jeudi 7 avril 2022

L'Écrit: des parcelles de bonheur

Le Périscope offre à son public un espace bonheur aux couleurs d'un autobus jaune. Un théâtre intimiste, poétique et zen qui ravira les plus jeunes comme les plus vieux.

Une critique de Robert Boisclair
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis

Crédit photo: Mario Villeneuve

Synopsis (inspiré du communiqué de presse)
L'univers d'Agnès Zacharie et de son complice Pierre Robitaille est unique. Il se déroule dans un autobus jaune et il est toujours intime car le spectateur fait presque partie du spectacle à chaque fois. Il est là tout près. Dans le bus. À un jet de pierre de l'actrice. Les mini-effets spéciaux, car il y en a, sont tout à côté des spectateurs qui, éberlués, en redemandent.

Pour le plus grand bonheur du public, le bus jaune d’Ubus Théâtre s’arrête à nouveau au Périscope pour y présenter L’Écrit. Cette fable poétique imaginée par Agnès Zacharie entraîne les passagers au coeur d’une odyssée philosophique où l’amitié, la tendresse et la guerre se côtoient.

Une expérience unique où l’esthétisme visuel révèle une histoire touchante racontée avec beaucoup de finesse, de sagesse et d’humour. Le spectacle se déroulant dans un autobus dans le stationnement du théâtre propose une ambiance intime et prompte au partage de la douceur de ce récit néanmoins empreint de douleur. Pourtant la prouesse d’écriture et telle que cette oeuvre demeure un divertissement accessible pour tous les âges.

L’Écrit a fait longue route depuis ses débuts en 2006 à la Promenade de Tadoussac, après notamment une tournée en France, le spectacle est de retour pour se dévoiler à nouveau au public québécois dans une représentation d’une durée de 50 minutes.

L’Écrit… est une course en dehors du temps et de l’espace où le souvenir d'Hiroshima refait surface. Une route fragile sur laquelle se dessine la rencontre de la jeune Célestine et de sa grand-tante Chizuko. La première commence sa course dans le vaste monde. La seconde a déjà vu et vécu. Chizuko ressemble désormais au soleil couchant, calme et inspirant, riche d’une lumière peu commune. La folie des hommes l’a transformée; sa force tranquille l’aidera à initier l’éveil de Célestine.

Un court moment en dehors du temps et de l’espace où le souvenir d'Hiroshima refait surface. La folie des hommes a transformé Chizuko. Sa force tranquille l’aidera à initier l’éveil de Célestine.


Crédit photo: Mario Villeneuve

Parcelles de bonheur et douce poésie
L’Ecrit, c’est un tout petit monde aux grandes ambitions, celles d’offrir des parcelles de bonheur. Distribuées poétiquement, comme seule Agnès Zacharie sait le faire, elles atteignent leur but: offrir mille félicités à des spectateurs ravis. Robitaille et Zacharie sont de véritables passeurs de bonheur.

Le lieu, un bus jaune, est un théâtre intime et magique. Les accessoires et les marionnettes sortent d'on ne sait trop où, pour notre plus grand plaisir. Les pantins se déplacent même parmi les spectateurs. Un dragon menaçant s'aventure jusqu’au dernier siège. Ce qui fait le bonheur des plus jeunes comme des plus vieux.

Les marionnettes de maître Pierre Robitaille passent du format miniature à une tête géante faite de papier mâché ou d'un autre matériau, installée sur la tête des manipulateurs humanisant ainsi les personnages de cette belle fable. Car c’est d’une fable qu’il s’agit.

L'histoire se transpose dans un Japon post deuxième guerre mondiale et d'explosion nucléaire à Hiroshima. En cette époque de guerre tragique en Ukraine et de menaces russes d’explosions nucléaires, le discours de L’Ecrit est un baume au cœur. Le message offert en douceur et en poésie dans un lieu intime fait un bien immense. La finesse des mots choisis et la chaleureuse complicité du duo Zacharie-Robitaille y contribue grandement.

Crédit photo: Mario Villeneuve

Un théâtre de l'inventivité
L'imagination créatrice de Robitaille, capable de travailler avec l'infiniment petit comme l'immensément grand, et de sa complice Annabelle Roy à la création des marionnettes et accessoires, s’éclate comme toujours ici. Marionnettes miniatures, tête de pantins grandeur nature, dragon de papier, marionnettes naines que l’on capturent puis manipulent avec des baguettes démontrent leur grand talent de maîtres constructeurs ès marionnettes.

Crédit photo: Mario Villeneuve

Transmission et réconciliation
Il y est question de transmission, celle du savoir, de l’expérience et des connaissances des anciens. Et de leur sagesse également. Le passage du temps et l’arrivée de nouvelles générations semblent générer l’oubli. Comme si tout n’était qu’à un éternel recommencement.

La fabuleuse aventure de L’Ecrit réconcilie les générations, celle de la vieille tante et celle de la jeune nièce, dans un discours qu’elles adoptent et acceptent toutes les deux. Le regard posé sur les effets passés de la bombe d'Hiroshima y est sûrement pour quelque chose. Et comme la transmission du savoir est au cœur du discours, la calligraphie, l’écriture et le papier y occupent une belle et grande place.

Un spectacle à l’ambiance japonaise et zen. Une agréable bulle dans notre monde actuel plutôt chaotique.

Crédit photo: Mario Villeneuve

Allez-y surtout si vous aimez: les marionnettes, les fables, les textes poétiques et intimistes d’Agnès Zacharie, l'inventivité de Pierre Robitaille, les moments zen, rapporter des parcelles de bonheur à la maison.

Jusqu'au 24 avril au Périscope. Avec Pierre Robitaille et Agnès Zacharie. Un texte et une idée originale d'Agnès Zacharie. Une mise en scène de Martin Genest.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

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