mercredi 3 avril 2024

Féérie dansée | Critique: Le Trésor

 De la musique, de la danse et des trouvailles font du spectacle Le Trésor un petit bijou à découvrir. 

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Yvan Couillard

La pièce en quelques mots
Un jour de pluie, deux enfants – un frère, une sœur et leur chat Piano – sont confinés à la maison, le nez collé aux fenêtres. L’ennui cède rapidement la place à la créativité, qui se déploie comme par magie devant les yeux des spectateurs. Leurs créations spontanées proposent une vision lucide, poétique et touchante de l’enfance.

Entre douceur et tonicité, les deux enfants s’amusent, dansent et chantent en se créant un univers aux mille trouvailles. Une célébration de la simplicité de l’enfance!

Le Trésor est un spectacle présenté au Gros Becs pour les 4 à 8 ans.

Une ode à la musique québécoise
Inspiré d’un profond attachement pour la chanson, Pierre-Paul Savoie (1955-2021) a puisé dans le répertoire musical québécois pour créer Le Trésor, sa dernière création interdisciplinaire. Les chansons de Vigneault, Léveillée et Leclerc s’arriment à celles composées par Alexandre Désilets, Alexis Dumais et Lise Vaillancourt (paroles) pour fixer le canevas d’une chorégraphie qui oscille entre fougue et poésie, entre douceur et tonicité.

L’univers visuel de Richard Morin est transposé sur l’espace scénique qui s’anime dans un mouvement enchanteur. Le Trésor jette un regard lumineux sur l’enfance, sur la joie, la liberté et la spontanéité du jeu, un coup d’œil sur la complicité partagée avec les animaux de compagnie, un chat ici, ces gardiens de nos secrets les plus intimes. Ancré dans des valeurs d’humanité, de fraternité et de partage Le Trésor révèle la grandeur des petits.

Crédit photo: Thibault Carron
 
Une féérie lumineuse
Le trésor est un spectacle dansé mais c'est bien plus que ça. C'est de la musique, superbe enrobage, des chansons, une marionnette, ici un chat qui se prend pour le Chat botté de Perreault, et une féérie lumineuse qui transforme le dénouement en un moment de grâce.

Dans ce spectacle, la danse est le maître-mot. Le langage par excellence pour exprimer, par mille petites trouvailles, la douce folie de l'enfance. Ce moment béni où le jeu est permis. Où la folie peut s'exprimer par des gestes fous, expressions enfantines de la découverte de la vie, créés à partir de pas dansés.

Pierre-Paul Savoie et les danseurs acteurs expriment de belles manières cette joie de ne rien faire et de tout faire en même temps. Lire et s'exalter à la découverte d'une image. C'est à ce type de voyage fantastique que convie le spectacle.

L'imaginaire proposé peut entraîner le spectateur dans l'univers d'un super-héros comme dans celui d'un monde fantastique où la récitation de l'alphabet devient une comptine ou une chanson drôle et aux associations surprenantes.

Le trésor réussit ces métamorphoses par l'entremise d'une féérie dansée où le plaisir, la surprise et le bonheur transpirent à chaque scène. 

Crédit photo: Thibault Carron

Cabrioles et sensibilité
Les cabrioles, car c'est bien de cela dont il s'agit ici, sont de magnifiques moments de sensibilité enfantine. Ils représentent à la perfection, le monde imaginaire et fantasmagorique de l'enfance. 

Il y a une grande douceur et une sensibilité dans ce spectacle. La musique, la danse, les chansons et l'environnement lumineux sont des comédiens à part entière et participent au bel esthétisme du spectacle. Ce quatuor se complète merveilleusement bien pour évoquer l'univers enfantin. Il ne faudrait pas oublier le chat, gentil accompagnateur et participant important au dénouement..

Crédit photo: Thibault Carron

L'ingénieuse scénographie, à la fois sobre et surprenante, participe grandement à la création d'univers que les spectateurs se plaisent à imaginer. Les rares accessoires, une balle de laine, quelques vêtements, apparaissent comme par magie. Le décor, très petit, se déplie et se replie pour être tantôt le mur extérieur d'une maison, tantôt l'intérieur de la maison ou encore une plante géante qui fait penser à un livre ouvert. L'imaginaire et la magie n'est jamais bien loin dans ce spectacle.

Être assis dans la salle pour voir les cabrioles dansées des deux artistes sur scène est un réel bonheur. Le public, qu'il soit jeune ou plus vieux, fut séduit à la représentation à laquelle j'ai assisté. Des rires et de la tristesse fusèrent de la salle au départ des comédiens.

Amenez-y votre enfant, surtout s'il aime: les chats, inventer des univers, danser, les histoires qui se terminent bien. 

Jusqu'au 14 avril aux Gros Becs. Avec Nicolas Boivin et Audray Julien. Une texte et dramaturgie de Lise Vaillancourt. Une chorégraphie et une mise en scène de Pierre-Paul Savoie en collaboration avec les interprètes Nicolas Boivin et Audray Julien.

Crédit photo: Thibault Carron

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