiques pour débuter la saison mais pas nécessairement des spectacles tristes. Venez découvrir comment s'ouvrira la saison hiver/printemps à Québec ce soir!

Par Robert Boisclair


Premier bloc - 17h 30


La comédienne Sophie Dion sera avec nous en conversation téléphonique pour nous parler de la réaction de deux femmes cancéreuses à une fin de vie inéluctable. Le spectacle s'intitule Sauver des vies et il tiendra l'affiche de Premier acte.

Sauver des vies
Premier acte
Du 19 janvier au 6 février


Deuxième bloc - vers 17h 50

En répétition
Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Jean-François F. Lessard, l'auteur et metteur en scène, et le comédien Mathieu Bérubé-Lemay, seront en studio pour nous parler du spectacle Matéo et la suite du monde qui s'intéresse aux relations, parfois douloureuses, père-fils.

Matéo et la suite du monde
Bordée
Du 19 janvier au 13 février


Troisième bloc - vers 18h 10

Exister encore
Crédit photo: Renaud Philippe

Le troisième bloc sera consacré aux spectacles dansés et théâtraux à surveiller au cours de la saison hiver/printemps 2016. Une sélection de l'équipe à ne pas manquer!

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lundi 4 janvier 2016

Pour la rentrée d'hiver, une spéciale de 120 minutes!

Pour débuter l'année, Les Enfants du paradis offrent à ses auditeurs une émission spéciale de 120 minutes!

Par Robert Boisclair

Dès 17h 30 et jusqu'à 19h30

Une émission spéciale de nouvelles, de statistiques théâtrales et dansées, de choix marquants en 2015 et de spectacles pour combattre la morosité de début d'année. Deux heures bien remplies pour débuter l'année en beauté!


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