dimanche 30 janvier 2022

Le temps de bouger?

Le visionnement payant en ligne vient de dépasser l'abonnement payant de télévision. Bonne ou mauvaise nouvelle pour les arts en général et les arts de la scène en particulier?

Un billet de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Source: Unsplash/Rob Simmons
 
Les abonnements payants en ligne viennent de dépasser les abonnements payants en télévision. En 2021, 71% des adultes québécois sont abonnés aux services de visionnement payants en ligne alors que 66% le sont à des services d'abonnements payants de télévision, selon une étude de l’Académie de la transformation numérique (ATN) de l’Université Laval. Un déclin de plus de 13 points de pourcentage depuis 2018 (79%) pour les services traditionnels et un gain de 20 points de pourcentage depuis 2018 (51%) pour les services en ligne.

Même si les jeunes générations sont toujours présentes pour les services traditionnels à 56% chez les 18-24 ans et 51% chez les 25-34 ans, ils sont de forts adeptes des services en ligne à 90% et 87% respectivement. En ce qui concerne les générations plus âgées, la situation n'est pas la même comme le montre les deux tableaux ci-dessous (tirés de l'étude de l'ATN).


 

Des changements pour les arts en général et les arts de la scène en particulier?
Cette transformation en cours, certes dû en partie à la COVID, risque-t-elle d'affecter la diffusion de la culture et la fréquentation des salles? Cela est fort possible.

La télévision, même si la couverture n'est pas idéale et complète, offre une vitrine à l'art que l'on ne retrouve pas dans les services payants en ligne. Pour dénicher, et le mot est faible, la culture québécoise dans l'offre en ligne, il faut être courageux. Et l'offre n'est pas très importante. 

De la même manière, les habitudes de fréquentation des spectateurs de spectacles en salle s'est passablement modifiée au cours des deux dernières années. Les nouveaux adeptes des services en ligne reviendront-ils dans les salles? Seront-ils prêts à vivre l'expérience culturelle comme avant ou préfèreront-ils, surtout que plusieurs se sont exilés loin des grands centres, à revenir dans les salles? La peur de la COVID aura-t-elle un effet sur la fréquentation?

La ministre de la Culture et des communications a un plan prêt, a-t-elle dit, mais il est antérieur à la COVID. Il est temps que le ministère et la ministre se réinvente et repense ce plan pour l'adapter à la nouvelle réalité. Quelle place doit occuper la culture en ligne dans les prochaines années. Les balados et le visionnement en virtuel de spectacles sont-ils l'avenir des arts et de la culture? Sont-ils un complément? Quelle place pour les spectacles en salle? Un plan adapté à notre réalité doit répondre à ces questions et bien d'autres.

Un sondage de la clientèle devrait également être fait pour découvrir les intentions des spectateurs. Comment se sentent-ils? Que désirent-ils? Remplir une salle ne se fera sans doute pas de la même manière qu'avant la crise sanitaire. Un état de la situation est donc plus que nécessaire.

Un travail de longue haleine attend Nathalie Roy, la ministre, mais il en va de l'avenir et de la survie de la culture en général et des arts de la scène en particulier. Elle doit poser ces gestes, et bien d'autres, dès maintenant. Le milieu a trop souffert, le temps d'agir c'est maintenant!

Les Enfants du Paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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