jeudi 18 avril 2024

Joyeux bordel | Critique: Bordélique

 Rêver éveillé ça vous tente? Alors, faites un saut à la Maison pour la danse afin de découvrir un joyeux bordel qui servira d'écrin à vos prochains rêves.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Mélia Boivin

Le spectacle en quelques mots
Bordélique expose un monde sens dessus dessous issu des rêves et des cauchemars de la créatrice Mélissa Martin/Melmaze. Adressée à l’enfant qui sommeille en nous, la première œuvre chorégraphique de l’artiste, enseignante et mentore traduit un imaginaire éclaté campé dans une gestuelle urbaine et contemporaine. Un songe initiatique fascinant où s’entrecroisent la réalité et la fiction.

S’endormir pour s’évader.
S’évader pour vivre le rêve.
Qu’en est-il lorsque tout se transforme en cauchemar?
Prisonnières d’un même voyage onirique, elles tentent tour à tour d’affronter ce qui les bouleverse.

Bordélique est présenté à la Maison pour la danse dans le cadre de la saison de La Rotonde.

Crédit photo: Mélia Boivin

Rêver éveillé
Le spectacle débute dans la noirceur totale. La voix de la chorégraphe, Mélissa Martin, se fait entendre. L'entrée dans le rêve, nullement un cauchemar, se fait tout doucement. Les corps assoupis apparaissent dans la nuit. Un à un. Tout doucement. Le sommeil est bien là et le rêve s'installe lentement. Les corps commencent à bouger alors que le rêve les agite. Puis le spectacle commence. Le rêve débute. Lentement. Les corps s'animent et le rêve prend forme sous nos yeux. Le joyeux bordel que propose la chorégraphe et les trois artistes s'anime doucement, lentement. Presque tendrement.

C'est ainsi que commence Bordélique. Un spectacle qui est une sorte d'initiation au rêve. Ou, sans doute, bien plus une incursion dans la tête de Mélissa Martin qui propose un monde onirique. Dans ses rêves les corps brillent de mille feux. Et le rêve est un enchaînement quelque peu bordélique. Bordélique mais mystérieux. Bordélique mais rempli d'images. De nos propres rêves. De ceux qu'on aimerait faire ou se rappeler.

La gestuelle est contemporaine. Carré. Un peu trop placé. Mais c'est un rêve après tout. Chorégraphié mais théâtrales aussi. Le trio de danseuses est éclectique. Il y a un fort désir de faire vivre le monde mystérieux du rêve dans ce spectacle. Et c'est bien là. À chaque pas. Chaque moment. Chaque musique, aussi. La musique est un quatrième interprète, plantant le décor. Faisant vivre l'ambiance. Créant le suspense.

Crédit photo: Mélia Boivin
 
Folle cavalcade
Bordélique est une folle cavalcade. Un moment onirique. Mais avec quelques défauts. Les nombreux noirs qui représentent ses moments où nos rêves changent et passent d'un univers à l'autre. Mais ils sont trop nombreux. Ils brisent la magie. Et puis, le texte du début gagnerait à être récité par un comédien pour lui donner une stature, une force que ne réussit pas à créer Mélissa Martin.

Le rythme du spectacle débute lentement. Prend son envol doucement pour s'éclater dans un joyeux bordel rempli de beaux moments. Instants sublimés par les trois danseuses. Le geste est précis, carré mais gracieux. Les premiers tableaux sont un peu convenus et la danse plaquée mais seulement ne dure qu'un instant. Le temps d'un rêve, dirons-nous. N'empêche la cavalcade est agréable. Le voyage que propose le quatuor composé de la chorégraphe et des interprètes, est agréable. Sympathique. Onirique. Fantasmagorique. Tout se termine, vous l'aurez deviné, par le réveil. Il n'est pas brutal, même si le cadran sonne. La fin du rêve et du plaisir de voir ces danseuses s'exécuter. Et offrir un spectacle qui vaut le détour. Une belle occasion de rêver éveillé. Une fois n'est pas coutume.

Allez-y surtout si vous aimezl'onirisme, rêver éveillé, les chimères, les folles cavalcades, les voyages au pays du rêve.


Jusqu'au 20 avril à la Maison pour la danseAvec  Julia Maude Cloutier, Jeanne Forest-Soucy et Deya Lemière. Une chorégraphie de Mélissa Martin/Melmaze.

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