lundi 25 avril 2022

Une saison costaude à Premier acte

 Une saison riche en émotions avec huit spectacles en salle, trois présentations hors les murs et trois résidences de création à Premier acte. Tout ça pour le plus grand plaisir des amateurs de théâtre.

Un billet de Robert Boisclair (largement inspiré du communiqué de presse)
Twitter: @Rob_Boisclair et @Enfantsparadis


Parfois, c’est la privation qui nous fait réaliser l’importance de certaines choses. Ainsi, après deux années d’incertitude, d’allers et de retours et de longs moments de silence, la nécessité des arts vivants est apparue à plusieurs comme plus vitale que jamais.

Nous avons donc choisi d’y aller à fond, avec huit spectacles dans notre salle, trois présentations hors les murs, trois résidences de création et, comme chaque année, en fin de saison, Les chantiers/Constructions artistiques.

Des questionnements actuels et pertinents, des visions du monde lucides, des propositions festives et des imaginaires étonnants ; une douzaine de propositions provenant tant de nouveaux venus que d’artistes plus aguerris, et qui explorent encore une fois les multiples avenues de la création théâtrale contemporaine.

Notre saison 2022-2023 sera donc une des plus costaudes de notre parcours. Il nous apparaissait essentiel qu’il en soit ainsi, puisque trop d’artistes ont été écartés de nos scènes au cours des deux dernières années. Il ne nous reste qu’à espérer, en corollaire, un nombre record de spectatrices et spectateurs.
Marc Gourdeau, directeur général et artistique de Premier Acte

Onze spectacles à voir... ou à revoir!

Parc Optimiste
23 août au 3 septembre
Production – La Palestre, en collaboration avec La Grosse Affaire et Machine de cirque
Texte – Pierre-Luc Désilets, Étienne La Frenière
Mise en scène – Étienne La Frenière

Avec le basketball et le Festival Western de Saint-Tite comme toile de fond, ce Western-sportif théâtral porte un regard ludique et satirique sur le sentiment d’appartenance et les dérives du pouvoir.

En plein coeur du Festival Western, un groupe de cinq jeunes sportifs et sportives du dimanche passionnés de basketball tente de déloger du pouvoir l’excentrique madame Gingras, mairesse de Saint-Tite, qui veut transformer le parc Optimiste, leur terrain de basket adoré, en stationnement pour les roulottes des festivaliers. Le réputé festival devient alors le théâtre d’un véritable duel western digne de la glorieuse époque de Lucky Luke.

Parc Optimiste invite le public à une expérience théâtrale hors du commun, alors qu’une immersion en plein festival Western est prévue.
Dès 18 h, bouffe et bière seront en vente dans un véritable oasis country. Apportez vos chaises de camping!
Présenté dans la cour arrière de l’Église Saint-Charles-de-Limoilou.


On sentait déjà la dynamite à l’Âge de pierre
20 septembre au 8 octobre
Production – Collectif Verdun
Texte et mise en scène – Charlie Cameron-Verge, Natalie Fontalvo

Québec, dans un futur pas trop lointain : à la suite de la Troisième Guerre mondiale, le camp du «oui» remporte le troisième référendum sur la souveraineté. Mais le Canada refuse de reconnaître les résultats. Une guerre civile éclate alors : la Guerre d’indépendance du Québec.

Dans cette fresque dystopique politicopoétique, le théâtre, les arts visuels et la musique donnent naissance à un univers immersif qui incite les spectateurs et spectatrices à se questionner sur les rêves collectifs.

Jusqu’où serions-nous prêts à aller au nom de nos convictions? Dans un cas extrême, prendrions-nous les armes pour défendre nos parent(e)s, nos ami(e)s, nos maisons, nos rues? L’hiver 2022 nous a rappelé ce qu’on voulait oublier: la guerre n’est pas juste un mot du passé.

La langue, le territoire, l’appartenance identitaire sont créateurs de liens, mais aussi de déchirements. Mieux vaut garder le dialogue ouvert.


Mourir tendre
18 au 22 octobre
Production – Productions Erapop, en coproduction avec Le Groupe de la Veillée et Carte blanche
Texte – Guy Régis Jr.
Direction artistique – Christian Lapointe
Création et interprétation – Késia Demers, Gabriel L’Archevêque, Antoine Pelletier, avec la participation d’Olivier Magnan-Bossé et de Véronique Trottier

Alors qu’une éclipse plonge tout un pays dans une obscurité que l’on croit devoir durer cent ans, Perpétue et Alexandre – qui ne sont pas sans rappeler Roméo et Juliette – sont projetés dans un drame qui les sépare. Perpétue veut à tout prix un enfant de son amoureux, malgré les injustices et la violence qu’elle a subies du père de ce dernier, l’obligeant à fuir.

De l’auteur haïtien Guy Régis Jr., Mourir tendre est une création qui sort des sentiers habituels, se donnant des airs de concert électro-tragique pour nous parler de la friabilité de la vie, de la folie de notre monde : l’amour, le désir, l’exil, le viol, mais aussi la vie, la persistance, la résilience.

Jamais vu des interprètes investir si passionnément mon texte si tellurique. Si Lunaire. Si Nuageux. Si Humain.
Guy Régis Jr.


Pas d’chou kale pour les cassés
1er au 19 novembre
Production – Collectif de la Machine à moudre
Texte et mise en scène – Lauréanne Dumoulin

Nous sommes une heure avant le début du service. Erika, sous-chef à La Belette et l’Orme, fait la formation du nouveau, le cousin de Marco, un serveur au restaurant. Le chef, Fred, rentre en retard, complètement arraché de la veille. L’ambiance est étrange, quelque chose cloche, Erika n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Au moment où Claire, l’ex de Fred, arrive en trombe dans la cuisine, des coups de poing retentissent de l’intérieur du frigo comme un métronome.

Quelque chose s’échappe. «Agression sexuelle». Et tout chavire.

Le temps s’écoule, le ton se lève et les carottes ne sont toujours pas cuites.

Premier service, la panique.
Deuxième service, la violence.
Dernier service? Qui sait? mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

CLAIRE
Pis là
Je suis devant toi
Exactement comme je l’aurais voulu
Pis
Je suis pas capable de te dire
Tout ce que je t’ai déjà dit dans ma tête.


Box Exp.
29 novembre au 10 décembre
Production – Collectif Bleu
Texte – Lauriane Charbonneau
Mise en scène – Samuel Bouchard, Lauriane Charbonneau

Alors que Facebook devient Meta, que la viande in vitro fait son entrée dans les épiceries, que les politicien(ne)s deviennent davantage influenceur(-euse)s que dirigeant(e)s et que Google vend nos données personnelles à coup de milliards, il est difficile de dire que Box Exp. est une dystopie futuriste… En fait, c’est notre dystopie quotidienne.

Box Exp. est un assemblage de quatre nouvelles théâtrales à la manière de la série britannique Black Mirror.


Contes à passer le temps
9 au 30 décembre
Production – La Vierge folle
Textes – Fabien Cloutier, Sophie Grenier Héroux, Dominic Sacy, Maxime Robin, Sophie Thibeault, une autrice à confirmer
Mise en scène – Maxime Robin en collaboration avec Sophie Tibeault

Comme une surfeuse hivernale, la Vierge folle n’a pas peur de la vague et récidive avec ses Contes à passer le temps… bel et bien de retour dans les voûtes de la Maison Chevalier! 

Cette année, iIs et elles sont six à écrire ou à raconter Québec, des acteurs et des autrices, des vieilles et des jeunes, des gars et des filles, des timides et des téméraires.

Ensemble, ils et elles composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Québec sous la neige, Québec au soleil, Québec à la veille de Noël!

Que ce soit votre douzième ou votre première fois, venez vous réchauffer le cœur dans les voûtes de la Maison Chevalier pour les Contes à passer le temps… et vous servir dans notre irrésistible comptoir à desserts ! 
Dans les voûtes de la Maison Chevalier 50, rue du Marché-Champlain


ALBANE
17 janvier au 4 février
Production – La bouche _ La machine
Texte et mise en scène – Odile Gagné-Roy

Dréa a trois enfants : Nathan, Albane et Héloi. Le premier est sorti de son ventre, les deux autres d’un orphelinat. Nathan, Albane et Héloi s’aiment et se détestent comme des frères et soeur. Comme des frères et soeur, ils fêtent les anniversaires en croyant qu’il y en aura toujours, qu’ils se laisseront parler d’amour jusqu’à la fin des temps. Un jour, pourtant, dans la fumée des chandelles, la famille chancelle. Un jour, Nathan tue Héloi.

À partir de là, plus personne n’est comme personne. Il n’y a plus de frères, plus de soeur ni de mère. Il y a des monstres. Des machines. Il y a une violence si lourde qui déforme les corps, les gestes et les neurones. Une violence qui se lègue, de génération en génération. Qui devient de plus en plus indélébile. Et qui finit par tracer les contours d’une tragédie.

Ça semble très loin de nous — toute cette violence. Et pourtant, on se surprend à reconnaître un geste, un regard, une intonation. On se surprend à se reconnaître dans ces êtres, dans cette famille qui a commis l'irréparable, qui s'est entretuée. On frissonne. On se demande : et si c'était moi? Si je pouvais, moi aussi, tuer? Si les gestes étaient inscrits en moi aussi? Lever
le bras. Dresser le poing. Crisper les mains.

Oui, si c'était moi, comment, alors, faire cesser la violence? Comment terminer la tragédie?


L’oeil
14 au 25 février
Production – Vénus à vélo
Texte et mise en scène – Rosalie Cournoyer

Camille et Sophia se rencontrent pour la première fois à l’atelier de Bordeleau, peintre québécois de renommée internationale. Les deux femmes n’ont rien en commun, sauf un lien avec ce dernier ; l’une est sa fille, l'autre, sa modèle vivante.

Entre elles, une tension inextricable se tisse, déchire la parole et les corps lentement mis à nu. Chacune à leur façon, Camille et Sophia tentent de tracer un portrait juste de l’autre, mais vite, elles se retrouvent piégées par leur propre jeu.

L’oeil est un huis clos mettant en scène une joute oratoire coriace entre deux protagonistes qui débattent autour de questions relatives aux corps, à l’art, à la création et au désir.

 La pièce s’intéresse à la sororité et aux violences cachées, subies, refoulées en chacune de nous.


L’Inframonde
14 mars au 1er avril
Production – L’homme qui a vu l’ours
Texte – Jennifer Haley
Traduction – Étienne Lepage
Mise en scène – Maxime Perron

Dans un futur pas si lointain, Internet est désormais essentiellement accessible par le moyen d'un univers virtuel immersif nommé l’Inframonde.

Cette plateforme sophistiquée permet d’incarner un avatar et de ressentir, sans distinction par rapport à la réalité, les émotions et les sensations physiques qui le traversent.

Tous les sens sont comblés. Toutes les pulsions peuvent être contentées. L’immersion est totale.

Jusqu’au moment où une détective, Harrisson, décide d’enquêter sur un espace virtuel singulier nommé Le Refuge.

Ce repaire numérique, recréant un jardin de l’ère victorienne, offre la possibilité aux utilisateurs et aux utilisatrices d’assouvir certains fantasmes sévèrement condamnés dans le monde réel.

Aux détours des interrogatoires, l’opposition entre Harrisson et le créateur du Refuge s’intensifie et laisse le public se heurter aux propres limites de sa moralité.

Libéré de la contrainte physique, devient-on enfin soi-même? Si personne ne souffre
vraiment, peut-on faire souffrir?

L’inframonde est un thriller de science-fiction qui aborde les questions éthiques soulevées par une influence de plus en plus grande des réalités virtuelles dans nos vies.


Les Fabuleuses
11 au 22 avril
Production – À Gorge Déployée
Texte et mise en scène – Pierre-Olivier Roussel

Six jeunes adultes de la communauté LGBTQ+ se retrouvent dans un appartement pour se préparer en vue de la Pride, la marche des fiertés. C'est à coup de pinceaux, de rouges à lèvres intenses, de couleurs vives et de glitters dans les cheveux que de grandes confidences
voient le jour.

Les Fabuleuses, ce sont des débats enflammés sur la manière de combattre l’oppression, au sein même de la communauté. Ce sont des questionnements sur les avancements et les reculs de la société. Des altercations sur le don de sang, les coming out et l'Église catholique. L'intensité des maquillages excentriques augmentera au fil des questionnements, des déceptions et des frustrations. Une simple opinion peut-elle remettre en question une amitié?

Laissez-vous transporter par les flamboyantes discussions des Fabuleuses, le tout saupoudré d’un air de Broadway


Rashomon
30 avril au 17 mai
Production – La Trâlée
Texte – Adaptation des nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa et du film d’Akira Kurosawa, Rashomon
Mise en scène – Lorraine Côté

L’homme naît en pleurant ; quand il meurt, c’est assez, il meurt.
Akira Kurosawa

La Trâlée, La Cuisine et Premier Acte récidivent avec la reprise de Rashomon qui a
été présentée à guichets fermés en avril 2019 et a remporté le Prix du meilleur
spectacle de l’Association québécoise des critiques de théâtre.

Une adaptation impressionnante qui jongle habilement avec les niveaux de réalité et dans une simplicité qui nous permet de redécouvrir le plaisir de se faire raconter des histoires.
AQCT

La Trâlée vous invite à la table d’une des plus grandes tragédies du vingtième siècle de la culture nippone. Adaptation des nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa et du film d’Akira Kurosawa, Rashomon propose une rencontre inédite entre meurtre, amours déchirés et théâtre d'objets.

Un bûcheron, un moine et un vagabond se réfugient sous les décombres de la gigantesque porte Rashô de la ville de Kyôto. Ils discutent du procès auquel ils viennent d’assister. On y accuse le bandit Tajomaru du meurtre crapuleux d’un samouraï et du viol de sa femme. Nous entendrons alors, tour à tour, les récits des personnages entourant cette affaire. À notre époque d’opiniâtreté et d'affrontements constants où chacun et chacune oppose le reste du monde à sa version des faits, ce récit nous rappelle que la réalité nous échappe bien souvent. Lorsque le vice et la volonté de survivre coûte que coûte prennent place, comment dénouer le fil fort ténu de la vérité?
La pièce sera présentée au restaurant La Cuisine, 205, rue St-Vallier Est

Information supplémentaire
Pour en savoir plus et découvrir les autres activités de Premier acte dont les Résidences de création et Les chantiers/Constructions artistiques, c'est ici.

Les Enfants du paradis est un blogue qui s'intéresse au théâtre, à la danse et au cirque de Québec. Vous y trouverez des critiques, des informations concernant les lancements de programmation ainsi que des nouvelles d'actualité. Un blogue à consulter régulièrement.

Bon théâtre, bonne danse et bon cirque!
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