mercredi 30 avril 2014

Regards sur la saison 2014-2015 de Premier acte

Une dizaine de collectifs feront la fête au théâtre pour la saison 2014-2015 de Premier acte. Venez jeter un regard sur ce que propose le théâtre.

Par Robert Boisclair

20 ans de vitalité, puisque c'est le 20e anniversaire de ce diffuseur du théâtre de la relève de Québec, qui s'ouvrira du 16 septembre au 4 octobre avec la pièce Dans le bois de David Mamet. Deux amoureux, au tout début de leur relation, qui se retirent dans un chalet perdu au fond des bois pour se découvrir ainsi que les peurs et les attentes de l'autre.

Après les blessures intérieures, ce sera le temps de s'offrir une ration de câlins avec Gros-Câlin ou conférence sur la solitude des pythons dans les grandes villes de Romain Gary. Cette codiffusion avec le Festival Québec en toutes lettres raconte l'histoire de Michel Cousin, statisticien dans une grande ville, qui cherche désespérément à combler le vide de son existence. À défaut de trouver l'amour il s'éprend de Gros-Câlin, un énorme python. La cohabitation avec le reptile ne sera pas de tout repos. Le spectacle tiendra l'affiche du 10 au 14 octobre.

Photosensibles brûlera les planches du 21 octobre au 8 novembre. Un spectacle qui s'interroge sur l'envers des clichés photographiques passés à l'Histoire. Un questionnement sur le pouvoir des images et l'objectif visé par l'utilisation de ces clichés. Cinq auteurs ont été recrutés par la bande de La Vierge folle, qui produit le spectacle, pour écrire sur la face cachée d'une photo qui a marqué l'Histoire.

Mes enfants n'ont pas peur du noir occupera la scène de Premier acte du 18 novembre au 6 décembre. Un insomniaque voit ses idées de vengeance se transformer en folie. Il doit quitter avant que la tragédie ne se produise.  Un Hansel et Gretel en version adulte, dont l'auteur s'est vaguement inspiré.

Les Contes à passer le temps, que La Vierge folle offre au public de Québec depuis quelques années, s'amènera à Premier acte juste avant la pause du temps des Fêtes. Six auteurs et acteurs racontent le Québec de quartier.

L'ouverture de la programmation d'hiver-printemps se fera avec St-Agapit 1920 du 27 janvier au 7 février. Un spectacle inspiré du cirque, de la danse et de la performance, où trois jeunes filles jouent, s'amusent et passent à travers le cycle des saisons. Un regard sur le temps qui passe et qui nous manque.

Du 10 au 14 février, Le Chant de meu tiendra l'affiche. Marco cogne à la porte de son ami Alain au beau milieu de la nuit. Son corps est taché de sang et il vient se cacher chez Alain. Une histoire de chasse et de boucherie sur fond d'automne gris.

Julie - Tragédie canine sera au programme du 24 février au 14 mars. Julie, la chienne de Guillaume et Laurence, a disparu. Laurence, qui ne pardonne pas à Guillaume d'avoir laissé filé Julie, le met à la porte. Une réflexion sur le passage à l'âge adulte baignée d'un humour caustique.

Novecento: pianiste se pointera le nez dès le 24 mars. Un bébé abandonné est retrouvé sur le piano d'une salle de bal d'un bateau.  On le prénomme Novecento en hommage au siècle nouveau qui arrive. Ce bateau deviendra son terrain de jeu, jusqu'au jour où il se glisse devant le clavier d'un piano qu'il ne quittera plus, pour devenir le plus grand pianiste du monde.

En clôture de saison, Usages prend l'affiche dès le 14 avril. Une bande de personnages liés par le centre d'appels où ils travaillent s'épient, s'envient et se zyeutent.  Personne n'est propre et tous se donnent des coups.  Coups de gueule dans une langue brute au menu.

Une partie de l'équipe des artistes et artisans de la saison 2014-2015 de Premier acte.


Pour en savoir plus sur la programmation de Premier acte, consultez le site web du théâtre.

Bon théâtre et bonne danse!

lundi 28 avril 2014

En complément: émission du 28 avril

La série En complément, vous offre de l'information complémentaire à l'émission de la semaine: des vidéos, des hyperliens ou des photos des spectacles discutés à l'émission. Doublez votre plaisir en écoutant Les Enfants du paradis et en consultant l'information complémentaire offerte ici.

Par Robert Boisclair

Voici un extrait du spectacle aérien, terrien et circassien Trois pas dehors que présente les Gros Becs jusqu'au 4 mai.



Il est impossible de mettre des extraits de tous les spectacles présentés dans le cadre du 15e Carrefour international de théâtre de Québec. En voici quatre parmi tous les spectacles qu'offrent le Carrefour, histoire de vous mettre l'eau à la bouche! Il aura lieu du 22 mai au 12 juin dans différents lieux de Québec.









Terminons notre tournée des sujets de la semaine avec un court extrait de Noire que présente la rotonde les 1e, 2 et 3 mai.



Bon théâtre et bonne danse !

Ce soir on danse, on théâtralise et on... théâtralise jeune public!

La danse comme le théâtre occupent une large place des Enfants du paradis ce soir. Local ou international, le théâtre et la danse s'éclatent à Québec dans les prochaines semaines et nous en parlons aux Enfants!

Par Robert Boisclair

L'émission débute avec une production française jeune public.  Trois pas dehors arrive de France pour offrir au jeune public un spectacle à la fois aérien et terrien aux Gros Becs. Curieux? Venez nous écouter ce soir pour en savoir plus, alors que nous recevrons François Gérard, metteur en scène et scénographe du spectacle.

Trois pas dehors
Crédit: Marc Lemahieu

Au deuxième bloc, le théâtre et la danse en mode international s'invitent aux Enfants du paradis. En compagnie de Marie Gignac, la directrice artistique du 15e Carrefour international de théâtre de Québec, nous lèverons le voile sur plusieurs des productions qu'offrent le Carrefour dans moins d'un mois.

L'émission se terminera en beauté avec Noire, la plus récente chorégraphie d'Annie Gagnon que présentera la rotonde dès le 1e mai. La chorégraphe nous dira tout ce qu'il y a à savoir de cette production lumineuse sur la fragilité de la vie et la perte de repères.

Bon théâtre et bonne danse !

vendredi 25 avril 2014

Critique: Le Bourgeois gentilhomme

Le Trident présente Le Bourgeois gentilhomme un classique du théâtre. Un classique? Que nenni! Plutôt une folle aventure dans l'univers kitsch et éclaté de Liberace Jourdain.

Par Robert Boisclair

Le metteur en scène Martin Genest offre au public du Trident une véritable aventure dans l'univers complètement démesuré d'un M. Jourdain aux allures kitsch de Liberace (pianiste américain dont les costumes extravagants ont fait la renommée). Pour faire étalage du ridicule qui habite M. Jourdain, magnifique Bertrand Alain, Martin Genest se colle au style original de la pièce soit la comédie-ballet tout en lui offrant un remodelage complet. Un délirant mariage qui sied bien au Bourgeois gentilhomme.

Martin Genest fait dans la démesure la plus totale en transformant M. Jourdain du bourgeois grotesque et niais habituel à l'enfant gâté devenu adulte qui prend ses désirs pour des réalités. Enfant gâté qui se permet tout, même le plus ridicule, pour réaliser son rêve le plus fou, être reconnu comme bourgeois. Ici le ridicule ne tue pas bien au contraire. Jourdain fait tellement dans la démesure qu'il fait rire. La mise en scène est une folle aventure dans un univers complètement éclaté qui tient à la fois du cirque, Martin Genest a travaillé pour le Cirque du soleil, de la comédie-ballet, du théâtre, de la danse et de la musique.

Les costumes ne sont d'aucune époque mais d'hier et d'aujourd'hui à la fois. Les danseurs et musiciens tout de blanc vêtus, les comédiens dans des costumes où le mot kitsch n'est pas suffisamment fort pour décrire ce qu'il en est, amène le spectateur dans un univers complètement déjanté. Et que dire de M. Jourdain, dont le ridicule va croissant au fur et à mesure que progresse la pièce, qui s'affuble de vêtements que même Liberace aurait refusé de porter.

La mise en scène enjouée fait de ce Bourgeois gentilhomme un véritable régal pour les yeux qu'il fait plaisir à découvrir pendant 2h 30 de représentation. Le spectateur ne sais jamais à quoi s'attendre.  Alors qu'il croit que le sommet du ridicule a été atteint, Martin Genest et son équipe de fins comédiens amènent le spectateur dans les sommets inimaginables de la démesure de ce M. Jourdain qui voudrait bien être ce qu'il n'est pas. Pour lui, la paraître fait foi de tout et il ne se gêne pas pour accepter toutes les propositions, même les plus ridicules, afin d'atteindre son Olympe.

Toute la distribution, y compris les danseurs et musiciens, est excellente. Des performances du plus haut comique dans des caricatures tellement grossis qu'elles en sont drôles à souhait. Le kitsch et la caricature dans un mode exagéré comme ici, auraient pu faire de ce Bourgeois gentilhomme un four mais il n'en est rien.  Bien au contraire.  Un succès sur toute la ligne.

Oubliez les études savantes sur Le Bourgeois gentilhomme et payez-vous une pinte de ce véritable délire complètement fou. N'hésitez surtout pas car vous manquerez un véritable bonheur de plaisir théâtral!

Au Trident jusqu'au 17 mai. Avec Bertrand Alain, Frédérique Bradet, Carol Cassistat, Jonathan Gagnon, Linda Laplante, Valérie Laroche, Jean-Sébastien Ouellette, Patrick Ouellet, Mary-Lee Picknell-Tremblay, Simon Gélinas Beauregard, Charles-Alexis Desgagnés, Tania Jean, Ariane Voineau, Olivier Forest, Pierre Langevin, Gary Nagels et Liette Remon. Un texte de Molière. Une mise en scène de Martin Genest.

Apprenez en plus sur ce spectacle en écoutant notre interview avec Bertrand Alain (vers la vingtième minute de l'émission du 14 avril).

lundi 21 avril 2014

En complément: émission du 21 avril

La série En complément, vous offre de l'information complémentaire à l'émission de la semaine: des vidéos, des hyperliens ou des photos des spectacles discutés à l'émission. Doublez votre plaisir en écoutant Les Enfants du paradis et en consultant l'information complémentaire offerte ici.

Par Robert Boisclair

Découvrez les très belles photos de Nicola Frank Vachon des Liaisons dangereuses que présente la Bordée jusqu'au 10 mai en cliquant sur ce lien. Découvrez également notre critique complète de la pièce ici ainsi que notre Trois questions à... Réjean Vallée, interprète du vicomte de Valmont, ici.

Les Liaisons dangereuses
Crédit: Nicola Frank Vachon

Découvrez le Théâtre de l'imagerie et ses productions de mai et juin ici et la programmation de l'Événement Québec Danse ici.

Le Périscope vous invite à découvrir un extrait du texte de la pièce Faire l'amour, que le théâtre présente jusqu'au 3 mai, ici ainsi qu'une interview avec Anne-Marie Olivier ici. Découvrez quel souvenir vous a laissé votre première fois en cliquant sur ce lien ou encore quelle est votre personnalité sexuelle en cliquant sur celui-ci. Finalement découvrez notre critique complète de la pièce en cliquant ici.

Bon théâtre et bonne danse !

Sexe, amour et actualités!

Sexe, amour et actualités théâtrales et dansées sont au menu des Enfants du paradis ce soir.

Par Robert Boisclair

Les Liaisons dangereuses, qui tiennent l'affiche de la Bordée jusqu'au 10 mai seront analysées par Marc Proulx, un de nos chroniqueurs en résidence. Une pièce où intrigues, manipulations, amours inavoués et désirs sexuels prennent toute la place.

Les Liaisons dangereuses
Crédit: Nicola Frank Vachon

Au deuxième bloc, notre chronique d'actualités vous fera découvrir les nouveaux plaisirs théâtraux et dansés qui animeront la ville au cours des prochaines semaines.

Émilie Rioux squattera notre studio pour le dernier bloc. Elle nous donnera son appréciation du spectacle Faire l'amour que présente le Périscope jusqu'au 3 mai. Sexe et amour sont au centre de ce docu-théâtre qui se questionne sur l'empreinte sexuelle que chacun de nous laisse sur la Terre.

Bon théâtre et bonne danse !

dimanche 20 avril 2014

Danse: des images de Tragédie

Après avoir triomphé au Festival d'Avignon 2012 et ailleurs sur la planète danse, Tragédie foulera les planches à Montréal, les 1e , 2 et 3 mai ainsi que Québec, le 27 avril. 

Par Robert Boisclair

Neuf hommes et neuf femmes nus sur un plateau vide marchent, bougent, dansent sur une chorégraphie frénétique d'Olivier Dubois. Un spectacle que l'on dit obsessionnel, manifeste et hypnotique. Découvrez quelques moments de Tragédie que présente le Grand Théâtre de Québec et la rotonde à Québec ainsi que Danse Danse et la Place des arts à Montréal dans le court extrait qui suit.


Bon théâtre et bonne danse !

jeudi 17 avril 2014

Critique: Les Liaisons dangereuses

Si les liaisons sont dangereuses, la production, quant à elle, est merveilleuse. Un sujet qui ne vieillit pas et une distribution hors-pair font de ce spectacle un régal!

Par Robert Boisclair

Dans un complexe enchevêtrement de manipulations et de relations amoureuses et sexuelles, deux anciens amants se mettent au défi. Le vicomte de Valmont (Réjean Vallée), qui n'en pince que pour la chaste Madame de Tourvel (Claudiane Ruelland) tentera de venger son ancienne amante, la marquise de Merteuil, en séduisant la jeune et naïve Cécile de Volanges (Noémie O'Farrell) dans le but avouer de passer une nuit avec la marquise. Quant à la marquise, elle lui offre cette nuit de fol amour dans le but de se venger d'un ancien amant. Des manipulations desquelles les protagonistes ne sortiront pas indemne.

La metteure en scène Érika Gagnon offre une version des Liaisons dangereuses épurée dans sa scénographie et efficace dans sa mise en place. Peu d'objets et des draperies. Beaucoup de draperies, qui définissent simplement mais efficacement les différents lieux. Les costumes dans un mélange des styles du 18e siècle et des années cinquante donnent une touche intemporelle à cette histoire écrite pourtant au 18e siècle.  Et c'est tant mieux. Car le drame qui se joue est de toutes les époques.  Du 18e siècle, des années 50 et d'aujourd'hui. Le spectateur peut donc s'approprier la teneur du texte et s'y identifier facilement. Un très bon choix de la part de la metteure en scène et des concepteurs.

Le spectacle s'ouvre, en prélude de pièce, sur une photo de famille. Le vicomte et la marquise reçoivent les autres protagonistes, tous victimes de leurs machinations,  les marquent d'une mince poudre blanche dans les cheveux et tous s'installent pour une photo de famille. Le calme avant la tempête, dirons-nous. Derrière la flatteries et les bons mots se cachent des personnages vils et mesquins. Derrière les visages souriants de cette photo de famille se cachent des malheurs et des souffrances.  Le ton est donné.

Cette pièce ne pourrait être un succès sans l'apport d'une distribution de fort calibre. Noémie O'Farrell, en jeune naïve, et Claudianne Ruelland dans le rôle de la chaste et dévote Madame de Tourvel, qui finira par succomber à son amour pour le vicomte, sont excellentes. Mais c'est le duo composé de Réjean Vallée et Marie-Josée Bastien qui se démarque le plus. Une performance sans faille pour deux rôles qu'ils enfilent comme un gant. À la fois machiavéliques et vengeurs, amoureux et jaloux, superficiels et détachés, ils sont les parfaites incarnations d'individus vils et sans foi qui recherchent par les manipulations et les tromperies un amour qu'ils se refusent. Une merveilleuse production qu'il faut absolument voir!

À la Bordée jusqu'au 10 mai. Avec Véronique Aubut, Marie-Josée Bastien, Guillaume Boisbriand, Sophie Dion, Noémie O'Farrell, André Robillard, Claudiane Ruelland et Réjean Vallée. Un texte de Christopher Hampton d'après Choderlos de Laclos. Une mise en scène d'Érika Gagnon.

Apprenez en plus sur ce spectacle en écoutant notre interview avec Érika Gagnon (au tout début de l'émission du 7 avril).

mercredi 16 avril 2014

Critique: Faire l'amour

Faire l'amour n'est pas une pièce sulfureuse mais un spectacle d'où se dégage une grande dose d'amour. Un spectacle doucereux qui célèbre l'acte d'amour d'une belle manière.

Par Robert Boisclair

Faire l'amour est un docu-théâtre autour du thème de la sexualité. Les histoires, toutes véridiques, sont racontées par quatre comédiens et, disons, un invité surprise. Elles tournent toutes autour de la sexualité mais vues d'un point de vue différent à chaque fois. Elles ont toutes un point en commun, le bonheur de vivre ou d'expérimenter cette sexualité présente, ou pas, chez chacun de nous. Chaque histoire est livrée à la manière d'un conte par un ou deux comédiens.

Des histoires racontées sans pudeur mais sans véritables gros mots. Sans nudité également. Et c'est heureux. On découvre ainsi l'amour de l'acte sexuel sans fioritures. Avec ses bons moments, ceux plus drôles ou encore ceux plus dramatiques. L'amour et la sincérité enveloppent chacune des histoires. Le spectateur se retrouve bien loin de la sexualité brute même si, parfois, elle est évoquée. Pas de nudité que des beaux moments. De tendresse. De beauté. D'amour. Anne-Marie Olivier y parle derrière ces histoires, d'amour, de beaucoup d'amour. Et c'est ce qui fait la beauté de cette pièce. De la tendresse, de l'amour, du pur bonheur caressent le visage des spectateurs du début à la fin.

La mise en scène épurée de Véronique Côté sert très bien le propos et cède toute la place aux mots et aux comédiens. Et à l'invité surprise, ne l'oublions pas. Quatre chaises, une montagne de ce qui semble être des papiers-mouchoirs froissés et quelques accessoires qui apparaissent par-ci par-là meublent l'espace scénique complètement dénudé. Un musicien à l'extrême gauche de la scène se joint à l'équipe. C'est tout simple mais tellement efficace. Et puis, l'imagination aidant, les accessoires servent à offrir de petits moments de grâce, comme celui où deux chaises et une montagne de papiers-mouchoirs froissés simulent un orgasme. Rien de disgracieux. Que de la douceur, de la beauté.

Les comédiens, malgré quelques accrocs lors de la première, sont excellents. Des récits palpitants sortent de la bouche de ces comédiens qui les offrent avec une belle émotion à chaque fois.

Une pièce qui redonne à la sexualité ses lettres de noblesse à une époque où la sexualité débridée n'est plus un geste d'amour mais de sexualité point. Un beau spectacle qu'il faut voir pour redécouvrir le plaisir de faire l'amour. On dit qu'il n'y a qu'une première fois. Anne-Marie Olivier et Véronique Côté prouvent que l'on peut revivre le bonheur de sa première fois à nouveau.

Au Périscope jusqu'au 3 mai. Avec Maryse Lapierre, Eliot Laprise, Anne-Marie Olivier et Nicola Frank Vachon. Un texte d'Anne-Marie Olivier à partir d'une cueillette d'histoires vraies. Une mise en scène de Véronique Côté.

Apprenez en plus sur ce spectacle en écoutant notre interview avec Anne-Marie Olivier (émission du 31 mars vers la trentième minute).

mardi 15 avril 2014

Saison 2014-2015 du Trident: aviver la flamme

Anne-Marie Olivier lance sa première programmation complète au Trident sous le thème Aviver le feu. Elle offre aux spectateurs de brûler d'une possible fièvre avec elle!

Par Robert Boisclair

Anne-Marie Olivier ouvre la saison du Trident avec un chant choral mettant en vedette 50 comédiens et un artiste de la chanson différent à chaque représentation. Chante avec moi sera mis en scène par Olivier Choinière et occupera les planches du Trident du 16 septembre au 11 octobre. Cinquante personnages s'emparent de la scène pour créer sous les yeux des spectateurs une chanson qui attire des gens de toutes les classes et de toutes les cultures. Une fable que l'on dit singulière et perturbante.

Vania prendra l'affiche du 4 au 29 novembre.  Anton Tchekhov, l'auteur de la pièce, y pose un regard sur le quotidien, le temps qui fuit, le bonheur et l'existence.  Le rôle-titre sera interprété pas Hugues Frenette.  Une production mise en scène par Marie Gignac qui fait un retour au Trident après une absence de cinq ans. Une des deux productions du répertoire classique qu'offre le Trident en 2014-2015.

La troisième production de la saison 2014-2015 fait la part belle à un auteur britannique que le public québécois ne connaît pas. Dans la république du bonheur de Martin Crimp tiendra l'affiche du 13 janvier au 7 février. À l'occasion d'un repas de Noël, l'arrivée de l'oncle Bob le ternira ainsi que la soirée alors qu'il s'y présente pour déverser toute la haine et le dégoût qui l'habitent. Une pièce sur la liberté individuelle à l'intérieur de la collectivité.

Du 3 au 28 mars, le Trident présente la très touchante et humaine pièce de Kevin McCoy, Norge. Présentée à deux reprises en laboratoire, Norge raconte avec humour et humanité la quête de ses racines norvégiennes par l'auteur. À travers l'histoire de sa grand-mère, il raconte sa découverte d'un pays fantastique et d'une grand-mère audacieuse. Une réflexion sur l'identité, la recherche de ses racines et sa place dans la société et le monde.

La saison se terminera avec la pièce maudite, celle que l'on ne doit pas prononcer dans un théâtre. Macbeth foulera les planches du 21 avril au 16 mai.  Macbeth, qui se fait prédire par trois sorcières qu'il sera roi, est incité par son épouse à assassiner l'actuel roi pour prendre sa place.  Ce n'est que le début d'assassinats en série que commettra Macbeth que la peur, la hantise et la culpabilité guident.  Une tragédie qui pose la question du pouvoir.

Pour en savoir plus sur la programmation Trident, consultez le site web du théâtre.

Bon théâtre et bonne danse!

lundi 14 avril 2014

En complément: émission du 14 avril

La série En complément, vous offre de l'information complémentaire à l'émission de la semaine: des vidéos, des hyperliens ou des photos des spectacles discutés à l'émission. Doublez votre plaisir en écoutant Les Enfants du paradis et en consultant l'information complémentaire offerte ici.

Par Robert Boisclair

Partez à la découverte de la folie qui anime Appels entrants illimités, aux Gros Becs du 15 au 18 avril, en visionnant le premier extrait vidéo ci-dessous, ainsi que la vision du metteur en scène Benoît Vermeulen de cette même production en consultant le deuxième extrait vidéo.





Pour en savoir plus sur la comédie-ballet Le Bourgeois gentilhomme de Molière, que présente le Trident du 22 avril au 17 mai, consultez le site Wikipédia ici. Vous pourrez découvrir notre critique complète de Trick or Treat ici et en apprendre plus sur cette pièce en consultant notre Trois quesitons à... Olivia Palacci. Trick or Treat est une présentation de Premier acte et tient l'affiche jusqu'au 26 avril.

Bon théâtre et bonne danse !

Humour, drôleries et petits pègreux au menu des Enfants du paradis ce soir!

L'humour occupera une grande place aux Enfants du paradis ce soir mais le drame s'invitera tout de même à la toute fin de l'émission.

Par Robert Boisclair

Une pièce pour ados aux airs de Boris Vian et Georges Feydeau sera du premier bloc de l'émission. Nous discuterons, en compagnie d'un artiste du spectacle, d'Appels entrants illimités qu'offrent Les Gros Becs à son public du 15 au 18 avril.

Appels entrants illimités
Crédit: Spinprod.com

Le deuxième bloc se poursuit en humour et en drôleries avec Bertrand Alain qui interprète M. Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme que présente le Trident du 22 avril au 17 mai. L'émission se clôturera avec le commentaire critique de la pièce Trick or Treat, qui met en vedette un trio de petits truands, que nous offrira Émilie Rioux. À l'affiche de Premier acte jusqu'au 26 avril.

Bon théâtre et bonne danse !

vendredi 11 avril 2014

Critique: Je suis un autre

La chorégraphe Catherine Gaudet offre une belle valse à deux temps avec Je suis un autre à la rotonde jusqu'au 12 avril.

Par Robert Boisclair

Cette valse à deux temps débute par une naissance. Les danseurs demi-nus, couchés au sol semblent émerger du corps d'une femme en émettant des sons de bambins. Naissance qui entraîne le spectateur dans un monde où les corps s'animent de mille tressaillements, ondulations, soubresauts, glissades et autres mouvements.

Pour Catherine Gaudet, le travail pour Je suis un autre «était axé sur créer une proposition qui devait contenir la très juste dose d'éléments étranges, insaisissables et d'éléments identifiables, reconnaissables, le tout afin de produire, chez celui qui regarde, le juste équilibre de sécurité et d'insécurité qui le garde en état d'alerte.» Et c'est ma foi, réussi! Tout est à la fois étranges et insaisissables mais reconnaissables laissant le spectateur dans un étrange état où il semble saisir l'émotion et en même temps y découvrir quelque chose d'étrange et d'insaisissable.

Un spectacle loin d'être aphone et qui fait la part belle au théâtre. Les danseurs s'expriment régulièrement laissant glisser, ici et là, des répliques pleines d'humour. Un ajout intéressant à ce spectacle qui s'insère bien dans cette quête de Catherine Gaudet d'éléments étranges et insaisissables.

Le duo de danseurs, Caroline Gravel et Danny Desjardins, est magnifique et très généreux. Ils décomposent le corps comme rarement le font les danseurs. Les corps tressaillent, se tortillent, se déforment, s'enlacent d'une manière si imprévisible que le spectateur découvre de nouvelles facettes du corps.

Une pièce ancrée dans le ressenti du spectateur avec un regard sur le corps à la fois tendre et incisif.

Une présentation de la rotonde à la Salle Multi de Méduse jusqu'au 12 avril. Avec Caroline Gravel et Danny Desjardins. Une création de Catherine Gaudet.

Apprenez en plus sur ce spectacle avec notre Trois questions à... Catherine Gaudet

jeudi 10 avril 2014

Critique: Trick or Treat

Trick or Treat, c'est la rencontre explosive entre de petits pègreux et un apprenti pègreux qui tourne au vinaigre. Retour sur un spectacle explosif.

Par Robert Boisclair

Le synopsis de Trick or Treat est simple. Un jeune de 15 ans, Mike, qui accepte mal l'absence de son père se rend chez un petit pègreux pour se procurer une arme afin de se venger de ceux qui l'ont taxé. La rencontre tournera quelque peu au vinaigre lorsque Cracked, un jeune drogué quelque peu perturbé, fera son entrée chez Ben, petit pègreux qui vend des armes à rabais, alors que Mike en négocie l'achat.

La scène principale, celle de la négociation qui tourne au vinaigre, est précédée de quelques scènes d'introduction des personnages. Des scènes bien superflues, bien qu'intéressantes, alors que le force de la pièce réside dans la scène de la négociation d'achat de l'arme. Une scène forte, empreinte d'une émotion que l'on ne retrouve pas dans les scènes précédentes ainsi que dans les suivantes.

C'est dans cette scène que se déploie tout le talent d'acteurs de la relève, Jean-Denis Beaudoin et Maxime Beauregard-Martin, et d'expérience, Jacques Leblanc que l'on découvre dans un contre-emploi surprenant. Jean-Denis Beaudoin impressionne dans un rôle pas du tout facile pour un jeune diplômé du Conservatoire. Un personnage toujours au bord de la folie et affecté par la maladie de sa mère qui oscille entre les moments de lucidité, de folie, de vulnérabilité, de tendresse, de pur bonheur et d'inquiétude.

Maxime Beauregard-Martin, dans un rôle un peu moins explosif dépeint de belle façon les inquiétudes et les questionnement d'un adolescent qui se cherche. Que dire de Jacques Leblanc qui dans son interprétation d'un petit pègreux polonais surprend.  Il joue les durs mais se prend d'affection et joue au père avec les deux jeunes qu'il croit tenir sous sa coupe.

La mise en scène d'Olivia Palacci convient presque parfaitement à ce texte explosif, viril et violent de Jean Marc Dalpé à un détail près, l'omni-présence de téléviseurs. Reflets de la société d'aujourd'hui qui visionne en boucle les vidéos Youtube, la présence de ces téléviseurs ouverts qui projettent constamment des images, parfois avec le son, dérange. La force du texte de Dalpé aurait été suffisante particulièrement dans la scène principale où tout le drame se joue en de multiples couches d'émotions. L'univers dépeint dans la mise en scène d'Olivia Palacci se déploie dans un éclairage sombre et un décor minimaliste.  Ambiance qui convient parfaitement au huis-clos de la scène principale.

Trick or Treat est un texte explosif et violent. Un univers d'homme où existe, malgré toute la violence qu'on y retrouve, beaucoup d'humanité et d'amour cachés sous une épaisse couche de virilité.

À Premier acte jusqu'au 26 avril. Avec Jean-Denis Beaudoin, Maxime Beauregard-Martin, Jacques Leblanc, Simon Lepage et Patric Saucier. Un texte de Jean Marc Dalpé. Une mise en scène d'Olivia Palacci.

Apprenez en plus sur ce spectacle en consultant notre Trois questions à... Olivia Palacci.

mercredi 9 avril 2014

Trois questions à... Olivia Palacci

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des spectacles d'artistes et d'artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Par Robert Boisclair

Olivia Palacci est une jeune comédienne et metteure en scène de la région de Québec.  À l'occasion de la présentation de Trick or Treat, spectacle qui tiendra l'affiche de Premier acte du 8 au 26 avril, Les Enfants du paradis lui posent trois questions.

1) Les Enfants du paradis: Est-ce une pièce sur la place que nous occupons dans la société et ce que nous sommes prêts à faire pour l’occuper et la garder?

Olivia Palacci: La pièce impose aux personnages une prise de position. Quelle est la place que nous décidons de prendre? L'auteur nous impose deux places : l'agresseur ou la victime. Qui a le gun? Dans la pièce nous comprenons assez rapidement que si ce n'est pas toi qui l'a, c'est probablement parce qu'il est pointé sur toi.  "t'es qui, babe, t'es qui?"  "t'es lui ou lui?"

2) Les Enfants du paradis: Qu'est-ce qui intéresse la fille que vous êtes dans une pièce qui est, somme toute, de gars?

Olivia Palacci
: Certes, Trick or Treat est une pièce avec que des rôles masculins, mais l'enjeux est universel. Ce qui m'intéresse le plus dans cette pièce c'est le basculement. Le moment où un personnage bascule de victime à agresseur et comprendre pourquoi il le fait et, surtout, dans quel état il le fera.

3) Les Enfants du paradis:  Dans votre mise en scène on retrouve une multitude de téléviseurs.  Pourquoi cette omniprésence de téléviseurs?

Olivia Palacci: La scène principale du spectacle se passe dans un magasin de réparation de téléviseurs. J'en ai profité pour y projeter ce qu'il se passe dans la tête de chacun et des caméras de surveillance qui donnent sur la porte à l'extérieur de la shop. Nous jouons sur un jeu très réaliste, parfois même plus proche du cinéma que d'un jeu théâtral. À cette dimension, j'y ajoute le côté virtuel/télévisuel. Pour le spectacle, nous avons tourné des séquences qui ressemblent étrangement à des vidéos youtube que nous pouvons voir et revoir dans le confort de notre salon.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 7 avril 2014

En complément: émission du 7 avril

La série En complément, vous offre de l'information complémentaire à l'émission de la semaine: des vidéos, des hyperliens ou des photos des spectacles discutés à l'émission. Doublez votre plaisir en écoutant Les Enfants du paradis et en consultant l'information complémentaire offerte ici.

Par Robert Boisclair

Découvrez les magnifiques photos du comédien et photographe Nicola Frank Vachon des Liaisons dangereuses que présente la Bordée du 15 avril au 10 mai ici. Découvrez également l'excellent article de Philippe Couture qui parle des productions simultanées de cette pièce à Montréal et Québec, de leurs ressemblances et de leurs dissemblances ici. Trempez-vous dans l'univers de la pièce en consultant notre Trois questions à... Réjean Vallée, l'interprète de Valmont dans la production de la Bordée.

Le Festival de la bande dessinée francophone de Québec présentera cette semaine trois spectacles mêlant BD, danse, impro et théâtre: un mini-tournoi d'impro BD le 12 avril, La Fièvre des planches le 11 avril et Strip: les héroïnes s'effeuillent le 10 avril.  Apprenez-en plus sur l'impro BD en consultant le site de La Fabrique culturelle ici.  Découvrez ce à quoi peut ressembler un spectacle de Burlestacular, qui présentera Strip: les héroïnes s'effeuillent, avec l'extrait vidéo qui suit.


Bon théâtre et bonne danse !

Liaisons dangereuses mais romantiques côtoient l'impro, le burlesque et la danse bédéifiés

Que deux sujets aux Enfants cette semaine mais quels sujets: le romantisme et la sensualité côtoient la BD qui s'éclate!

Par Robert Boisclair

L'émission débute avec Les Liaisons dangereuses que présentent la Bordée du 15 avril au 10 mai. Érika Gagnon, qui met en scène cette pièce sera des nôtres pour nous révéler les secrets sensuels des Valmont et Merteuil.

Les Liaisons dangereuses en répétition
Crédit: Nicola Frank Vachon

Suivra une interview autour des activités danse, burlesque et impro organisées dans le cadre du Festival de la bande dessinée francophone de Québec.  Thomas-Louis Côté, le directeur général du festival sera accompagné de Cristina Moscini, directrice artistique de la troupe Burlestacular et de Francis Desharnais, auteur de bande dessinée.  Ils seront avec nous pour parler d'un mini-tournoi d'impro BD et des événements festifs Strip: les héroïnes s'effeuillent et La fièvre des planches.  Ces activités se dérouleront du 10 au 12 avril.

Bon théâtre et bonne danse !

vendredi 4 avril 2014

Trois questions à... Catherine Gaudet

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des spectacles d'artistes et d'artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Par Robert Boisclair

Catherine Gaudet est danseuse et chorégraphe.  À l'occasion de la présentation de Je suis un autre, spectacle qu'elle chorégraphie et qui tiendra l'affiche de la rotonde les 10, 11 et 12 avril, Les Enfants du paradis lui posent trois questions.

1) Les Enfants du paradis: En quelques mots, que va-t-on voir?

Catherine Gaudet: Deux êtres à l'identité instable, insaisissable et multiple. Cette identité fluctue constamment, au gré de leurs pulsions inconscientes.

2) Les Enfants du paradis: Vous travaillez autant avec la voix qu'avec le corps. Comment cela s'exprime-t-il dans Je suis un autre?

Catherine Gaudet
: Pour moi, la voix n'est pas détachée du corps. Elle fait partie intégrante du corps. Je dirais donc que je travaille avec le corps ou plutôt, avec l'être humain dans son entièreté; avec les pulsions plus souterraines qui se traduisent par des sons, des souffles, des cris en étroite résonance aux mouvements, autant qu'avec certaines conventions sociales qui passent plutôt par les mots.

3) Les Enfants du paradis:  Je suis un autre est, en quelque sorte, l'aboutissement de réflexions issues de votre mémoire-création.  Quelles réflexions du mémoire-création se retrouvent dans Je suis un autre?

Catherine Gaudet: Beaucoup de réflexions s'y retrouvent et ce serait trop long à détailler. Mais, pour les curieux, mon mémoire est disponible en ligne, sous le titre "L'ambiguïté comme vecteur de sensation"!! Dans cette recherche-création, je cherchais à comprendre comment créer une proposition chorégraphique qui me satisfasse.

J'ai découvert que pour cela, la proposition chorégraphique et le corps devaient être suffisamment ambigus pour créer chez-moi un état de fascination. Cet état est celui d'une perception ouverte, où je suis happée dans mes sensations; où tout mon être cherche à la fois à comprendre ce qu'il perçoit, en même temps qu'il reconnaît certains codes, certains signes qui le sécurise. Le travail entier était axé sur créer une proposition qui devait contenir la très juste dose d'éléments étranges, insaisissables et d'éléments identifiables, reconnaissables, le tout afin de produire, chez celui qui regarde, le juste équilibre de sécurité et d'insécurité qui le garde en état d'alerte.

Cela se traduit par toutes sortes de stratégies physiques, rythmiques, dramaturgiques qu'il serait trop long d'énumérer! Bref, l'ambiguïté ainsi créée a formé, peu à peu, le thème de la pièce, c'est à dire deux êtres aux prises avec une insaisissable identité.

Bon théâtre et bonne danse !

mercredi 2 avril 2014

Trois questions à... Réjean Vallée

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des spectacles d'artistes et d'artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Par Robert Boisclair

Réjean Vallée est comédien et il sera de la distribution de la pièce Les Liaisons dangereuses que présentera la Bordée du 15 avril au 10 mai. Les Enfants du paradis lui posent trois questions au sujet de ce spectacle.

1) Les Enfants du paradis: Quel est le thème central des Liaisons dangereuses?

Réjean Vallée: La séduction dans tout son raffinement. L'amour dans toutes ses déclinaisons (filiale, romantique, charnel, naïf, féroce...) La vengeance avec le seul objectif possible: détruire, briser, anéantir.

2) Les Enfants du paradis: Comment définiriez-vous votre personnage du Vicomte de Valmont?

Réjean Vallée
: Je crois que nos blessures profondes sont souvent le moteur de nos comportements conscients ou non. Ils définissent bien souvent, en partie, certains traits de caractère. Il y a chez Valmont une blessure d'amour, secrète, profonde, vive. Il cherche constamment à palier à cette douleur par le biais de la séduction et de la conquête amoureuse convaincu qu'il réussira toujours à déjouer les pièges de l'amour, s'aventurant  ainsi étrangement sur le terrain le plus dangereux pour lui. Cette contradiction favorise donc chez cet homme oisif et trop intelligent le développement d'un comportement manipulateur virtuose.

3) Les Enfants du paradis:  Quel est le plus grand défi de la pièce?

Réjean Vallée: Dans cet univers où la manipulation, l'hypocrisie et les mensonges sont les actions principales des protagonistes, le spectateur est constamment témoin des mécanismes complexes de ces manipulations et en vient donc à détecter leurs fonctionnements subtiles. Le défi, pour moi, est donc de réussir à déjouer le spectateur, à le rendre confus face à une scène de manipulation par la sincérité de l'émotion utilisée. On le sait dès le départ que c'est un jeu  et quel est l'objectif de ce jeu. Cependant  se pourrait-il que ce jeu soit en train de changer sous notre nez sans qu'on s'en soit aperçu? Tel est la question que j'aimerais que le spectateur se pose et qu'il en soit aussi troublé que le personnage...

«Si vous étiez au théâtre, que demanderiez-vous de plus?» - Valmont à la marquise de Merteuil.

Bon théâtre et bonne danse !

mardi 1 avril 2014

Lumière(s) sur la programmation 2014-2015 de la Bordée

Jacques Leblanc, le directeur artistique de la Bordée, propose une saison emplit de Lumière(s), thème de sa dixième saison à la barre du théâtre de la rue St-Joseph.

Par Robert Boisclair

La saison débute avec la scandaleuse Les fées ont soif de Denise Boucher. Cette pièce, qui avait suscité la polémique au sein de la communauté catholique lors de sa création en 1978 pour ses propos féministes et audacieux pour l'époque, s'intéresse au destin de trois femmes qui se sentent prisonnières des rôles auxquels on les a confinées au fils des siècles. Trois femmes qui sont trois archétypes - la sainte, la mère et la pute - clament leur individualité et leur liberté. La pièce sera présentée du 16 septembre au 11 octobre.

L'équipe de production de la seconde pièce de la saison s'attaque à un chef-d'oeuvre de la littérature, La Guerre et la Paix de Léon Tolstoï. Le Théâtre du Sous-marin jaune et le Théâtre du Quartier présenteront Guerre et paix, une version marionnette des guerres napoléoniennes de Russie. Une réflexion sur la guerre et la paix racontée par le drôlissime Loup bleu, à la fois marionnette et directeur artistique du Théâtre du Sous-marin jaune. Cette version écourtée de l'oeuvre de Tolstoï sera présentée du 20 octobre au 22 novembre.

Les Fourberies de Scapin tiendront l'affiche de la Bordée du 20 janvier au 14 février. Ce classique de Molière sera mis en scène par Jacques Leblanc lui-même. Dans cette comédie, deux amoureux désemparés ont recours aux ruses de Scapin pour se sortir du pétrin. Par divers stratagèmes ingénieux, Scapin réussira à escroquer les pères des deux amoureux afin de les sortir du pétrin et, au passage, assouvir quelques vengeances.

Une pièce au nom intriguant suivra. W;t, titre inspiré du mot anglais Wit, raconte l'histoire d'une professeure émérite de littérature qui apprend qu'elle est atteinte d'un cancer des ovaires agressif. Ses chances de survie étant limitées, elle accepte de suivre un traitement expérimental. Cette spécialiste des sonnets métaphysique de John Dunne, qui en décortiquait chaque passage, se retrouve maintenant objet d'étude. Face à l'inéluctable mort, elle dresse un bilan de sa vie. Une production du Théâtre du Niveau Parking à l'affiche du 3 au 28 mars.

Pour clore sa saison régulière, la Bordée présente La Chatte sur un toit brûlant, une des pièces les plus connus du dramaturge américain Tennessee Williams. Dans une riche plantation du Mississippi, une famille célèbre l'anniversaire du patriarche. Dans cette famille qui a de la difficulté à exprimer librement les émotions et à dire les vérités, le secret est roi. Personne n'ose dire au père qu'il célèbre son dernier anniversaire puisqu'il est atteint d'un cancer incurable.  Brick, le plus jeune fils, sombre dans l'alcool après le suicide de son meilleur ami avec qui il avait une relation "contre-nature". Maggie, sa femme, tente de comprendre son incapacité à accomplir son devoir conjugal. Quant au fils aîné, qui se présente à la fête avec sa famille, il a l'espoir de mettre la main sur l'héritage paternel. À l'affiche de la Bordée du 14 avril au 9 mai.

La Bordée offre également trois spectacles hors programmation.  La pièce Midsummer sera présentée du 25 novembre au 6 décembre.  Cette création de Montréal raconte les 48 heures d'aventures rocambolesques d'une avocate spécialisée en divorce et d'un petit mafieux sympathique.  Une pièce et neuf chansons en compagnie de Pierre-Luc Brillant et Isabelle Blais.

La pièce Oh les beaux jours précédemment annoncée en octobre sera présentée les 16, 17 et 18 février. Une production française mettant en vedette Catherine Frot qui interprète Winnie, une femme qui, tout en disparaissant peu à peu dans la terre qui la porte, raconte la lutte que livre l'humain face à son destin et à son histoire.

L'année 2014 se terminera sur une nouveauté. Une revue annuelle intitulée Bebye 2014 tiendra l'affiche en décembre.  Lucien Ratio sera l'auteur et le metteur en scène de cette revue de l'année s'inspirant de l'actualité mais également des différentes productions théâtrales de la capitale. Un mélange qui s'annonce drôle et rafraîchissant. 

Pour en savoir plus sur la programmation de la Bordée, consultez le site web du théâtre. Bon théâtre et bonne danse!