Synopsis (tiré du site du Carrefour international de théâtre)
Par un hasard furtif, sans pouvoir s’éviter, deux hommes se croisent au détour d’un lieu sombre, sorte de no man’s land qui pourrait être tant un terrain vague qu’une ruelle déserte. L’un se dit dealer, l’autre est donc client. Ils cherchent à faire une transaction dont l’objet demeure obscur. Comme des ennemis, mais aussi comme des frères, les protagonistes se défient. Ils se parlent sans se comprendre. Une lutte de pouvoir s’installe entre eux, les faisant inévitablement basculer dans la douleur, l’affrontement, la violence.
Ils se lancent alors dans une joute verbale et physique sans pitié, où la parole et les corps se provoquent, s’entrechoquent, s’esquivent, se repoussent et s’étreignent. Au cœur de leur duel sulfureux, pulsions de vie et de mort se confondent. Ils semblent possédés par un désir fauve qui n’arrive jamais à s’exprimer clairement. Et s’il était question de la marchandisation de ce désir? Si leur appétit charnel mutuel était justement l’objet de leur transaction?
Incandescentes solitudes
Deux hommes se rencontrent. Se croisent. Ils s'affrontent. Puis se réfugient dans le silence de leur propre solitude. S'affrontent à nouveau. Avec douceur ou avec violence. Mais toujours dans un combat bien loin de la douceur du coton. Deux solitudes qui se consument l'une l'autre. De leur affrontement jaillit une lumière. Des solitudes qui deviennent incandescentes.
Est-ce que c'est vrai qu'on est seul?
Brigitte Haentjens parlait d'un «texte totalement hanté par une révolte contre la mort», Koltès était malade au moment de l'écriture de la pièce, et il y a beaucoup de ça dans cette oeuvre. Une espèce de hargne pour ne pas finir seul au moment du trépas. Les deux hommes se battent avec l'énergie du désespoir comme s'il n'y avait pas de lendemain. Ils sont dans une arène, le public est en bi-frontal, et la combat pourrait bien faire un mort... ou deux.
La question de fond, comme le soulignait Hugues Frenette dans une interview: est-ce que c’est vrai qu’on est seul? Deux solitudes indissociables, à la fois similaires, même habillement, même langage, physiques qui se ressemblent, mais différents et qui se cherchent. Ils ont de la difficulté à entrer en communication. Le contact se fait. Puis se brise. Ils se parlent sans véritablement se parler. Sont-ils seuls? Ou pas?
Des gestes, du rythme, de la respiration
C'est à deux soliloques auquel le public est convié. Les protagonistes se battent à coups de mots. Une longue diatribe suivie d'un silence alors que l'adversaire se lance à son tour dans un discours-fleuve. Si les mots sont importants, tout se passe dans les gestes, le rythme et la respiration.
Dans ce spectacle qui débute par le choc, au sens premier du terme, de la rencontre, et se termine par une explosion des corps tout est dit et sentit. Les gestes sont calculés, placés, décortiqués. L'amour, le sexe, le désir, la haine tout les sujets sont abordés.
Allez-y surtout si vous aimez: les performances d'acteurs, la poésie koltésienne, la force des mots, les mises en scène de Brigitte Haentjens.
À la Caserne Dalhousie dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec jusqu'au 27 mai. Avec Hugues Frenette et Sébastien Ricard. Un texte de Bernard-Marie Koltès. Une mise en scène de Brigitte Haentjens.
Par un hasard furtif, sans pouvoir s’éviter, deux hommes se croisent au détour d’un lieu sombre, sorte de no man’s land qui pourrait être tant un terrain vague qu’une ruelle déserte. L’un se dit dealer, l’autre est donc client. Ils cherchent à faire une transaction dont l’objet demeure obscur. Comme des ennemis, mais aussi comme des frères, les protagonistes se défient. Ils se parlent sans se comprendre. Une lutte de pouvoir s’installe entre eux, les faisant inévitablement basculer dans la douleur, l’affrontement, la violence.
Ils se lancent alors dans une joute verbale et physique sans pitié, où la parole et les corps se provoquent, s’entrechoquent, s’esquivent, se repoussent et s’étreignent. Au cœur de leur duel sulfureux, pulsions de vie et de mort se confondent. Ils semblent possédés par un désir fauve qui n’arrive jamais à s’exprimer clairement. Et s’il était question de la marchandisation de ce désir? Si leur appétit charnel mutuel était justement l’objet de leur transaction?
Crédit photo: Jean-François Hétu |
Deux hommes se rencontrent. Se croisent. Ils s'affrontent. Puis se réfugient dans le silence de leur propre solitude. S'affrontent à nouveau. Avec douceur ou avec violence. Mais toujours dans un combat bien loin de la douceur du coton. Deux solitudes qui se consument l'une l'autre. De leur affrontement jaillit une lumière. Des solitudes qui deviennent incandescentes.
Deux hommes qui se croisent n'ont pas d'autre choix que de se frapper,
avec la violence de l'ennemi ou la douceur de la fraternité.
Et s'ils choisissent à la fin, dans le désert de cette heure d'évoquer ce qui n'est pas là,
du passé ou du rêve, ou du manque,
c'est qu'on ne s'affronte pas directement à trop d'étrangeté.
Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton
Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton
Est-ce que c'est vrai qu'on est seul?
Brigitte Haentjens parlait d'un «texte totalement hanté par une révolte contre la mort», Koltès était malade au moment de l'écriture de la pièce, et il y a beaucoup de ça dans cette oeuvre. Une espèce de hargne pour ne pas finir seul au moment du trépas. Les deux hommes se battent avec l'énergie du désespoir comme s'il n'y avait pas de lendemain. Ils sont dans une arène, le public est en bi-frontal, et la combat pourrait bien faire un mort... ou deux.
La question de fond, comme le soulignait Hugues Frenette dans une interview: est-ce que c’est vrai qu’on est seul? Deux solitudes indissociables, à la fois similaires, même habillement, même langage, physiques qui se ressemblent, mais différents et qui se cherchent. Ils ont de la difficulté à entrer en communication. Le contact se fait. Puis se brise. Ils se parlent sans véritablement se parler. Sont-ils seuls? Ou pas?
Soyons deux zéros bien ronds, impénétrables l’un à l’autre.
Le Client
Crédit photo: Jean-François Hétu |
C'est à deux soliloques auquel le public est convié. Les protagonistes se battent à coups de mots. Une longue diatribe suivie d'un silence alors que l'adversaire se lance à son tour dans un discours-fleuve. Si les mots sont importants, tout se passe dans les gestes, le rythme et la respiration.
Dans ce spectacle qui débute par le choc, au sens premier du terme, de la rencontre, et se termine par une explosion des corps tout est dit et sentit. Les gestes sont calculés, placés, décortiqués. L'amour, le sexe, le désir, la haine tout les sujets sont abordés.
Je ne suis pas là pour donner du plaisir, mais pour combler l’abîme du désir,
rappeler le désir, obliger le désir à avoir un nom.
Et parce que je vois le vôtre apparaître comme de la salive au coin de vos lèvres
que vos lèvres ravalent, j’attendrai qu’il coule le long de votre menton
ou que vous le crachiez avant de vous tendre un mouchoir,
parce que si je vous le tendais trop tôt, je sais que vous me le refuseriez,
et c’est une souffrance que je ne veux point souffrir.
Le Dealer au Client
Crédit photo: Jean-François Hétu |
À la Caserne Dalhousie dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec jusqu'au 27 mai. Avec Hugues Frenette et Sébastien Ricard. Un texte de Bernard-Marie Koltès. Une mise en scène de Brigitte Haentjens.
Bon théâtre et bonne danse!
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