La Bordée, et Mary-Lee Picknell, proposent un spectacle où la famille occupe la place qui lui revient, celle du cœur. Heimat/Revenir est un cadeau où la complicité et l'amour de la famille y prennent des allures, parfois inattendues, mais touchantes.
Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis
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En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
La pièce en quelques mots
Christophe a vécu en Allemagne quelques années. À l’occasion d’une visite chez sa famille à Québec pour le mariage de son frère, il rencontre une inconnue, Claire, dans l’autobus. Au cours du voyage, une complicité s’installe entre les deux et Christophe demande à Claire si elle veut bien l’accompagner. Elle n’a rien au programme, il est gentil: pourquoi pas?! Et Claire accepte, sans se douter qu’elle vient de mettre le pied dans un surprenant engrenage qui va l’entraîner là où elle ne croyait pas aller.
Heimat/Revenir est une déclaration d’amour à toutes nos familles : nucléaires, recomposées, adoptives, mais aussi – surtout – à nos familles choisies. Celles qu’on se construit nous-mêmes, au fil du temps, au fil des gens.
Mary-Lee Picknell
En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
La famille, ce mystère!
La famille! Quel mystère et quelle source de bonheur et de relations parfois difficiles. Cette famille, souvent dysfonctionnelle, parfois adoptée ou encore chérie. Cette famille mal-aimée est la cause et la solution aux problèmes des protagonistes de la production Heimat/Revenir.
Le titre de la pièce se compose de deux éléments essentiels et complémentaire. D'abord, heimat, mot allemand à la signification complexe, est à la la fois synonyme de patrie, de pays natal et de maison. Elle est, cette maison, au cœur de la pièce. La famille qui s'y retrouve n'est, peut-être pas, la plus harmonieuse mais c'est une famille avec ses rancœurs, ses espoirs. Une famille comme tant d'autres. Revenir, deuxième portion du titre de la pièce, est aussi important dans cette trame où le retour de Christophe, disons quelque peu bidon et difficile voire émotif, ne se fera pas sans heurts. Le retour à la maison de Christophe sera donc celui d'un retour plutôt inattendu.
Heimat/Revenir est donc une pièce qui questionne le sens de la famille. Ce qu’elle est, ce qu’elle représente, comment on la vit, quelle est notre place et quelle est notre cote d’amour au sein de ce groupe qui a tant partagé, tant vécu.
En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
Une auteure est née
Mary-Lee Picknell, comédienne que j’aime d’amour professionnel, à pondu un texte savoureux. Drôle par moment, touchant à d’autres alors qu’il frappe juste à plus d’une reprise. L'auteure atteint subtilement la fibre émotive des spectateurs qui sont pendus aux lèvres des comédiens qui poussent, faut-il le dire, le verbe et la note fort justement. La foule en ce jeudi de première semaine de représentation l’a prouvé de belles manières en se levant d’un bond à la toute fin et offrant une longue ovation debout.
Pourtant, Heimat/Revenir ne transcende pas avec un dénouement surprenant. Mais l'auteure offre une finale qui fait fortement vibrer et couler quelques larmes. Si le jeu des comédiens n’est pas toujours au top, la bonhommie et la sincérité de l’interprétation rend ce sextet de personnages forts attachants. On reconnaît un père, une mère, un frère, une sœur, un membre de la fratrie recomposée ou encore une cousine ou un neveu. Le sens de la famille prend tout son sens dans cette pièce.
En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
Simplicité est le maître-mot
La mise en scène de Maryse Lapierre toute en simplicité et, oserais-je dire, en douceur sert admirablement le texte. Il y a peu de décor et que quelques objets servent d'accessoires. Tout l'espace est laissé au texte et à l’émotion. Maryse Lapierre offre toujours des mises en scènes qui vont droit au cœur et cette production ne fait pas exception.
Ajoutons que la production propose un spectacle écoresponsable. Une qualité importante en cette période de crise climatique qui ne cesse de se pointer le nez et de progresser ces dernières années.
Une production à voir, découvrir et savourer pendant une quarante qui passe rapidement. Souhaitons-nous un autre texte de cette comédienne et, maintenant, auteure.
En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
Allez-y surtout si vous aimez: la réflexion sur la famille, un texte savamment dosé, drôle et touchant, une mise en scène toute en douceur.
Jusqu'au 10 février à La Bordée. Avec Olivier Barrette, Lise Castonguay, Gabriel Fournier, Denis Marchand, Mary-Lee Picknell et Vincent Roy. Un texte de Mary-Lee Picknell. Une mise en scène de Maryse Lapierre.
En répétition. Crédit photo: Vincent Champoux
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