samedi 4 août 2018

Samedi des programmations: Premier acte

Comme à chaque année, la programmation de la saison 18-19 de Premier acte propose un regard unique et différent de notre monde en constante évolution.

Un billet de Robert Boisclair (inspiré et tiré du communiqué de presse et du site du théâtre)

Crédit photo: Cath Langlois
Cris du cœur, tendresse, rires francs, détresse et espoir composent l’ADN de la prochaine saison. Il y aura bien entendu des actrices et des acteurs, mais aussi des objets, des marionnettes, de la musique, du mouvement, et même à boire et à manger.

JUST IN
Du 11 au 22 septembre 2018
Le Collectif du temps qui s’arrête

Synopsis tiré du site du Zoofest où le spectacle a été présenté en juillet
Au lendemain d'une victoire politique importante, un homme reprend conscience nu au milieu d'une chambre inconnue. Réveillé par son attaché de presse qui a reçu une étrange vidéo compromettante, l'homme essaiera de reconstituer les événements de la veille dont il ne se souvient plus. Pourchassé par un monstre fabuleux, il devra faire vite s'il veut conserver son image de marque et entre deux égoportraits (selfies), apprendre les origines extraordinaires sur son existence.  Baigné par la musique envoûtante de Millimetrik, Just In est un solo politico-fantastique inspiré par la politique actuelle.

Monologue à l'action déconstruite, il puise son essence dans la mythologie afin de mettre en lumière une ascension au pouvoir arrangée de toute pièce et prévue à l'horaire depuis des siècles et des siècles. L'auteur se sert ici du fantastique pour poser plusieurs questions sur la responsabilité de l'électeur ainsi que son rapport à l'image. À travers un récit haletant où le surnaturel côtoie des lieux communs, le spectateur assistera à une métamorphose complète qui promet de ne laisser personne indifférent.

La troisième pièce de Lucien Ratio réunit une fois de plus l'auteur/interprète et le metteur en scène Jocelyn Pelletier à qui l'on doit entre autre Symbiose(s), La mélodie entre la vie et la mort et Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur pour ne nommer que ceux-ci.

Se joignent à eux, Jean-François Labbé et Millimetrik pour compléter l'équipe, eux aussi collaborateurs de longue date.  Juste avant les élections de cette automne, Just In présente le côté obscur de la politique à travers un voyage étrange et surprenant dans le monde des Hannunakis et des théories reptiliennes. Inspiré de faits vécus et de personnages célèbres comme Justin Trudeau, Rob Ford, Donald Trump et même Maxime Bernier... la soirée promet d'être fascinante.



CELLE QU'ON POINTE DU DOIGT
Du 2 au 20 octobre 2018
Texte de Marie-Pier Lagacé
Le Collectif du Trottoir

Elle est une femme ordinaire, sans histoire. Le genre de fille qui passe inaperçue toute sa vie. Mais, un jour, elle le rencontre. Le fucker qui va lui briser le coeur. Puis se crée en elle un vide abyssal. Celui que seul un enfant pourrait combler. Mais comment être une bonne mère si on n’a pas eu de modèle?

Je l’sais ben qu’à me regarder, de même, on pourrait pas le dire.
Ça ce lit pas toujours dans notre face.
J’pense pas qu’il existe de prédispositions à ça.
J’pense pas non plus qu’il y a un lien entre la laideur physique pis la laideur morale.
Remarque, je dis ça, mais… quand t’as été la dernière à piger dans le sac à faces,
ça se peut que tu sois prédisposée à avoir le goût de sauter un plomb.
Mais moi, je l’sais pas ce qui m’a pris. Je voulais que quelque chose me rentre dedans.
La vie, l’amour, un truck… J’aurais peut-être préféré que ce soit le truck.

Une femme ordinaire, voire quelconque, commet l’impensable. Des raisons de tuer, on en a tous. Comment et pourquoi une mère peut-elle en arriver à commettre l’impensable, l’irréparable?


RADI
Du 23 au 27 octobre 2018
Campe
Un texte de Geneviève Tremblay d’après la vie et l’œuvre d’Antonine Maillet
En collaboration avec Québec en toutes lettres.


Radi :
Si c’était à refaire, je serais née garçon.
J’aurais un bicycle à trois roues, un poney, un ballon rouge, des robes Shirley Temple…
pis je serais un garçon !

Radegonde :
Un garçon avec des robes Shirley Temple ? Tu veux vraiment toutte, toi !

Née au Nouveau-Brunswick dans un petit village francophone, Radi a 9 ans à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale. C’est la période de sa vie où se forge son identité d’auteure, de femme libre et de francophone qui choisit de défendre ses racines.

Les marionnettes Horace et Robert
La jeune Radi côtoie Radegonde, son moi futur. Radegonde transmet ses expériences et ses conseils à une Radi fougueuse et têtue qui lui fait part de ses rêves, de ses envies, de ses colères. Toutes deux cherchent les réponses aux mêmes questions : d’où est-ce que je viens ? Où vais-je ? Comment faire pour ne pas être oublié en tant qu’être humain, en tant que peuple ?

Radi :
J’sus qui moi, papa?

Papa :
T’es encore Radi, pour autant que je sache.

Radi :
Mais… je suis ni Française, ni Anglaise, ni Québécoise ni rien entoutte.
Qui c’est que j’sus, d’abord?!

Papa :
T’es Acadienne, Radi.

Radi :
L’Acadie, c’est pas un vrai pays.

Papa :
Où t’as pris ça?

Radi :
C’est la maîtresse qui le dit!

Radi porte la parole d’Antonine Maillet, auteure de renommée internationale qui s’est battue, et se bat encore, pour la reconnaissance du français comme langue vivante partout au Canada. Une plongée ludique et sensible dans l’univers et la quête identitaire de la grande Antonine Maillet.


Antonine Maillet dans le décor de la pièce en compagnie d'une des créatrices
et des marionnettes Radi et Radegonde construites à son image.
LA FILLE QUI S'PROMÈNE AVEC UNE HACE
Du 6 au 24 novembre 2018
KILL TA PEUR
Texte de Léa Aubin et Gabriel Cloutier Tremblay

Le village de Malenfants, c’est une cour d’école à l’asphalte fissuré et gorgé d’herbes longues, la station d'essence à l’allure abandonnée, le pit de sable à Potvin, la cour à scrap, la « quincaillerie-pharmacie-dépanneur » familiale et la mythique station radar.

C’est une petite communauté qui nourrit ses croyances et ses certitudes et qui, surtout, se méfie de l’inconnu ; où des jeunes ne sont voués qu’à devenir comme leurs parents, sans se poser de questions. Cindy-Lou, dite la « Squaw », nourrit les mythes les plus glauques du village. C’est pourtant celle qui refuse cet avenir prédéfini : finir comme sa mère, disparue et ignorée.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Aux lendemains des événements du 11 septembre 2001, elle verra dans la possibilité de s’enrôler une porte de sortie à cette paralysie, à cette ignorance entretenue par tous. La fille qui s'promène avec une hace, c’est celle qui ramassera ce qu’il lui reste de courage et d’espoir et fera tout ce qu’elle peut pour crisser son camp. Une fable rurale, une comédie tragique qui dépeint une jeunesse en mal d’espoir et en manque de repères.


Crédit photo: David Mendoza Hélaine
Avec La fille qui s’promène avec une hache, la compagnie de théâtre KILL TA PEUR aborde cette réflexion en présentant une fiction à la langue mordante, pleine d’humour, où la candeur flirte avec la cruauté et où l’étrange et le tragique se mélangent. Un texte porté par des personnages ludiques, sincères et qui, malgré eux, sont les produits dérivés d’une micro-société isolée, protectionniste, et où l’éducation se fait rare. Leurs imaginaires naïfs et passionnels alimentent la cruauté dont ils peuvent faire preuve entre eux, et aussi envers eux-mêmes. La fille qui s’promène avec une hache parle de ces jeunes qui manquent tellement de vision et de ressources qu’ils sont à peine conscients de leur potentiel : mettre en relief la fougue et les possibles ambitions de nos jeunes trop souvent négligés est une belle et grande motivation pour nous.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine
CONVERSATIONS AVEC MON PÉNIS
Du 27 novembre au 6 décembre 2018
Théâtre Bistouri
De retour entre les murs de Premier Acte

Crédit photo: Andrée-Anne Brunet
À différentes étapes de sa vie, Tom doit négocier avec une partie de lui-même : son pénis. Une comédie quasi philosophique. Un voyage entre le coeur, la raison et l'organe. Une grande histoire d'amitié. L’improbable conversation, à divers moments de sa vie, d’un homme avec son « organe »!

À la suite de la découverte coup de coeur de la création originale dans un petit théâtre néozélandais, la compagnie a procédé à l'adaptation québécoise de Conversations avec mon Pénis, qui a été considérée comme un incontournable du Zoofest en 2016. La pièce a ensuite connu un franc succès lors de la saison 2017-2018 du Théâtre Premier Acte avec une série de représentations et de supplémentaires à guichets fermés. Ludique et profondément humaine, cette pièce ne devrait laisser personne indifférent.
Crédit photo: Andrée-Anne Brunet
LES CONTES À PASSER LE TEMPS
Du 14 au 30 décembre 2018
La Vierge folle
En collaboration avec le Centre de valorisation du patrimoine vivant
Présenté hors les murs à la Maison Chevalier, 50, rue du Marché-Champlain

La qualité de cette production a été reconnu par l'Association québécoise des critiques de théâtre qui lui a remis son Prix spécial - Québec de la saison 16-17 pour son excellence et son originalité.


Ils sont six à écrire ou à raconter Québec, des auteurs et des acteurs, des vieux et des jeunes, des gars et des filles, des timides et des téméraires. On leur a divisé Québec en cinq parts, comme un gâteau. Chacun d’eux a dévoré son quartier pour mieux le raconter. Ensemble, ils composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Mais Québec vue de l’intérieur, dans son quotidien, sa petite histoire, ses petites histoires.



Que ce soit votre huitième ou votre première fois, venez vous réchauffer le coeur dans les voûtes de la Maison Chevalier pour Les Contes à passer le temps… et vous servir dans l'irrésistible comptoir à desserts! Un rendez-vous annuel avec ces merveilleux contes théâtraux, inspirés à la fois de notre ville et du temps des fêtes.



BEEF
Du 22 janvier au 9 février
La Brute qui pleure

Dans un village rural fictif à la population homogène, où les préjugés font loi et où il fait bon vivre pour les radios poubelles, Michel, le fleuriste local, n’est pas considéré comme un homme. Il ne va pas dans les arénas hurler des obscénités aux arbitres. Il ne passe pas ses journées au gym à regarder dans un miroir ses muscles enflés. Il n'est pas alcoolique. Il n'est pas misogyne. Il n'aime pas la viande.

Il réussira néanmoins à séduire Manon, la barmaid, une femme très prisée au village. Elle l’aime parce qu’il est sensible, il l’aime parce qu’elle est forte. Malheureusement pour Michel, l’entourage de sa bien-aimée – sa mère qui chasse le rhinocéros, le policier mégalomane et le voisin mésadapté – ne cesse de lui rappeler son manque de virilité. Si bien que Michel finira par tout faire pour devenir l’homme qu’on veut qu’il soit.

Avec Beef, l'auteur Dayne Simard propose un récit comico-tragique où les personnages colorés vont jusqu’à des extrémités ridicules et accablantes pour défendre leurs préconceptions genrées. Une comédie de mœurs qui, sans gants blancs, varlope joyeusement les stéréotypes masculins!



BLACKBIRD
Du 12 au 23 février 2019
L’Apex

C’est arrivé il y a quinze ans. Ils ne se sont pas revus depuis. Il a fait six ans de prison, a changé d’identité, a reconstruit sa vie. Elle est restée confinée au quartier où ça s’est passé. Jusqu’à ce qu’elle tombe par hasard sur sa photo dans un dépliant. Un cliché qui la replonge dans les méandres de l’histoire nébuleuse et irrésolue qu’ils ont vécue.

Il y a quinze ans, Una et Ray se sont aimés. Mais entre une jeune fille de 12 ans et un homme d’une quarantaine d’années, peut-on parler d’amour?

Pour élucider cet épisode qui a fait voler son existence en éclats, Una va à la rencontre de Ray. Elle le surprend à son lieu de travail, un entrepôt, où prend place un huis clos qui résonne comme quinze années de silence, d’incompréhension, de doute. 

Je pensais que ce serait plus difficile de te regarder. De parler.
J’ai failli repartir.
Mais non. C’est facile.
Et je t’aurais reconnu n’importe où. Même dos à toi.
J’ai vu tes yeux avant même que je dise mon nom.
Je t’ai vu.

Le doute. Nous le portons tous. Collectivement, nous questionnons plus que jamais les limites de la légitimité sexuelle. Avec ce premier spectacle à la langue acérée et chirurgicale, L’Apex effectue une prise de parole nécessaire sur un sujet actuel et brûlant.

Pour les acteurs comme pour les spectateurs, Blackbird est un marathon couru comme un sprint. C’est essoufflant. Remuant. Vivant. Un texte d’une force rare, un affrontement bouleversant, implacable autopsie d’une relation amoureuse entre un homme mûr et une adolescente.


UNTOUCHED LAND ALIAS TOI PIS TA SOLITUDE EN SACHET DÉSHYDRATÉ
Du 12 au 23 mars 2019
Les Bambines

Tu voudrais que le territoire te prenne en cuillère la nuit
le plus beau french boréal
t’attendre sur une île au milieu du fleuve
avoir la liberté d’inventer,
de pousser en sauvage
t’agrandir le regard dans ce qui ne t’appartiendra jamais.

I guess I need to go to that place
where nowhere becomes somewhere
becomes someone.

Quelque part sur la Côte-Nord, là où la route s’arrête, il y a une île qui accueille des âmes de passage pour qu’elles reprennent des forces dans le ventre de la nature. Une femme débarque sur ce bout de terre aride et se bute au campement d’une autre solitude échouée. Dans la cohabitation et l’exil, elles doivent affronter chez l’autre ce qu’elles enfouissent en elles-mêmes. À l’orée de l’hiver, elles s’abandonnent à une intimité de survivance.

En alliant le théâtre, la musique, le cirque et la poésie, Untouched Land alias toi pis ta solitude en sachet déshydraté crée un espace de réflexion sensorielle sur notre rapport au territoire, au temps, à soi et à autrui.


EMBARGO
Du 2 au 13 avril 2019
Collectif Cognac

Un salon. Le Gars. La Fille. Ils n’ont pas de nom, n’en ont pas besoin. C’est jour de fête chez La Fille, pour l’anniversaire de sa soeur. Le Gars se présente, cadeau en main. Ça fait pourtant des mois qu’ils ne se sont pas vus. Des mois qu’ils ne sont plus ensemble.

Commence la joute. Si La Fille prend plaisir à l’ignorer, Le Gars, de son côté, ne s’en ira que lorsqu’il aura obtenu leur réconciliation. Et s’il réussit? S’il gagne? Il faudra que La Fille gagne aussi. Qu’elle y gagne quelque chose.

Avec la violence vicieuse des ego blessés, dans un salon qui, de plus en plus, prend les traits inquiétants d’une prison, Embargo questionne la place que prend l’orgueil dans les relations humaines et s'interroge sur la possibilité de le confondre avec l’amour.

Le Gars. La Fille. Ces bêtes qu’on regarde au zoo, la face collée contre la vitre. Qui est le prédateur, qui est la proie? On ne sait pas. Un huis clos et une joute verbale où relation amoureuse et orgueil posent la question : jusqu’où peut-on aller au nom de l’amour?


RASHOMON
Du 14 avril au 7 mai 2019
La Trâlée
La pièce sera présentée au restaurant La Cuisine, 205, St-Vallier Est

L’homme naît en pleurant ; quand il meurt, c’est assez, il meurt.
Akira Kurosawa

Le collectif de La Trâlée vous invite à la table de l’une des plus grandes tragédies du vingtième siècle de la culture nippone. Adaptation des nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa et du film d’Akira Kurosawa, Rashomon propose une rencontre inédite entre meurtre, amours déchirés et théâtre d'objets. Ici, les baguettes, les services à thé et les bouteilles de saké se meuvent, lentement d’abord, puis de plus en plus franchement pour donner vie aux personnages de l’histoire.

Un bûcheron, un moine et un vagabond se réfugient sous les décombres de la gigantesque porte Rashô de la ville de Kyôto. Ils discutent du procès auquel ils viennent d’assister. On y accuse le bandit Tajomaru du meurtre crapuleux d’un samouraï et du viol de sa femme. Nous entendrons alors, tour à tour, les récits des personnages entourant cette affaire. À notre époque d’opiniâtreté et d'affrontements constants où chacun oppose le reste du monde à sa version des faits, ce récit nous rappelle que la réalité nous échappe bien souvent. Lorsque le vice et la volonté de survivre coûte que coûte prennent place, comment dénouer le fil fort ténu de la vérité ?

Né à la suite d’un événement Carte blanche en collaboration avec le Théâtre Niveau Parking, ce spectacle de La Trâlée nous rappelle que, même avec les objets les plus banals des tiroirs de cuisine, le théâtre peut nous faire vivre les plus grandes tragédies.


Pour en savoir plus sur la programmation de cette nouvelle saison de théâtre à Premier acte, veuillez consulter leur site web.

Bon théâtre et bonne danse!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire