dimanche 28 janvier 2024

Du théâtre performance à Premier acte

  Une fille qui boxe. Une boxeuse. Rien d’extraordinaire. Et pourtant… Il y a 11 ans, aucune femme n’était encore montée sur le ring de toute l’histoire des Jeux olympiques. Bitch Boxer, ce n'est pas que de la boxe, c'est du théâtre performance. 

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


À la manière d'un combat de boxe
À la manière d’un match de boxe, l'auteure fait vivre aux spectateurs les coups et les revers de la vie d’une femme sans histoire qui souhaite se dépasser et performer.

Bitch Boxer fait le récit du parcours d’une boxeuse en route vers ses premiers Jeux olympiques. Abordant des sujets qui vont au-delà de la fierté de faire partie de la première cohorte de femmes boxeuses à prendre part à cette compétition, la pièce raconte l’histoire d’une jeune femme forte, caractérielle, qui ne pleure pas et qui n’a besoin de personne pour se rendre au bout de ses rêves, peu importe les obstacles.

L’auteure nous fait basculer entre la sensibilité et la force, présentant ainsi un décalage entre le senti et le paraître. Être émotive, c’est être faible. Et pour pratiquer les sports de combat, il faut avoir l’air tough. 

La pièce tiendra l'affiche à Premier acte du 13 au 24 février.

Synopsis
Nous sommes à Londres, en 2012, quelques mois avant les jeux d’été. Chloé compte bien faire partie de la première cohorte de femmes à prendre part à la compétition. Forte et caractérielle, elle n’a besoin de personne pour réaliser ses rêves. Même la mort de la personne la plus importante de sa vie, son père, ne l’empêchera pas d’y arriver.

Y m’appelle Rocky. Y est cave. Y me dit que j’suis belle. Y me fait à souper, y m’achète du chocolat, du parfum pis toute. C’est quétaine, je sais, mais c’est l’fun pareil.

(Silence. Elle hoche la tête en souriant.)

Y m’aime plus quand que j’suis malade. Y dit que j’suis trop faible pour être sur la défensive, pis que j’me laisse aimer. Quand tu t’es battue toute ta vie, c’est pas facile de laisser quelqu’un d’autre prendre soin de toi. Quand Papa est mort, y fallait que j’continue à avancer, à persévérer, parce que j’avais pas le temps de m’arrêter pis de pleurer. Qu’est-ce qu’une couple de larmes auraient ben pu faire anyway? Toutes les larmes du monde auraient pas pu le ramener, fait que je les ai pas laissées couler. Je les ai retenues pis j’ai continué à vivre, comme Dizzy dans sa chanson :
« Fix up, look smart / Get ma shit and get gone. »

Jamie pense que j’suis folle de pas pleurer. J’lui dis de se la fermer pis j’lui rappelle qu’une face pleine de larmes pis de morve, c’est pas particulièrement sexy.

L’amour, c’est drôle pareil. Des fois, ça arrive quand tu t’y attends le moins. Dans vie, tu reçois un coup, ça te coupe le souffle, tu peux pus respirer, mais tu te relèves pis tu continues à te battre de toutes tes forces. T’as toute prévu, toute est planifié, tu fais ça, pis ça / jab / direct / crochet / pis tout à coup. La vie te prend par surprise. Un bon gros Sucker Punch d’amour qui sort de nulle part pis t’es aveuglé, tu vois des p’tites étoiles, pour vrai. C’est ça l’amour : Bam!, comme un coup de poing dans le ventre. Ça te rend malade.

(Un temps.)

Sauf que moi dans vie, je boxe / ouais, pis là, c’est le temps de me lever pis de me battre coûte que coûte. Une boxeuse, ça tombe pas malade.
Extrait de la pièce

Une pièce primée
Récipiendaire du Holden Street Theatre Awards du Festival Fringe d’Édimbourg et reprise à Londres de même qu’au Adelaide Fringe Festival (Australie), la pièce a été acclamée par la critique et reçu de nombreux prix.

Pour en savoir plus et achetez votre billet, consultez le site du théâtre ici.

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