lundi 23 octobre 2023

Déjouer les peurs (Critique: Histoires pour faire des cauchemars)

  Histoires pour faire des cauchemars est un spectacle poétique et ludique où les histoires sont résolument magiques et féériques. Les Gros Becs proposent une belle façon de déjouer ses peurs avant d'affronter l'Halloween.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

La pièce en quelques mots
Ils sont deux et se nomment Damien et Patricia. Alors qu'ils ne trouvent pas le sommeil, ils trompent l'ennui en se racontant des histoires effrayantes. Mais pas seulement, parfois elles sont touchantes. Au fil des histoires et de la nuit qui défile, le duo finit par perdre le contrôle de cette partie de ping-pong d'histoires à faire peur. L'insomnie espiègle des enfants et leur imagination foisonnante peuplée de monstres, de créatures étranges et de personnages énigmatiques sont les fils conducteurs de cette aventure au pays du rêve qui tourne parfois en cauchemar.

Huit moments charmants
En huit petites saynètes, Damien et Patricia invitent à la rêverie. Huit moments charmants où l'évasion par le rêve amène les jeunes de 8 à 12 ans dans un monde halloweenesque. Rien n'y est comme il doit être. Les mamans sont méchantes, les enfants se métamorphosent en bête de la nuit, l'école est une «cochonnerie», dixit Patricia, et les poupées se vengent cruellement. Et ce ne sont pas les enfants qui s'en plaignent! Ils apprécient grandement le spectacle que leur offre ces deux jeunes délurés et rockeurs à leurs heures.

Étienne Lepage, l'auteur, manie de belles manières la métaphore, il a d'ailleurs remporté le Prix du Gouverneur général en 2014 pour ce texte. Les images proposées y sont séduisantes et les liens improbables mais l'imaginaire offert séduit le jeune public.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Ces histoires à faire des cauchemars que proposent Lepage, ce sont des rêveries, des moments de douce folie, des imaginaires enfantins qui se déploient en huit histoires savamment dosées. Les deux enfants se lancent et se relancent dans la fantasmagorie, les chimères et le féérique. C'est une sorte de match de ping-pong où chaque enfant provoque l'autre, l'amenant chaque fois dans un univers encore plus éclaté et, parfois, cauchemardesque, mais si peu!

Petit bémol pour ces agréables moments que proposent Lepage et sa joyeuse bande, les transitions entre chaque saynètes sont parfois un peu longues et elles brisent le rythme du spectacle. L'espace d'un instant, le spectateur quitte l'univers féérique pour se retrouver dans une salle à regarder des comédiens se repositionner et déplacer quelques objets.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Un chouette théâtre musical
Si le rêve y occupe une grande place, la musique et les chansons n'en sont pas moins absentes. Le rythme est définitivement rock et les performances des comédiens énergiques.

Les quelques ritournelles offertes par les deux acteurs, Andrew Albanese et Chantal Dupuis, ont fait danser sur leur siège plusieurs jeunes. La finale chantée a séduit le jeune public. Au moment de sortir de salles, plusieurs jeunes reprenaient plusieurs des paroles de la chanson dont celles des loups et des poux. Pour en savoir plus, il faut assister au spectacle. Mais j'avoue ne plus voir les loups et les poux de la même manière.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

Une scénographie proche de l'enfance
La scénographie est toute simple et s'inspire de l'univers ludique de l'enfant. Les barres de chocolat sont des jets de lumière, tous les personnages évoqués par les histoires sont une simple transformation où l'acteur passe de l'enfant au personnage qu'il imagine en changeant ou ajoutant une simple pièce de vêtement. Deux petites marionnettes, répliques en miniature de Damien et Patricia servent à raconter les histoires. Un peu à la manière du jeune qui s'amuse avec une montagne de blocs Lego et avec lesquels il crée un monde imaginaire.

Amenez votre enfant s'il aime: les histoires qui font rêver, les lectures d'avant le dodo, la musique, s'amuser en groupe, déjouer ses peurs.

Jusqu'au 31 octobre aux Gros Becs. Avec Andrew Albanese et Chantal Dupuis. Un texte d'Étienne Lepage. Une mise en scène de Jocelyn Pelletier.

Crédit photo: Maxim Paré-Fortin

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