Dans la catégorie « Meilleur
spectacle jeunesse »
L’HÔPITAL DES POUPÉES, texte
Isabelle Hubert; mise en scène Jean-Philippe Joubert; une production Nuages en
pantalon.
Pièce
sur la quête de sens, sur la maturité, sur l’art du raisonnement et de la
critique, sur l’ouverture vers l’autre et la force de grandir, L’Hôpital des poupées de la
compagnie Nuages en pantalon a su poser de grandes questions tout en dépeignant
avec ludisme ce qui se passe dans la tête et dans la vie d’une enfant. Une
jeune fille qui, après avoir malencontreusement brisé sa poupée, s’interroge
sur la vérité et la provenance des idées. À l’écriture, le trio composé de
Claudia Gendreau, Jean-Philippe Joubert et Isabelle Hubert a su faire sien les
propos du roman philosophique du même titre de l’autrice américaine Ann
Margaret Sharp. Audacieuse, pertinente, la pièce se veut sereine, lumineuse,
imaginative et fantaisiste, et ce, grâce au décor fragmenté et coloré conçu par
Alain Gagné, à la musique de Nicolas Jobin et au superbe jeu de Mélissa Merlo
et Nicolas Drolet.
Les autres
finalistes étaient :
LES MATINÉES BERÇANTES, idéation
Josiane Bernier, Audrey Marchand et Laurence P Lafaille; écriture scénique
Josiane Bernier et Audrey Marchand; une production Les Incomplètes;
RIPOPÉE, idée originale, direction artistique et mise en
scène Christine Rossignol; une production L’Aubergine.
Dans la catégorie « Hors Québec »
COLD BLOOD, une production associée
Théâtre de Namur; coproduction Charleroi Danses, la Fondation
Mons 2015, KVS, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, le Printemps des
comédiens, Torino Danza, Canadian Stage Toronto, Théâtre de Carouge, Théâtre
des Célestins, présenté au Carrefour de
théâtre de Québec.
Ce spectacle
fabuleux aspire le public dans l’univers magique du cinéma. Virtuoses de la
scène, les comédiens-manipulateurs mettent en branle une machinerie en
miniature, dévoilant trucs et astuces cinématographiques que des caméras
captent et projettent sur grand écran. Ainsi, le spectateur assiste à la
première d’un film et voit simultanément les dessous de la production.
Remarquable jeu de perception, précision de la mise en scène, attendrissante
complicité entre les acteurs et le dispositif, angles de vue entrelacés, Cold Blood, sur fond musical de
grands succès, nous rend complice de la fabrication du rêve.
Les autres
finalistes étaient :
LA NUIT DES TAUPES, une
coproduction Nanterre-Amandiers, centre dramatique
national, steirischer herbst, Kunstenfestivaldesarts,
Théâtre Vidy – Lausanne, La filature – Scène nationale, Künstlerhaus
Mousonturm, Théâtre national de Bordeaux Aquitaine, Kaaïtheater, Centre d’art
Le Parvis, présenté au Carrefour international de
théâtre de Québec;
OBLIVION, une coproduction CAMPO, HAU, Göteborgs Dans & Teater
Festival, Noorderzon et Kunstenfestivaldesarts, présentée au Carrefour
international de théâtre de Québec.
Dans la catégorie « Meilleure mise
en scène »
ALEXANDRE FECTEAU pour Amadeus; une
production du Trident.
En
continuité avec son travail antérieur, Alexandre Fecteau a cherché à rapprocher
le drame viennois de notre époque et de son public afin, comme il l’affirme, de
« soulever de nouvelles questions » : voltige réussie entre
tradition et modernité. Au-delà de la rivalité entre Mozart et Salieri et de la
soif de rédemption de chacun, le spectateur saisit les pans de vie à l’origine
de la composition des œuvres musicales majeures de Mozart ainsi que le destin cruel
de tous les artistes.
Les autres
finalistes étaient :
MARIE-JOSÉE BASTIEN pour Closer – Tout contre toi; une production du Théâtre
Niveau Parking;
MARIE-JOSÉE BASTIEN pour Incendies; une production du Trident;
L’ORCHESTRE D’HOMMES-ORCHESTRES pour Tomates; une production L’orchestre d’hommes-orchestres.
Dans la catégorie « Meilleur texte
original »
P.O.R.N.
PORTRAIT OF RESTLESS NARCISSISM, de Christian Lapointe et Nadia Ross, une coproduction Carte
Blanche et STO Union.
Le texte de Lapointe et Ross porte sur l’obsession des désirs que même
le monde virtuel ne peut assouvir. Cette plongée dans le deep Web nous entraîne dans les abysses les plus
sombres d’une humanité en quête de bonheur. Le jeu du désir et des promesses
non tenues devient une tragédie où les humains s’abîment dans une solitude
infinie. Ce texte percutant construit à partir des codes du Web et d’une
syntaxe elliptique souligne l’impossible communication, tous les mots
dépossédés de leur sens.
Les autres
finalistes étaient :
HYPO, texte
de Nicola-Frank Vachon; mise en scène Maryse Lapierre; une production Les
Hébertistes;
MADE IN BEAUTIFUL (LA BELLE PROVINCE), un texte d’Olivier Arteau ainsi que d’Ariel
Charest, David Bouchard, Frédérique Bradet, Gabriel Cloutier Tremblay, Jonathan
Gagnon, Léa Aubin, Lucie M. Constantineau, Marc-Antoine Marceau, Marie-Josée
Bastien, Nathalie Séguin et Vincent Roy; mise
en scène Olivier Arteau; une production du Théâtre Kata.
Dans la catégorie « Meilleure scénographie »
KEVEN DUBOIS ET MARIANNE LEBEL pour Hypo; une production Les Hébertistes.
Keven Dubois, Marianne Lebel et l’équipe de conception d’Hypo ont réussi avec
ingéniosité et beaucoup de réalisme à recréer, dans la petite salle de Premier
Acte, les paysages lunaires de l’Islande : des volcans, des geysers, des
falaises, un orage, des vagues géantes et des ciels immenses. Les éclairages,
les projections vidéo, les prises de vue en direct et les effets sonores
faisant parfois vibrer les sièges donnait au public l’impression d’être dans ce
« grand dehors ».
Les autres finalistes
étaient :
MARIE-RENÉE BOURGET HARVEY pour
Incendies, une production du Trident;
MICHEL GAUTHIER pour
Amadeus, une production du Trident;
L’ORCHESTRE
D’HOMMES-ORCHESTRES, pour Tomates, une production de L’orchestre
d’hommes-orchestres.
Dans la catégorie « Interprétation masculine »
JACQUES LEBLANC dans Amadeus, du Trident.
Avec le Salieri d’Amadeus,
Jacques Leblanc s’est vu offrir un rôle qui a permis de mesurer l’ampleur de
son talent. Séduisant dans ses interactions avec le public et capable de
meubler seul une scène pourtant vaste, il nous a aspiré avec une aisance
remarquable dans son récit. Déployant une vaste gamme d’émotions, du
ressentiment profond à l’admiration sincère, toujours avec la même profondeur,
le comédien s’est hissé à la hauteur du personnage de Peter Shaffer. Il a su en
tirer une ambivalence profondément humaine, livrant une interprétation
mémorable, et un Salieri imposant.
Les autres
finalistes étaient :
JONATHAN GAGNON dans Extras et ordinaires, du Théâtre de passage;
PIERRE-OLIVIER GRONDIN dans Amadeus, du Trident.
Dans la catégorie « Interprétation féminine »
ARIANE BELLAVANCE-FAFARD, dans
Une bête sur la lune; une production La
Bordée.
De Seta,
cette victime du génocide arménien d’Une bête sur la lune, Ariane Bellavance-Fafard livre un portrait en nuances, lequel oscille
entre gratitude et réticence, fragilité et indocilité. La justesse de son
interprétation suggère sans les imposer les souffrances liées au déracinement,
et son jeu modulé avec les années qui passent restitue le patient murissement
de son personnage, de la jeunesse à l’âge adulte. Au personnage de Richard
Kalinoski, la comédienne a su insuffler une lumière vive, et une indéniable
soif de liberté.
Les autres
finalistes étaient :
FRÉDÉRIQUE BRADET, dans Lucky Lady; une production La Bordée;
MARIE-HÉLÈNE LALANDE, dans Titus; une production Les Écornifleuses;
JOANIE LEHOUX, dans Titus; une production Les Écornifleuses.
Dans la catégorie « Meilleur
spectacle »
AMADEUS, mise en scène Alexandre Fecteau; texte Peter Shaffer;
traduction Pol Quentin; direction musicale Anne-Marie Bernard; une production
du Trident.
Le Théâtre
du Trident a offert au public de Québec une production grandiose, un spectacle
total intégrant d’une manière remarquable le théâtre, la danse, la musique et
le chant. L’inventivité des différents créateurs (Michel Gauthier à la
conception scénique, Anne-Marie Bernard à la direction musicale, Jean-François
Labbé aux éclairages, Kate Lecours aux costumes) a permis de servir à merveille
la vision d’Alexandre Fecteau et de proposer au public une expérience théâtrale
à la fois divertissante et riche de réflexions.
Les autres
finalistes étaient :
HÔTEL-DIEU, une production Nous sommes ici;
INCENDIES, une
production du Trident;
TOMATES, une
production de L’orchestre d’hommes orchestres.
Prix spécial
Un Prix spécial a également été remis cette année à L’ORCHESTRE D’HOMMES-ORCHESTRES pour
son travail soutenu et exceptionnel depuis sa création en 2002.
Ce collectif à configuration variable ne cesse
de patenter les formes inouïes d’un spectacle total, sorte d’opéra baroque en
forme de dérèglement du rationnel. Chaque production de L’orchestre
d’hommes-orchestres devient un événement, une expérience sensorielle et
cérébrale qui échappe aux conventions usuelles des arts de la scène. [...]
Entre musique, théâtre, structure polymorphe et multidisciplinaire, mixité des
langages et interaction avec le public, L’orchestre d’hommes-orchestres
construit avec humour et cynisme une nouvelle narrativité en miroir critique de
la société actuelle.
Les Prix de la critique remis par l’AQCT
Les Prix de
la critique sont remis annuellement depuis 1985 par l’intermédiaire d’un vote
des membres de l’Association québécoise des critiques de théâtre suivi d’une
discussion. L’AQCT compte une trentaine de membres œuvrant dans une dizaine de
médias à Montréal et à Québec.