vendredi 29 novembre 2019

Les Hardings: destins croisés

Trois hommes, trois univers mais un seul nom. Des tragédies individuelles qui se croisent avec un dénominateur commun, le train. Retour sur des histoires qui déraillent.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Valérie Remise
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
Un cheminot québécois, un banquier américain et un chercheur néo-zélandais portent le même nom : Thomas Harding. En apparence, ils n’ont rien d’autre en commun. Jusqu’au 6 juillet 2013. Cette nuit-là, un train qui déraille fait exploser une ville. Apparaissent alors au grand jour les rails invisibles qui relient leurs existences et les attachent les unes aux autres.

De l’église jusqu’à l’épicerie. De la rivière jusqu’aux rails. Le feu avale la ville.

Le train, toujours le train
Le train est bel et bien présent tout au long de la pièce et sous différentes formes stylisées. Dans le décor, dans le texte, dans les chansons de train, dans l'environnement sonore, dans les histoires qui se croisent où le train occupe une place de choix.

Tout part d'un visage, celui du conducteur du train de la MMA qui a détruit le centre-ville de Lac-Mégantic, et d'un questionnement sur le partage de la responsabilité d'un événement aussi tragique, entre le collectif et l'individuel. Alexia Bürger, l'auteure et metteuse en scène, propose une rencontre entre trois homonymes qui personnifient merveilleusement bien cette dualité, cette questionnement, cette prise de conscience.

Trois Thomas Harding qui chacun apporte des points de vue différents: celui qui est le dernier maillon de la chaîne et qui a posé, ou pas posé, le geste à l'origine de la tragédie, celui qui est un proche d'une victime d'un tel événement et qui se questionne sur ce qu'il aurait pu faire pour éviter que cela se produise et celui qui évalue la situation alors que vient le moment d'indemniser les victimes. La chaîne de responsabilités. Trois points de vue bien différents. Une approche fort intéressante qui vient soulever une question: à qui imputer la faute? Le poids de la responsabilité ne revient pas, ne peut pas revenir, à un seul homme.

Dans notre monde d'aujourd'hui les dirigeants, les décideurs, les grands patrons, les politiciens rejettent trop facilement la faute sur d'autres épaules. Le texte d'Alexia Bürger démontre avec éloquence l'incapacité chronique de ceux-ci à prendre leur part de responsabilité. Sa dénonciation prend la forme d'un cri du coeur.
Crédit photo: Valérie Remise
Elle dénonce l'injustice de laisser à ceux qui sont au bas de l'échelle la responsabilité de prendre tout le blâme. Tout à l'heure, je parlais de responsabilité collective et individuelle mais il s'agit bien plus de responsabilités individuelles qui se croisent et se questionnent.

La mise en scène d'Alexia Bürger prend la forme d'un train qui déraille. Le décor, aux allures de voies ferrées éclatées et d'un wagon-citerne explosé et défait, se conjuge superbement  aux destins croisés, et parfois brisés, que sont les histoires des trois Hardings. L'éclairage, les comédiens sont constamment dans la pénombre, celle de la nuit mais aussi celle de la noirceur d'un drame, la bande sonore ainsi que les chansons de trains (train songs) enveloppent le tout magnifiquement. Les chansons de train sont utilisées en point d'orgue pour renforcer certaines émotions ou certains passages. La pièce se clôt superbement sur une de celles-ci d'ailleurs. Moment de grâce théâtrale qui soulève l'audience.

Éblouissante distribution
Malgré quelques accrocs de diction qui se corrigeront bien vite, la distribution épate. Martin Drainville surtout. Dans ce contre-emploi, il excelle. Il est bon de le voir dans un rôle dramatique. Il est un magnifique assureur qui ne cherche qu'à trouver la petite bête noire qui permettra d'éviter de dédommager. Bruno Marcil et Patrice Dubois excellent également. Nous partageons, nous vivons leur drame. Nous sommes Thomas Harding avec eux. 

Allez-y surtout si vous aimez: les performances d'acteur, les textes intelligents, les chambres d'échos qui font réfléchir, les destins croisés, les chansons de trains (train songs).

Jusqu'au 7 décembre à La Bordée. Avec Martin Drainville, Patrice Dubois et Bruno Marcil. Un texte et une mise en scène d'Alexia Bürger.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre interview avec Alexia Bürger au tout début de notre émission du 25 novembre.

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lundi 25 novembre 2019

Tragédie, découvertes et conte qui galope

Un début de soirée fort intéressant avec une panoplie d'invités qui nous parleront de responsabilité individuelle et collective, de découvertes théâtrales et d'un conte qui s'offre en deux langues dont une inattendue.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Crédit photo: Valérie Remise
Alexia Bürger, la metteuse en scène et l'auteure du spectacle Les Hardings, sera avec nous pour nous parler de tragédie et de responsabilité individuelle et collective.

Les Hardings
La Bordée
Du 28 novembre au 7 décembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 

On discute découvertes théâtrales en compagnie de Marianne Marceau, la directrice artistique du Festival du Jamais Lu Québec, ainsi qu'avec Véronique Côté, une des organisatrices de la soirée de clôture qui s'offre une nouvelle et unique formule.

Jamais Lu Québec
Périscope
Du 28 au 30 novembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Crédit photo: Jonathan Lorange
Cheval à bascule, langue des signes et cheval bleu sont au menu de ce troisième bloc alors que Milena Buziak, la metteuse en scène du spectacle jeune public Le cheval de bleu, occupera le siège de l'invité.

Le cheval de bleu
Les Gros Becs
Du 28 novembre au 1er décembre

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samedi 23 novembre 2019

887: intime voyage

887 est une virée intime au coeur de l'enfance de Robert Lepage et du Québec des années 60 qui s'éveille, se découvre et se transforme.

Une critique de Robert Boisclair
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Crédit photo: Erick Labbé
Synopsis (tiré du site web du théâtre)
887 est une incursion dans l'univers de la mémoire. Le spectacle prend naissance dans les souvenirs d’enfance de Robert Lepage. Des années plus tard, il plonge au cœur de sa mémoire et s’interroge sur la pertinence de certains souvenirs. Pourquoi se souvient-on du numéro de téléphone de notre jeunesse, alors qu’on oublie l’actuel ? Comment une ritournelle d’enfance traverse-t-elle le temps et demeure-t-elle entière dans notre esprit, alors que le nom d’un être cher nous échappe ? Pourquoi des informations futiles persistent-elles, alors que d’autres, plus utiles, se dérobent ? Comment cette mémoire fonctionne-t-elle? Quels en sont les mécanismes? De quelle façon un souvenir personnel trouve-t-il écho dans la mémoire collective?

Palais de la mémoire
La balade que propose Robert Lepage au pays de son enfance prend la forme d'un palais de la mémoire, ce truc mnémonique où un lieu familier est meublé par ce que l'on doit se rappeler. Chaque pièce est occupée par une image, un mot ou une expression. Pour s'en rappeler, on visite chaque pièce. 887, c'est un palais de la mémoire à la fois visuel et mental.

L'aventure débute avec un édifice situé au 887 de l'avenue Murray à Québec, lieu de l'enfance de Robert Lepage. Une reproduction de l'immeuble devient le palais de sa mémoire. La structure inventive, un cube pivotant qui deviendra les différents lieux de l'aventure auquel nous convie Lepage, voit s'animer les différents appartements de l'édifice. Le palais de la mémoire se construit alors que le comédien nous décrit les personnages qui l'habitent. Ils représentent bien le Québec de l'époque, très francophone avec une touche anglophone auquel se greffe un légère teinte d'allophone.
Crédit photo: Erick Labbé
De l'édifice palais de la mémoire, les lieux se découvrent. Lepage tourne le cube, le transforme pour nous amener dans un autre lieu. Les perspectives changent, la mémoire se ravive doucement, les souvenirs reprennent vie, l'oubli cède la place et la mémoire reprend ses droits.

La scène, tout comme l'édifice de son enfance, devient un palais de la mémoire. Lepage invite le spectateur non seulement dans son enfance, il le transporte dans le souvenir de la genèse de la Révolution tranquille. Cette époque agitée et effervescente qui a permis au Québec de s'émanciper du joug religieux et du conservatisme ambiant. Un retour vers un passé pas si lointain qui est trop souvent oublié. Nous sommes notre passé et le passé nous a forgé, il ne faut pas oublier ce que nous étions car c'est ce qui explique ce que nous sommes et ce que nous serons.

Éblouissant Lepage
Avec force et rage, Robert Lepage récite le fameux poème Speak White de Michèle Lalonde vers la toute fin de la représentation. Moment fort suivi d'une grande tendresse dans un scène hommage à son père, scène silencieuse comme le fut son père. Lepage a su doser dans les derniers moments du spectacle la mémoire, le présent, la nostalgie, la rage qui habitait le poème de Lalonde et l'amour inconditionnel familial.

Sa performance, en forme de crescendo, est éblouissante. Ce merveilleux conteur, également grand maître de l'image, nous entraîne dans son univers de belle façon. Seul sur scène, il séduit. Son récit nous envoûte. Aucun temps mort. Que du plaisir à l'entendre nous conter le Québec d'hier, nous parler de son père, nous ramener à l'époque de la Révolution tranquille.
Crédit photo: Erick Labbé
Allez-y surtout si vous aimez: la magie Lepage, vous faire raconter des histoires, revisiter le passé.

Jusqu'au 21 décembre au Diamant. Un texte, une mise en scène et une interprétation de Robert Lepage.

Vous voulez en apprendre plus sur le spectacle? Découvrez notre critique de l'édition 2016 de 887 présentée au Trident.

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vendredi 22 novembre 2019

Bygones: ombre et lumière

Tiffany Tregarthen et David Raymond offrent un spectacle qui sort des sentiers battus. Une quête d'avenir de cinq personnages qui se déroule dans l'ombre et la pénombre et qui, néanmoins, illumine, irradie terriblement.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: Alistair Maitland
Synopsis (tiré du site web de La Rotonde)
Après avoir présenté Me So You So Me et Major Motion Picture, la compagnie vancouvéroise Out Innerspace Dance Theatre revient au Québec avec une proposition chimérique flirtant avec le surnaturel.

Tout est dans les limbes. La tentation est partout.
L’entre-deux est douloureux, étrange, hilarant, mais nécessaire.

Les interprètes oscillent entre leur devenir et ce qui les a précédés, dans une danse rigoureuse, hyper détaillée, qui ouvre les esprits. Bygones est un hommage à la volonté, à ce qui arrive de grand et de beau lorsqu’on surmonte les épreuves.

Alors que la lumière sculpte littéralement le mouvement, des personnages prennent vie dans les marges pendant que des sculptures corporelles exercent la fascination, révélant une architecture fantomatique. En émane quelque chose comme une anarchie physique qui taquine la matérialité, renverse la logique et agit comme un hymne aux forces invisibles, aux désirs inavoués.
Crédit photo: Alistair Maitland
D'ombre et de lumière
L'entrée en salle se fait alors qu'un personnage immobile et dans la pénombre consulte un livre. Les lumières s'éteignent puis, surgissant du plafond, apparaissent deux corps qui, grâce à un savant jeu de lumières, prennent différentes positions. La table est mise pour un spectacle qui se déroulera dans un univers enivrant du début à la fin.

La magie opère du début à la fin grâce, mais pas uniquement, au magicien des lumières qu'est James Proudfoot. Il a su créer avec des filets de lumières moult environnements parfois complètement surprenants. Le spectateur se pâme à plusieurs reprises devant les prouesses réussies par le spécialiste de l'environnement lumineux. Il permet de créer des ambiances qui tiennent à la fois de l'imaginaire et du réel. La frontière est constamment franchie de brillante manière.

Des univers entiers prennent vie devant nous. Tout ça se fait en un instant et uniquement par un ingénieux mélange de faisceaux lumineux. Une magie qui surprend et séduit à chaque fois. Ne serait-ce que pour cela, il faut voir Bygones.

Une célébration de l'imaginaire
L'ensemble du spectacle est une grande célébration de l'imaginaire. Si le tout s'étire un peu, Bygones pourrait bien être écourté d'une dizaine de minutes pour rendre le tout moins redondant, il n'en n'est pas moins un magnifique spectacle.

Cette grande fête de l'imaginaire ne se réalise pas uniquement que par de splendides éclairages. Tregarthen et Raymond ont créé une série de saynètes peuplées d'êtres étranges et d'humains. Ils se côtoient parfois dans un chassé-croisé, parfois dans une belle unicité dansée et théâtralisée.
Crédit photo: David Raymond
L'enveloppante musique complète le tout. Un amalgame qui se marie superbement. L'effet est réussi. Le spectateur se retrouve ailleurs, ne sachant jamais ce que sera la prochaine apparition. Ce que sera la prochaine surprise. Ces ambiances baignent une surprenant danse des corps.

Une véritable invitation à sortir de sa zone de confort pour les spectateurs tout autant que pour les danseurs. Les corps virevoltent, les gestes sont précis tout en étant très techniques. Les images véhiculées par ces corps en mouvement sont parfois surprenantes et très souvent magiques. Je pense particulièrement à ce jeux de mains où un danseur, doublé d'un deuxième caché derrière, se transforme en être étrange aux quatre mains virevoltantes. 
Crédit photo: Alistair Maitland
Bygones est un superbe spectacle. À la fois danse et théâtre, athlétique et tout en douceur, il offre une pause rafraîchissante à notre quotidien parfois bien fade. Une féerie pas du tout rébarbative, ce que le synopsis peut laisser supposer, mais un pur moment de bonheur où l'imaginaire est roi.

Allez-y surtout si vous aimez: les chorégraphies innovantes, l'audace en danse, plonger dans l'imaginaire, les spectacles énergiques.

Jusqu'au 23 novembre à La Rotonde. Avec Elya Grant, David Harvey, David Raymond, Renée Sigouin et Tiffany Tregarthen. Une chorégraphie de David Raymond et Tiffany Tregarthen (en collaboration avec les interprètes).

Vous voulez en apprendre plus? Écoutez notre interview avec David Raymond au tout début de l'émission du 15 novembre.

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jeudi 21 novembre 2019

Primeur: Mozart et Platel au Carrefour en 2020

Quatorze musiciens de plusieurs continents se rencontrent autour du Requiem de Mozart. Ils reconstruisent ce Requiem en fusionnant leurs influences musicales personnelles avec du jazz, de l'opéra et de la musique africaine populaire dans un spectacle ayant pour titre Requiem pour L.

Un billet de Robert Boisclair largement inspiré du communiqué de presse et du dossier de présentation du spectacle
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Chris Van der Burght
Le Carrefour international de théâtre accueillera dans la programmation de son prochain festival, le metteur en scène Alain Platel et son spectacle Requiem pour L. Hommage à l’œuvre inachevée de Mozart, amalgame d’influences musicales bigarrées, cet opus tout en mouvement célèbre la vie en magnifiant la mort.

La direction musicale est prise en charge par le compositeur Fabrizio Cassol, qui continue ainsi l’écriture d’une histoire artistique personnelle dans laquelle il réunit différentes cultures musicales autour d’un thème spécifique. Il cherche à chaque fois comment une œuvre existante, des traditions orales et écrites lui permettent d’écrire une nouvelle histoire. Pour le Requiem, il réunit des musiciens avec lesquels il a déjà travaillé (e.a. dans Macbeth et Coup Fatal) et des artistes pour lesquels cette coopération est une première.

Crédit photo: Chris Van der Burght
Sur le plan théâtral, le metteur en scène Alain Platel cherchera avec le groupe une traduction visuelle et physique des images et associations évoquées par un Requiem: de la messe des morts à la fosse commune dans laquelle Mozart fut lui-même abandonné.

Cassol et Platel se rencontrent dans la manière dont ils créent un nouvel univers au moyen de métissages. Ils ont déjà travaillé ensemble sur les Vêpres de la Vierge Marie de Monteverdi (vsprs, 2006), la Passion de Matthieu de Bach (pitié!, 2008) et le répertoire baroque occidental (Coup Fatal, 2014)

Les ballets C de la B d’Alain Platel marquent ainsi leur 5e passage au Carrefour ayant déjà présenté Iets op Bach en 1999, Allemand Indian en 2001, Gardenia en 2011 et Tauberbach en 2015.

Crédit photo: Chris Van der Burght
Requiem pour L.
À l’instar de Mozart, pendant la création de son Requiem, L. est à quelques heures de sa mort. Projetée simplement en vidéo, l’agonie tranquille de cette inconnue surplombe une célébration joyeuse et emportée de la vie.

Le compositeur Fabrizio Cassol profite du caractère inachevé du chef-d’œuvre de Mozart pour le bouleverser complètement en l’offrant en pâture à la mixité débordante de quatorze musiciens/chanteurs de plusieurs continents, réunis sur scène par Platel. De ce joyeux bordel naît un spectacle réjouissant et émouvant sur le sens de la vie, le deuil et l’espoir.

J’ai été à la fois bouleversée et galvanisée par cette œuvre,
vraie et magnifique, brute et mature, pleine d’amour, pleine de sens.
Je pensais à la chanson de Félix Leclerc qui dit :
c’est grand, la mort, c’est plein de vie dedans...
Marie Gignac, directrice artistique du Carrefour international de théâtre

Cette danse chorale devient sacrément joyeuse :
une messagère exaltée de la vie… gagnée sur la mort.
Emmanuelle Bouchez, Télérama, 2018

Requiem pour L.
Carrefour international de théâtre de Québec
Le mardi 2 juin 2020



Le mardi 2 juin 2020 à la salle Louis-Frechette du Grand Théâtre de Québec. Une mise en scène d'Alain Platel. Une musique de Fabrizio Cassol d'après le Requiem de Mozart. Une production des Ballets C de la B. Les billets seront en vente en avril 2020.

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lundi 18 novembre 2019

Théâtre et danse

La danse côtoiera le théâtre ce soir dans une émission aux thématiques éclatées et audacieuses.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Crédit photo: Alistair Maitland
David Raymond, co-interprète et cochorégraphe, sera en conversation téléphonique pour nous faire découvrir Bygones.

Bygones
La Rotonde
Du 21 au 23 novembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 

Camille Proust et David Lefebvre seront en studio pour nous parler de La duchesse de Langeais.

La duchesse de Langeais
Trident
Jusqu'au 7 décembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Crédit photo: Cath Langlois
Camille Proust et Olivier Oudart nous parlerons de Nikki ne mourra pas.

Nikki ne mourra pas
Premier acte
Jusqu'au 30 novembre

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lundi 11 novembre 2019

Fraternité artistique, théâtre horrifique et bonheur jeunesse!

Ce soir, une émission qui s'offre un large éventail de thématiques pour le plus grand bonheur de tous les amateurs de théâtre.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30
Image tirée du laboratoire de 2018
Claude Amar, instigatrice et coconceptrice sonore, occupera le siège de l'invité pour nous entretenir d'un spectacle drôle et touchant qui s'intéresse aux aidants naturels.

Nikki ne mourra pas
Premier acte
Du 12 au 30 novembre

Deuxième bloc - vers 17h 50 
Crédit photo: Maxim Paré Fortin
Olivier Oudart nous offrira son commentaire critique du spectacle horrifique Dévoré(s).

Dévoré(s)
Périscope
Jusqu'au 16 novembre

Troisième bloc - vers 18h 10
Les idées lumière
David Lefebvre nous offrira sa première chronique jeune public. Une belle occasion de faire un retour sur le dernier mois de production.

Bon théâtre et bonne danse!
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lundi 4 novembre 2019

Un naïf sympathique et une table ronde

Une émission bilan qui s'offre en prime un spectacle avec un naïf sympathique.

Par Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Premier bloc - 17h 30

Le comédien Rémi-Pierre Paquin (au centre de la photo de la pièce ci-haut) sera en conversation téléphonique pour nous parler d'un spectacle qui squattera les planches de la Salle Albert-Rousseau.

Le Schpountz
Salle Albert-Rousseau
17 novembre

Deuxième bloc et troisième bloc - vers 17h 50 et 18h 10

L'équipe sera en studio pour nous entretenir des spectacles marquants d'octobre et des spectacles à voir en novembre.


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vendredi 1 novembre 2019

De la glorieuse fragilité: glorieux bonheur

Karine Ledoyen et sa joyeuse bande de danseurs proposent un doux moment de bonheur dansé. Un spectacle tout en finesse qui quittera les planches dès ce soir. Courez voir De la glorieuse fragilité vous en ressortirez heureux.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
Crédit photo: David Cannon
Synopsis (tiré du site web de La Rotonde)
La fête a eu lieu, les danseurs portent leurs corps et la scène à blanc pour reprendre l’exercice. Portés par les témoignages et les confidences d’interprètes ayant quitté la pratique, quatre danseurs et une vidéaste s’affairent à honorer ce que les premiers ne font plus. De la glorieuse fragilité est une brillante réflexion et célébration de son médium, un deuil d’une tendresse inouïe.

Les interprètes, poussés dans leurs retranchements physiques et émotifs, font preuve d’une hyper vigilance à l’autre dans leur occupation de l’espace. Dans un plaisir palpable, ils s’acquittent avec brio de la grandeur de ce projet. Karine Ledoyen fait montre, une fois de plus, de l’intelligence et de la sensibilité de sa recherche chorégraphique.
Crédit photo: David Cannon
Glorieux bonheur
Si le spectacle s'affiche comme De la glorieuse fragilité, le spectateur quitte la salle le bonheur au coeur. Il y a de l'amour, beaucoup d'amour dans ce spectacle. L'amour de la danse. Le plaisir d'en parler avec beaucoup de plaisir, sans amertume au travers de témoignages qui viennent sublimer les pas dansés. Le plaisir de danser qui se sent, qui se vit sous nos yeux. Un spectacle qui transpire le bonheur d'un bout à l'autre.

Quelle sublime idée d'offrir des témoignages, des pas dansés et de la musique qui se superposent. Il y a quelque chose de magique. La danse prend un tout autre sens. Le spectateur a l'impression de passer de l'autre côté du miroir. De comprendre un peu mieux ce qui émeut ces danseurs d'autrefois. De comprendre ce qui nous touche dans un spectacle de danse. Karine Ledoyen et ses magnifiques comparses nous font aimer encore plus la danse. 

Il y a du plaisir dans ce spectacle. Dans le tableau jeu où les danseurs jouent à la tag dansée. Ils poussent le plaisir avec la salle en faisant des spectateurs des complices au jeu.

Il y a de la sensualité, même entre les danseurs masculins, alors que les corps s'entrelacent. Tout ça, et plus encore, se fait dans le plus grand bonheur. Dans la découverte de mouvements surprenants ou encore des chuchotements, superbes et drôles Ariane Voineau et Elinor Fueter dans un numéro dansé loufoque.
Crédit photo: David Cannon
Quel plaisir de retrouver Ariane Voineau, que j'aime d'amour, dansé bien sûr. Mais également quelle belle découverte que ces trois danseurs que je ne connaissais pas. Elinor Fueter, Jason Martin et Simon Renaud sont sublimes.

Ce quatuor, et Karine Ledoyen, offrent des pas dansés de toutes sortes et, ma foi, osés par moments. Ils ont eu l'intelligence de faire des chorégraphies dans le silence le plus total. On entend le souffle court, les pieds qui glissent, les battements de coeur des danseurs. Ces silences sont des moments qui nous permettent de vivre la danse avec les danseurs. Ils sont magnifiques.

Il faut souligner le travail de l'équipe technique, et particulièrement celui de la manipulatrice de la vidéo sur scène, Andrée-Anne Giguère, qui devient par moments, un cinquième interprète. Tout s'imbrique superbement sans faux pas.

De la glorieuse fragilité est un grand moment de tendresse, d'amour, d'amitié et de partage qu'il faut voir. Faites vite car ce soir est la dernière représentation. Souhaitons-nous le bonheur d'un retour à Québec bientôt!

Allez-y surtout si vous aimez: les chorégraphies innovantes, la danse qui emballe, les spectacles multidisciplinaires.

Jusqu'au 1er novembre à La Rotonde. Avec Elinor Fueter, Jason Martin, Simon Renaud et Ariane Voineau. Un texte de Pascale Renaud-Hébert. Une chorégraphie de Karine Ledoyen (en collaboration avec les interprètes).

Vous voulez en apprendre plus? Écoutez notre interview avec Karine Ledoyen au tout début de l'émission du 28 octobre.

Bon théâtre et bonne danse!
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