jeudi 10 juin 2021

L'amour est un dumpling: variations sur un seul t'aime

 Le Périscope prolonge sa saison avec L'amour est un dumpling, pièce où le brouillard amoureux se décline en sentiments non-assumés ou non-révélés.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

En répétition
Crédit photo: Nicola Frank Vachon

Synopsis (tiré du site web du Périscope)
Après des passages marqués aux 5 à 7 de La Licorne, L’amour est un dumpling reprend vie au Périscope avec les réels amoureux Mary-Lee Picknell et Simon Lepage qui permettront, chose rare dans le monde actuel, la proximité des corps sur scène. Avec leur comédie romantique, l’auteur Mathieu Quesnel et l’autrice Nathalie Doummar nous campent dans un restaurant apportez votre vin asiatique pour nous confronter à notre fantasme de tout recommencer à zéro.

MARC
Je l’sais tellement pas c’que j’veux…

CLAUDIA
Moi non plus…

MARC
Ouin mais toi t’as-tu déjà su c’que tu voulais ? 

CLAUDIA
Oui. J’te voulais toi, mais toi tu voulais pas. 

MARC
Euh c’parce que c’est moi qui devrais dire ça.

Quelques années après avoir fait la tournée des hôtels d'Asie avec un groupe de musique pour touristes, deux anciens amants se donnent rendez-vous. Assis sur des coussins à même le sol, une table entre eux, Claudia et Marc constatent à quel point ils ont changé. Leur histoire évolue à travers leurs silences complices, leur musique et la présence mystérieuse de la dame propriétaire du restaurant.

En répétition
Crédit photo: Nicola Frank Vachon

Variations sur un seul t'aime
Au-delà des clichés de la banlieue, du plateau et de tout recommencer à zéro, L'amour est un dumpling explore le brouillard amoureux. Celui des sentiments inavoués ou cachés. Des fantasmes. Des souvenirs d'un amour idéalisé. Des regrets aussi. Ici, l'amour n'est pas un long fleuve tranquille. Il est présent et absent tout à la fois. Les personnages cherchent l'amour alors que, peut-être, il est déjà là dans leur vie actuelle. Ce qui n'a pas été réglé autrefois, peut-il l'être aujourd'hui? Le vide intérieur qui semble les habiter est un obstacle à la réponse à cette question.

En répétition
Crédit photo: Nicola Frank Vachon

Une charmante comédie
Les dialogues sont savoureux, dynamiques et suscitent le rire à de nombreuses reprises.  Simon Lepage et Mary-Lee Picknell, de véritables amoureux dans la vie, offrent des performances nuancés et sensibles. Particulièrement Mary-Lee Picknell, qui est si à l'aise dans son rôle que l'on croît sans hésiter à la demande un peu folle qu'elle fera et à sa montagne russe d'émotions. Une troisième comédienne, Sarangerel Tserenpil en propriétaire de restaurant, ajoute une touche de sagesse qui relance les questionnements des amoureux perdus dans leur sentiment. 

Le spectacle est dynamique, savoureusement drôle, les personnages sont sympathiques et la mise en scène de Marie-Hélène Gendreau fort dynamique. Elle utilise fort bien toute la scène pour ce qui aurait bien pu n'être qu'une discussion autour d'une table. Et puis, il y a ces chansons interprétées par les comédiens qui, ici et là, complètent l'émotion du moment en mettant l'accent sur le sentiment des protagonistes. Je pense à ce Killing Me Softly qui pourrait bien être une manière de dévoiler des désirs refoulés sans le dire directement?

En répétition
Crédit photo: Nicola Frank Vachon

Allez-y surtout si vous aimez: les comédies romantiques, les spectacles antimorosité, les histoires cocasses.

Jusqu'au 19 juin au Périscope. Avec Simon Lepage, Mary-Lee Picknell et Sarangerel Tserenpil. Mis en scène et interprété par Marie-Hélène Gendreau. Un texte de Mathieu Quesnel et Nathalie Doummar.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
Suivez-nous quotidiennement sur Twitter: @Enfantsparadis et @Rob_Boisclair

Aucun commentaire:

Publier un commentaire